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Politique monétaire et prudentielle optimale avec prêts trans-

Nous analysons maintenant la politique optimale dans le cas de prêts transfron-taliers. Les mêmes cas que ceux de la section précédente sont analysés, à savoir : (1) une politique monétaire standard basée sur le taux d’intérêt où les autorités fixent exclusivement des objectifs par rapport à l’écart de production et la stabilité des prix, (2) une politique monétaire toujours basée sur le taux d’intérêt mais pre-nant en compte les déséquilibres financiers potentiels, (3) l’utilisation de mesures macroprudentielles en complément d’une politique monétaire standard, et enfin (4) le recours aux contrôles des capitaux. Ceci permet de comparer les situations et les conséquences en matière de politique optimale selon qu’il y a la possibilité de prêts transfrontaliers ou non.

Politique monétaire optimale standard avec prêts transfrontaliers

Comme nous l’avons montré dans la section 2, quelques modifications sont ap-portées au modèle lorsqu’on ajoute l’hypothèse de prêts transfrontaliers. Le modèle

statique est donc également modifié. On obtient le modèle statique suivant5 :

π = σyy + s (3.30)

y = −αrr − αρρC + αqq − αyy + d (3.31) ρC − θrr = −θyy − χyy?+ θqφq + f (3.32)

r = r? − φq (3.33)

q = e + π?− π (3.34)

A partir de ce modèle statique, la politique monétaire optimale standard consiste pour les autorités à minimiser une fonction de perte quadratique fonction de l’écart de production y et du taux d’inflation π sans prendre en considération la stabilité financière : Lp = 1 2y 2 +µ1 2 π 2 (3.35)

sous contrainte de l’équation de la courbe de Phillips (PC). La solution est identique

5. Ici également, les variables étrangères sont supposées égales à zéro (cas de la petite économie ouverte).

3 Politique monétaire et prudentielle optimale

à celle avec le modèle sans l’hypothèse de prêts transfrontaliers :

Lp = 1 2 " −σyµ1 (1 + σ2 yµ1) s #2 +µ1 2 " 1 (1 + σ2 yµ1)s #2 (3.36)

Après avoir trouvé la solution de minimisation de la fonction de perte de la banque centrale, la dernière étape consiste à calculer le taux d’intérêt optimal. Il en ressort que les autorités monétaires doivent fixer leur taux d’intérêt en tenant compte des chocs de demande, d’offre et financier :

ropt = [(1 + αy) − αρθy] σyµ1φ [φαr+ φαρ(1 − θq) + αq](1 + σ2 yµ1)sφαρ (φαr+ φαρ(1 − θq) + αq)f + φ (φαr+ φαρ(1 − θq) + αq)d (3.37)

L’ajout de prêts transfrontaliers amplifie la réponse de la banque centrale aux différents chocs affectant l’économie. En effet, comme le montre le tableau 3.6 (co-lonne 1), en comparaison avec le tableau 3.5, en cas de choc d’offre, la hausse du taux d’intérêt sera plus importante et donc l’inflation sera plus faible. En cas de choc financier, la baisse du taux d’intérêt sera plus importante et donc le taux d’in-flation sera plus élevé. Enfin, en cas de choc de demande, la hausse du taux d’intérêt sera plus forte et le taux d’inflation sera par conséquent plus faible. La possibilité de prêts bancaires internationaux oblige la banque centrale à prendre en compte l’amplification de la transmission des chocs et donc à répondre plus fortement aux différents chocs affectant l’économie.

Politique monétaire optimale avec déséquilibres financiers

En plus des considérations par rapport à l’écart de production et la stabilité des prix, la politique monétaire optimale peut également prendre en considération la stabilité financière de l’économie. Ainsi, la fonction de perte des autorités monétaires prend en compte l’écart entre le taux d’intérêt nominal et le taux de prêt :

Lp = 1 2y 2 + µ1 2 (π) 2 +µ2 2 C − r)2 (3.38)

Tableau 3.6: Politique monétaire optimale (Avec prêts transfrontaliers)

Politique standard Politique avec stabilité financière Equilibre coopératif

(Lp) (Lp) (Cp) Choc de demande (1%) πC,opt 0 -0,000935 0 yC,opt 0 -0,009354 0 (ρ − r)C,opt -0,046036 -0,042442 0 kC,opt 0 0 1,023018 ΦC,optD ∗ D? 0 0 -5,683433 rC,opt 0,511509 0,517626 0,511509 Choc d’offre (1%) πC,opt 0,995025 1,170064 0,997506 yC,opt -0,049751 -0,053820 -0,024938 (ρ − r)C,opt 0,019112 0,021143 0 kC,opt 0 0 -0,019159 ΦC,optD ∗ D? 0 0 0,106440 rC,opt 0,032535 0,029996 0,016308 Choc financier (1%) πC,opt 0 0,020787 0 yC,opt 0 0,207872 0 (ρ − r)C,opt 1,023018 0,943165 0 kC,opt 0 0 -2,046036 ΦC,optD ∗ D? 0 0 11,366866 rC,opt -0,255754 -0,391695 -0,255754

la courbe de Phillips (PC) et de l’accélérateur financier (FA). La résolution de ce programme de minimisation fait ressortir une règle de politique optimale identique à celle sans prêts transfrontaliers :

yopt = −σyµ1opt) + θyµ2C,opt− ropt) (3.39)

Après avoir effectué les étapes de résolution du programme, on trouve une nou-velle règle de taux d’intérêt suivie par les autorités monétaires, qui est la suivante :

ropt = φσyµ1(1 + αy − αρθy) (φαr+ φαρ+ αq)(1 + θ2 yµ2+ σ2 yµ1) − φθqh(1 + αyyµ2+ αρ(1 + σ2 yµ1)isφ h θyµ2(1 + αy) + αρ(1 + σ2yµ1)i (φαr+ φαρ+ αq)(1 + θ2 yµ2+ σ2 yµ1) − φθqh(1 + αyyµ2+ αρ(1 + σ2 yµ1)if + φ(1 + θ 2 yµ2+ σ2 yµ1) (φαr+ φαρ+ αq)(1 + θ2 yµ2+ σ2 yµ1) − φθqh(1 + αyyµ2+ αρ(1 + σ2 yµ1)id (3.40)

La possibilité de prêts transfrontaliers donne des résultats légèrement différents. Comme dans la section précédente, l’objectif de stabilité de l’écart de taux d’intérêt diminue le pouvoir de contrôle de la banque centrale sur l’inflation et par conséquent modifie sa réaction suite à un choc (par l’intermédiaire du taux d’intérêt). Ainsi,

3 Politique monétaire et prudentielle optimale

si on se réfère au tableau 3.6, en cas de choc financier négatif, la diminution du taux d’intérêt par la banque centrale sera plus forte, encore davantage avec les prêts transfrontaliers. En cas de choc d’offre, la hausse du taux d’intérêt sera plus élevée qu’en présence de marchés de prêts segmentés mais plus faible qu’en cas de politique standard. Ainsi, l’inflation sera plus élevée. L’objectif de stabilité des prix ne sera pas respecté. Ceci reflète l’inefficacité de la politique monétaire quand les considérations à propos des déséquilibres financiers sont incorporées dans les décisions de politique monétaire. L’ampleur de cette inefficacité s’accroit avec la possibilité de prêts transfrontaliers. Enfin, en cas de choc de demande, la hausse du taux d’intérêt sera plus élevée et donc l’inflation et l’écart de production plus bas. L’ajout de prêts transfrontaliers amplifie la réponse de la banque centrale encore davantage quand celle-ci prend en compte la stabilité financière dans ses décisions de politique monétaire.

Politique macroprudentielle et de contrôle des capitaux

Nous analysons ensuite la politique optimale prudentielle lorsque l’hypothèse de prêts transfrontaliers est ajoutée au modèle. Le modèle est le suivant :

π = σyy + s (3.41) y = −αrr − αρρC+ αqq − αyy + d (3.42) ρC− θrr = −θyy − χyy?+ θqφq + θkkC − θDΦCD + f (3.43) kC = (1 − δ)k + δk? (3.44) ΦCD = (1 − δ)(1 − ΦD)D? + δ(1 − Φ?D)D (3.45) r = r?− φq (3.46) q = e + π?− π (3.47)

La mise en application des politiques de régulation suit la même logique que celle de la section 2. L’offre de crédits domestiques dépend en partie de l’offre de crédits étrangers. Ainsi, les autorités nationales doivent prendre en considération les condi-tions de marché du pays étranger et fixent donc leur niveau de régulation en fonction également du niveau de l’autre pays. Nous débutons l’analyse par l’instrument de contrôle des capitaux puis nous analysons l’outil macroprudentiel .

La politique de contrôle des capitaux

La fonction de perte de l’autorité commune est la suivante : Cp = 1 2(L + P ) Cp = 1 2y 2+µ1 4 (π) 2+ µ2 4 C − r)2 (3.48)

Comme précédemment, elle minimise cette fonction sous contrainte de l’équation de la courbe de phillips (PC) et de celle de l’accélérateur financier (FA).

Le programme de minimisation résulte en une nouvelle règle définie comme suit : y = −σyµ1 2 π + θy µ2 2 C− r) (3.49)

La solution de la politique monétaire optimale combinée à la politique pruden-tielle est définie ensuite. Etant donné que l’autorité commune peut fermer l’écart de taux d’intérêt, la forme de la fonction de perte sera identique à celle sans prêts transfrontaliers : Cp = 1 2 " −σyµ1 (2 + σ2 yµ1)s #2 +µ1 4 " 2 2 + σ2 yµ1 s #2 (3.50)

Le taux d’intérêt optimal est le suivant :

ropt = [(1 + αy) − αρθy] σyµ1φ [φαr+ φαρ(1 − θq) + αq](2 + σ2 yµ1)sφαρ (φαr+ φαρ(1 − θq) + αq)f + φ (φαr+ φαρ(1 − θq) + αq)d (3.51)

Enfin, la politique optimale de contrôle des capitaux est alors la suivante :

ΦC,optD = θyσyµ1[φαr+ φαρ(1 − θq) + αq] − θqσyµ1φ(1 + αy − αρy) θD[φαr+ φαρ(1 − θq) + αq](2 + σ2 yµ1) s + (φαr+ φαρ+ αq) θD[φαr+ φαρ(1 − θq) + αq]fφ θD[φαr+ φαρ(1 − θq) + αq]d (3.52)

3 Politique monétaire et prudentielle optimale

les différentes variables de l’économie, le taux d’inflation, l’écart de taux d’inté-rêt et l’écart de production, sont affectés différemment. Encore une fois, l’ajout de prêts transfrontaliers amplifie la réponse des autorités monétaires, comme le montre le tableau 3.6 (en comparaison du tableau 3.5). La réponse des autorités par l’inter-médiaire du contrôle des capitaux est amplifiée avec l’ajout de prêts transfrontaliers lorsqu’il y a un choc de demande ou financier. Cependant, elle ne l’est pas quand c’est un choc d’offre. l’instrument de contrôle joue son rôle contracyclique.

La politique macroprudentielle

Tout comme la politique de contrôle venant s’ajouter à la politique monétaire, la mesure macroprudentielle vient également en complément de la politique monétaire. Ainsi, la fonction de perte est identique à celle de la section précédente, tout comme la valeur de y. On considère également ici l’hypothèse selon laquelle l’autorité com-mune peut fermer l’écart de taux d’intérêt. L’écart de taux d’intérêt étant fermé (= 0), la valeur de l’instrument macroprudentiel est la suivante :

kC,opt = −θyσyµ1[φαr+ φαρ(1 − θq) + αq] + θqσyµ1φ(1 + αy − αρθy) θk[φαr+ φαρ(1 − θq) + αq](2 + σ2 yµ1) s(φαr+ φαρ+ αq) θk[φαr+ φαρ(1 − θq) + αq]f + φ θk[φαr+ φαρ(1 − θq) + αq]d (3.53)

Si la politique optimale est une politique combinée à un instrument macropru-dentiel, à savoir ici les exigences de fonds propres, les différentes variables de l’éco-nomie, le taux d’inflation, l’écart de taux d’intérêt et l’écart de production, sont affectés différemment. Encore une fois, l’ajout de prêts transfrontaliers amplifie la réponse des autorités monétaires, comme le montre le tableau 3.6 (en comparai-son du tableau 3.5). Enfin, en cas de choc d’offre, la réponse par l’intermédiaire de l’instrument macroprudentiel sera moins élevée mais en cas de chocs financiers ou de demande, la réponse sera plus élevée. Ainsi, les réponses aux chocs de de-mande et financiers sont amplifiées, d’autant plus s’il y a des prêts transfrontaliers, et l’instrument macroprudentiel joue son rôle contracyclique en ciblant les potentiels déséquilibres financiers.

4 Conclusion

Ce chapitre a permis d’étendre le modèle dynamique à deux pays présentés dans le chapitre 2 afin de prendre en compte et d’analyser les effets de l’augmentation des prêts transfrontaliers. Ce modèle simple a permis d’analyser clairement les mé-canismes d’élaboration de la politique monétaire et prudentielle dans un cadre plus réaliste. Plusieurs points ont été abordés dans ce chapitre.

Tout d’abord, nous avons analysé les effets de quatre chocs (demande, offre, mo-nétaire, financier) sur le mécanisme d’accélérateur financier lorsque le modèle permet des prêts transfrontaliers et nous l’avons comparé à une situation avec des marchés de prêts segmentés. Nous trouvons que la prise en compte des prêts transfrontaliers a des effets différents selon le type de choc subi et selon les caractéristiques des pays. Nous trouvons également que la prise en compte des prêts transfrontaliers accentue l’effet des chocs étrangers sur l’économie domestique. Cela mutualise les effets des chocs entre les pays. Les interconnexions bancaires entre les pays, accentués par les prêts transfrontaliers, conduisent les autorités à réviser leur politique monétaire et prudentielle en cas de choc et de prendre en compte davantage les chocs provenant du pays étranger.

La question de la politique optimale a ensuite été traitée. Nous avons mis en avant l’inefficacité de la politique monétaire quand les considérations à propos des déséquilibres financiers sont incorporées dans les décisions de politique monétaire. L’objectif de stabilité financière est respecté mais pas celui de stabilité du taux d’inflation. C’est pourquoi nous avons analysés ensuite la mise en place des mesures prudentielles. Il s’avère que la politique monétaire et prudentielle optimale apparaît plus efficace et permet d’atténuer les déséquilibres financiers tout en respectant la stabilité des prix. Le résultat en termes de bien être pour l’économie est donc également supérieur.

Ensuite, lorsque l’on prend en compte les prêts transfrontaliers, ceux-ci amplifient la réponse de la banque centrale aux différents chocs affectant l’économie. La possibi-lité de prêts bancaires internationaux oblige la banque centrale à prendre en compte l’amplification de la transmission des chocs et donc à répondre plus fortement aux différents chocs affectant l’économie. Enfin, nous montrons que la réponse des auto-rités par l’intermédiaire du contrôle des capitaux et de l’instrument macroprudentiel joue un rôle contracyclique en ciblant les potentiels déséquilibres financiers.

4 Conclusion

de mieux identifier comment elles peuvent être coordonnées et comment l’aspect prudentiel des contrôles de capitaux peut encore être mieux défini.

5 Annexe

5 Annexe

Figure 3.6: Modèle avec prêts transfrontaliers et choc de politique monétaire (do-mestique et étranger)

Figure 3.7: Modèle avec marchés de prêts segmentés et choc de politique monétaire (domestique et étranger)

5 Annexe

Figure 3.8: Modèle avec prêts transfrontaliers et choc financier (domestique et étranger)

Figure 3.9: Modèle avec marchés de prêts segmentés et choc financier (domestique et étranger)

Chapitre 4

Contrôles prudentiels des flux

internationaux de capitaux et des

activités bancaires : quelle

coordination ?

1 Introduction

Sur le plan interne, la politique macroprudentielle est généralement jugée comme le « premier meilleur » instrument prudentiel pour garantir la stabilité du système financier (Jeanne, 2014). Cependant, étant donné le champ d’application limité de cette politique, les contrôles de capitaux ont également leur rôle à jouer. Il convient alors de se demander quelle est la meilleure façon de mettre en application ces mesures, étant donné les conflits potentiels dans les objectifs de ces politiques.

Par exemple, Blundell et Roulet (2014) avancent que l’utilisation des mesures prudentielles doit se faire avec une grande précaution et que la compréhension des interactions entres les mesures doit être suffisante avant de les mettre en place. Korinek et Sandri (2016) ont montré, par l’intermédiaire d’un modèle inspiré de la nouvelle économie keynésienne, qu’il est souhaitable de mettre en application les deux mesures.

Néanmoins, la combinaison interne des contrôles des capitaux et des outils ma-croprudentiels pourrait ne pas être suffisante pour atteindre l’objectif prudentiel souhaité par les autorités. Selon Korinek (2011), le pays qui impose des contrôles sur les entrées de capitaux a tout intérêt à améliorer la coordination avec d’autres

pays, notamment en raison des effets de débordement potentiels. Ostry et al. (2012) soutiennent que l’existence de retombées hors des frontières nationales n’empêche pas l’utilisation de telles politiques mais la coordination externe des mesures de régulation est bénéfique si les politiques d’un pays exacerbent les distorsions chez ses voisins. Engel (2016) appelle d’ailleurs à une uniformisation des réglementations prudentielles.

L’étude empirique du premier chapitre s’est concentrée sur l’analyse des effets des contrôles de capitaux. Cependant, il convient de prendre la question de la régulation financière dans sa globalité. C’est pourquoi nous allons analyser dans ce chapitre les interactions possibles entre la politique macroprudentielle et la politique de contrôle des capitaux sur le plan interne. Il s’agit également d’étudier les conséquences au niveau régional de l’introduction de ce type de mesures. Cela nous amène à répondre à la question de la coordination internationale de ces politiques. Un modèle de type GMM, à l’aide de paramètres d’interaction, est construit pour étudier ces questions. Avant cela, plusieurs points clés, en particulier l’aspect macroprudentiel ou encore les questions des externalités et de la coordination (interne et externe) sont explicités.

Plusieurs enseignements se dégagent de l’analyse. Tout d’abord, il apparaît que cette coordination peut améliorer l’efficacité des mesures prudentielles selon l’ob-jectif recherché. Par exemple, cette coordination semble efficace pour atténuer la croissance du crédit et des prix immobiliers maois pas pour le taux de change. Concernant la coordination externe, on trouve que la mise en place de mesures de régulation (prudentielles ou non) peut induire des effets de débordements sur les autres pays, hormis pour la politique macroprudentielle. Si on se réfère à la crois-sance du crédit, l’effet négatif des contrôles prudentiels de la région est moins élevé (d’environ 1,1 point de pourcentage) quand le pays domestique ne change pas sa po-litique de contrôle prudentiel. La popo-litique nationale d’un pays semble plus efficace pour contrer la croissance du crédit lorsque ce même pays renforce son niveau de contrôle prudentiel. Cette différence d’effet incite à prendre en compte la politique de régulation prudentielle des pays voisins et encourage donc une coordination plus étroite entre les pays.

La suite du chapitre est présentée de la façon suivante. La section 2 présente les principaux éléments clés de notre analyse, à savoir, la politique macropruden-tielle et la coordination interne et externe des politiques de régulation. La section 3 présente et analyse les données (macro)prudentielles pour 100 pays (dont 64

uni-quement macroprudentielles) du premier trimestre de 2000 au dernier de 20141. La

consi-2 La politique macroprudentielle et la coordination des politiques de régulation prudentielle

section 4 s’intéresse à l’analyse empirique de la coordination interne des politiques de régulation. La section 5 porte sur les externalités et la coordination externe des instruments prudentiels. La section 6 conclut.

2 La politique macroprudentielle et la coordination

des politiques de régulation prudentielle

Les objectifs de la politique macroprudentielle sont une inflexion de la progression de la trajectoire du crédit pour éviter que celui-ci soit excessif, un apaisement de la hausse des prix des actifs financiers et des prix du marché immobilier. L’efficacité des mesures macroprudentielles est moins sujette à débat que celle des contrôles de capitaux, comme le soulignent les nombreuses études sur la politique en question.