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Sous-populations de lymphocytes B trouvées dans la cavité péritonéale

1. Comparaison des souches de souris naïves

1.1. Sous-populations de lymphocytes B trouvées dans la cavité péritonéale

Afin de comparer la fréquence et la taille des sous-populations de LB trouvées dans la cavité péritonéale des souches de souris transgéniques utilisées dans cette étude, nous avons procédé à un lavage péritonéal (section 3.3 du chapitre 2) pour ensuite marquer les cellules récupérées (section 4.3 du chapitre 2) selon une stratégie de marquage permettant de distinguer les lymphocytes B-1a des autres types de LB. Cette stratégie est inspirée d’une publication du groupe du Dr Nitschke dans laquelle ils utilisent l’analyse de la co-expression du CD43 et du CD5 à partir de la population positive pour l’expression du CD19 (Hoffmann et al. 2007). Les lymphocytes B-1a (CD19hi CD43int CD5int) peuvent ainsi être distingués des B-1b (CD19hi CD43int CD5nég) et des B-2 (CD19hi CD43nég CD5nég).

L’analyse des cellules lymphoïdes vivantes exprimant le CD19 permet de distinguer deux populations cellulaires par leur taille et leur niveau d’expression du CD19 (Figure 14 A panneaux de gauche). L’analyse comparative de ces deux populations permet d’apprécier certaines différences morphologiques distinguant les lymphocytes B-1 des B-2. En effet, la population CD19 positive de petite taille est majoritairement constituée de lymphocytes B-2 (CD19pos CD43nég CD5nég), tandis que celle de plus grande taille est majoritairement constituée de lymphocytes B-1a (CD19hi CD43int CD5int) et B-1b (CD19hi CD43int CD5nég) (Figure 14 A panneaux de droite). De plus, lorsque le niveau de granulosité de ces deux mêmes populations est

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comparé (non montré), on peut observer que les cellules de plus grande taille ont un contenu cellulaire plus dense que leur contrepartie de petite taille. Cette densité intracellulaire plus importante peut être expliquée par le fait qu’une partie des LB innés est prête à sécréter des anticorps avant même leur stimulation.

Figure 14 : Sous-populations de lymphocytes B trouvées dans la cavité péritonéale de souris naïves.

A) Stratégie d’analyse par cytométrie en flux des populations de LB péritonéaux trouvées dans des souris C57Bl/6, QM, HC1 et JHT naïves. Un animal représentatif de chaque groupe est montré dans l’encadré. B) Pourcentage

relatif et C) nombre estimé de lymphocytes B-1a, B-1b et B-2 trouvés dans la cavité péritonéale de souris naïves. Le pourcentage relatif représente le ratio de contribution des différentes sous-populations dans la population totale de LB péritonéaux. La moyenne de trois animaux par groupe est montrée en B) et C). Représentatif de deux expériences. LB : lymphocytes B; CavP : cavité péritonéale. *, P ˂ 0.05; **, P ˂ 0.01; ***, P ˂ 0.001.

Tel qu’attendu, aucun lymphocyte B mature n’est détectable dans la cavité péritonéale des souris JHT (Figure 14 A). L’analyse des sous-populations de LB de petite taille (Figure 14 A,

panneaux de droite, rangée du bas) indique, à première vue, que les souris HC1 ont une fréquence plus faible de lymphocytes B-2 et plus forte de lymphocytes B-1a que les souris

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C57Bl/6 et QM. L’observation des sous-populations de lymphocytes B de grande taille (Figure 14 A, panneaux de droite, rangée du haut) montre plutôt que chez les souris QM, la fréquence de lymphocytes B-1a est très faible par rapport aux souris C57Bl/6 et HC1. Ceci se traduit d’ailleurs par une fréquence relative plus élevée de lymphocytes B-1b et B-2 chez les souris QM.

En rapportant les observations précédentes en fonction de la population totale de lymphocytes B trouvée dans la cavité péritonéale (Figure 14 B), nous remarquons une nette différence de représentation des sous-populations de LB péritonéaux chez chacune des souches de souris à l’étude. Les souris C57Bl/6 ont un pourcentage relatif similaire de lymphocytes B-1a et B-2 et un plus faible pourcentage de lymphocytes B-1b. Les souris QM ont un pourcentage croissant de chacune des sous-populations, avec les LB-1a en plus faible proportion et les LB-2 en plus forte représentation. Les souris HC1, quant à elles, semblent avoir une très grande population relative de LB-1a par rapport aux LB-1b et LB-2. Les souris HC1 semblent grandement favoriser le développement des lymphocytes B-1a par rapport aux deux autres souches de souris, alors que les souris QM semblent plutôt limiter le développement de cette même sous-population. La comparaison de la fréquence des lymphocytes B-1b montre que les souris C57Bl/6 et HC1 ont un ratio équivalent de ces cellules et que les souris QM favorisent la différenciation de ce sous-type cellulaire. La représentation des lymphocytes B-2 est, quant à elle, comparable entre les souches de souris C57Bl/6 et QM, mais est nettement moins importante chez les souris HC1. En somme, le ratio de représentation des différentes sous-populations de lymphocytes B péritonéaux semble être propre à chaque souche murine.

En estimant le nombre absolu de cellules appartenant aux différentes sous-populations de LB trouvées dans la cavité péritonéale des différentes souches de souris, nous remarquons que malgré une imposante représentation de la sous-population de lymphocytes B-1a chez les souris HC1, l’estimation du nombre de ces cellules équivaut à celui trouvé chez les souris de type sauvage. La très faible représentation de ces cellules chez les souris QM se traduit en effet par un nombre total plus faible que celui des deux autres souches de souris étudiées. Malgré une plus forte représentation de lymphocytes B-1b chez les souris QM, le nombre absolu de ces cellules est équivalent pour toutes les souches de souris. L’estimation du nombre total de lymphocytes B-2 indique que cette sous-population a tendance à être plus importante chez les

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souris C57Bl/6 que chez les deux autres souches de souris étudiées ici. En somme, malgré que le pourcentage relatif des sous-populations de lymphocytes B diffère entre les souches murines à l’étude, le nombre total de cellules (à deux exceptions près) est relativement similaire d’une souche murine à l’autre.