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Portrait-type

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 138-142)

Age des médecins blogueurs selon le

3.4.2 Portrait-type

3.4.2.1 Du médecin blogueur

Le médecin blogueur français aurait donc en moyenne 43 ans (écart type 11,2), et serait plutôt un homme. Il semble intéressant de noter que les 4 femmes de l’étude sont plutôt jeunes (3 ont moins de 40 ans).

Un document de 2006 concernant les Etats-Unis (16) retrouvait un âge moyen moins élevé, avec 54% des blogueurs ayant moins de 30 ans. Il y avait autant de femmes que d’hommes, et ils résidaient préférentiellement en zone urbaine (13% habitant en région rurale). Dans une autre étude de 2011 (17), l’âge moyen des femmes ayant un blog sur la santé était de 34,6 ans et celui des hommes 38,7 ans. Technorati notait en 2011 que la majorité des blogueurs avait entre 25 et 44 ans (18).

Dans notre étude, le médecin blogueur exerce plutôt en libéral, en milieu urbain ou semi-urbain. Il tient son blog depuis plus de 3 ans - ce qui est une longévité honorable pour un blog.

Ce blog peut même acquérir une certaine célébrité selon les blogueurs, avec une fréquentation aux alentours de 500 à 2000 visites hebdomadaires (voire beaucoup plus pour les plus connus). Le médecin blogueur semble garder le dessus sur l’aspect chronophage du blog, car il y passe généralement moins de 3 heures par semaine. Le fait qu’il ait également des notions en informatique lui facilite probablement la tâche.

Dans l’étude de 2006 aux Etats-Unis, les blogueurs consacraient environ 2 heures par semaine à la tenue de leur blog, ce qui s’approche de nos résultats. La plupart des blogueurs tenaient leur blog depuis moins de 3 ans, mais le recul est peut-être encore insuffisant depuis le boom de la création de blog. Dans l’étude de 2011, les blogs sur la santé avaient été créés au moins 3 ans auparavant.

Par ailleurs, le médecin blogueur apparait comme une personne motivée qui aime écrire, et qui recherche une forme de partage avec des confrères ou des lecteurs. Cela peut prendre la forme de témoignage professionnel, ou bien être plutôt axé sur des informations médicales.

Un des buts serait de mieux faire connaître la médecine et les médecins, afin de se rapprocher des lecteurs et des patients. Ces motivations extrinsèques pourraient expliquer en partie la longévité de ces blogs, selon un article de 2011 (19).

Une certaine notoriété peut même voir le jour, comme le rappelle un article paru en 2007 (20).

Elle a d’ailleurs conduit deux médecins blogueurs français à publier leurs récits sous forme de livre.

Le médecin blogueur respecte la déontologie médicale sur le Web. Il garde en ligne de mire le respect du patient, et s’assure que la confidentialité soit conservée. Ce n’est pas pour autant qu’il adhère au HON code, dont il n’a a priori pas besoin pour garantir une information de qualité. Il préfère garder son anonymat, ce qui ne l’empêche pas d’être prudent par rapport aux informations postées sur son blog (21). Il s’astreint également à une certaine transparence, notamment au niveau de l’indépendance financière, de la déclaration de conflits d’intérêts ou encore de l’absence de publicité.

La blogosphère médicale, encore appelée communauté de blogueurs, revêt toute son importance aux yeux du médecin blogueur. Elle favorise ainsi des échanges entre confrères sur internet, et peut contribuer à lutter contre une certaine forme de solitude. Dans la même lignée, certaines initiatives récentes ont vu le jour, tel un réseau social exclusivement réservé aux médecins : MeltingDoc17. Il s’agit alors de créer et d’entretenir des liens entre professionnels de santé.

On remarque que les médecins blogueurs font la distinction entre deux types de blogs. Il y

aurait en effet des blogs médicaux axés sur les informations médicales ou portés sur le système de santé. L’identité du médecin blogueur pourrait alors être un atout, et constituer un gage de qualité et de sérieux. Et puis il y aurait les blogs tenus par des médecins, apportant une touche plus personnelle au sujet de leur vie professionnelle, voire privée. L’anonymat du médecin blogueur serait alors conseillé, et traduirait la prudence nécessaire vis-à-vis de sa pratique professionnelle et de ses patients.

3.4.2.2 Du lecteur de blog

Le lecteur de blog de médecins serait plutôt de sexe féminin, et âgé de 31,3 ans en moyenne (écart-type de 10,3 ans). Sa profession est en lien avec le secteur médical ou paramédical, ou avec la fonction de cadre supérieur. Son lieu de résidence est plutôt urbain ou semi-urbain. Il aime naviguer sur différents blogs tenus par des médecins – où il va régulièrement, mais pas forcément de manière quotidienne.

Pour autant, le lecteur de blog ne tient pas lui-même de blog.

Une étude réalisée en 2005 sur 30000 blogueurs retrouvait une tranche d’âge similaire, 25,5%

des lecteurs ayant entre 31 et 40 ans (22). Ils étaient par contre à 75,5 % des hommes. 10%

des lecteurs étaient des étudiants. De nombreux étudiants – principalement en médecine – ont également participé à notre étude, mais ont été intégrés dans le « secteur médical ou paramédical ». L’étude de 2005 retrouvait déjà un engouement pour les blogs, 50% des lecteurs trouvant la lecture de ces sites très utiles, et 33% la trouvant utile. 14,4% des lecteurs parcouraient plus de 5 blogs par jour, et ils étaient 16% à passer plus de 10 heures par semaine à lire des blogs. Ils étaient 79,3% à ne pas tenir de blog, ce qui s’approche de nos résultats.

L’HAS retrouve par contre des résultats similaires aux nôtres dans sa publication sur le

17 http://meltingdoc.fr

« patient internaute » (23): L’internaute serait plutôt jeune et de sexe féminin, mais sans forcément de revenus élevés.

En surfant sur les blogs de médecins, le lecteur a pour objectif de mieux connaître leur quotidien afin de s’en faire une représentation plus humaine. La recherche d’information médicale n’est pas sa priorité. Le lecteur reconnaît que ce genre de blogs a un aspect positif sur sa perception des médecins. Il n’exclut d’ailleurs pas que la lecture de ces blogs puisse avoir une influence sur la relation avec le médecin traitant – même si cela n’est a priori pas son cas.

Le lecteur se positionne sensiblement comme les médecins, vis-à-vis de la déontologie médicale sur le Web. Il est très attaché à l’anonymat des médecins blogueurs, à la notion de confidentialité, et à la déclaration de conflits d’intérêt. Il n’est cependant pas favorable au pseudonymat, et se dit partagé sur différents sujets, tels que l’indépendance financière et l’e-réputation des médecins blogueurs (l’e-réputation sur Internet), ou encore la présence de publicité sur ces blogs. Il est également réservé à propos des encouragements du CNOM à développer des sites Internet de santé, ou à aider les lecteurs à sélectionner des sites de qualité. Il ne connaît d’ailleurs pas le HON-code, sensé guider les lecteurs en s’affichant comme un « label qualité » d’un site Internet. Bien qu’il souhaite profiter de la lecture de ces blogs pour développer son esprit critique, il veut également conserver sa liberté de penser.

Doit-on d’ailleurs parler de lecteurs ou de patients ? On peut supposer que le statut diffère selon les motivations du lecteur, et ce qu’il recherche sur ces blogs de médecin. Si les informations recueillies font écho en lui sur le plan médical, personnel, ou intime, alors le patient n’est pas loin…

Dans le document The DART-Europe E-theses Portal (Page 138-142)