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Polluants atmosphériques et

Dans le document L'énergie : un enjeu (Page 6-11)

Si l’effet de serre s’amplifie, on a tôt fait d’en déduire que la température moyenne de la terre va augmenter.

Il y a donc des répercussions sur le climat.

Si ce ne sont pas les premiers changements clima-tiques importants que la terre subit, c’est la première fois que l’on assiste à un réchauffement aussi impor-tant en un laps de temps si court.

Le CO2est néanmoins le problème n° 1 car c’est celui qui est rejeté en plus grande quantité suite aux acti-vités humaines.

La température moyenne à la surface de la terre a augmenté de 1° C depuis le début du XXème siècle et, selon certaines prévisions, l’augmentation de tempéra-ture sera comprise entre 1,5 et 5° C d’ici la fin du XXIème siècle. Ces chiffres peuvent paraître dérisoires, mais les scientifiques prévoient que les perturbations qui en découleront seront majeures.

NOM

GAZ CARBONIQUE VAPEUR D’EAU METHANE

PROTOXYDE D’AZOTE HYDROFLUOROCARBURES PERFLUOROCARBURES CHLOROFLUOROCARBURES HEXAFLUORURE DE SOUFRE

FORMULE CHIMIQUE

CO2 H2O CH4 N2O CnHmFp CnF2n+2 C2ClmFp SF6

PRG (POUVOIR DE

RECHAUFFEMENT GLOBAL) (*) (GIEC, 2001.)

1 (**) 62 275 40 à 9400 3900 à 8000 4900 à 10200 15100 TABLEAU 2 : LES PRINCIPAUX GAZ A EFFET DE SERRE

(*) Le PRG est donné par rapport au gaz carbonique ( gaz étalon ). Ce tableau montre par exemple que 1 kg de CH4 exerce un pouvoir de réchauffement 62 fois plus important qu’1 kg de CO2.

(**) Nous n’avons pas de valeur pour la vapeur d’eau car dans l’état actuel des connaissances, on estime qu’elle disparaît en quelques jours.

2.2. Changements climatiques et autres conséquences

L’augmentation de la température terrestre induit la fonte des glaciers.

Suivant le principe d’Archimède2, la fonte de ces glaciers de mer ne provoquera pas de hausse significative du niveau des océans.

Donc, nous (monde dit développé) ne sommes pas directement en danger…

Par contre, c’est tout un environnement qui disparaît : populations inuits3, faune (dont les magnifiques ours polaires). Ces populations seront contraintes à plier bagage devenant ainsi des réfugiés écologiques.

Ce qui aura des conséquences plus directes chez nous c’est la fonte des glaciers terrestres (Groenland, pôle sud, glaciers de montagne) : plus de ski sur les belles pentes enneigées de Chamonix mais surtout, une hausse réelle, cette fois, du niveau des mers.

Plus d’ours, plus de neige dans les montagnes, des mers un chouia plus hautes … Et après?

La hausse du niveau des mers aura des consé-quences catastrophiques pour les populations démunies les plus exposées : les habitants des atolls de l’océan pacifique, des dizaines de millions de rive-rains des embouchures du Gange (Bangladesh), etc.

Les populations les plus pauvres seront à nouveau les plus touchées. Par solidarité internationale, nous avons un rôle à jouer dès maintenant.

Les plaines maritimes des pays industrialisés ne seront pas non plus épargnées. En effet, il faudra y investir massivement pour surélever les digues en bordure de mer et le long des cours d’eau. De cette manière, on tentera de préserver autant que possible les activités portuaires et industrielles (sidérurgie, pétro-chimie, etc.) qui y sont développées… et dont toute notre économie dépend.

D’après certaines projections, on nous annonce des catastrophes climatiques de plus en plus fréquentes.

Beaucoup de questions se posent sur l’ampleur des événements climatiques de ces dernières années : désertification, phénomène El Niño4, cyclones, inonda-tions, tempêtes, canicules… avec toutes les consé-quences pour la santé publique (surmortalité des personnes âgées, cardiaques), pour la sécurité des personnes et des biens (avalanches, coulées de boues) et pour l’économie locale (destruction des cultures et des forêts).

Sans compter qu’avec le temps, le phénomène s’am-plifiant, nous connaîtrons aussi de grands change-ments. Ainsi, des maladies inconnues dans nos régions ou éradiquées depuis longtemps pourraient bien se développer : choléra5, paludisme6, malaria7 et autres.

Revenons-en à l’augmentation de température et au risque d’emballement du phénomène que cela peut engendrer.

Chapitre 2

Polluants atmosphériques et changements climatiques

2 La poussée d'Archimède est la force résultante exercée sur un corps plongé en tout ou en partie dans un fluide (liquide ou gaz) dans un champ de gravité.

Cette force résulte de la variation de la pression du fluide avec la profondeur : la pression augmente lorsque l'on descend (effet de la gravité sur le fluide), donc la pression sur la face du bas d'un objet immergé, moins dense que le milieu ambiant, est supérieure à la pression sur la face du haut, d'où une force globalement verticale dirigée vers le haut.

3 Les Inuits, ou Esquimaux, sont un peuple autochtone des régions arctiques de l'Amérique du Nord (l'Alaska, les Territoires du Nord-Ouest, le Nunavut, le Québec, le Labrador, et le Groenland) ainsi que la Sibérie.

Le mot «Esquimau» ne vient pas de leur langue ; c'est un mot cri qui signifierait « qui mange la viande crue ». Au Canada, on ne dit plus «Esquimau», mais «Inuits » (ou préféra-blement «Inuit», qui est pluriel de soi; le singulier est «Inuk»).

Ceci est le nom qu'ils se donnent eux-mêmes, signifiant

«personne ».

4 Dérèglement climatique particulier, qui se caractérise par une élévation anormale de la température de l’océan. On peut dire qu'El Niño résulte d'un dérèglement atmosphérique que l'on arrive mal à expliquer et qui revient périodiquement.

C'est un grand courant marin d'une taille comparable à celle des États-Unis qui survient exceptionnellement certaines années.

Il apparaît en moyenne une ou deux fois par décennie le long des côtes péruviennes au début de l'été, vers décembre / janvier.

5 Très grave maladie épidémique caractérisée par des selles fréquentes et des vomissements, des crampes, un grand abattement.

6 Maladie infectieuse caractérisée par des accès de fièvre (intermittents, rémittents ou pernicieux).

7 Autre nom du paludisme.

L’eau des océans va se dilater sous l’effet de la chaleur… montée supplémentaire des eaux!

L’eau des océans va s’évaporer sous l’effet de la chaleur… de la vapeur d’eau se retrouvera dans l’atmo-sphère en quantité plus élevée. Or, la vapeur d’eau est elle-même un GES! Ce qui veut dire que nous risquons fortement d’assister à un emballement du phénomène effet de serre (cf. schéma ci-dessous).

Cerise sur le gâteau. Les sous-sols, appelés permafrost, du Canada et de la Sibérie sont gelés en permanence car l’été n’est pas assez chaud.

Mais si la température augmente, ce sous-sol va dégeler en libérant dans l’atmosphère le méthane qu’il contient. Pas de chance, c’est un gaz à effet de serre beaucoup plus puissant que le gaz carbonique (voir TABLEAU 2).

Si toutes ces conditions finissent par être réunies et en tenant compte que les GES sont très persis-tants dans l’atmosphère, il y a fort à parier que nous serons arrivés à un point de non-retour.

Là, ce sera la survie de l’espèce humaine qui sera mise en question.

Les hommes vont-ils chercher, trouver et surtout mettre en application des alternatives avant d’en arriver là?

2.3. Petite ballade en Antarctique…

Comment peut-on affirmer que la concentration en gaz carbonique augmente de façon exponentielle depuis l’ère industrielle?

Des mesures de concentration en gaz carbonique dans l’atmosphère sont effectuées de façon systéma-tique depuis les années cinquante.

Comment peut-on obtenir un graphique de concen-tration de gaz carbonique dans l’atmosphère en fonction du temps (voir FIGURE 2)?

Nous le devons principalement à deux régions très froides du globe : l’Antarctique et le Groenland.

Chaque année, il neige sur l’Antarctique et le Groenland et comme la température reste constam-ment négative dans ces régions, la neige ne fond pas.

Les couches de neige empilées d’années en années finissent par se transformer en glace sous la pression des couches supérieures.

Les particules d’air piégées dans cette glace sont les témoins de la constitution de l’atmosphère de l’époque.

Il suffit dès lors aux scientifiques de prélever des

«carottes de glace» par forage et de les analyser pour être en mesure de reconstituer la composition de l’atmosphère, et donc le climat de périodes très éloi-gnées de la nôtre. On peut remonter jusqu’à plusieurs centaines de milliers d’années.

2.4. Quel crédit peut-on donner à ces thèses scientifiques ?

Dans les années 80, les scientifiques ont commencé à tirer la sonnette d’alarme par rapport à un probable changement climatique dû aux activités humaines.

Suite à cela, le GIEC (Groupe Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) a été désigné par les Nations Unies pour étudier la question du risque de change-ment climatique. Cet organisme, dans lequel chaque Etat des Nations unies est représenté (dont l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis), produit des «rapports d’éva-luation» dont le dernier en date (2001) conclut «qu’il y a des évidences montrant que le réchauffement des 50 dernières années est dû à l’activité humaine».

La thèse du réchauffement climatique a bien entendu été contestée dès le début par des groupes de pres-sion (principalement des lobbies pétroliers) ou d’autres personnes (comme Bjorn Lomborg dans son livre

«L’écologiste sceptique »).

Il est normal et sain que le débat soit ouvert quand on connaît les conséquences qu’une telle thèse prévoit pour l’avenir de notre planète.

D’autant plus que la lutte contre le réchauffement climatique (c'est-à-dire inverser la tendance actuelle) aura des implications lourdes sur l’économie et son

«incontournable » croissance.

Cependant, il faut reconnaître qu’il existe aujourd’hui un large consensus scientifique et politique (voir chapitre sur la législation) pour admettre que les activités humaines ont un impact sur le climat de la terre. Les présomptions sont suffisamment fortes pour que l’on applique sans attendre le principe de précaution.

POUR EN SAVOIR PLUS

Le site du Groupe d’experts intergouverne-mental sur l’évolution du climat (GIEC) : http://www.ipcc.ch

2.5. Qui produit quoi et en quelle quantité en Région wallonne

Les émissions de CO2représentent 87 % du total des émissions de GES. Près de la moitié provient du secteur industriel (utilisation de combustibles fossiles, production de chaux et de ciment). Les autres princi-pales sources d’émissions sont le transport, le secteur résidentiel et la transformation d’énergie. Ceci met en évidence la nécessité d’agir pour réduire les émissions tant au niveau des entreprises que des particuliers…

POUR EN SAVOIR PLUS

Tableau de bord de l’environnement wallon 2004, Direction générale des Ressources naturelles et de l’Environnement.

http://environnement.wallonie.be

Chapitre 2

Polluants atmosphériques et changements climatiques

FIGURE 3

Répartition des émissions de CO2 par secteur d’activité en région wallonne

(année 2001)

Source : MRW - DGRNE - DPA - Cellule Air Industrie

51,9 % Transport 19,1 %

Résidentiel 15,2 % Energie 9,8 %

Tertiaire 3,6 % Déchets 0,3 % Industrie

Transport

Résidentiel

Energie Tertiaire Déchets

9,8 %

51,9 % 19,1 %

15,2 %

3,6 % 0,3 %

TOTAL45,63 Mt CO2

L’énergie utilisée aujourd’hui dans le monde est en majeure partie non renouvelable. Elle est principa-lement constituée d’énergies fossiles et nucléaires.

3.1. Les énergies fossiles

Charbon, pétrole et gaz naturel sont des énergies fossiles. Ces énergies sont issues de la matière vivante qu’elle soit végétale ou animale.

Depuis la révolution industrielle du XIXème siècle, leur utilisation s’est fortement accrue. Outre le fait que cette utilisation génère la production de CO2, ces énergies présentent d’autres inconvénients tels que leur coût (soumis aux aléas du marché), leur dispersion sur terre et bien entendu l’épuisement de leurs réserves.

3.1.1. Charbon

Parmi les énergies fossiles, le charbon est le plus abondant et le mieux réparti dans le monde. Il y a 280 millions d’années, lors du carbonifère8, des bouleversements géologiques importants étaient à l’origine de l’engloutissement par les eaux de végétaux dont la fossilisation va créer le charbon.

Lors de la révolution industrielle du XIXème siècle, l’extraction du charbon a pris son essor dans nos régions, ce combustible avait notamment l’avan-tage d’être deux fois plus calorifique que le bois.

Le charbon se présente sous différentes formes allant de l’anthracite au lignite (pouvoir calorifique de 30 000 kJ / kg à 36 000 kJ / kg).

Les inconvénients de son exploitation sont multiples : accidents dont le tristement célèbre Bois du Cazier, «coups de grisou», travaux pénibles, silicose, travail des enfants, bas salaires…

L’être humain se retrouve exploité comme le charbon qu’il extrait ce qui engendre une misère noire à l’origine d’une solidarité jamais égalée qui se concrétise par la création des mutualités ensuite par celle des syndicats. Ainsi, la naissance des syndicats trouve, entre autres, sa source en Wallonie dans la problématique énergétique de l’époque.

Si le charbon a été l’énergie dominante pendant plus de 100 ans, il est aujourd’hui supplanté par le pétrole. Il n’est plus extrait chez nous mais continue de représenter 26 % de la consommation mondiale d’énergie dans le monde, la Chine par exemple en est un grand producteur.

3.1.2. Pétrole

Le pétrole est un mélange d’hydrocarbures qui provient de la lente dégradation du plancton9au fond des océans.

Ce combustible a de nombreux avantages par rapport au charbon qu’il a détrôné. Extraction à l’air libre, pouvoir calorifique plus élevé,… (pouvoir calorifique : 46 000 kJ / kg).

Cependant, son extraction, son transport et son utilisation présentent de nombreux dangers, parmi ceux-ci : incendies des champs de pétrole, travail difficile sur les plates-formes flottantes en mer, risques lors du transport qu’il soit maritime ou routier, etc.

Aujourd’hui, le pétrole représente près de 39%

de la consommation mondiale d’énergie primaire dans le monde.

3.1.3. Gaz

Le gaz naturel est l’énergie fossile la moins polluante. Cela ne veut pas dire qu’elle ne l’est pas.

Le gaz est en effet plus propre que le charbon et le pétrole car il ne génère ni poussières, ni suie, ni fumée. Mais ne nous y trompons pas, il y a aussi dégagement de CO2, d’oxydes d’azote (NOx ) et de dioxyde de Soufre ( SO2).

Le gaz s’est formé pendant des millions d’années à partir de décomposition de matières organiques et végétales.

On le trouve dans des gisements secs (accompagné de fines gouttelettes de pétrole) ou humides (associé au pétrole).

Le gaz naturel (gaz brut épuré) se compose d’en-viron 90 % de méthane.

Son transport par gazoduc peut se révéler dange-reux, la catastrophe de Ghislenghien nous l’a rappelé récemment.

Aujourd’hui, le gaz représente près de 23 % de la consommation mondiale d’énergie primaire.

Dans le document L'énergie : un enjeu (Page 6-11)

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