• Aucun résultat trouvé

Section 3 : La diversité des politiques monétaires

4. Les politiques non conventionnelles

Pour lutter contre les conséquences de la crise financière, les banques centrales ont adopté à partir de 2008 des mesures inhabituelles, qui vont plus loin que la politique monétaire conventionnelle.

Une politique monétaire non conventionnelle est un ensemble de mesures prises par une banque centrale pour mettre fin à une situation économique exceptionnelle. Les banques centrales utilisent ces mesures uniquement si les instruments conventionnels de la politique souhaité sont insuffisants. Les mesures de la politique monétaire non conventionnelle sont censées être temporaire. L’objet est de palier à la défaillance des instruments conventionnels dans le contrôle de la masse monétaire pour à nouveau pouvoir influer sur l’expansion du crédit.

Le but final est que la banque centrale puisse de nouveau avoir un impact sur la croissance économique, sur le taux d’inflation et sur la liquidité du marché.

4.1. Les outils de la politique monétaire non conventionnelle

Les outils de la politique monétaire non conventionnelle peuvent servir dans deux cas :

 Le risque de déflation23, qui est un phénomène de baisse générale des prix constatée sur

une période suffisamment longue. Elle est la conséquence d’une demande globale qui ne suffit pas à absorber la quantité de biens et services produits par l’économie. Il est très

39

difficile de sortir de la déflation. Si le taux d'inflation reste proche de zéro (0) trop longtemps ou que l'inflation est négative sur un trimestre, les banques centrales recourent souvent à des instruments de la politique monétaire non conventionnelle.

 La crise économique majeure : Pour retrouver rapidement le chemin de la croissance après une crise économique majeure (crise des subprimes aux Etats Unis), les banques centrales sortent l'artillerie lourde pour tenter de soutenir l'activité économique et créer de l'emploi.

4.2. Les instruments de la politique monétaire non conventionnelle

Les instruments de la politique non conventionnelle : le programme d’achats d’actifs, les taux d’intérêt négatifs et le TLTRO (Targeted LongTerm Refinancing Operations).

 Le programme d’achats d’actifs : C'est le principal instrument de la politique monétaire non conventionnelle d'une banque centrale. Il est plus communément appelé

assouplissement quantitatif (quantitative easing en anglais).

Cela consiste pour la banque centrale à acheter massivement des titres pour d'une part inonder le marché de liquidité, et faire baisser à terme les taux d'intérêt long terme. L'objectif est de facilité l'accès au crédit pour les agents économiques (ménages, entreprises) de part un coût plus faible. Cet instrument de la politique monétaire non conventionnelle est utilisé par la banque centrale en cas de période prolongé de très faible croissance ou récession, mais également pour faire face à un risque de déflation.

Les achats d'actifs portent le plus souvent sur des bons du trésor et des obligations d'entreprises. Mais cela peut également concerner des titres adossés à des créances douteuses dans le but d'assainir le bilan des banques commerciales pour qu'elle puisse accorder plus de prêts

 Le TLTRO (Targeted LongTerm Refinancing Operations) : sont des opérations ciblées de refinancement à long terme. L'opération consiste à prêter de l'argent aux banques sous conditions qu'elles augmentent leur encours de crédit auprès des particuliers et entreprises. Si la banque commerciale tient l'objectif fixé par la banque centrale, elle bénéfice d'un taux très avantageux de remboursement de l'emprunt (le taux de facilité de dépôt, un des taux

directeurs).

Si elle n'atteint pas son objectif, elle doit rembourser intégralement l'emprunt à un taux plus élevé. Cette mesure de la politique monétaire non conventionnelle permet de donner une raison aux banques commerciales d'ouvrir les vannes du crédit. En effet, le plus souvent, la plupart des liquidités reçues par les banques commerciales leurs servent à

40

spéculer et ne sont finalement pas injectées dans l'économie réelle. Le TLTRO est donc une mesure de politique monétaire non conventionnelle qui permet de palier à cela.

 Les taux d’intérêts négatifs : cette mesure vise à facturer un taux d'intérêt sur les montants déposés par les banques commerciales auprès de la banque centrale. C'est le taux directeur des facilités de prêt. En temps normal, les dépôts des banques sont rémunérés.

Cette mesure de la politique monétaire non conventionnelle permet donc de forcer les banques à prêter aux agents économiques (ménages et entreprises) plutôt que de laisser l'argent dormir à la banque centrale.

Ces politiques sont souvent pratiquées par les pays dont la monnaie n’a pas de valeur internationale suffisamment autonome, et dont l’activité commerciale à l’international se déroule dans une ou d’autres monnaies.

Dans les conditions de rareté de ces monnaies étrangères, les gouvernements sont souvent tentés par le recours à la planche à billet pour continuer de financer les dépenses intérieures de l’Etat, pratiques dénommées pompeusement «politiques monétaires non

conventionnelles », mettant sous le boisseau leur caractère dissipateur des richesses de tous

les acteurs économiques et sociaux (notamment les travailleurs salariés) par une action gouvernementale incapable de réaliser les équilibres budgétaires.

Il en ressort de cette diversité deux types de politique monétaire.

 La politique monétaire expansive ; lorsqu’une économie se trouve dans une situation de stagnation (récession et croissance du chômage), les autorités mènent une politique monétaire expansive afin de relancer l’économie, en réduisant le taux directeur ce qui fait baisser les taux d’intérêt, cela stimule la production et la croissance de l’emploi.

 La politique monétaire restrictive ; elle est menée par la banque centrale lorsque la croissance économique devient insoutenable et des pressions inflationnistes apparaissent, dans ce cas, la banque centrale augmente son taux de refinancement visant à restreindre la croissance de la masse monétaire en circulation. Par la suite, les banques commerciales augmentent leur taux d’intérêt sur les prêts accordés.

41

Conclusion du chapitre

En guise de conclusion, premièrement, nous avons examiné la monnaie qui est un élément essentiel de la vie économique et de la vie quotidienne qui permet d’évaluer les prix des marchandises, de les acquérir, mais elle peut aussi être conservée dans l’attente d’une utilisation future.

Depuis la nuit des temps la monnaie a été créée pour faciliter l’échange des biens entre les individus ; dans son évolution il y a eu plusieurs formes de monnaie en partant de la monnaie marchandise jusqu’à la monnaie d’apparition la plus récente qui est la monnaie électronique. La nature de la monnaie est un sujet de débat entre les économistes. Le point de vue dominant est que la monnaie existe parce qu’elle permet de réduire le coût des échanges [Clower, 1969]. Dans une économie d’échange sans monnaie, fonctionnant selon le principe du troc, les agents économiques subissent des coûts de transactions importants.

Deuxièmement, nous avons traité la politique monétaire, ses objectifs, ses instruments, ses canaux de transmission ainsi que sa diversité. La politique monétaire cherche à réaliser le carré magique qui est le plein emploi, la stabilité des prix, la croissance économique ainsi que l’équilibre extérieur. C’est à la banque centrale que revient les décisions de cette politique qui se doit de définir ses objectifs et les orientations nécessaires pour les atteindre.

La politique monétaire a pour objectif principal la stabilité des prix. Cet objectif de la politique monétaire trouve ses fondements dans le lien entre la monnaie et l’inflation, que la théorie quantitative de la monnaie met en évidence, qui stipule que la création monétaire est la principale cause de la hausse des prix. La banque centrale a pour objectif de contrôler la monnaie mise en circulation pour le bon fonctionnement de l’économie monétaire.

systèmes bancaires

43

Introduction du chapitre

La République Algérienne Démocratique et Populaire et la République du Congo, ou encore l’Algérie et le Congo, sont deux pays d’Afrique.

L’Algérie est un pays d’Afrique du Nord avec une superficie de 2 381 741 km2, qui a pour capitale Alger et une population estimée à 43 000 000 d’habitants en janvier 2019.

Le Congo est un pays d’Afrique centrale qui a une superficie de 342 000 km2, avec pour capitale politique Brazzaville et pour capitale économique Pointe-Noire et une population estimée à 5 540 000 d’habitants en 2019.

Deux définitions préliminaires sont nécessaires pour la suite de notre travail.

 Le système bancaire est défini comme étant l’ensemble des banques d’une même zone monétaire formant un système bancaire, gouverné par une banque particulière (dite centrale) qui contrôle l’ensemble des banques (dites secondaires), l’émission des billets, et qui définit la politique monétaire en générale.

 La banque centrale d’un pays est une institution chargée par l’Etat ou un ensemble d’Etats, de décider d’appliquer la politique monétaire. Elle joue trois rôle : assurer l’émission de la monnaie fiduciaire et de contribuer ainsi à fixer les taux d’intérêts ; de superviser le fonctionnement des marchés financiers et assurer le respect des réglementations du risque des institutions financières ; elle joue enfin le rôle de prêteur en dernier ressort en cas de crise systémique.

Les deux pays sont caractérisés par des situations économiques et monétaires différentes et ont des systèmes bancaires différents. La banque centrale d’Algérie diffère également de celle de la BEAC.

Dans ce chapitre nous verrons, dans une première section, un aperçu général de l’Algérie et du Congo ; dans la deuxième section, les systèmes bancaires de l’Algérie et du Congo ; enfin la troisième section est consacrée à la présentation de leurs banques respectives.

systèmes bancaires

44

Section1 : Aperçu général de l’Algérie et du Congo Brazzaville et de leurs

monnaies respectives

Dans cet aperçu général, nous nous intéressons à présenter pour chacun des deux pays quelques données concernant : sa situation géographique, sa situation démographique, son organisation administrative et ses principaux atouts économiques.

Nous n’avons aucune prétention à l’exhaustivité sur ces questions.

1. Bref aperçu général de l’Algérie