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PARTIE 3 : PRÉSENTATION DES RÉSULTATS

1. ANALYSE DES RÉSULTATS

1.4 Portrait des élèves observés

1.4.1 É., grande section

É. est une élève méthodique qui sait organiser son travail sans se laisser parasiter. Si elle est interrompue dans son activité, elle y revient facilement en reprenant ce qu’elle faisait pour vérifier. Peu bavarde en entretien d’autoconfrontation, elle formule tout de même avec précision ce qu’elle fait et à quoi ça sert. Elle semble très à l’aise dans le contexte de libre choix, choisissant ses activités et les menant avec rigueur. Lors des présentations, elle se laisse volontiers guider par les indications de la maitresse, et parait avoir besoin de suivre les étapes et procédures avec précision : “ ​l’inconnu, elle a du mal​”, a précisé son enseignante. É. est à l’aise avec les activités de numération et a abordé l’écriture additive durant la période d’observation. Pendant le mois qui a suivi la fin du recueil de données, elle a également complété les feuillets de tables d’addition (tables 1 à 10).

1.4.2 Cé., grande section

Cette élève a peu pratiqué les activités de numération durant la période d’observation. En numération, nous avons pu la voir en activité avec le matériel des fuseaux uniquement. Durant l’entretien d’autoconfrontation, elle apparait plutôt à l’aise, même si elle fait peu de commentaires. Elle verbalise clairement que ce matériel sert à “ ​apprendre à compter​”,

précisant qu’elle “​sait déjà compter jusqu’à 225​” (en référence à la file numérique). L’observation de son activité, complétée avec les commentaires de l’enseignante, nous apprend qu’elle est peu attachée aux procédures et qu’elle semble préférer les activités courtes. D’après sa maitresse elle a “ ​tendance à manquer de concentration sur un temps un peu long​”. En revanche, Cé. n’hésite pas à demander de l’aide à ses camarades lorsqu’elle en a besoin.

1.4.3 J., moyenne section

J. est une élève vive, curieuse et qui aime discuter. Nous ne l’avons observée que sur le matériel des fuseaux. En entretien d’autoconfrontation, elle est très à l’aise, prenant d’elle-même la parole pour commenter son activité et expliquant clairement ce qu’elle fait, même si son vocabulaire apparait parfois approximatif (par exemple, les fuseaux sont appelés des “​kaplas​”). Selon l’enseignante, elle peut être “​vite parasitée par ce qui se passe à côté​”,

mais cela ne l’empêche pas de mettre du sens dans ce qu’elle fait et de s’y engager avec toutes sa spontanéité.

1.4.4 K., moyenne section

K. est l’élève qui a le plus utilisé le matériel de numération durant la période d’observation. Il a travaillé plusieurs fois avec le matériel des fuseaux, une fois avec les barres mais aussi avec d’autres matériels comme la table des 100, la file numérique ou la chaine des 100. D’après son enseignante, il a “ ​eu une période très longue où il comptait tout​”, que ce soit à la maison ou à l’école, faisant un grand usage de la file numérique. Peu bavard en entretien d’autoconfrontation, sa verbalisation laisse tout de même apparaitre une bonne compréhension des concepts en jeu. Sa manière de travailler ne semble pas figée dans une méthode, même si l’on voit qu’il reproduit une partie des procédures qui lui ont été présentées. En activité en binôme, il montre une grande volonté et sait défendre ses idées.

1.4.5 S., moyenne section

Cette élève discrète a débuté les activités de numération selon la progression Montessori durant la période d’observation. Habituée à utiliser les nombres lors des rituels (comptage des présents ou absents, des garçons et filles), elle dit la suite orale des nombres jusqu’à 39. Nous avons assisté à la première présentation des barres rouges et bleues, mais S. n’a participé à aucun entretien d’autoconfrontation. Durant la présentation, elle a semblé très à l’écoute de la maitresse, cherchant à répondre aux consignes et à suivre les indications données.

1.4.6 Cl., grande section

Cette élève a peu pratiqué les activités de numération durant la période d’observation. Nous avons pu l’observer avec le matériel des barres rouges et bleues, sur une activité d’association quantités et symboles : elle est apparue à l’aise avec les quantités de un à dix. Selon l’enseignante,​“elle a déjà acquis la notion de quantité”​, et ​“elle avait déjà la maitrise de la notion” au moment de la présentation. En entretien, elle est très confiante, parlant facilement et spontanément de son activité. Peu méthodique sur l’installation du matériel et l’organisation de son travail, elle ne semble pas avoir besoin de cadre structurant pour mettre du sens à son activité : elle est capable de verbaliser l’objectif, même si elle le fait de manière imprécise (par exemple, les tronçons des barres sont appelés “​barres​”). En revanche, elle a surpris l’enseignante en faisant preuve de méthode au moment du rangement du matériel : “​ah, elle les classe ​(les barres)​ pour les ranger​”.

1.4.7 D., grande section

D. est un élève assez ordonné et doté d’une grande capacité de concentration. Il est très à l’aise avec les activités mathématiques : durant la période d’observation, nous l’avons vu plusieurs fois travailler avec les barres, mais aussi avec les jetons suite à une présentation de la maitresse, et avec les tables d’additions jusqu’à 10. En entretien d’autoconfrontation, il parle beaucoup, mettant parfois lui-même la vidéo en pause. Il peut être difficile de comprendre son discours à cause d’un vocabulaire et de syntaxes de phrases qui peuvent être imprécis. D. fait énormément référence à ses erreurs : “ ​je m’étais trompé​”, “​je suis

maladroit !​”. D’après l’enseignante, il “​est très peu sûr de lui​”. Cela transparait en entretien, 56

lorsqu’il précise à plusieurs reprises qu’il fait “ ​comme maitresse elle avait fait​”. Ce souci de “bien faire” l’emporte d’ailleurs sur la verbalisation des objectifs de l’activité et le sens de ce qu’il fait.