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".Depuis que les p, jésuittes n’ont plus de sionnaires, on a reçu au Petit séminaire des je o-ens qui ne paroissoient guères propres è l’éta clésiastique. ce qui peut avoir introduit l’esp Dissipation qu’on y voit denuis plusieurs année

D’après ce texte, les Jésuites ne reçoivent plus de pension­ naires "depuis plusieurs années". Ce fait est confirmé par un

autre témoignage de l’abbé Villa.rs qui écrit, en 1754, que le Petit Séminaire est "la Seule maison ou on eleve Les pension­ naires (77)", Et nous savons qu’en 1728, il était question de

74. "Requête des notables de Québec en faveur du Séminaire, 1729", dans Honorius Provost, op, cit,, p. 207.

75. Mémoire du Séminaire des Missions’IStra.naères de Paris Sur L’Etat 'présent du Séminaire de Quebec, présenté à Monseigneur Le comte de Maurepas en 1734 , ASQ, Séminai­ re 5, no 50 A, p. 1.

76. Règlement du Séminaire cle Québec du 6 mars 1683, incluant 1es amendements du 9 décembre 1715 , ASQ, Séminaire 95, no 9, p, 7,

7 7, mémoire Contenant Les valsons gui peuvent enmame-r Le. Cour è ne point imposer De.Capitul a tion_ nu Séminaire,,. , ASQ, Séminaire 5, no 53, p, 2,

la construction d’un corps de logis pour en recevoir (73). On disait alors "qu’il ny avoit point de Maison ou l’on prist soin de ces seguliers (79)" ailleurs qu’au Petit séminaire. Par conséquentf le Petit Séminaire joue donc le rôle de col­ lège "depuis plusieurs années" aussi. En somme il joue ce rô­ le durant tout le régime françaist même s'il accorde priori­ té è. la formation des candidats au sacerdoce.

Maison d'enseignement sous le récime français?

En faisant fonction de collège sous

a

la de

qui se destinent sé- Le Petit Séminaire rieusement è. l’état ecclésiastique (80)

de Québec déroge d’une deuxième façon è la définition du sé­ minaire tridentin (81): il s'éloigne de la lettre du conci­ le, sinon de son esprit, en ne dispensant pas lui-même l'en­ seignement des lettres, de la philosophie et des sciences. En effet, au XVIIe siècle du moins, tous les petits sémina­ ristes suivent les cours aU Collège des Jésuites. Mgr de La­ val le note dès le 26 octobre 1668 (32). En cela, il suit exactement la tradition française (83), Il en fait encore la remarque au Pape Innocent XI, en 1679. Il lui écrit ou'il a rassemblé dans son séminaire, selon l'esprit du concile de Trente, une quarantaine d'enfants en vue de les éduquer pour

78. ' Voir supra, p. 31. 79. Voir supra., p. 51.

80. A. Michel, on. cit. , p. 502. 31. Ibid,

32, Mgr de Laval aux cardinaux de la Conorégation de la Pro- ramande, 26 octobre 1668, ?A<\ Contes de lettres I, p,

84. ~~~ —

l'état ecclésiastique. Il ajoute que ces enfants font toutes leurs études au Collège des Jésuites (84). Le système paraît durer au moins jusqu'en 1734, Cependant, il semble que l’on formule très vite des réserves vis-à-vis de la r-ualité de 1 ’enseignement dispensé par les jésuites. Les directeurs du Séminaire des Missions Etrangères de Paris, en particulier, se montrent insatisfaits.

Le Collège des jésuites ne meut pas disposer d'un per­ sonnel assez nombreux, "Voilà un troisième régent fondé,

annonce 1 'abbé Dudouvt à l'abbé Des Ma.izerets, le 17 avril 1687 le collèges en .ira. mieux (85)". Malm-ré les difficultés que le Collège des jésuites rencontre, le supérieur de Paris reste convaincu qu’il "faut que tous les Enfans du petit Seminai- re fassent toutes leurs études d'humanités; philosophie et Théologie aux Jésuites (3c)", En 1705, les directeurs du Sé- m. in aire de5 Paris reviennent sur la:question des études. Ils sont très mécontents des professeurs de philosophie et de théologie du Collège des jésuites de Québec. Ces professeurs sont trop vieux et laissent languir les classes. Les direc- tours de Paris pressent ceux de Québec de travailler à ob- tenir des jésuites un redressement de la situation. S'il faut s'efforcer de conserver toujours de bonnes relations avec les Pères Jésuites, observent-ils, il "seroit très fu- néste d'y sacrifier les estudes de vos enfans (87)". Les Messieurs de Paris sont d'avis qu'il faudra retirer les pe- tits séminaristes du Collège si les bons pères n’améliorent pas leur enseignement,

84, Mgr de Laval au pape Innocent XI, 27 janvier 1679, dans Quebecen. Beatificationis et canonizationis. .• , p. 963. 85, Dudouyt~"à Des Maizerets, 17 avril 1*687; ASQ, Lettres 0,

no 1, p, 8, 86, Ibid,

87, 1414, de Brisacier et Thiberc-e aux officiers du Séminaire de Québec, 19 juin 1705, ASQ, Lettres M, no 31, p, 5.

”11 seroit fâcheux de leur retirer vos esco- liers, mais apres tout, s1 ils ne veulent pas les faire estudier mieux, nous croions que vous sé­ rié z obligez en conscience de leur donner /souli­ gné" dans le texte/ chez vous des Maistres qui leur expliquassent bien quelq; bon auteur sans les

laisser sortir du séminaire, ou on leur feroit de bonnes répétitions tous les jours afin de leur donner avec le temps un peu plus de capacité que la pluspart d'entre eux n'ont eu jusqu'à pnt, /présent/ (SS)".

vaut nous

ne possédons aucun 1ai s s er croire au e

indice, pour ces années-lè, pou­ le -S émina i r e de et

élèves? teurs du

cette remarque. Les Pères désuites Se sont-ils appliqués a mieux faire

se sont-ils a- étudier leurs

le Père de Rochemonteix écrit sur les professeurs du Collè- qe des Jésuites de Quebec, nu XV.n siècle,

sont de tous les êges, note-t-il, aux pôles vie (89)". Il s'agit de vieux missionnaires

"Les professeurs extrêmes de la fatigués et de jeunes religieux non encore prêtres, Plus loin, le même teur écrit:

au-

"Le corps professoral était cependant réduit è sa‘plus simple expression: un professeur de grammai­ re, un professeur de littérature, un professeur de philosophie et un autre de théolooie, quand un seul professeur, ce qui arrivait souvent, ne professait pas en même temps la philosophie et la théologie. Le cours d'hydrographie ne fut confié aux Pères qu'au début du XVIIIe siècle (90).".

Mgr de Saint-Vallier écrit d'autre part que la plupart "des

88, Ibid.

89, Camille de Rochemonteix, Les Jésuites et la Nouvelle- France au XVIIe siècle, III, p, 366,

temps ils se livraient eux-mêmes à l’enseignement des lan­ gues classiques ou des sciences (91)". On comprend donc que le Séminaire de Paris ait pu être parfois mécontent de l’en­ seignement donné par les Jésuites de Québec.

Le Séminaire de Québec paraît s’accomoder plus facile­ ment du niveau des études du Collège des Jésuites que les Messieurs de Paris, Ceux-ci ne laissent pas de s’en inquié­

ter. C’est l’abbé Tremblay gui revient à la charge l’année suivante. Il reproche assez vertement aux officiers du Sémi­ naire de Québec de ne pas attacher assez d’importance aux é- tudes.

"Pouvez Vous douter quil n'y a eu jusqu’à pré­ sent nulle émulation p.r lestude dans le petit Sem,

Ce qui a donné occasion a M. LEveq. de Ouebec /Mgr de Saint-Vallier/ /de dire/ qu'on les y esle- voit p.r estre menuisiers, sculpteurs joueurs d’or­ gue &. mais non p.r estudier. C’est ce que Vous ne scauriez trop restablir. (92)",

Il ne semble pas que ces critiques du Séminaire de Paris a- mènent le Séminaire de Québec è retirer ses écoliers du Col­ lège des Jésuites. D’ailleurs, en bon procureur, l’abbé Trem­ blay fait observer un peu plus haut, dans sa lettre è l’abbé Des Maizerets, que si les Jésuites de Québec

"meriteroient qu'on renfermast les escoliers dans.' le sem.re cepnd,t /il ne croyait pas/ que ce­ la soit de saison car II est bon que cette année

91 92

, Cité par Camille de Rochemonteix, op, cit., p. 374. . Tremblay è Des Maizerets, juin 1706, ASQ, Lettres 0,

vous pressiez Le RP. de la chaise et le fassiez pres­ ser oar ceux de Québec de nous lorocurer ce bénéfice de 4_a 5000-^ (93)".

Du reste, le Séminaire de Québec, qui vient de subir deux in­ cendies, coup sur coup, en 1701 et en 1705, n’a vraiment pas les moyens d'assumer tout de suite l’enseignement des lettres, de la philosophie et des sciences.

Deux décennies passent, et la situation paraît demeurer la même. Les écoliers du Petit Séminaire vont toujours, ap­ paremment, suivre leurs cours chez les Jésuites, et le Sémi­ naire de Québec continue d’avoir mauvaise réputation pour les études. C’est ce qui ressort d’une lettre de 1726 des Mes­ sieurs de Paris aux Messieurs de Québec. Les directeurs du Séminaire de Paris envoient deux jeunes ecclésiastiques com­ me répétiteurs de philosophie et de théologie au Séminaire de Québec. Ils expliquent que c’est afin d’aider les "étu­ diants qui vont au college des Peres Jésuites", car "il est necessaire que votre sem.re ait La réputation de faire fai­ re de bonnes etudes pour effacer Les idées désavantageuses que quelques gens ont données icy a La cour des ecoliers qui s'y instruisent (94)". Le Petit Séminaire de Québec finit-il par donner un enseignement? Quelques textes nous autorisent à le penser. En 1728, l'abbé Tremblay parle de "jeunes messrs qui servent a l'instruction des séminaristes et jeunes gens du petit séminaire (95)". Sans que nous puissions savoir s'il s'agit toujours des mêmes personnages, les directeurs du Sé-

minaire de Québec, cinq ans plus tard, parlent clairement de deux professeurs: François Frigon de Lamothe et un nommé Co­ ru. Du premier, ils écrivent:

"M, De 1? Motte a été employé a la conduite du petit Séminaire depuis

encore cette année, il ferences de philosophie oui la commencent (96)".

son arrivée et va continuer s’est chargé de faire les con-

a huit de nos pensionnaires

Sur le second, ils font les observations suivantes:

"M Coru est très utile a ceux gui font leurs hu­ manités qu’il possédé parfaitement, nos ecoliers ont paru lui être autant attachés cette année ou‘il ne s’est meslé oue de leurs études, ou‘ils en avoient eu d'eloionement les années precedentes, il est pa­ reillement fort attaché a ses ecoliers et il aime son état. (97)".

C’est sans doute de ces deux ecclésiastiques qu’il est ques­ tion dans un mémoire au comte de Maurepas, de 1734, portant sur le Séminaire de Québec et dans lequel les Messieurs de Paris font la description suivante du personnel du Séminai­ re de Québec :

"11 y a un supérieur nommé et envoyé par nous, qui s'appelle Leon de s.t ferreol Docteur de Sorbon­ ne .

"Il,y a avec luy trois Directeurs qui sont M.rS Plante, Vallier et le Riche, et outre cela deux Maî­ tres dont l’un Enseigne les humanités, et l'autre la ______Théologie (98) " .

96. Les Messieurs du Séminaire de Québec aux Messieurs du Sé­ minaire de Paris, 18 octobre 1733, ASQ, Lettres Mt no 82,

d. 3. 97. Ibid.

98. "Mémoire du Séminaire des Missions Etrangères de paris Sur L’Etat présent du~ Séminaire de Quebec, présenté^ Monseigneur Le comte de Maureors en 1734 , ASQ, Sémi­ naire 5, no 50 A, p. 3.

Les Archives du Séminaire de Québec conservent une autre co­ pie de ce mémoire, annotée par le supérieur du Séminaire de Paris, M. de Brisacier. Voici ce qu’il écrit:

"et outre cela /c’est-à-dire outre un supérieur assisté de 3 directeurs/ deux maîtres, dont l’un en­ seigne Les humanités et l’autre la Philosophie et la Théologie, qui partagent entre eux une trentaine d’é­ coliers ou pensionnaires (99)".

En effet, vers 1734, on est au coeur des années creuses au Petit Séminaire et on ne reçoit pas plus d'une trentaine d’é­ coliers, comme on peut le vérifier dans les Annales du Petit Séminaire (100). Somme toute, sous le régime français, le Pe­ tit Séminaire de Québec paraît n’avoir donné lui-même l’en- seionement à ses écoliers que durant une période vraisembla­ blement assez courte. Sans compter que M. de Lamothe retour­ ne en Errance, sans permission, dès 1738 (101), et il ne sem­ ble pas avoir été remplacé.

Les vieissitudes du temps: la disette et la guerre

Dès l'année 1757, par suite des vicissitudes du temps, les malheurs commencent de s’abattre sur le Séminaire de Qué­ bec. Ils vont s'accumuler et bouleverser, en peu d'années,

tout son destin. C'est d’abord la disette, puis la guerre, a- vec toutes ses fâcheuses conséquences, notamment la fermetu­ re du Collège des Jésuites.

L’annaliste du Petit Séminaire raconte gu'en 1757

99. ASQ, Séminaire 5, no 50 B, p. 3.

100. Annales du Petit Séminaire, ASQ, Manuscrit 2, pp. 47-50. 101. Les Messieurs du séminaire de Paris aux Messieurs du Sé­ minaire de Québec, 15 mai 1738, ASQ, Lettres M, no 93, p. 3.

y eut cette année en Canada une espèce de famine (102)". En effet, une disette de vivres oblige le Petit Séminaire à fermer ses portes dès le début des vacances, et il ne peut les rouvrir qu'a la fin des vacances de 1758, au début d’oc­ tobre. Et encore, 1 cette date, il est incapable de recevoir tous les écoliers. "On ne reçut au petit Séminaire que Les Se­ conds et Les philosophes (103)", car la disette se fait en­ core sentir. Ensuite, la guerre vient anéantir tout espoir de poursuivre pour le moment l'oeuvre du Séminaire, Le siè­ ge de Québec oblige tout le personnel du. Séminaire, prêtres et écoliers, a se disperser (104). Seul l'économe Urbain Loi­ ret paraît avoir séjourné sur place durant tout le siège

(105). "Les chers étudiants du séminaire au nombre de 5. ou 5, se sont Dispersé /sic/ Dans Les campagnes (106)". Les plus avancés finissent par se rassembler è. Montréal autour des Messieurs Pressant et Gravé, afin de poursuivre leurs é- tudes de théologie ou de philosophie (107). Quant aux prêtres, è. l'exception de l'abbé Bo.iret, ils s'en vont "soit en ville, soit è 1'Hôpital-Général, soit à Montréal avec Mgr de Pont- briand (108)". Le Séminaire subit des pertes extrêmement lour­ des par suite des bombardements que le siège de la ville occa­ sionne, On doit dépenser, pour sa restauration complète, la

102. 103. 104. 105. 106. 107. 108.

Annales du Petit Séminaire, ASQ, Manuscrit 2 p. 67. Ibid.

"Tableau abrégé de l'état Ecclésiastique et religieux de la ville de quebec rendant le sièoe et immédiatement apres La prise de la Ville, Jugement impartial sur les operations militaires de la ca.mpaone en canada 1759,"

kSQ, P°1YQranhie 7, no 21, p. 5.

Honorius Provost, op, cit., p. 233, n. 5,

"Tableau abrégé de 1'état Ecclesiastique...", ASQ, Po- lvgraphie 7, no 21, p. 5.

Application des Fondations. De 1730 è 1852, ASQ, Ma­ nuscrit 7 , p, 17v.

somme fantastique de 57,807 livres 1 sol 9 deniers (109).

La fermeture sième malheur que ces années de misères.

du le

Collège des Jésuites constitue le troi- Séminaire de Québec doit supporter en

Elle survient probablement au mois de le cas

de la flotte anglaise (110). verneur Murrav réquisitionne Jésuites et le fait occuper,

pour le Séminaire, à l’arrivée Après la chute de Québec, le gou- presgue aussitôt le Collège des probablement dès la fin d'octo­ bre 1759 (111). Le Collège ne reviendra jamais plus aux mains des Jésuites, malgré les pétitions du vicaire général Briand et des Jésuites eux-mêmes. Murray veut laisser l'Ordre s'é­ teindre en interdisant tout recrutement (112). Comme le sort du Collège est lié au sort de l'Ordre, on craint le pire. De fait, Murray convertit le Collège en caserne, au mois de

juillet 1764(113). Néanmoins, le Collège de Québec, sans ensei­ gnement, demeurera la-propriété et la demeure des Jésuites jusqu’e

1800.

Le Petit Séminaire de Québec sous le régime anglais

La guerre terminée, les directeurs du Séminaire se re­ mettent a la tâche. Sans connaître le sort que leur réservent les nouveaux maîtres du pays, ils procèdent cruand même è une restauration partielle de leur maison en ruines, et revien­ nent loger au Séminaire è partir du mois de septembre 1761.

(114). Durant l'été de 1763, ils apprennent enfin que le gou­ verneur Murrav désire la conservation du Séminaire (115).

109, Marcel Trudel, L'Eglise canadienne sous le régime mili taire, II , P* 66. 110. Ibid. , P. 128. 111. Ibid. , P. 129. 112. Ibid., P. 162. 113. Ibid., P. 164. 114. Ibid., p. 41. 115. Ibid., P. 93.

C'est probablement ce qui les amène è compléter la restaura­ tion du Séminaire, afin de pouvoir reprendre au plutôt l'oeu­ vre trop longtemps interrompue de l’éducation de la jeunesse. Comme le Collège des Jésuites est toujours fermé, et qu’il menace de le rester longtemps, les directeurs du Séminaire se rendent compte qu'ils doivent prendre sa relève, et poursui­ vre au Petit Séminaire l'oeuvre des jésuites. L'abbé Gravé, un des directeurs, écrit, le 25 octobre 1763:

"Les Séminaires ou du moins le Séminaire de Qué­ bec (car je. ne scai pas bien vous instruire sur cela) seront chargés de toute 1'Education de la jeunesse (116)"

Aussi quand le Petit Séminaire ouvre de nouveau ses portes, en octobre 1765 (117), on'compte, parmi les 28 écoliers inscrits, 15 pensionnaires et 13 externes. Si l'effectif est maigre, c'est gu'il f rut recommencer r neuf, avec de nouveaux élèves, puisque le Petit Séminaire est fermé depuis déjà 8 ans (118). Mais la composition du petit groupe est révélatrice. Le Petit Séminaire assume maintenant une responsabilité nouvelle, la direction d'un collège d'externes.

Le Petit Séminaire avait joué le rôle de collège sous le régime français, ainsi qu'il a été dit plus haut (119). liais il l'avait toujours fait de façon marginale, et sans rien changer è son régime de vie. Tous les écoliers devaient être pensionnaires et ils étaient tous soumis au même règlement, celui d'un petit séminaire. Sous le régime anglais, le Petit Séminaire ne peut plus jouer ce rôle tout à fait de la même

116. "Lettre de l'abbé Gravé a l'abbé Villars, 25 octobre 1763", dans Honorius Provost, op. cit., p. 248.

117. Livre des entrées, ASQ, Manuscrit 5, p. 17.

118. Honorius Provost, "Historiaue...", dans RUL, vol. XVII (mars 1963), p. 595.

manière. Etant donné la fermeture du Collège des Jésuites, il doit maintenant dispenser l'instruction et l'éducation à un plus grand nombre, et surtout, il doit accepter de re­ cevoir les "jeunes gens de la ville (120)"r c'est-à-dire des externes. Voilà d’ailleurs pourquoi il "s'est volontairement et gratuitement érigé en Collège" lit-on dans le premier rè­ glement des externes (121), Cependant, la création du collè­ ge n'amène aucun changement au règlement des pensionnaires. Et les directeurs s'efforcent de garder au pensionnat le mê­ me climat que dans le passé en interdisant sévèrement tous rapports entre externes et pensionnaires (122), Quant aux externes, on leur impose les mêmes règles que les pension­ naires "autant qu'elles sont compatibles avec leur Demeure hors du Séminaire (123)",

La conséquence la plus grave, découlant de la fermeture du Collège des Jésuites, est celle d'obliger le Petit Sémi­ naire à se charger lui-même de tout l'enseignement. Même en admettant que le Petit Séminaire ait dispensé lui-même l'en­ seignement des humanités et de la philosophie, durant un cer­ tain temps, à la fin du régime français (124), il reste qu'il doit maintenant tout organiser de nouveau, et pour un nombre d'écoliers qui ne cessera d'augmenter. Il s'agit de trouver des professeurs, d'aménager des locaux, de monter une biblio­ thèque, bref, de mettre sur pied une maison d'enseignement, en partant de peu de choses et avec peu de ressources. Le Sé­ minaire se relève à peine des ruines matérielles que la guer-

12-0, "Règlement Des Externes oui étudient au Petit Séminai­ re De Québec", ASQ, Manuscrit 233, préambule.

121, Ibid,

^22, Ibid,, article 5, 123, Ibid,, préambule,

re a entraînées, .et l'oeuvre de restauration a coûté fort cher. De plus, le gouvernement anglais, par l’intermédiai­ re de Murray, coupe tous les liens entre le Séminaire de Pa­ ris et celui de Québec (125). Ce dernier ne peut plus compter sur aucun secours de France pour le moment.