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LES PLATES-FORMES SAMI

Dans le document UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6) (Page 67-72)

5. DISCUSSION

5.1. LES PLATES-FORMES SAMI

5.1.1. Une appropriation forte de l’outil des plates-formes communicatives SAMI par les médecins.

Comme nous l’avons évoqué précédemment, la PDSA et la continuité des soins, loin d’être pérennisées, sont encore fragiles.

Vieillissement de la population médicale, féminisation, changement des attentes des professionnels de santé sont autant de facteurs que nous avons précédemment détaillés et analysés (partie 2 : contextualisation).

En avril 2008 l’Association des SAMI du Val de Marne et ses responsables ont souhaité mettre en place un dispositif innovant de PFC Internet afin de faciliter l’organisation de la PDS sur son territoire.

Nous travail visait, à travers un indicateur principal, « nombre d’effecteurs de la PDSA ayant participé à un échange de gardes via les PFC des SAMI » à analyser l’appropriation de ce dispositif par les médecins libéraux du Val de Marne.

Durant l’enquête, 40,3% (Tableau 10) des médecins questionnés ont répondu avoir participé à ce genre d’échanges. L’analyse de l’activité des forums a comptabilisé en 6 mois 230

messages dédiés à ces échanges.

Considérant le fait que le choix initial des gardes se fait généralement lors de réunions sur la base du volontariat ou de listes prévisionnelles établies par les responsables des SAMI, ce chiffre est selon nous le gage d’une appropriation du système par les médecins et la

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confirmation que les PFC contribuent très sensiblement à l’optimisation organisationnelle de la PDSA du Val de Marne.

Une appropriation plus importante du dispositif par les jeunes praticiens de moins de 40 ans a été mise en évidence par les résultats du questionnaire.

Plusieurs hypothèses ont été formulées pour expliquer ce constat :

- Une proportion plus importante de remplaçants parmi les moins de 40 ans. Cependant l’analyse n’a pas montré de différence entre les remplaçants et leurs confrères installés (Tableau 10) pour la participation à un échange d’astreinte (p=0.06).

- Une participation plus importante des moins de 40 ans à la PDSA (78.1% effectuent

eux-mêmes leurs astreintes, p<0.01).

- Une plus grande appropriation par cette tranche d’âge des outils de communication

numérique18.

Les répondants ont souligné la facilité d’utilisation du dispositif (88.3%, Tableau 11), et le gain de temps (50% ; Tableau 11). Comme nous l’avons vu plus haut, 7h de travail

hebdomadaire sont consacrées aux tâches administratives.

La notion «gain de temps» était donc une clé importante de la réussite de ce dispositif. Il semblerait que l’adhésion au système s’étende bien au-delà des seuls médecins ayant participé à un échange d’astreinte, puisque 85 médecins (sur 96 répondants, question 3.6 du questionnaire) sont satisfaits par le principe proposé depuis plus de 4 ans par l’Association des SAMI.

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5.1.2. Les plates-formes communicatives comme nouvel outil de communication

Comme nous l’avons démontré, Internet est devenu un outil au service des médecins dans leur pratique quotidienne.

L’une des premières applications est la communication entre les acteurs. Elle peut se mettre au service direct de l’exercice, être le support de la communication avec des confrères ou des patients.

Elle permet enfin de rompre l’isolement inhérent à la pratique libérale, souvent individuelle, comme cela a été vu dans le chapitre contextualisation.

Dans notre étude, plus de la moitié des médecins exprimait ce besoin de communiquer avec des confrères, et 30% disaient déjà le faire.

Les médecins les plus jeunes en ressentaient plus fortement le besoin (tableau 12), confortant les différentes études portant sur les changements actuels d‘aspirations des jeunes médecins 11-12-14

.

Même si le partage d’expériences et les échanges de points de vue médicaux arrivent en tête des justifications, un tiers de nos médecins précisaient dialoguer avec leurs confrères dans le simple objectif de rompre la solitude (tableau 23).

Isolement, changement des pratiques et des aspirations, sont autant d’éléments expliquant ce besoin fort de communication.

Alors Internet peut-il être un vecteur efficace pour cette communication?

Nous avons pu répondre positivement avec 82% de médecins utilisant ce vecteur, tous âges et genres confondus.

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Notre enquête relève les avantages mis en avant comme la simplicité et la rapidité, et retient certains freins tels que l’appréhension d’être débordé ou le sentiment de manque de

compétence (figure 26 et 27).

L’utilisation d’Internet allait au-delà du simple échange d’informations médicales concernant l’exercice. Le principal type d’échange relevé par notre analyse a été un échange intra-groupe (médecin généraliste; figure 25).

Une fois encore l’enjeu aujourd’hui va au-delà de la nécessité de trouver un moyen rapide d’échange : le décloisonnement de l’exercice, le partage, la création d’un lien apparaissent comme des facteurs majeurs de l’appropriation de l’outil.

A ce stade nous nous sommes posé la question de l’apport des PFC des SAMI en tant qu’outil d’aide à la communication confraternelle.

La réponse est claire : notre échantillon a répondu à 89% que les SAMI sont un moyen efficace d’aide à la communication confraternelle.

De plus, 69% des répondants sont favorables à la création d’une PFC dédiée et 39% n’ont pas attendu cette création puisqu’ils utilisent déjà les forums existants pour d’autres motifs que la PDSA.

Pour preuve, entre avril et septembre 2012, 62 demandes de remplacements (ponctuels ou réguliers) ont été postées sur les plates-formes. Le dispositif a également diffusé en dehors du territoire puisque 2 médecins hors département (91/Montgeron, 75/Paris 1) ont participé à ces demandes. L’intérêt des PFC des SAMI est donc aujourd’hui perçu au-delà des frontières du Val de Marne.

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5.1.3. Les SAMI et la santé publique

Face au potentiel évident de ces PFC et à la possibilité de diffusion instantanée de messages à la quasi-totalité des médecins généralistes du Val de Marne, une question s’est

immédiatement posée : celle de l’intérêt d’un tel dispositif en termes de santé publique et plus particulièrement de veille sanitaire.

Internet est une source immense d’informations en santé publique : la HAS (Haute Autorité de Santé), l’ANSM (Agence national de sécurité du médicament et des produits de santé), le Ministère de la santé communiquent quotidiennement. Une banque de données sur Internet a même été créée pour répondre spécifiquement à cette demande exponentielle d’informations: la BDSP (banque de donnée en santé publique)

Nos répondants confirmaient cette évolution : Internet est avec 79% des réponses le moyen le plus utilisé pour suivre l’actualité en santé publique.

Partant de ce constat, les responsables de l’Association des SAMI et du CDOM 94 ont saisi en 2010 l’opportunité qu’offraient les PFC pour diffuser des messages de santé publique lors de l’épidémie de grippe H1N1.

Notre étude a été la première occasion de revenir sur cet épisode pour recueillir le sentiment des professionnels.

64% des médecins que nous avons interrogés disent avoir trouvé utile cette communication, et 20% le contraire.

La confirmation du potentiel de l’outil PFC est encore plus flagrante dès lors que l’on demande si l’association des SAMI doit communiquer sur des thèmes de santé publique.

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Respectivement 86% et 75% de notre échantillon pense qu’il entre dans le rôle de l’association des SAMI de communiquer lors d’alertes sanitaires ou lors d’actualités importantes de santé publique.

Les médecins pensant que ce n’est pas leur rôle était moins de 5%.

Durant les 6 mois de l’analyse des forums, ce vecteur a pu permettre la diffusion de messages concernant l’alerte tuberculose lancée par la Direction Territoriale de l’Agence Régionale de Santé du 94 suite à des cas groupés enregistrés dans deux établissements scolaires du

département, ainsi que la prévention canicule durant l’été 2012.

Dans le document UNIVERSITE PIERRE ET MARIE CURIE (PARIS 6) (Page 67-72)

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