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pns.au Séminaire (146) On peut

de Poitiers est fort populaire, cle, au Grand Séminaire et dans

prêtres ou i n'app» rtienn en t conclure nue la Théologie durant tout le XVIIIe si&- le cleroe. on neut 1 ♦

crue

se.

J— nossk- o r .U c

145. Il peut s’agir ou de l’abbé Louis Gingras, ordonné prêtre en 1820, ou de l’abbé Léon Gingras, ordonné en 1831: Honorius Provost, op, cit,, pp. 464 et 468. 146, Dans l'édition de 1729; "Doscrues 1754". c5es t-?»—dire l’abbé Bernard-Sylvestre Dosoue ( 17.27-177^ ) î ue~n- Be.ptiste-A, Ailaire nt-.rs . Dictio^n a ire biocrarùtioue du. Clerc4 C-.n r.d ien.—Fr »u 0 » i s » jj es A n ciions ■■), 175: et

” Chautour ■Tire 1756 " , c 1 est—h—4 iT~e 1 f bp 4 Pierre Chaufour 1(1724-.1.750): vncl., 0. 116, Dans 1 ‘ édition

de 1723: '' ». j O H enh descb.en».uV rl P

k_*.L v- t. 0 1 780”. c'esc—h— di r e 1 ' ù:é c h.n r1 e s - Jo s.e '• <n B .r a ss n vd—Des chc n n u x (1752-

1832): ibid.. p. 161; et "■julien Riou.x" , c'est—h—dire l’abbé Julien Jlioux (1205—1290): Ibid,, p. 474,

147, Tlonorius Provost, cyp. c 5. t« , n, 4.54,

142. A. G, Dudevnnt, ntre, on. _c.it», nn, 33v et 35v,

149, J. Carrevre, art. "Moaiîîes (Louis-Zintoine de)”, dans DTC, col. 672.

tique de Paris sur 1 1usure et _1a restit^.vtion. L'ex-libris est le suivent: "Plessis eccl. 1792" — "J.O. Plessis Evê- que de Québec", Et dans l’édition de 1748 du même ouvrage, 1 ’on lit 1 1 ex—libris suivant; "J.C, Rocher curé de ou.e— bec J 7t~d " et "T,'nsrieurs des Missions Etr^n^cres 1761"*

Parmi les t^^Qi dont les oeuvres entrent è la bibliothèque du séminaire après 1760, très peu s'écartent du courant rigoriste. On ne peut ouère citer que le jésui­ te italien Nicolas Llazzotta (1669—1737) (150), les deux Pères de la Congrégation des Clercs récmliers de le. Libre de Dieu, Constantin Ronc^^lia (1677—1734) et Je?n Dominique

(151) , et le nrbt.re a1sneion B.mnon François Deonold Licher?Arnn (1759—1844) dort le,s Instit11tiones theo— loein.e c.o<-','iatica.e oubliées en 1613—1827 constituent un ma— miel pleinement traditionnel (152). Tous les autres, en par­ ticulier Concina, Antoine et Collet, défendent le système moral sévère du probabiliorisme.

Le principal personnage de la lutte entre jésuites et Dominicains nu XVIIIe siècle, sur les questions du proba­ bilisme, le dominicain Daniel Concina (1637-1756), a ses ouvrages sur les rayons de la bibliothèque. On y remarque aussi les oeuvres de trois autres fils de saint Dominique,

Charles-René Billuart (1685-1747), Fulcenzio Cuniliati (+ 1759) et Pierre-Marie Gazzaniqa (1720-1799). Concina, pour sa part,

150. E. Amann, art, "Jiazzotta, Picolas" , dans DTC, col. 478.

151. (--- ), art. "Roncadia, Constantin", dans DTC, col, 2398; J. Carreyre, art. "I-iansi, Jean Domini­ que" , dans DTC, col, 1915.

152. A. Schalck, art, "Liebermann, Bru.non François Léo­ pold" , dans DTC, col. 711.

est un probabilioriste qui écrit avec les encouragements du Pape Benoît XIV (153). Même s’il a parfois comme adversai­ re Alphonse-Marie de Liguori lui-mêmet il ne reçoit aucune condamnation, D’ailleurs, Alphonse de. Liguori défend encore le probabilisme à cette époque (154), Le Père Billuart s’atta­ che è des solutions modérées, mais il reste probabilioris- te (155), Et è l’instar de Concina, le Père Cuniliati prend part aux disputes contre le probabilisme (156), et le Père Gazzaniga se montre 1'un des adversaires les plus déclarés du probani1i sme (157).

Les théologiens jésuites antiprobnbilistes sont rares. Il s’en trouve pourtant un, le Père Paul-Gabriel Antoine

(1676-1743), dont les oeuvres théologiques connaissent au surplus une très grande vogue dans les séminaires, ?aême en dehors de la France (158). Le Séminaire possède ses ouvra­ ges : sa universa sgecu 1 a ti va et doumatica , édition ce 1742, avec l'ex-libris “Ex lib, Semï11 Miss. Ext, quebec 1763" et deux exemplaires de sa Th e o1o gi a rio r a J.i s universa .une édition de 1796 et une autre de 1818. Au témoigna­ ge d’Alphonse de Liguori, qu’on ne peut accuser de laxisme en aucune période de sa. vie, le Père Antoine est d’une doctri­ ne très sévère, et ce jugement est confirmé par le jésuite Gury, un disciple de saint Alphonse (159). Or la "Morale

153. R. Coulon, art. "Concina, Daniel", dans DTC, col. 703. 154. Ibid., col. 705.

155. P. Ma-ndonnet, art. “Billuart, Charles-René", dans DTC, col. £91.

156. R. Coulon, art, "Cuniliati, Fulcenzio", dans DTC, col. 2428.

157. (---), art. "Gazznniga, Pierre-Marie", dans DTC, col. 1176.

158. ?.. Degert, op. cit. , p. 266.

159. C, Sommervogel, art. "Antoine, Paul-Gabriel", dans DTC, col. 1444.

d'Antoine" et le "Théologie d'Antoine" figurent au catalo­ gue de 1782, où il est spécifié que le Séminaire possède quatorze exemplaires de la Théologie d'Antoine (160).

On possède encore tout l'oeuvre théolooique de Pierre Collet (1693-1770), dont les ouvrages sont adoptés comme classiques dans un f-rand nombre de 'séminaires en France, en Italie et en A.llemamne (161). Collet est l'un des champions

tiones theolocicae :t de 1 a connu. Arn ~1nid (163) quas ad u.sum bris " T’h, Bed '-Leu:■p ' 5_ ant th éo1 seninariorun.,., édition de

Continuatio n--ne 1 oc ti on es theoJo

ratorien hel^e Pierre Dens (1690—1775) comme Co nettement Position contre Je o^ob^bil"i sue (165) et

e 1e ,

L'on rencontre enfin au Séminaire les ouvrâmes de trois autres théolocien-s de tendance rigoriste, Il s'^rit du cha­ noine régulier EusèLe Anort (1692-1775), du capucin Thomas de Charmes (1703—1763) et du nrêtre Louis Baillv (1730-1808),

160. A. G. Dudevant, ptre , on. cit., mp. 12 et 17.

161. V. Errnoni, art. "Collet, Pierre", dr.ne DTC , col. 365. 162. Th. Denan, art. "Probabilisme" dans DTC. col, 565, 163. A. Déport, on. cit., p. 261.

164. Honorius Provost, on. cit», n. 454.

165. J. For^et, art. "1, Dens Pierre" dans DTC, col. 423• TH _ De^ari r - 1 • --- i t loc. cit,, col. 565.

Amort professe un antiprobabilisme modéré (165), le Père Thomas de Charmes'soutient avec insistance le nrobabilioris- me (167), et Louis Baillv défend une moral

s a Théo loc i a docmatic a et moral is t pi ib 1i é e venu le manuel de la plv.oart des séminaires

demi-siècle. est condamné ! p Nombre 195 2,

ec7.it ion s diffé

du—

six vo i c i les dates; 1789, 1810, .1820, 1823, 13.24 et 1930, L'édition de .1789 morte 1 1 eu—1 ibr.i s 11Sonin r .ire Dos ? lissions Dtranr'è— res De Quebec", et les éditions de 1323 et r® 1330 mortent 1 ’ex-libr.is "Séminaire de Quebec", Dr r»ène auteur, on re­ trouve aussi Tracta tus de ve.ra relimione,., , une édition de 1784, avec l’ex-libris "Séminaire de Quebec 1812", Surfin, il faut siqnaler six exemplaires du Dictionnaire de théolo- mie de l'abbé Fermier, Cet ov.vra.ee monumental m'est nas h 1'abri de tout reproche au noi^t de vue doctrinal, et 1'au­ teur mrofesse le callieanisue, si rénandn encore (169). Les différentes éditions eve possède le Séminaire vont de 1799 è. 1848,

L'influence tardive de saint Alnnonse de Lic-uori

La résistance que le système moral préconisé par Alphonse de Liguori rencontre en France au cours du XVIIIe siècle n’a

166. C. Toussaint, 1 1 i h• rnu „ nom

art, "Amort, Eusèbe", dans an, loc. cit., col, 566.

DTC, col, 167. D. Lonçpré, a col. 773, rt, "b, Thomas de Charges", r? r> ci DTC, 168. E. Dublanch^, 37.

art, "Bailla, Louis", dans DTC , col. 169,

DTC, col. 744

rt, "Dernier, N.icolas-S'^lvestre" s.

d’égale que la force du courant riooriste qui emporte alors 1'Eglise. Il faut attendre prb s de cent ans pour voir la Theol.ocria m.ora1 is de saint Alphonse connaître une large au­ dience, et enfin le triomphe (170). Cette réhabilitation est due h l'intervention du théologien Thomas Gousset (1792— 1366), futur cardinal. En 1832, Gousset publie « Besancon

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mm rire,

r. o forint:

ml'1 sle1 t s du. X?"Xe sib^le, neuf -j-O11t

s ’ecielo’^na*-'t entre les années ? 31 et 1852 C e f i t rm t

c o n f .1 r m é *oa r le catalogue Dudevant, oui ne con

tient aucune Par

da­ du XIXe sibcle. il semble donc eue les

ses se massent

r.-] i -g j a aussi c OU i re ‘

r a 1 .i s de saint a1bhonse

v*11r'ar.ii. s a tien de 1 'oeuvre de Gousset figurent sur les ravons e

morale (1801-1366)

(172). De Scevint, le édition de 1853,

et une autre de 1155; de Gu.rv, de 1351 r

170. 171.

J. Kannengieser, art. ”6. Alphonse de Liquori (Saint)", dans DTC, col. 915,

P. Godet, art. "Gousset, Thomas", dans DTC, col, 1526 et 1527.

172 P. Bernard, art, "Gury 1994,

C’est justement du manuel de Scavini qu'il est ques­ tion en 1863t quand on discute, au concile provincial de Québec, de 1'opportunité d'abandonner la théologie de Bou­ vier (173), On reproche b Bouvier (1783-1854), qui a pour­ tant commencé b introduire dans l'enseignement les doctri­ nes de saint Alphonse (174), et qui, en ce sens, annonce Gousset, outre ses relents de gallicanisme, de défendre un système moral nettement plus sévère que celui de saint Al­ phonse "qui a reçu une approbation solennelle (175)", Or les Institutiones theolooiae de Bouvier, dont la. première édition complète ne paraît qu'en 1834, est è peu près le seul manuel employé dans les séminaires entre 1830 et 1370 (176), On peut donc dire que Gousset et ses vulgarisateurs, au Sé­ minaire comme ailleurs, battent définitivement en brèche le gallicanisme et participent largement è la compression des dernières tendances rigoristes.

Aussi longtemps qu'il demeure sous la direction des Jé­ suites, l'enseignement théolocloue dispensé b Québec compor­ te des cours de théologie scolastioue et de théologie mora­ le, Dès lors eue les prêtres du Séminaire sont forcés, h l'occasion de la guerre de la conquête, d'en prendre l'entiè­ re responsabilité, l'enseignement de la théologie est réduit

173, Procès-verbal de la Congrégation des études du Con­ cile jojrovinciaï, 15 mai 1863, ASO, séminaire 73, no 18e, pp, 2 et 3,

174, F. Deshayes, art. "Bouvier, Jean-Baptiste (I4gr)", dans DTC, col. 1113.

175, ~ Procès-verbal de Jjâ Congrégation^ des études..., 15 mai 1863, ASQ, Séminaiire__73, no. 18e, p. 2T

en pratique, presque uniquement è. la théologie morale. Cham­ pions de l’orthodoxie, les

lutter contre les courants théologiques nouveaux. Sous la Missions Etrangères de Paris, le Séminaire de Québec s’engage avec beaucoup moins d'ardeur dans ce combat. Dès la fin du XVIIe siècle, et jusqu'au deuxiè ne tiers du XIXe, il accueille dans sa. bibliothèque, apparem­ ment sans problème, une abondante littérature théologienne

nouvelle. direction du Séminaire des

d' ins ni n -U on Dans une i 1 ' abbé Ariédée a. eu ses

de Latour qui écrit, dans ses Ivoires Lavais JP'Çe pier évêoue de Québec, crue 1 ademtes au Canada sous le régime franc

su 1a vie

quant entre jansénisme doctrinal et j an sén isme pr a t i que, 1‘autre ne s'est i n t ro duit crue les Jésuites, "chargés

ni de no s orêtres F ) II r i *i r "i S O rcC”— ml u s ru1 e L rp St—Val 1 "î en c ■•i n.ros1 •. 1 n-ii a en 1 714.

ne doctrinal sous le régime français c ’ es t-è-d ire anci1 n

177. _ r.’nr^rî Z Z _ ,lin

* ■ v ---f Le "iansémis^e au. C an ad a. Les prvu-

vaisos lectures a AS G~, * I a n n s c r it 3 6 G. L 1 his to.rion Lucien Cr.r'e-"v soutient la même thèse que Gosse­ lin nonr le tervns de la nouvelle—France : "Le jansé­ nisme en Nouvelle France* dans 7'ralecto Gre^orianrf

LXXI, pp. 305-310. '

17% Amédée Gosselin, lorp • rive Voisine est du même avis: voir art. "Poulet, Georges-François dit % Dupont", dans DBC, vol. II, p. 552.

partisan déclaré de l’hérésie dogmatique sur la grôce que recèle le jansénisme. L'erreur théolocrique contenue dans le jansénisme est si subtile et si profonde qu'elle n'a tou­ jours pu être partagée que par une petite minorité de gens

(179), constituée surtout de grands intellectuels et de c-’rands théologiens, toutes espèces de personnes extrêmement rares au Canada, sous le régime français et sous le régime anglais. Mais, è côté de cette catégorie de jansénistes, il v a tous ceux gui prissent comme des jansénistes, gui en­ seignent et oui a-dootent un comno.rtement moral si sévère ou' il est irroossible de la dif f érencie.r, en p.mticue du comportement morml des jansénistes eux-mêmes. L'abbé Récher curé do Québec et membre du Conseil du Séminaire, mourrait être la. meilleure illust.rat.ion de ce "Phénomène, Alors qu’il a soin d'écrire sur la page de oarde des E s s a.i .s d e m o r a 1 e de Nicole: "Ce livre contient les hérésies condamnées dans le P, Ouesnel, , , " , il ne voit aucun problème è. prononcera un sermon sur le petit nombre des élus, le 1er octobre 1752, dans une perspective nettement janséniste, "Sçachnnts è n'en pouvoir douter, dit-il avec es ou ’ i 1

mille fois plus de Réprouvés nue d'Elus (130)",

une illustration supplémentaire du même phénomène. Le 14

casion de la distribution solennelle des

ne en nrix è Edouard

du. Petit Séminaire, Lomontacne, écolier

avril 1810, è 1'oc- prix, alors qu'il il remet un volu- de troisième, pour

en 1701, par l'abbé Olivier dongme d’Amelincourt (181),

Gallicô", Cet ou.vraoe, oublié è Debors-Desdoires sous le s'intitule La science du

Rouen, pseu-

salut

179. Ludwig âlertlinc-, S. J., L'HistoJ^re de 1'Enlise, p. 424. 180. Sermon de l'abbé Félix Rechèr’a’sq*,'" Sémin a ire 124. 181. A., Michel, art. "Elus (Nombre des)", dans DTC, col,

renfermée cfcns ces deux paroles; il y a peu d'élus: ou trai­ té dogmatique sur le nombre des élus. Or ce livre est con­ damné par la Sacrée Congrégation de l'index depuis le 30 juillet 1708 (182), parce qu’il soutient une thèse excessi­ ve, d’ailleurs enseignée communément par les protestants et les jansénistes (183). Cet ouvrage paraît a une époque où, selon A. Michel, beaucoup de théologiens se complaisent h écrire ce que le P. Monsabré appelle "une théologie sauvage", et ce que Joseph de Maistre désigne sous le nom de "théolo­ gie féroce (184)". Il faut comprendre que l'abbé Deniers par­ tage la thèse exposée dans ce livre puisqu'il n'hésite pas è répandre ce volume chez les jeunes. Et il n'est pas le seul prêtre du Séminaire, apparemment, è s’alimenter h des sour­ ces aussi rigoristes, puisque le long ex-libris du volume en question porte encore les noms de "... Baillargeon ptre" et de "L. Th, Bedard Prêtre". Tant il est vrai que l'on peut s'élever contre les idées ambiantes, lutter même avec sincé­ rité contre elles, et y payer- en même temps son propre tri­ but.

néanmoins, l'historien Claude Galarneau a raison, nous semble-t-il, d'écrire que "le jansénisme n’est pas l’arché­ type du rigorisme (185)". IJ. existe, en effet, un rigorisme ne de la Contre-Réforme, et le rigorisme de saint Charles Borromée en est un bel exemple. Pourtant, si les deux rigo­ rismes ne viennent pas de la même source, ils mènent parfois è des comportements identiques. Dans son étude intitulée

182. Ibid.

183. Ibid., col, 2370. 184, Ibid,

185, Claude Galarneau, "Histoire de l'Europe et histoire du Canada. Esquisse pour une histoire de la mentali­ té religieuse au Canada français", dans RSHC (1956), p, 34* Du même auteur, La France devant l'opinion ca­ nadienne (1760-1815) , p. 36.

Le rigorisme au XVIIe siècle: Ilcrr de Saint-Vallier et le sacrement de pénitence (1665-1727), Guy Plante affirme que les deux mouvements ne sont pas sans rapports; il est d’a­ vis que le rigorisme de la Contre-Réforme n'est pas indépen­ dant du jansénisme, mais qu'il est. au contraire, responsa­ ble, pour une part, de la naissance de Port-Royal (1S6). De la même manière, nous pensons que le ricorisme décelé dans plusieurs livres de théologie du Grand Séminaire de Québec était assez virulent pour conduire les prêtres et les ecclé­ siastiques qui fréquentaient assidûment cos ouvrages, a des c ompor temen t s pa:cfois jansénistes.

136. Guy Plante. Le rigorisme au XVrie siècle: Kgr de Saint- Vallier et le sacrement de pénitence (1635-172 7) . p. 164

De la formation religieuse et morale des ecclésiastiques

I. La vie au Grand Séminaire: Dispositions requises pour entrer au Grand Séminaire, retraite d’entrée et "directeur des exercices". Caractéristiques prin­ cipales de la vie au Grand Séminaire: régularité, piété, austérité, éloignement du monde.

II. Les exercices de piété: L’oraison. L1assistance à la messe. La récitation de l’Office divin. Les examens de conscience: l’examen général et l’examen particulier. La conférence spirituelle ou de piété, La lecture spirituelle. Les sacrements d’eucharis­ tie et de pénitence. Le chapelet. Les visites et les saluts du Saint Sacrement. La direction spirituelle. Les exercices spirituels de la retraite: retraite annuelle, retraite mensuelle, retraite d’ordinands. III. Les vertus ecclésiastiques: Les vertus "essen­ tielles": la charité^ l’obéissance, l'esprit de pau­ vreté, ou la "desapropriation des biens temporels", et la chasteté. Les autres vertus ecclésiastiques: l’esprit d’oraison et l’esprit de foi, les vertus morales d’humilité, de mortification, de modestie, d'abstinence, de douceur, de religion, de zèle et

1. A. Degert, Histoire des séminaires français jusqu’è la Révolution, II, pp. 306-325.

de patience.

Les prêtres canadiens qui prennent graduellement la re­ lève des fondateurs et des prêtres français, comme maîtres du Petit Séminaire, reçoivent tous leur formation sacerdo­ tale au Grand Séminaire de Québec, Or, au Canada comme en France (1), un grand séminaire est d’abord une école de pié­

concile de Trente, Voilà pourquoi la formation religieuse et morale des candidats au sacerdoce apparaît primordiale aux premiers directeurs (2) du Séminaire de Québec. Ainsi qu'en témoigne l’ébauche de leur premier règlement, les di­ recteurs du Séminaire s'engagent à

"former les ecclésiastiques dans l'esprit de nostre seigneur et dans toutes les fonctions de leur estât, les exerçant /sic/ dans la pratique des vertus et de 1'oraison mentale et leur ensei­ gnant tout ce qu'ils sont obligés de scavoir pour s'acquitter fidellement de leur vocation (3)",

Et le texte définitif de ce premier règlement est encore plus explici te :

"Le premier /emploi du Séminaire/ sera de for­ mer des Ecclésiastiques dans 1'Esprit de nôtre Sei­ gneur et dans toutes les fonctions de leurs /sic/ état suivant les règlemens et les usage /sic/ du Sé­ minaire (4)",

2. Par directeurs du Séminaire, nous entendons le supé­ rieur, le premier et le second assistants et deux ou quatre autres officiers, puisque le nombre de ces der­ niers varie selon les époques. C’est par souci de clar­ té que nous utilisons toujours le mot directeur au

cours de ce travail. En fait, avant 1768, on désigne officiellement les directeurs par le nom d’ "officiers”! Règlements particuliers pour les officiers du Séminai­ re "des Missions étrangères établi à Québec touchant 1’état et la condui11e du dit S éminaire, 6 mars 1683 /désormais: RÔSME/, ASQ, Séminaire 93,no 8, chap. sixième; Le Règlement du Séminaire de Québec, 19 août 1768 /désormais: RSQ/, ASQ, Séminaire 102, n 2.

3. règlemens qui concernent La direction du~seminaire (é- bauche), /avant 1682/, /désormais: RDS/, ASQ, Séminai­ re 93, no 5, P. 2.

On le voit, c’est principalement par l’observance d’un rè­ glement que les directeurs du Séminaire entendent former les ecclésiastiques. Pour les directeurs de séminaires, du XVIIe au XIXe siècle, il ne fait en effet aucun doute que la fidèle observance d’un règlement où tout est déterminé d’avance, ne soit non seulement le moyen le meilleur mais le moyen indispensable, sinon infaillible, pour acquérir la régularité de vie, l’esprit ecclésiastique, ou ce que 1 ’on appelle encore la piété sacerdotale ou la vie inté­ rieure, et enfin, une mentalité particulière, distincte de la mentalité du monde, la mentalité sacerdotale, nourrie des vertus ecclésiastiques. Voilé pourquoi les règlements du Grand Séminaire de Québec, déterminent avec tant de pré­ cision, du XVIIe au XIXe siècle, les cadres de la vie au Grand Séminaire, les exercices de piété à pratiquer et les vertus ecclésiastiques à acquérir.

I, La vie au Grand Séminaire

La vie au Grand Séminaire ne comporte aucun imprévu ni aucune fantaisie. Tout est déterminé d’avance, depuis les dispositions requises pour y entrer jusqu'aux moindres mouvements journaliers, une fois que l’on s'y trouve. Et ces règlements multiples embrassent vraiment toute la vie, couvrant à la fois le repos, le travail, la prière et l'é­ tude. Il s'en dégage, et d'avantage dans les premiers temps, une impression générale de parfaite régularité, sinon de monotonie, de piété généreuse mais quelque peu formalis­

te, de grande sévérité, et de rejet total du monde.

Dispositions requises pour entrer au Grand Séminaire, re- traite d’entrée et "directeur des exercices"

Le Grand Séminaire n’est ouvert qu’aux candidats au sacerdoce qui présentent les qualités requises. Pour être admis au Grand Séminaire, il faut avoir la vocation sacer­ dotale, manifester une solide piété et posséder une intel­ ligence capable de se livrer avec profit aux études théolo­ giques, C'est aux directeurs du Séminaire qu’il incombe de faire l’examen soigneux de ces trois critères pour chaque candidat, comme le rappelle le supérieur du Séminaire des Missions Etrangères de Paris au supérieur du Séminaire de