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A. POLLUTION ATMOSPHERIQUE

3. Pollution et santé publique

Les conséquences de la pollution de l'air sont nombreuses et importantes, tant sur la santé que sur l'environnement. Les effets sur la santé humaine sont différents d’une personne à l’autre et peuvent être temporaires ou permanents. L’impact d’une exposition à la pollution va dépendre de nombreux paramètres physiques et physiologiques : durée d’exposition (longue / courte / chronique / aiguë), concentration des polluants dans l’air, âge de la personne exposée, état de santé, statut tabagique… Les conséquences pathologiques peuvent être des hospitalisations pour des causes cardiovasculaires et respiratoires, de l’asthme, des bronchopneumopathies chroniques obstructives (BPCO), des infarctus du myocarde ou encore des cancers (poumon, voies aériennes supérieures, vessie).

Le 17 octobre 2013, le CIRC a classé la pollution atmosphérique ainsi que les particules fines, comme cancérogène avéré pour l’Homme (classe I) (OMS, Communiqué de presse N°221, 17/10/2013). Mais déjà avant cela, la pollution atmosphérique était un véritable problème de santé publique. De nombreuses études ont mis en évidence qu’une exposition à la pollution pouvait être à l’origine de nombreuses pathologies (respiratoires et cardiovasculaires principalement) (Moolgavkar, 2000), entrainant des hospitalisations (Tao et al., 2014).

L’agence Européenne de l’Environnement estime à 520 400 le nombre de décès prématurés causés par les particules pour le continent Européen sur l’année 2014 et 487 600 sur

51 l’Union Européenne (EU 28). Les PM2.5 causeraient à elles seules plus de 399 000 décès dont 34 880 en France (EEA 2017). La France est le 5ème pays de l’Union Européenne le plus touché par la pollution de l’air ; ce qui fait de la pollution atmosphérique la 3ème cause de mortalité en France derrière le tabac et l’alcool. L’OMS annonce environ 7 millions de décès en 2012 ayant pour cause la pollution de l'air, dont 1,3 millions de décès directement dus à la pollution urbaine (la moitié des décès suite à des pneumonies chez les enfants de moins de 5 ans). Récemment, une étude menée par Di et al. sur une cohorte de 60 millions de personnes aux Etats Unis a montré qu’une augmentation de la concentration en PM2.5 de 10µg/m3 était associée à une augmentation de la mortalité de 7,3% (Di et al., 2017). Une étude Européenne de grande ampleur (Aphekom) a permis de conclure sur les bénéfices tirés d’une diminution de la concentration en particules, qui permettrait d’éviter de nombreuses pathologies et hospitalisations.

Si les concentrations en PM2,5 recommandées par l’OMS (10µg/m 3) étaient respectées, le gain en espérance de vie sur 30 ans serait alors de 9 mois pour la France et jusqu’à 22 mois au niveau mondial (Santé Publique France, 2016).

Jusque 2016, l’exposition chronique aux particules fines avait été estimée uniquement pour des agglomérations de plus de 100 000 habitants. Depuis, des évaluations ont été réalisées en prenant en compte la relation concentration-risque et ont permis d’étendre les estimations à tout le territoire français. La concentration annuelle en PM2.5 pour l’ensemble des communes varie de 1 à 22 µg/m3 (figure 4).

L’agence Européenne de l’Environnement estime à 520 400 le nombre de décès prématurés causés par les particules pour le continent Européen sur l’année 2014 et 487 600 sur l’Union Européenne (EU 28). Les PM2.5 causeraient à elles seules plus de 399 000 décès dont 34 880 en France (EEA 2017). La France est le 5ème pays de l’Union Européenne le plus touché par la pollution de l’air ; ce qui fait de la pollution atmosphérique la 3ème cause de mortalité en France derrière le tabac et l’alcool. L’OMS annonce environ 7 millions de décès en 2012 ayant pour cause la pollution de l'air, dont 1,3 millions de décès directement dus à la pollution urbaine (la moitié des décès suite à des pneumonies chez les enfants de moins de 5 ans). Récemment, une étude menée par Di et al. sur une cohorte de 60 millions de personnes aux Etats Unis a montré qu’une augmentation de la concentration en PM2.5 de 10µg/m3 était associée à une augmentation de la mortalité de 7,3% (Di et al., 2017). Une étude Européenne de grande ampleur (Aphekom) a permis de conclure sur les bénéfices tirés d’une diminution de la concentration en particules, qui permettrait d’éviter de nombreuses pathologies et hospitalisations.

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Jusque 2016, l’exposition chronique aux particules fines avait été estimée uniquement pour des agglomérations de plus de 100 000 habitants. Depuis, des évaluations ont été réalisées en prenant en compte la relation concentration-risque et ont permis d’étendre les estimations à tout le territoire français. La concentration annuelle en PM2.5 pour l’ensemble des communes varie de 1 à 22 µg/m3 (figure 4).

Figure 4 : Concentrations moyennes annuelles de PM2.5 en France métropolitaine (2007-2008)

(D’après Santé Publique France)

Sur la Région Hauts-de-France (Nord - Pas-de-Calais – Picardie au moment de l’étude), les concentrations moyennes annuelles en particules fines étaient comprises entre 11 et 17 µg/m3, ce qui est en dessous de la valeur limite annuelle de 25 µg/m3 en vigueur depuis 2015, mais au-dessus de la valeur cible de l’OMS de 10µg/m3. Ce sont dans les zones urbanisées et/ou industrielles, autour de villes comme Dunkerque, Lille, Valenciennes ou Lens, que les concentrations sont les plus élevées, avec des valeurs supérieures à 15µg/m3. Dans un scénario « sans pollution d’origine anthropique » (figure 5), avec des concentrations inférieures à 5 µg/m3, la population de la région pourrait gagner jusqu’à 16 mois d’espérance de vie sur 30 ans et 4 900 décès pourraient être ainsi évités chaque année.

53 En respectant l’objectif de qualité recommandé par l’OMS (10µg/m3), 3 100 décès pourraient être évités rien que sur la région Hauts-de-France.

Cette concentration de 10 µg/m3 serait une valeur à atteindre rapidement afin de protéger les populations exposées, car les seuils proposés par le Grenelle de l’Environnement, de 15 µg/m3, ou la valeur cible recommandée par la directive Européenne de 20 µg/m3 pour 2020, ne permettrait qu’un bénéficie sanitaire faible dans la région, de l’ordre d’une centaine de décès prématurés évités (Provost and Heyman, 2016).

Figure 5 : Espérance de vie (en mois) gagnée à 30 ans dans un scénario « sans pollution d’origine anthropique » (2007-2008)

(D’après Santé Publique France)

Le premier organe touché par l’exposition à la pollution atmosphérique est le poumon (organe principal de l’appareil respiratoire), en contact direct avec l’air inspiré et les particules en suspension qu’il contient.