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Les canaux de transmission pratiqués par la BEAC

Section 2 :Historique de la politique monétaire de la BEAC

4. Les canaux de transmission pratiqués par la BEAC

Dès sa création en 1972, la BEAC se donnait pour objectif principal, le développement des Etats membres dont le Congo, en apportant un soutien monétaire actif aux initiatives économiques des Trésors, entrepreneurs et particuliers nationaux. Cette politique a fonctionné sans trop de difficultés jusqu’en 1986 grâce, entre autres, à un environnement international porteur. Cependant, à partir de 1986, la situation monétaire de la zone d’émission s’est considérablement détériorée, non seulement à cause de l’effondrement des cours mondiaux des produits de base, mais aussi du fait de l’expansion rapide du crédit intérieur pendant les années fastes.

Ainsi, pour pallier à ces insuffisances, de nouvelle reformes ont vu le jour à partir de 1990, notamment l’introduction des réserves obligatoires et le démarrage du marché monétaire. La programmation monétaire devient le cadre de formulation et l’objectif final visé est la stabilité monétaire. Les crédits à l’économie et la masse monétaire M2 sont les deux objectifs intermédiaires retenus.

4.1. Les instruments de la politique monétaire de la BEAC

Depuis l’instauration du marché monétaire le 1er juillet 1994, la BEAC utilise des

instruments indirects pour ses interventions. Ce mode d’action qui repose sur le contrôle de la liquidité bancaire s’exerce à travers la politique de refinancement (action sur l’offre de

monnaie centrale) complétée par l’imposition des réserves obligatoires (action sur la demande de monnaie).

4.1.1. La politique de refinancent

Avant la réforme des années 1990, les opérations de refinancement s’opéraient essentiellement par le biais de la technique du réescompte. D’autres modalités sont apparues avec l’introduction du marché monétaire en 1994. Les taux sont déterminés suivant l’offre et la demande des liquidités. L’action de la BEAC consiste à influencer le marché monétaire par sa politique de taux directeur.

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La politique de refinancement, est le principal mode d’intervention de la BEAC, s’exécute via le marché monétaire. Mise en œuvre sous forme d’avance sur titres, cette politique revêt deux formes : Une action par les quantités (objectif de refinancement) et une action par les prix (taux d’intérêt).

4.1.1.1. L’action sur les quantités

La BEAC s’appuie sur l’exercice de programme monétaire pour arrêter les objectifs de croissance des agrégats monétaires et de refinancement compatibles avec la réalisation des objectifs finals de la politique monétaire.

En effet, dans le cadre des accords de mobilisation, la BEAC distingue parmi les titres de créances inscrits à l’actif des établissements de crédit, ceux qui peuvent servir de supports à ses concours. Elle arrête ainsi, de façon trimestrielle, un objectif de refinancement qui représente la limite maximale des avances qu’elle est disposée à accorder aux établissements éligibles au niveau du marché monétaire.

Cet objectif peut être dépassé par Etat si le taux de couverture extérieure de la monnaie est globalement satisfaisant pour la zone CEMAC et s’il existe des facultés d’avances disponibles recensées au niveau des établissements de crédits éligibles. A cet effet, il est prévu un mécanisme d’interventions ponctuelles assorti de conditions de taux spéciales. En revanche, cet objectif devient un plafond rigide si le pays est en programme avec le FMI (Fond Monétaire International) ou si le taux de couverture extérieur se dégrade profondément en se situant en deçà de 20%.

4.1.1.2. L’action par les prix

Cette action par les taux d’intérêt s’inscrit dans le cadre de la nouvelle politique des taux de la banque. Les avances sont accordées à un taux d’intérêt (TIAO)26, soit le Taux

d’Intérêt des Appels d’Offres) fixé par le comité de politique monétaire. Par ailleurs, la BEAC ponctionne de la liquidité, par le biais des appels d’offres négatifs, à un taux d’intérêt fixé par le Comité de Politique Monétaire (Taux d’Intérêt sur les placements ou TISP).

4.2. La politique des réserves obligatoires

Selon l’article 20 des statuts de la BEAC, le comité de la politique monétaire (CPM) peut prendre toutes les dispositions pour imposer aux établissements de crédits la constitution de réserves obligatoires.

Le recours aux réserves obligatoires vise à « mettre en banque » le système bancaire, c’est-à-dire, à le contraindre au refinancement lorsque les facteurs autonomes de la liquidité

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bancaire engendrent un excédent de monnaie centrale pour les établissements de crédit. Ainsi, les réserves obligatoires, par leur action structurelle, sont un complément à la politique du refinancement

La politique économique de la BEAC conformément à l’article 20 du titre 2 de la convention régissant l’union monétaire de l’Afrique centrale(UMAC), il a été assigné à la BEAC :

 Le privilège exclusif de l’émission monétaire sur le territoire de chaque Etat membre de

l’union ;

 La définition de politique monétaire des Etats membres ;

 La défense de la parité fixe entre le franc CFA est le Franc Français devenu l’euro

depuis1999.

Par ailleurs, tout comme la BCEAO avec qui elle a une monnaie commune, la BEAC est investie dans le développement des facteurs qui influent sur la croissance économique intérieurs et extérieurs.

La BEAC a pour objectif ultime de sa politique monétaire la stabilité monétaire. Malgré les travaux entrepris au fil du temps pour l’affinement des instruments dont-elle dispose, il convient de noter que l’inflation que la BEAC s’assigne à combattre est bien ancrée dans la réalité quotidienne des Etats membres.

Ceci démontre la grande défaillance des mesures prises dans l’application de la politique de stabilité des prix. Au regard du chômage et des problèmes rencontrés au niveau du marché international il convient de noter et de conclure que la BEAC ne joue pas encore réellement le rôle de banque centrale.

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