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- Plus vous êtes amoureux(se), plus vous tombez de haut

Dans le document MIEUX VIVRE (Page 103-129)

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CHAPITRE 4 • PLUS VOUS ÊTES AMOUREUX(SE), PLUS VOUS TOMBEZ DE HAUT

parfaitement compréhensible d'avoir besoin des' éloigner de son (sa) partenaire de temps en temps pour prendre du recul ou simplement se retrouver face à soi-même.

Si nous acceptons que les choses se transforment naturellement et inévitablement, et même si pour l'instant seul l'un des deux parte-naires est prêt à considérer les devoirs à faire et les leçons à apprendre à chaque étape comme des occasions d'évoluer, nous pouvons avancer tous les deux, en couple, et notre amour peut se renforcer. Les étapes du développement d'une relation de couple se succèdent. Une étape doit avoir été comprise et intégrée pour que la relation puisse passer à l'étape suivante.]' ai appris ce modèle auprès de Chuck Spezzano, un Américain spécialiste des relations de couple. Au départ, il a facilité considérablement mon propre mariage. Ensuite, je l'ai transmis à un nombre incalculable de patients. Grâce à ce modèle, les processus en jeu dans une relation de couple deviennent logiques et significatifs.

Les développements qui paraissent sans issue prennent tout leur sens.

Les étapes douloureuses se révèlent, non pas le chemin le plus sûr vers le divorce, mais de formidables occasions de grandir, d'évoluer et de s'épanouir.

Au départ était l'état amoureux ...

La plupart des relations commencent par une belle histoire d'amour.

Nous nous sentons joyeux et légers, reliés en permanence à notre nouveau ou nouvelle partenaire, et désirons constamment sa présence.

Nous nous gâtons mutuellement, nous surprenons avec des petites et des grandes attentions, nous écrivons des lettres d'amour et des poèmes enflammés, nous offrons des fleurs et laissons des petits messages sous l'oreiller ou près de la brosse à dents. Nous sommes entièrement focalisés sur l'envie de faire plaisir à l'autre et sur son bien-être. Nous ne pouvons pas imaginer une seule seconde vivre

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quelque chose de négatif avec cet être formidable. Il semble parfait et, lorsque nous sommes ensemble, nous nous sentons parfaits aussi.

Cela fait si longtemps que chacune de nos cellules aspire à se sentir aussi bien - enfin entière, complète, guérie. Cela fait si longtemps que nous cherchons quelqu'un capable de nous accepter totalement.

Que nous voulons voir confirmée notre particularité. Globalement, tout tourne autour de la singularité au cours de cette première étape.

Alors que tout est nouveau et que nous connaissons à peine cet autre qui nous fascine, nous disons à nos amis que nous avons rencontré quelqu'un de tout à fait particulier, qui ne ressemble à personne d'autre - quelqu'un qui nous considère et nous traite différemment des autres, quelqu'un dont l'apparence, le mode de pensée et le comportement sont radicalement différents de ceux des autres, quelqu'un dont il émane quelque chose de totalement singulier, quelqu'un qui nous aime d'un amour tout à fait particulier.

Avec toutes ces idées terriblement romantiques, nous croyons réel-lement que cette personne est capable de nous rendre notre complé-tude originelle. Nous sommes absolument convaincus qu'elle repré-sente la moitié qui nous manque et c'est pourquoi nous entamons

une relation avec elle. Forts de cette intime conviction, nous sommes au cœur de l'illusion romantique la plus parfaite, une illusion qui semble pourtant si réelle. Une femme qui avait une grande expérience de l'amour m'a dit un jour que durant cette phase d'état amoureux personne ne devrait avoir le droit de signer des contrats ou de prendre des décisions professionnelles ou personnelles importantes. Elle savait, pour l'avoir vécu elle-même, que les amoureux vivaient dans un état d'exception, dans un pays enchanté où ils étaient totalement coupés de la réalité.

Ce qui motive notre désir d'entamer une relation, c'est l'espoir de retrouver notre intégrité. C'est toujours ce sentiment de complétude

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qui nous rend heureux dans la vie. Lorsque nous sommes amoureux, nous croyons que seul l'autre peut être à l'origine de ce sentiment. Or, ce n'est jamais le cas. La période de l'état amoureux nous offre malgré tout l'occasion, une occasion merveilleuse et vitale, de nous mettre en relation avec l'autre. Etc' est justement pour cette raison qu'elle est si importante : elle nous laisse entrevoir quelque chose de meilleur que la solitude et la séparation auxquelles nous nous sommes habitués, elle nous fait croire que notre désir de complétude peut être exaucé.

La phase de l'état amoureux apparaît comme la relation idéale.

Elle nous donne un sentiment de chaleur et de proximité. Nous fantasmons continuellement sur l'autre, cet autre merveilleux, et cela nous fait un bien fou. Mais tous ces désirs et ces fantasmes ne concer-nent pas notre partenaire. À ce stade, nous n'avons aucune idée de ce qu'il (elle) est vraiment. Nous le (la) percevons comme auréolé(e). La plupart de nos désirs et de nos fantasmes ne sont que des projections de ce que nous avons à l'intérieur de nous-mêmes. Néanmoins, l'état amoureux nous laisse entrevoir toutes les choses merveilleuses que nous pouvons vivre si nous réussissons à transformer cette relation.

Si nous sommes prêts à donner de l'amour. Si nous sommes prêts à accepter l'autre tel qu'il est et non comme nous l'avons imaginé. Si nous sommes prêts à nous guérir ensemble.

C'est pourquoi nous devons profiter au maximum del' état amou-reux initial. Nous avons besoin de garder en mémoire son pouvoir transcendant pour réussir à traverser des étapes plus difficiles par la suite. Lorsque nous revenons du pays enchanté pour nous retrouver dans une réalité moins rose, lorsque notre partenaire ne correspond plus à notre idéal et se révèle être lui (elle), tout simplement, nous pouvons regarder en arrière avec nostalgie, mais aussi avec espoir.

De tels souvenirs peuvent même être indispensables à la survie d'un couple, dans ces moments de doute où nous finissons par nous

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demander : « Est-il vraiment l'homme ou est-elle vraiment la femme qu'il me faut? »Dans ces périodes de crise, lorsque l'idée d'une sépa-ration se fait jour, nous devrions nous rappeler une chose et une seule : l'état amoureux initial, l'amour avec toutes ses possibilités, révèle le véritable potentiel d'une relation de couple. Et il peut revenir peu à peu, même après des années, voire des décennies, avec davantage de profondeur et de sincérité, une fois que les deux partenaires sont sur la voie de la guérison.

Retour à la réalité : la lutte pour le pouvoir

Cependant, il faut parcourir entre-temps un chemin long et difficile.

Après une telle euphorie amoureuse, tant d'espoirs placés dans le pouvoir de guérison de l'autre, le dur retour à la réalité est inévi-table. Livresse amoureuse a toujours une fin. Comme avec toutes les drogues, plus nous tombons amoureux souvent et passionnément, plus l'effet se dissipe rapidement, plus la prochaine dose doit être forte et plus la chute est terrible. Dans le cas d'une relation de couple, le retour à la réalité mène directement à la lutte pour le pouvoir.

Au cours de l'état amoureux, nous n'avons qu'un seul désir: nous rapprocher de l'autre et intensifier cette proximité. Par conséquent, nous apprenons inévitablement à mieux le connaître, et c'est là que nous nous apercevons qu'il est loin d'être parfait. Lhistoire la plus frappante à ce sujet est celle de Diane. Diane est venue me voir profondément déçue de son mariage. En larmes, elle m'a raconté que son mari avait été l'homme de ses rêves et qu'elle avait ressenti pour lui, dès le départ, quelque chose de très spécial. Puis le ton de sa voix s'est durci : elle m'a avoué qu'elle avait perdu tout respect pour lui et combien elle le trouvait aujourd'hui mou et ennuyeux. Il faisait de moins en moins attention à elle et ne suscitait plus aucun désir chez elle. Elle ne supportait même plus de partager son lit. Récemment,

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elle avait eu quelques aventures, des relations d'un soir, juste pour le sexe. Mais, maintenant, elle voulait absolument se séparer de son mari parce qu'elle avait vécu une rencontre magique avec un autre homme. En l'évoquant, elle rayonnait.

Diane m'avait apporté une pile de lettres et de cassettes. Elles étaient toutes d'un homme qu'elle avait rencontré dans un café juste quelques heures avant qu'il reparte en Australie, son pays natal. Elle avait passé tout un après-midi avec lui à discuter sans relâche. Cet après-midi là, son cœur s'était ouvert. Il ne s'était rien passé entre eux, mais elle avait rencontré l'âme sœur. À partir de ce jour, ils n'avaient cessé d'échanger d'innombrables courriels, poèmes, cassettes et petits colis remplis de mots d'amour. C'était comme si Diane avait rassemblé toutes les preuves de l'histoire d'amour la plus romantique qui puisse exister avant de venir me voir.

Elle était venue solliciter mes conseils pour engager une séparation à l'amiable avec son mari. Il fallait faire vite, car son étranger adoré allait revenir dans quelques mois. D'ici là, elle voulait avoir réglé la situation afin que les choses soient claires pour tout le monde et jeté les bases de son nouvel amour merveilleux. Diane était une femme d'affaires habituée à passer à l'action dès que sa décision était prise. Et elle avait pris la décision de se consacrer à sa nouvelle histoire d'amour avec cet étranger. Elle me disait combien elle se sentait transformée par cet homme. Elle ne s'était encore jamais sentie aussi proche d'un homme dans des domaines aussi nombreux. Elle était remplie de passion et de tendresse, elle me racontait qu'ils étaient tous les deux sur la même longueur d'ondes et allaient s'inspirer mutuellement dans leurs métiers respectifs ...

Toutes mes tentatives pour trouver un terrain d'entente entre Diane et son mari ont été vaines. Au cours des quelques entretiens que nous avons eus tous les trois, Dora était amère et parlait, presque

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timidement, par monosyllabes.Lorsqu'elle venait seule, elle évoquait son avenir avec son bel étranger telle une droguée qui« plane» tota-lement. Et elle a fait tout son possible pour obtenir la dissolution de son mariage - jusqu'au terrible revirement de situation du jour

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Pour résumer une longue histoire, le jour

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s'est produit quelques semaines plus tard. Après des mois d'attente, Dora est venue chercher à l'aéroport l'amour de ses rêves et a passé deux jours avec lui. Puis elle est venue me consulter en larmes. Ce n'était pas l'homme de ses échanges épistolaires. Elle sanglotait. Il était mesquin, terriblement ancré dans ses habitudes et très susceptible. Il paraissait très différent du souvenir qu'elle avait gardé de lui. C'était la plus grosse déception de sa vie ...

Plus nous devenons proches de l'autre, plus nous voyons claire-ment ses défauts - ou, plutôt, nous le voyons tel qu'il est. Et toutes ses particularités qui nous fascinaient tant deviennent des différences qui nous séparent de lui. La personne qui apportait tant d'allégresse et d'insouciance dans notre vie ne se révèle pas digne de confiance lorsque nous l'examinons de plus près : elle rentre tard à la maison, nous fait attendre, s'amuse avec d'autres. La créature passionnée qui nous a tant fait vibrer a désormais tendance à se mettre violemment en colère pour des choses insignifiantes, à nous faire toute une scène pour des broutilles. Le rocher solide et fiable se révèle hyper rigide et effroyablement mesquin. Laura érotique dont nous l'entourions nous apparaît finalement très ordinaire et peu excitante au quotidien. Cet individu fort, courageux et vigoureux, dont le côté réaliste nous rassu-rait, nous apparaît soudain comme terriblement terne et manquant totalement d'imagination.

Rien chez lui ne répond à nos attentes. Aucune de nos attentes n'est satisfaite. Et parce que c'est l'individu que nous avons choisi, les blessures font particulièrement mal, les douleurs sont particulièrement

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profondes et les insuffisances se révèlent particulièrement lourdes à porter. Et si cet individu ne retourne pas définitivement en Australie, mais partage notre vie quotidienne entre quatre murs, nous faisons en sorte que la distance entre lui et nous soit aussi grande que s'il était en Australie. En aucun cas nous ne devons laisser les portes de notre cœur ouvertes plus longtemps. Nous devenons vigilants et prudents. Nous commençons à réduire notre proximité à l'autre par peur de nouvelles blessures. Tout ce que nous envisagions comme une source d' épa-nouissement devient une source de conflit. Et le combat des attentes respectives éclate au milieu de tiraillements sans fin. À ce stade, nous avons l'impression d'obtenir de moins en moins de toutes ces choses qui nous plaisaient chez l'autre, mais nous en voulons toujours plus.

Nous tentons de transformer, de réprimer ou de supprimer ce qui nous blesse. Les deux partenaires luttent ici avec des armes différentes, mais se battent en réalité contre des moulins à vent : tandis que l'un range la maison de plus en plus méticuleusement, l'autre est de plus en plus bordélique et insouciant. Lun rentre de plus en plus tard à la maison, alors quel' autre exige qu'il soit de plus en plus présent pour l'aider dans les tâches ménagères. Lun entame des discussions de plus en plus sérieuses, tandis que l'autre devient de moins en moins bavard. Alors que l'un réclame toujours plus de relations sexuelles, l'autre a de moins en moins envie de faire l'amour ...

Dans la lutte pour le pouvoir, il ne s'agit pas seulement de tenter d'obtenir à tout prix la satisfaction de ses propres besoins, mais aussi de se soustraire aux pressions et aux attentes del' autre. Que ce soit à

travers un besoin compulsif d'ordre et de proximité, une fuite déses-pérée dans le désordre et l'absence, un refus de tout contact physique ou un appétit sexuel démesuré, chacun des partenaires tente intérieu-rement de dissimuler et de protéger du mieux possible ses peurs et ses blessures anciennes, alors qu'il essaie extérieurement d'imposer son image idéale de la relation, de la vie et du (de la) partenaire ou espère

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manipuler l'autre pour le gagner à sa cause. En général, aucun ne sort vainqueur de ce combat. Au final, chacun reste sur ses positions, voire les durcit.

Plus l'un des partenaires asticote, titille et harcèle, plus l'autre se renferme dans sa coquille et prend ses distances. Et cette autre moitié, jadis si spéciale et si parfaite, devient l'ennemi à vaincre ou à fuir parce qu'il est capable de nous blesser comme personne. Parfois, dans cette phase de lutte pour le pouvoir, nous ne nous reconnais-sons plus. Profondément déçus, nous nous surprenons à maudire la personne que nous aimions encore bien davantage que notre pire ennemi. Tandis qu'hier il nous manquait les mots pour dire à nos amis combien cette autre moitié était merveilleuse, aujourd'hui nous nous plaignons de son insouciance qui frôle l'irresponsabilité.

La colère et l'aversion que notre partenaire provoque en nous nous effraient même parfois par leur intensité. Nous sommes épouvantés et déroutés de voir que nous pouvons éprouver un tel ressentiment, voire un tel mépris pour quelqu'un, même lorsque nous vivons avec cette personne depuis peu. Nous la haïssons autant que nous l'avons adorée. Finalement, nous nous sentons trahis par notre partenaire et nous nous reprochons de ne pas l'avoir jugé(e) correctement ou de nous être laissés manipuler par lui (elle).

De plus en plus de couples se séparent au cours de cette étape.

Et de plus en plus d'individus se retrouvent aussi vite et tout aussi désespérés dans une situation identique avec un nouveau ou une nouvelle partenaire. Ils se disent en soupirant, d'un ton résigné:« Ce n'est toujours pas le (la) bon(ne) ! », sans comprendre le processus de développement en trois étapes - euphorie del' état amoureux initial, pénible retour à la réalité, lutte sans merci pour le pouvoir. Et sans avoir la moindre idée du potentiel de développement personnel et de

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guérison qui se cache dans cette relation. Sans penser quel' autre leur donne là l'occasion de dépasser leurs propres limites.

Indépendance et dépendance

Si le couple supporte et surmonte la lutte pour le pouvoir sans se séparer, mais sans l'avoir vraiment comprise et exploitée, il est aussitôt confronté à la prochaine étape de son développement : celle de la dépendance et de l'indépendance. Les deux partenaires réalisent peu à peu que rien n'est idéal, que rien n'est aussi vibrant et fluide qu'ils le pensaient au départ. Ils gardent leurs distances et leurs positions respectives. Chacun, à sa manière, recherche la position la moins vulnérable et la plus sûre : celle de l'éloignement et de l'indépen-dance. Une position qui permet de souffler un peu et de se remettre du combat livré lors de l'étape précédente. Chacun cherche à être le plus absent, le plus indisponible, le plus reconnu, le plus désiré ou le plus indispensable à l'autre possible. La phase de lutte pour le pouvoir s'achève généralement par une lutte obstinée pour cette indépendance.

Après toutes les déceptions et les blessures, nous avons l'impression de retrouver un certain contrôle sur notre vie. Nous avons le choix : soit nous incitons notre partenaire à se comporter comme nous voulons qu'il se comporte, soit (si cela ne marche pas) nous abandonnons la partie. Naturellement, à un niveau plus profond, cette relation vise encore et toujours à équilibrer les conflits intérieurs des deux parte-naires. C'est pourquoi nous retrouvons ici le même mécanisme : dès que l'un a atteint une certaine indépendance, semble être en position de sécurité, l'autre se retrouve obligatoirement dans une situation de dépendance, dans le rôle de celui qui cherche la proximité. Chez l'un, les «Je ne veux pas aujourd'hui, je ne peux pas demain, je ne sais pas, je dois m'absenter ... » entraînent chez l'autre des « Rentre plus tôt à la maison, occupe-toi plus de moi, joue davantage avec les enfants ... ».

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Au cours de la phase de l'état amoureux, les deux êtres fusion-naient. Cette symbiose est remplacée par un sentiment perturbant de désenchantement ou de dépendance si forte qu'elle frôle l' assu-jettissement. Les deux partenaires sont alors pris dans le chaos de la lutte pour le pouvoir d'où ils sortent rarement vainqueurs. Et leur relation se polarise. Plus l'un des deux se ferme et se mure dans son

Au cours de la phase de l'état amoureux, les deux êtres fusion-naient. Cette symbiose est remplacée par un sentiment perturbant de désenchantement ou de dépendance si forte qu'elle frôle l' assu-jettissement. Les deux partenaires sont alors pris dans le chaos de la lutte pour le pouvoir d'où ils sortent rarement vainqueurs. Et leur relation se polarise. Plus l'un des deux se ferme et se mure dans son

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