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Point de démarche théorique:

Dans le document PSIHOLOGIE - PEDAGOGIE (Page 101-104)

LABORATOR DE CERCETARE / RESEARCH LABORATORY

ROUMAINS DE FLE

1. Point de démarche théorique:

1.1 Classe. Discours. La compétence socioculturelle

Nous parlons de «classe» comme d’un « lieu privilégié des interactions entre professeur et élèves, la classe crée artificiellement des conditions d’appropriation de savoirs et de savoir-faire. Elle est le lieu par excellence de toutes les interventions pédagogiques et l’espace de la co-construction du savoir » (Cuq et alii 2003:24). Comme le note bien dans le Dictionnaire de didactique du français coordonné par Jean Pierre Cuq, l’analyse de discours « cette approche plurielle est bien illustrée en didactique par la diversité des genres de textes abordés en relation avec le contexte de leur production: conversations, entretiens, débats, consultations, interrogatoires, articles de presse, publicités, textes dits « de spécialité », fragments épistolaires, petites annonces, recettes, posologies et d’autres modes d’emploi » (Cuq et alii, 2003:74). Cette liste de types de textes qui atteste, selon Cuq et alii « une pluralité de genres de discours » (ibidem, ib.) conduit à la constatation d’une préoccupation pour le discours manifestée depuis longtemps dans le domaine de la didactique.

La compétence socioculturelle suppose l’acquisition d’informations qui relèvent de la culture de l’Autre, de ses coutumes, de sa conduite, etc. À côté des deux types de compétences (linguistique et communicative), la compétence socioculturelle suppose l’acquisition d’informations qui relèvent de la culture de l’Autre, de sa conduite, etc.

Cela suppose également la capacité des apprenants de comprendre le mécanisme de fonctionnement d’une société basée sur des systèmes, des repères culturels, etc. afin de pouvoir communiquer et interagir d’une manière correcte.

Le Dictionnaire de didactique du français souligne : « que si une langue est appréhendée comme un guide symbolique de la culture, et la culture comme tout ce qu’il faut savoir ou croire pour se comporter de façon plus appropriée aux yeux des membres d’un groupe, les concepts de compétences linguistique et communicative seront considérés comme des sous-parties de la compétence socioculturelle» (Cuq et alii, 2003:49). La compétence socioculturelle place les apprenants dans un

101 contexte culturel différent du sien, leur donne la possibilité d’entamer une série d’interactions avec les protagonistes d’un système culturel distinct et de réagir dans une/plusieurs situations de communication, tout en réalisant des interférences entre soi et l’autre. Elle vise aussi la maîtrise des codes linguistiques et culturels, implique un savoir pragmatique auquel les actants du dialogue interculturel font appel dans des situations concrètes de la vie habituelle.

1.2 Le discours touristique

L’espace, composé d’objets ou de toutes sortes d’éléments hétérogènes, est analysé par le touriste-voyageur à travers ses propres filtres, son humeur, ses objectifs touristiques. Ceci suppose également la position du touriste en tant qu’observateur direct qui découvre un nouvel endroit et qui, ensuite, émet plusieurs actes de paroles: décrire un lieu, raconter des paysages/ des voyages, relater des expériences vécues, formuler des hypothèses, exprimer ses goûts en matière de voyages, de loisirs, exprimer son admiration, exprimer/défendre son point de vue, remercier, faire une proposition, exprimer un désir, etc. De plus, le discours touristique de l’apprenant-touriste traduit sa propre culture, son niveau d’instruction, son statut et il est, en même temps, le produit de sa propre réflexion sur l’espace visité et observé. En effet, l’espace est perçu, d’une part, à travers ses beautés naturelles, les formes de mise en valeurs (leurs aménagements, l’aspect moderne) et, d’autre part, à travers les valeurs socioculturelles véhiculées par le discours qui les soutient. Nous devrons y ajouter que le touriste le perçoit également par l’esprit dont le but n’est pas de regarder le paysage, mais de réunir les éléments disjoints dans un ensemble signifiant « à partir des présupposés culturels et linguistiques [...]. Non seulement le paysage est une construction mentale, mais il est un préconstruit avant d’être même vu » (Chenet, 1992:87),

« Le Paysage comme partis pris»1.

Le locuteur-guide et le destinataire-touriste sont les deux acteurs mis dans une scène- un cadre naturel, un site pittoresque. En linguistique, il est l’énonciateur qui profère un énoncé dans ses dimensions phonétiques, scripturales, soumis aux règles grammaticales et aux standards de la textualité- la cohérence, la cohésion et la progression thématique. Il exprime son point de vue, un contenu propositionnel, qui, par extension, c’est un contenu informationnel, car le discours touristique a pour but d’informer le touriste sur le lieu/ le pays à visiter.

Dans la société donc en dehors des manuels, le but essentiel du discours touristique est de promouvoir l’activité touristique et d’attirer un bon nombre de touristes à leur bénéfice. Dans le monde discursif de la classe de FLE, le discours touristique change d’orientation l’activité promotionnelle fait place à l’activité didactique et sa caractéristique de médiateur de connaissances est, de loin la plus importante. Mais dans une situation comme dans l’autre, le discours est, donc, une

1 Seoane, Annabelle, Les mécanismes énonciatifs dans les guides touristiques : Entre genre et positionnements discursifs, Paris, L’Harmattan, 2013, page 10, ouvrage disponible sur le site books.google.ro/books? isbn=2296530788 - page consultée le 24 août 2014.

mise en scène de la voix de l’énonciateur dont la compétence discursive détermine les valeurs de complétude, de globalité et de cohérence. Il nous a paru intéressant d’observer le discours véhiculé par les manuels comme outil d’acquisition des connaissances sur l’Autre, dont on apprend la langue, mais aussi comme point de repère pour la construction du rapport d’identité/altérité.

1.3 Identité versus altérité

Les deux concepts d’identité et d’altérité constituent toujours l’objet d’étude et de débat de plusieurs approches et courants. Comme on le sait, la philosophie grecque met l’accent sur la forme de l’identité, sur ses composants et sur ses fonctions. Tout un outillage conceptuel est véhiculé par les linguistes: L’identité et identique, l’unicité et unique. Ces concepts s’opposent à un autre couple de concepts: la spécificité et spécifique, la différence et différent ou distinct. Plus tard, d’autres concepts ont été postulés afin de démarquer le soi-même de l’autre: « la perspective essentialiste suppose l’existence d’une ligne de démarcation fixe ente le soi-même et l’autre2». D’autres écoles: interactionnisme symbolique, constructivisme contextuel envisagent l’identité comme « processus mais aussi en tant qu’objet réifié extrêmement vaste qui englobe tout ce qu’on est à des moments différents vis-à.vis des autres3 ». Concernant l’identité, la psychosociologie envisage « trois processus d’identification d’identification du soi-même vis-à-vis à l’autre […], ce sont les processus de reconnaissance sociale (moi-même vs.

l’autre), d’identification sociale (moi-même vs. groupes d’appartenance) et de stéréotypie et de préférences sociales (les groupes d’appartenance vs les groupes de référence4)».

Le sous-chapitre « Qui est L’autre du moi-même » insiste sur l’opposition entre ego et alter. L’ego se rapporte à l’alter, le moi-même devient à la fois, acteur et objet de référence par rapport à l’autre qui est son interlocuteur selon la perspective de la communication ou du jeu.

« S’identifier en tant que quelqu’un ou s’identifier avec quelqu’un implique toujours l’évaluation d’un objet (i.e. s’identifier sur la base d’une idéologie partagée, une action commune, etc.5) ».

Il faut retenir que les deux concepts se dégagent des contextes sociaux, interculturels et historiques. En matière d’analyse du discours identité et altérité réfèrent à la communication interculturelle qui dévoile les multiples facettes de l’identité et son/ses expérience(s) dans l’interaction verbale/ dans les interactions verbales avec autrui.

Nous allons exploiter ces concepts pour voir comment se construire l’identité en contexte de mobilité (de voyage touristique) dans un espace (dans un

2 geirso.uqam.ca/jirso/Vol1_Sept03/Nebe_T.pdf., 2.Pourquoi l’identité en tant que concept analytique, est-elle en crise?, p.3, page consultée le premier juin 2015

3 Idem

4 Idem, 3. L’intersubjectivité et la psychosociologie, page 5

5 Idem, 6. Envers un framework « médiatisé »: Les Représentations sociales et l’identification?, page 9.

103 cadre géographique). Ceci conduit à une quête identitaire et cette quête se déroule dans « un contexte de socialisation ». L’apprenant-touriste en tant qu’individu se construit au croisement des repères culturels, des stéréotypes présents dans les discours touristiques à visée didactique qui donnent l’image/les images de l’endroit.

2. L’espace et le voyage-deux axes majeurs dans les discours touristiques

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