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COMMENT S'ACHEMINER VERS UN ORDRE DIFFÉRENT DE RÉALITÉ Je ne suis pas d'accord avec le fait que le corps doive mourir. Je suis convaincu que nous pouvons

Dans le document LE POUVOIR DU MOMENT PRÉSENT (Page 113-117)

AU-DELÀ DU BONHEUR ET DU TOURMENT : LA PAIX

COMMENT S'ACHEMINER VERS UN ORDRE DIFFÉRENT DE RÉALITÉ Je ne suis pas d'accord avec le fait que le corps doive mourir. Je suis convaincu que nous pouvons

Prendre conscience de cette immortalité, de votre véritable nature, est l'autre aspect de la compassion. À un niveau profond du senti, vous reconnaissez maintenant non seulement votre pro-pre immortalité, mais, par elle, celle de toutes les autres créatures. Sur le plan de la forme, vous et elles partagez la mortalité et la précarité de l'existence. Sur le plan de l'Être, vous avez en commun la vie éternelle et radieuse. Ce sont là les deux aspects de la compassion. Dans la compassion, les émotions apparemment opposées de joie et de tristesse fusionnent et se métamorphosent en une profonde paix. C'est la paix de Dieu. C'est un des plus nobles sentiments dont les humains soient capables et il a de grands pouvoirs de guérison et de transformation. Mais telle que je l'ai décrite, la véritable compassion est encore rare. Éprouver une profonde empathie face à la souffrance d'un autre être nécessite certainement un degré élevé de conscience, mais cela ne représente qu'un côté de la compassion. L'autre aspect manque. La compassion va au-delà de l'empathie ou de la sympa-thie. La compassion n'apparaît pas avant que la tristesse ne fusionne avec la joie, celle de l'Être, de la vie éternelle.

COMMENT S'ACHEMINER VERS UN ORDRE DIFFÉRENT DE RÉALITÉ Je ne suis pas d'accord avec le fait que le corps doive mourir. Je suis convaincu que nous pouvons réussir à être physiquement immortels. Le corps meurt parce que nous croyons à la mort.

Le corps ne meurt pas parce que nous croyons à la mort. Le corps existe, ou du moins semble exister, parce que vous croyez à la mort. Le corps et la mort relèvent de la même illusion créée par l'ego, qui n'a aucune conscience de la Source de vie et qui se considère comme une entité à part constamment menacée. Il crée ainsi l'illusion que vous êtes un corps, un véhicule physique dense qui se trouve en permanence menacé par quelque chose.

Vous percevoir comme le corps vulnérable qui naît et qui meurt un peu plus tard, voilà l'illu-sion. Corps et mort : une illul'illu-sion. L'un ne va pas sans l'autre. Vous voulez garder un aspect de l'il-lusion et vous débarrasser de l'autre : c'est impossible. Ou vous gardez tout ou vous renoncez à tout.

Néanmoins, vous ne pouvez vous échapper du corps, et ce n'est pas nécessaire non plus. Le corps représente une incroyable fausse perception de votre véritable nature. Cependant, votre véri-table nature est cachée quelque part dans cette illusion et non en dehors d'elle. Cela revient donc à dire que le corps est quand même son seul point d'accès.

Si vous voyiez un ange et vous mépreniez en pensant voir une statue de pierre, tout ce qu'il vous suffirait de faire, ce serait de bien concentrer votre vision sur cette « statue de pierre » et non pas de laisser votre regard se diriger ailleurs. Vous découvririez alors que cette statue n'a jamais réellement existé.

Si la croyance en la mort crée le corps, pourquoi les animaux ont-ils un corps ? Un animal n'a pas d'ego et ne peut donc pas croire à la mort.

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Mais il meurt quand même, ou du moins semble mourir. N'oubliez pas que votre perception du monde est un reflet de votre état de conscience. Vous n'êtes pas dissocié de celui-ci et il n'existe pas de monde objectif ici-bas. Chaque instant, votre conscience crée le monde où vous évoluez.

Une des plus grandes révélations survenue dans la physique moderne, c'est celle de l'indissociabili-té observateur-observé : la personne qui procède à l'expérience – la conscience qui observe – ne peut pas se dissocier du phénomène observé. Un regard différent amène le phénomène observé à se comporter diversement. Si vous croyez profondément à la dissociation et à la lutte pour la survie, cette croyance se reflétera autour de vous et vos perceptions seront gouvernées par la peur. Vous vivrez dans une espèce de camp de la mort où les corps se battent, s'entre-tuent et se déchirent.

Rien n'est tel qu'il semble être. Le monde que vous créez et que vous percevez par le biais de l'ego peut sembler un lieu très imparfait, un torrent de larmes même. Mais peu importe votre per-ception. Il s'agit d'une sorte de symbole, un peu comme une image dans un rêve. C'est la façon dont votre conscience interprète la danse moléculaire de l'énergie universelle et interagit avec elle. Cette énergie est la matière première de la réalité dite physique. Vous la voyez en fonction de la nais-sance et de la mort du corps, ou comme une lutte pour survivre. Il est possible qu'il existe un nom-bre infini d'interprétations totalement diverses, de mondes tout à fait différents, et c'est en fait le cas, puisque tout dépend de la conscience qui perçoit. Chaque être vivant est en soi une focalisation de la conscience et crée son propre monde. Et tous ces mondes sont reliés entre eux. Il y a le monde de l'humain, de la fourmi, du dauphin, etc. Il existe un nombre incalculable d'êtres dont la fré-quence est tellement différente de la vôtre sur le plan de la conscience que vous n'avez probable-ment aucune connaissance de leur existence ni eux de la vôtre. Des êtres hauteprobable-ment évolués qui savent reconnaître leur lien avec la Source et entre eux vivant sans doute dans un monde qui, à vos yeux, serait un royaume paradisiaque. Et pourtant, tous les mondes ne font qu'un.

Le monde humain collectif est en grande partie créé par le niveau de conscience que nous ap-pelons le mental. Et même au sein de ce monde humain collectif, il y a de grandes différences, de nombreux « sous-mondes », selon qu'il s'agisse de ceux qui perçoivent ces mondes respectifs ou de ceux qui les créent. Comme tous ces mondes sont interreliés, quand la conscience collective se transforme, cette transformation se reflète également dans la nature et le règne animal. C'est ce qu'exprime dans la Bible la déclaration à l'effet que dans les temps à venir, « le lion et l'agneau re-poseront côte à côte ». Ceci soulève la possibilité de l'avènement d'un ordre de réalité complète-ment différent.

Le monde tel qu'il nous apparaît actuellement est, comme je l'ai dit, un reflet du monde de l'ego. Étant donné que la peur est une inévitable conséquence de l'illusion de l'ego, celle-ci domine ce monde. Tout comme les images d'un rêve constituent des symboles de nos sentiments et de nos états intérieurs, notre réalité collective est en grande partie l'expression symbolique de notre peur et des épaisses et lourdes couches de négativité qui se sont accumulées dans la psyché humaine col-lective. Nous ne sommes pas dissociés de notre monde. Par conséquent, quand la majorité des hu-mains seront libérés de l'illusion de l'ego, cette libération intérieure touchera la création tout en-tière. Littéralement, vous vivrez dans un monde nouveau. Un basculement de la conscience à l'échelle planétaire se produira. Il existe un étrange dicton bouddhiste selon lequel chaque arbre et chaque brin d'herbe connaîtra l'illumination à un moment donné. Ce dicton rappelle lui aussi cette même vérité. D'après saint Paul, la création tout entière attend que les humains atteignent l'éveil spirituel. Telle est mon interprétation de sa pensée quand il dit : « L'univers attend avec un ardent espoir que les fils de Dieu soient révélés. » Puis, il poursuit son idée en affirmant que toute la créa-tion sera rachetée : « Jusqu'à cet instant-ci, l'univers entier gémit de toutes parts comme s'il subis-sait les affres de l'enfantement. »

En fait, ce qui est en train d'être mis au monde, c'est une nouvelle conscience et un nouveau monde puisque ce dernier est l'inévitable réflexion de cette première. Ceci est également annoncé

dans l'Apocalypse, le dernier livre du Nouveau Testament : « J'ai alors vu de nouveaux cieux et une nouvelle terre, car les premiers cieux et la première terre s'étaient éteints. »

Mais ne confondez pas cause et effet. Votre tâche principale n'est pas de chercher le salut en créant un monde meilleur, mais de vous tirer du sommeil qu'est l'identification à la forme. Ainsi vous ne serez plus lié à ce monde-ci, à ce plan de réalité. Vous pourrez sentir vos racines dans le non-manifeste et être libéré de toute attache face au monde manifeste. Vous pourrez certes encore jouir des plaisirs éphémères de ce monde, mais toute peur de perdre quoi que ce soit vous aura quit-té. En somme, vous n'aurez plus besoin de vous accrocher à eux. Même si vous savez apprécier les plaisirs sensoriels, tout besoin compulsif de faire des expériences de ce type aura disparu, comme aura disparu la quête permanente de l'accomplissement par la gratification psychologique, la sus-tentation de l'ego. Vous serez en contact avec quelque chose d'infiniment plus vaste que n'importe quel plaisir, que n'importe quel objet manifeste.

Dans un sens, vous n'aurez plus besoin du monde. Vous n'aurez même pas besoin qu'il soit différent de ce qu'il est.

C'est seulement rendu à ce point-là que vous commencerez à contribuer vraiment à faire un monde meilleur, à créer un nouvel ordre de réalité. Que vous pourrez ressentir de la véritable com-passion et aider les autres sur le plan de la cause. Seuls ceux qui ont transcendé le monde peuvent en créer un meilleur.

Vous vous rappellerez peut-être que nous avons déjà parlé de la compassion véritable et de sa double nature, celle-ci étant la conscience du fait que nous avons tous en commun la mortalité et l'immortalité. Quand vous êtes spirituellement éveillé, la compassion devient une forme de guéri-son dans le sens le plus large. Dans un état de compassion, votre influence guérissante s'exerce sur-tout sur l'être, non sur le faire. Chacune des personnes avec qui vous entrerez en contact sera tou-chée par votre présence et par la paix qui émanera de vous, que vous en soyez conscient ou pas.

Quand vous êtes totalement présent et que les gens autour de vous adoptent des comportements in-conscients, vous ne sentez pas le besoin de réagir, ne leur accordant ainsi aucune substance. La paix en vous est si vaste et si profonde que tout ce qui n'est pas paix est absorbé par elle comme si rien d'autre n'avait jamais existé. Ceci met fin au cycle karmique de l'action et de la réaction. Les animaux, les arbres, les fleurs sentiront eux aussi la paix qui est en vous et y seront sensibles. Votre enseignement se fait en étant, en vivant la paix de Dieu. Vous devenez la « lumière du monde », une émanation de la conscience pure et faites aussi disparaître la souffrance sur le plan de la cause.

Vous éliminez l'inconscience du monde.

§

Ceci ne veut pas dire que vous ne pouvez pas aussi enseigner par l'action, par exemple en in-diquant aux autres comment se désidentifier du mental, reconnaître ses scénarios inconscients, etc.

Mais ce que vous êtes est un enseignement toujours plus essentiel et un agent de transformation plus puissant que ce que vous dites, plus important même que ce que vous faites.

Par ailleurs, reconnaître la prééminence de l'Être et, par conséquent, œuvrer sur le plan de la cause n'exclut pas la possibilité que votre compassion intervienne parallèlement sur le plan de l'ac-tion et de l'effet, en allégeant la souffrance quand vous la croisez. Quand une personne affamée vous demande du pain et que vous en avez, vous lui en donnez. Ce qui importe lorsque vous posez un tel geste, même si l'échange entre vous deux est très bref, c'est le moment où l'Être est partagé

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avec cette personne, le pain n'en étant que le symbole. Par ce partage, une guérison profonde s'ef-fectue. À ce moment-là, il n'y a ni donneur ni receveur.

Mais, en premier lieu, il ne devrait y avoir ni faim ni famine. Comment pouvons-nous créer un monde meilleur sans d'abord affronter des maux comme la faim et la violence ?

Tous les maux sont les effets de l'inconscience. Vous pouvez soulager les effets de l'incons-cience, mais vous ne pouvez pas les éliminer à moins d'en enrayer la cause. Les véritables change-ments se produisent en dedans, pas en dehors.

Si vous sentez l'appel d'aller soulager la souffrance dans le monde, ce qui est une chose très noble en soi, rappelez-vous de ne pas vous concentrer exclusivement sur le dehors, sinon vous connaîtrez frustration et désespoir. Sans un profond changement dans la conscience humaine, la souffrance du monde entier est un trou sans fond. Ne laissez donc pas la compassion devenir unila-térale. L'empathie ressentie devant la douleur ou la pénurie éprouvée par quelqu'un d'autre et le dé-sir de l'aider doivent être contrebalancés par la réalisation profonde de la nature éternelle de toute expression de vie et de l'illusion ultime qu'est toute souffrance. Laissez donc la paix imprégner tout ce que vous entreprenez et vous travaillerez ainsi simultanément sur les plans de l'effet et de la cause.

Ceci vaut également dans le cas où vous faites partie d'un mouvement destiné à amener les humains profondément inconscients à cesser de se détruire les uns les autres, de nuire à la planète ou d'infliger d'horribles souffrances à d'autres êtres vivants. Souvenez-vous que vous ne pouvez pas vous battre contre l'inconscient, tout comme vous ne pouvez pas combattre l'obscurité. Si vous es-sayez de le faire, les polarités opposées se renforceront et s'installeront davantage. Vous vous iden-tifierez à une des polarités et vous créerez un ennemi et serez à votre tour happé par l'inconscience.

Élevez le niveau de conscience en disséminant de l'information ou, tout au plus, ne pratiquez que la résistance passive. Mais assurez-vous d'abord qu'il n'y a en vous aucune résistance importante, au-cune haine, auau-cune négativité. « Aimez vos ennemis », dit Jésus, ce qui bien sûr signifie : « N'ayez pas d'ennemis. »

Une fois que vous êtes engagé à travailler au niveau de l'effet, il est très facile de vous y per-dre. Restez vigilant et très, très présent. Le niveau causal doit rester votre point de mire, l'ensei-gnement de l'éveil, votre principal objectif et la paix, le plus précieux cadeau à offrir au monde.

Dans le document LE POUVOIR DU MOMENT PRÉSENT (Page 113-117)