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La Place du mot ''conscience'' dans la philosophie de

CHAPITRE I : LA CONSCIENCE EN PHENOMENOLOGIE

III. La Place du mot ''conscience'' dans la philosophie de

Nous reprendrons ici les références explicites (voire implicites) de Merleau-Ponty à la conscience. Nous Voulons relever les différents usages possibles du mot dans ses écrits afin de comprendre la signification profonde du mot et le rôle qui lui est attribué (ou reconnu).

1. Les usages du mot ''conscience''

''Notre but est de comprendre les rapports de la conscience et de la nature, (organique, psychologique, ou même sociale). (...). Le monde est l'ensemble des relations objectives portées par la conscience '' (S.C., p.v, introd. ). Tel est le but de Merleau-Ponty en écrivant son livre structure du comportement (ou S.C., 1942). Quel est le sens et quelle est la structure de la conscience au niveau de la Structure du Comportement ? Ce sens a-t-il Changé ou est-il resté le même, quant à l'essentiel dans les autre écrits de Merleau-Ponty ? Quelle est la place du mot ''conscience dans sa philosophie? Quels sont les différents usages possibles du mot dans ses écrits ? ce sont là quelques questions auxquelles nous nous proposons de répondre dans ce paragraphe.

Merleau-Ponty distingue deux types de conscience: La conscience naïve et la conscience transcendantale.

a) Conscience Naïve

− "La conscience Naïve est réaliste (cf. S.C., p. 251), son "réalisme est empirique" (S.C., p. 254). Pour parler le langage kantien, le réalisme de la conscience naïve est un

gage kantien, le réalisme de la conscience naïve est un réalisme empirique, - l'assurance d'un expérience externe qui ne doute pas de sortir des "états de conscience" et d'acqui à des objets solides, - et non à un réalisme transcendant qui poserait en thèse philosophique ces objets comme les causes insaisissables de "représentations" seules données" (cf. S.C., pp. 254-255).

− "La conscience Naïve ne voit pas en elle la cause des mouvements du corps et pas davantage elle ne la met en lui comme pilote en son navire. Cette manière de penser appartient à la philosophie, elle n'est pas impliquée dans l'expérience immédiate. Le corps c'est le corps vécu" (s.c., p. 255).

− "Dans la conscience Naïve, le rapport de la chose perçue à la perception est un rapport magique" (cf. S.C., p. 256). "On peut dire, si l'on veut, que le rapport de la chose perçue à la perception, ou de l'intention aux gestes qui la réalisent, est dans la conscience naïve un rapport magique" (Ibid).

− La conscience Naïve est un flux d'événements individuels (S.C., pp. 292-293).

− La conscience Naïve, c'est l'expérience perceptive ou la conscience perceptive ou perception vécue, (S.C., p. 297).

Toutes ces expressions nous montrent suffisamment que la conscience naïve est avant tout et principalement une conscience du monde. "La conscience du monde n'est pas fondée sur la conscience de soi, mais elles sont rigoureusement contemporaines: il y a pour moi, un monde parce que je ne m'ignore pas; je suis non dissimulé à moi-même parce que j'ai un monde" (P.P., p. 344). La conscience naïve est spontanée, immédiate, expérience perceptive ou conscience du monde. "Le monde est l'ensemble des relations objectives portées par la

conscience" (S.C., p.v, intro.). La conscience naïve exprime notre ouverture au monde que nous n'avons pas choisie. Nous n’avons pas à choisir ou à vouloir être ouvert au monde, nous sommes condamnés à nous ouvrir au monde au même titre que Sartre parle de l'homme condamné à être libre. Mon corps est attiré par le monde, c'est-à-dire qu'il est affecté (affectivité) et séduit par le monde. Je suis au monde, je trouve le monde déjà là, j'ai conscience du monde.

La conscience naïve distingue bien la chose de son apparaître. Elle croit atteindre la chose même par la perception. "Elle n'imagine pas que le corps ou que des représentations mentales fassent comme un écran entre elle-même et la réalité" (s.c., p. 253). Au niveau de la conscience naïve, quelle est la situation du sujet percevant? Selon Merleau-Ponty le "sujet percevant vit dans un univers d'expérience, dans un milieu neutre à l'égard des distinctions substantielles entre l'organisme, la pensée et l'étendue, dans un commerce direct avec les êtres, les choses et son propre corps. L'ego, comme centre d'où rayonnent ses intentions, le corps qui les porte, les êtres et les choses auxquelles elles s'adressent ne sont pas confondus: mais ce ne sont que trois secteurs d'un champ unique. Les choses sont les choses, c'est-à-dire, transcendantes à l'égard de tout ce que je sais d'elle, accessibles à d'autres sujets percevants, mais justement visées comme telles, et comme telles moment indispensable de la dialectique vécue qui les embrasse" (S.C., p. 256).

Le sujet percevant vit dans un univers de l'expérience, c'est-à-dire dans un univers de sensations et de perceptions. "Le sentir est cette communication vitale avec le monde qui nous le rend présent comme lieu familier de notre vie. C'est à lui que

l'objet perçu et le sujet percevant doivent leur épaisseur. Il est le tissu intentionnel que l'effort de connaissance cherchera à décomposer. Avec le problème du sentir, nous retrouverons celui de l'association et de la passivité" (P.P., 64-65). "Le sujet percevant est dans un commerce direct avec les êtres, les choses et son propre corps" (s.c., p. 256). Il n'y a pas d'intermédiaire, pas d'écran entre le sujet percevant et les choses perçues. Le sujet percevant est intentionnelle, c'est-à- dire visée d'objet, voué au monde et non dissimulé à lui-même.

La conscience naïve est conscience du monde vécu, conscience intentionnelle, c'est-à-dire conscience positionnelle de l'objet et conscience de soi (puisque je ne m'ignore pas. Je suis non dissimulé à moi-même. La conscience est antéprédicative, elle précède toute thématisation et théorétisation. Le propre de la conscience est d'être conscience d'elle-même avant d'être conscience de l'objet. L'apparition pure du moi au moi, la présence du moi ou l’auto-perception est ontologiquement la première évidence source des autres évidences. Selon Merleau-Ponty, la conscience naïve est comparable à la conscience mythique ou à la conscience enfantine. "La conscience mythique ou onirique n'est pas un flot d'expériences sans communication et d'où l'on pourrait sortir. La conscience mythique est ouverte sur un horizon d'objectivations possibles. Le primitif vit ses mythes sur un fond perceptif assez clairement articulé pour que les actes de la vie quotidienne, la pêche, la chasse, les rapports avec les civilisés soient possibles. Le mythe lui-même, si diffus qu'il puisse être, a un sens identifiable pour le primitif, puisque justement, il forme un monde, c'est-à-dire, une totalité où chaque élément a des rapports de sens avec les autres" (P.P., p. 338). L'espace est existentiel; et l'existence est spatiale, affirme

Merleau-Ponty (cf. P.P., p. 340). "La conscience n'est ni position de soi, ni ignorance de soi, elle est non dissimulée à elle-même, c'est-à-dire qu'il n'est rien en elle qui ne s'annonce de quelque manière à elle, bien qu'elle n'ait pas besoin de le connaître expressément. (...) Le vécu est vécu par moi. (...) L'apparaître n'est pas l'être, mais phénomène" (cf. P.P., pp. 342-343). Ce qui n’est que vécu sans conscience de ce vécu est ambivalent et ce qui est senti ou perçu sans un sujet prenant conscience du sentier ou du percevoir est ambivalent et confus. Dans la conscience d'objet, il y a toujours déjà implicitement conscience de celui devant qui l'objet se donne comme objet, car sinon il serait un objet non-sensé (in-sensé).

b) Conscience-transcendantale

Merleau-Ponty dit que la "conscience transcendantale, la pleine conscience de soi, n'est pas toute faite, elle est à faire, c'est-à-dire, à réaliser dans l'existence" (S.C., pp. 300-301). Elle est une structure devant laquelle toutes choses, tout ce qui est, existent comme objet. le corps et l'âme sont des objets devant la conscience transcendantale dont la qualité essentielle est d'être légiférante et constitutive du monde. Elle est la source radicale de signification et d'intelligibilité. "La conscience transcendantale est le foyer où tous les objets dont l'homme puisse parler et tous les actes mentaux qui les visent empruntent une clarté indubitable" (S.C., p. 265).

Merleau-Ponty considère la conscience transcendantale comme un "sujet épistémologique", comme la "source radicale d'intelligibilité, de sens ou de significations", comme ce sans quoi les mots tels que "réflexion", "thématisation", constitution" n'auraient aucun sens. La philosophie a pour tâche

l'étude du rapport entre le "sujet épistémologique" et son objet (tous les objets dont l'homme puisse parler et tous les actes mentaux qui les visent). La philosophie a pour préoccupation la clarification du rapport entre "conscience transcendantale" ou "sujet épistémologique et son objet (qui n'est autre que l'être en tant qu'être ou l'être en général, c'est-à-dire tout ce qui est). La conscience transcendantale" est le point de départ de toute réflexion philosophique. Elle est impliquée dans les descriptions du psychologue, pour peu qu'elles soient fidèles" (P.P., pp. 72-73). Autrement dit, la conscience transcendantale se distingue de la conscience naïve par degrés de perfection et non pas par nature (ou essence). On peut passer sans changement radical d'attitude, sans épochè, de la conscience naïve à la conscience transcendantale. Les exigences de la description fidèle et des analyses rendent la "conscience naïve à son seuil supérieur" et font émerger la "conscience transcendantale" comme lieu d'émanation de leur intelligibilité.

Dans la philosophie de Merleau-Ponty, la "conscience transcendantale" s'avère le point de départ et elle s'est imposée à son esprit dès ses premières publications, ou plus exactement dès sa rencontre avec les écrits d'E. Husserl. Le principe de "conscience transcendantale" comme point de départ de la réflexion philosophique est considéré par Merleau-Ponty comme un acquis définitif est décisif de la philosophie. C'est dans cet esprit qu'il écrit ceci: "L'idée d'une philosophie transcendantale, c'est-à-dire, celle de la conscience comme constituant l'univers devant elle et saisissant les objets mêmes dans une expérience externe indubitable, nous paraît une acquisition définitive comme première phase de la réflexion" (S.C., p. 293, souligné par nous).

c) Rapport entre conscience naïve et conscience transcendantale

La conscience naïve est ouverte au monde, affinité avec le monde, intentionnelle, visée du monde. Elle est une opération qui se réalise en faveur de l'objet et presqu'en défaveur de "soi". Le "soi" n'est pas visé par la conscience, c'est-à-dire que la conscience ne se vise pas elle-même, mais vise l'objet devant elle sans être oubli momentané de soi. A cela, Merleau-Ponty répond qu'en réalité, contrairement au point de vue de Husserl dans les Recherches logiques, il n'y a jamais oubli de soi, car le propre de la conscience est d'être non dissimulée à elle-même. C'est en tant que la conscience est avant tout conscience d'elle- même qu'elle peut être conscience d'objet. Mais au moment même où elle est conscience d'objet, elle n'a plus besoin de prendre expressément connaissance d'elle-même, c'est-à-dire qu'il n'y a jamais oubli total de soi pour s'abandonner uniquement à l'objet, et c'est cela qui fait croire à l'oubli de soi. Cet oubli de soi ne serait qu'une stratégie du chercheur visant à atteindre la chose elle-même dans son objectivité. Si cet oubli pouvait être total à un moment donné de la recherche, le chercheur ne saurait rien dire sur les résultats de ses recherches. C'est pourquoi, Merleau-Ponty dit "Qu'il n'est rien en elle qui ne s'annonce de quelque manière à elle, bien qu'elle n'ait pas besoin de le connaître expressément" (P.P., pp. 342-343). L'être ne nous est accessible que par son apparaître devant la conscience, c'est-à-dire comme phénomène. Le phénomène c'est de l'être pour nous, c'est-à-dire de l'apparaître de l'être devant notre conscience. Nous n'avons accès qu'aux phénomènes et non à l'être-en-soi (ou l'être en lui-même). La philosophie ne doit pas étudier l'être, mais elle doit et ne peut étudier que "les phénomènes", c'est-à-dire, l'apparaître de l'être

devant la conscience". Comme chez Husserl, la philosophie doit être une phénoménologie (étude des phénomènes).

"Seule de toutes les philosophies, la phénoménologie parle d'un champ transcendantal. Ce mot signifie que la réflexion n'a jamais sous son regard le monde entier et la pluralité des monades déployés et objectivités et qu'elle ne dispose jamais que d'une vue partielle et d'une puissance limitée. C'est aussi, pourquoi, la phénoménologie est une phénoménologie, c'est-à- dire elle étudie l'apparition de l'être à la conscience, au lieu d'en supposer la possibilité donnée d'avance" (P.P., p. 74).

La phénoménologie est une philosophie qui connaît ses limites. Elle n'étudie pas l'être en général, mais elle étudie quelques phénomènes, c'est-à-dire quelques apparitions de l'être devant notre conscience. Cette conscience est avant tout et principalement une conscience perceptive (ou conscience naïve). La réflexion porte sur les données de la conscience perceptive prenant conscience d’elle-même. La réflexion porte sur l'irréfléchi et " elle est une opération créatrice qui participe elle-même à la facticité de l'irréfléchi (du vécu, de la Lebenswelt) " (P.P., p. 74).

La conscience naïve et la conscience transcendantale expriment la même structure à des degrés divers (de perception). L'une n'exclut pas l'autre, mais il y a recoupement et l'entrelacement entre les deux. La conscience transcendantale suppose toujours déjà l'existence de la conscience naïve ou conscience perceptive. La conscience naïve, peut se suffire à elle-même, car elle est la conscience du commun des mortels ou de l'homme ordinaire. Dans la vie de chaque jour, par contre, l'homme se montre capable de faire un discours sur un

autre discours du premier ordre, c'est-à-dire de transcender la conscience perceptive par souci de clarification. Tout se passe comme si les exigences de la vie de l'homme ou de l'être de l'homme sont telles qu'il a besoin d'une "conscience transcendantale" pour compléter et rendre opérationnelle et rationnelle la conscience naïve. le sujet qui médite ou réfléchit tout en se situant dans l'attitude transcendantale n'oublie jamais qu'il est un sujet individuel ayant un corps et qui est situé quelque part dans le monde (qui était déjà-là avant sa naissance). A ce propos, Merleau-Ponty dit ceci: "L'ego méditant ne peut jamais supprimer son inhérence à un sujet individuel, qui connaît toutes choses dans une perspective particulière. La réflexion ne peut jamais faire que je cesse de percevoir le soleil à deux cents pas, un jour de brume, de voir le soleil "se lever" et "se coucher", de penser avec les instruments culturels que m'ont préparés mon éducation, mes efforts précédents, mon histoire, je ne rejoins donc jamais effectivement, je n'éveille jamais dans le même temps toutes les pensées originaires qui contribuent à ma perception ou à ma conviction présente" (P.P., 74-75, souligné par nous).

La "conscience transcendantale" est une structure qui rend possible l'objectivité, c'est-à-dire qu'elle est une subjectivité fondatrice de l'objectivité. La conscience naïve est psychologique, conscience d'un sujet individuel, empirique, etc. La conscience naïve, c'est avant tout la conscience de mon corps. Mon corps c'est mon corps vécu. Mon corps vécu c'est ma conscience, donc la perception n'est possible que pour un corps vécu. Je ne peux percevoir que grâce à mon corps (qui est ce sans quoi rien ne m'est possible). Mon corps vécu est le sujet de mes perceptions puisqu'il est à la fois sensible et spirituel, corps et âme, matière et forme. La conscience et le-

même est un acte de l'existence incarnée, un produit de l'union préalable de l'âme et du corps. La conscience est une perception interne et, par conséquent, une perception adéquate (cf. logiques). A ce niveau, mes perceptions sont davantage vécues que connues. Au stade de la conscience transcendantale, mon corps devient partiellement objet. C'est à ce stade que la connaissance objective devient réalisable. Du point de vue de Merleau-Ponty, le corps vécu est le comportement global de l'individu c'est-à-dire sa forme. Le comportement global est une forme et non pas l'ensemble des reliefs conditionnés comme chez Pavlov. Nous y reviendrons dans les autres chapitres de cette thèse.

III.2. Problèmes philosophiques de la "consciences"

La conscience naïve est une ouverture au monde (se trouvant déjà là liée à un corps individuel (singulier) et sensible, un corps individuel qui est un élément du monde. La conscience naïve, c'est la conscience perceptive, laquelle n'est possible qu'en tant qu'elle est incarnée dans un corps. Mon corps, c'est d'abord et avant tout "mon corps vécu" ou "mon corps propre", c'est-à-dire le corps dont j'ai conscience et dont j'ai conscience qu'il est moi-même". C'est mon corps qui perçoit en tant qu'il est moi-même". C'est mon corps qui perçoit en tant qu'il est vivant et existant. Mon existence peut s'expliquer que comme "existence incarnée dans un corps propre". Mon corps est sans quoi il n'y aurait pas de monde pour moi, car le monde n'est que ce que "je vois grâce à mon corps", c'est-à-dire "ce sur quoi porte mon regard" ou "ce que je perçois par mon corps". Ontiquement, mon corps biologique est antérieur à mon corps vécu, mais ontologiquement le corps vécu précède le corps biologique (anatomique). Nous

n'oublions pas que le corps vécu n'est possible que s'il y a préalablement (ontologiquement, empiriquement) un corps biologique. Du point de vue de la connaissance, je n'accède au corps biologique qu'en passant par le "corps vécu ou corps propre", structure à priori et structure fondatrice des autres structures.

La conscience transcendantale, au contraire, englobe le monde dans son fond, car le monde n'est autre que le monde vécu, celui dont je prends conscience et que je regarde (je perçois ou je vois). Il n'y a de monde que devant ma conscience (ou devant une conscience quelconque). le monde est objet spécial et spécifique qui ne peut être totalement objet (devant moi ou devant ma conscience). La conscience transcendantale est constitutive du monde et donation des sens. Si mon monde, c'est d'abord le monde vécu par moi; alors le moi précède le monde vécu, et comme le monde vécu par moi; alors le moi précède le monde vécu, et comme le monde vécu est ontologiquement premier par rapport au monde réel ou monde en soi, s'il en existe, il ira sans dire que le moi précède le monde réel (monde extérieur, ou monde en soi). Dans cette perspective c'est donc l'idéalisme qui a raison sur le réalisme ou l'emprisme. Le moi ou la conscience est le principe premier, la structure première, la donnée première, le fondement de tous les fondements dont l'homme puisse parler avec certitude. "Toute réalité concevable est objet devant la conscience". L'effort de la philosophie se limitera à clarifier et à élucider le rapport de la conscience (devant laquelle tout être est objet) et de son objet (la totalité du réel, c'est-à-dire, tout ce qui est concevable). Husserl s’en tient à cette tendance jusqu'au bout, il est défenseur de l'idéalisme transcendantal.

Merleau-Ponty défend avec acharnement les deux tendances décrites dans ce paragraphe (III.2), c'est-à-dire qu'il soutient à la fois le réalisme (ou empirisme) et l'idéalisme transcendantal. Cette défense s'articule autour de ce qu'il nomme l'"expérience incarnée". L'homme ne peut se comprendre que comme un composé indivisible de l'âme liée au corps. Mon corps est inséparable de ce qui me permet d'en prendre conscience. J'ai conscience de mon corps grâce à mon corps et grâce à une dimension spéciale qui est jointe au corps tout en étant pas lui. L'âme est définitivement et absolument liée au corps (à tout le corps) et tout ce qui se réalise dans la vie d'un homme résulte toujours de la jonction âme-corps.

Merleau-Ponty reproche à l'idéalisme transcendantal

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