• Aucun résultat trouvé

Chapitre 3 Revue de Littérature

3.5 Positionnement du Travail de Thèse

A travers l’état de l’art présenté, nous avons identifié que peu de travaux de recherche se concentrent sur un processus de co-design urbain avec des outils numériques, et encore moins avec des « make-tools », ou outils génératifs. La majorité des travaux se concentrent sur la visualisation, la présentation ou la communication d’information. Il y a donc un besoin d’offrir aux utilisateurs un moyen d’exprimer plus librement leur créativité avec une activité de maquettage soutenu par le numérique. De plus de nombreux travaux sont dédiés à un public averti et non à des personnes non initiées à la fois aux technologies et au design urbain en général.

Nous constatons également une césure sur deux aspects : le design, le développement et l’évaluation d’un outil numérique, face au processus de PC. En effet, certains travaux sont trop centrés sur les défis technologiques, et d’autres sur l’amélioration du processus de PC. Nous cherchons à établir un équilibre entre ces deux domaines.

Ayant présenté un aperçu global des différentes méthodes de PC dans le DU, du cas particulier du co-design, et enfin des outils numériques supportant la PC dans le DU avec une attention particulière aux outils génératifs, nous pouvons maintenant positionner le travail de thèse. Dans l’objectifs de répondre aux mieux aux enjeux identifiés, nous proposons de positionner nos travaux sur l’utilisation d’outils numériques pour la PC dans le DU en écho aux questions soulevées à la fin de la section 3.4.2 :

Les critères reliés à la participation citoyenne :

Quel degré de PC est appliqué ?

Selon le modèle de (Rowe and Frewer 2005), nous nous plaçons dans la classe participative de type 1 qui possède les caractéristiques suivantes :

- Sélection des participants contrôlée

- Facilitation du transfert de l’information - Mode de réponse des citoyens ouvert

- Communication flexible de la part des décisionnaires

- Transfert de l’information en face à face - Agrégation des données non structurée

Selon le modèle de (Luyet et al. 2012) et l’échelle de (Arnstein 1969), nous nous classons dans un niveau de collaboration, ou co-décision. Nous considérons également le cas de la consultation réalisée en amont de la conception professionnelle, qui permet d’intégrer les avis et besoins des citoyens.

Quel est le processus de PC en place ?

Le co-design urbain est le processus que nous souhaitons adopter et qui sert de base à nos travaux.

Quel est la méthode employée ?

Nous prenons le parti de définir un outil dédié aux ateliers créatifs en face à face, ou encore aux charrettes.

Quel est le rôle accordé aux utilisateurs vis-à-vis de l’outil ?

Du fait du degré de participation choisi, l’outil défini doit permettre à l’utilisateur d’avoir un rôle particulièrement actif, à savoir : pouvoir créer soi-même une proposition de design et/ou exprimer son avis sur des propositions citoyennes ou professionnelles. Il ne doit pas être un simple spectateur et cela doit se traduire par les fonctionnalités proposées.

À quelle étape du DU l’outil est-il utilisé ?

Nous souhaitons impliquer les citoyens au plus tôt dans le processus de design urbain et donc donner des possibilités d’expression et de visualisation dès l’initiation du projet, en passant par les étapes de conception et développement de propositions de design, jusqu’à l’évaluation de propositions en vue d’un choix final.

Les critères technologiques :

L’ensemble des choix technologiques seront plus amplement justifiés lors du récit de la définition des spécifications, puis du design et développement de l’outil dans le Chapitre 4. Quelle technologie matérielle/physique ?

Nous utiliserons une interface tactile et les casques de RV. Nous justifierons également ces choix dans le Chapitre 4.

Quelle technologie logicielle ?

Dans le but d’offrir un environnement virtuel fluide en 3D nous utiliserons un moteur graphique de jeux-vidéo.

Quelles données sont manipulées ?

Nous manipulerons des données SIG provenant des bases de données open-source ainsi que des modèles 3D.

Quelles fonctionnalités sont disponibles ?

Pour répondre aux exigences de participation liées à la méthode du co-design, l’utilisateur devra être capable de manipuler librement des éléments 3D, en laissant libre cours à sa créativité. Il devra également pouvoir évaluer des travaux précédemment réalisés.

3.6 Résumé

A l’issue de ce chapitre, et par rapport au cadre méthodologique choisi, nous avons déjà réalisé deux étapes de recherche (voir Figure 20) :

- L’identification du contexte de la problématique identifiée, qui permet de positionner le contexte externe et interne. Le contexte externe (contexte du système

sociotechnique sur la Figure 20) est représenté par les projets de design urbain employant une méthodologie de participation citoyenne dite collaborative. Le

contexte interne (contexte d’application direct sur la Figure 20) est le cas des ateliers collaboratifs appliquant une méthodologie de co-design et des outils génératifs numériques.

- La prise en compte de la base de connaissance existante dans le domaine de recherche concerné, qui assure la première moitié de la boucle de rigueur.

Nous avons d’autre part répondu à la question de recherche RQ1.1 : Quel est l’avancée actuelle de la littérature sur le domaine des EVII pour la PC dans le DU ? qui contribue à répondre à la question RQ1 : Quelles sont les spécifications d’un EVII appliquant les concepts du co-design pour impliquer les citoyens dans le design urbain ?