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Maurice Merleau-Ponty

CHAPITRE II : QU'EST-CE QUE LA PHENOMENOLOGIE?

II. Maurice Merleau-Ponty

Qu'est-ce que la phénoménologie? Telle est la question préalable de Merleau-Ponty dans son Avant-Propos à la Phénoménologie de la perception. Avant de nous livrer aux commentaires, nous essayerons de rester au plus près du texte de Merleau-Ponty. Qu'on veuille bien nous en excuser.

"La phénoménologie, c'est l'étude des essences, et tous les problèmes, selon, elle, reviennent à définir des essences: l'essence de la perception, l'essence de la conscience, par exemple. Mais la phénoménologie, c'est aussi une philosophie qui replace les essences dans l'existence et ne pense pas qu'on puisse comprendre l'homme et le monde autrement qu'à partir de leur "facticité". C'est une philosophie transcendantale qui met en suspens pour les comprendre, les affirmations de l'attitude naturelle, mais c'est aussi une philosophie pour laquelle le monde est toujours "déjà là" avant la réflexion, comme une présence inaliénable, et dont tout l'effort est de retrouver ce contact naïf avec le monde pour lui donner enfin

un statut philosophique. C'est l'ambition d'une philosophie qui soit une "science exacte" (19), mais c'est aussi un compte rendu de l'espace, du temps, du monde "vécu". C'est l'essai d'une description directe de notre expérience telle qu'elle est ..." (P.P., p. I).

"La phénoménologie n'est accessible qu'à une méthode phénoménologique (...). La première consigne que Husserl donnait à la phénoménologie commençante est de "revenir" aux choses mêmes". Revenir aux choses mêmes, c'est revenir à ce monde avant la connaissance dont la connaissance parle toujours, et à l’égard duquel toute détermination scientifique est abstraite, signitive, et dépendante, comme la géographie à l’égard du paysage où nous avons d'abord appris ce que c'est qu'une forêt, une prairie, ou une rivière" (P.P., pp. II et III).

Si le "retour aux choses mêmes" est la première consigne, la "réduction phénoménologique" est la seconde et peut-être la plus importante. Husserl a consacré beaucoup de temps à préciser le sens (ou la signification) de la réduction.

"Pendant longtemps, et jusque dans des textes récents, la réduction est présentée comme le retour à la conscience transcendantale devant laquelle le monde se déploie dans une transparence absolue, animé de part en part par une série d'aperception que le philosophe serait chargé de reconstituer à partir de leur résultat" (P.P., p. V).

La Phénoménologie de la perception cherche à dégager l'essence de la perception, et "chercher l'essence de la perception, c'est déclarer que la perception est non pas

(19) Selon le Prof. Frank, Husserl parle de "science rigoureuse" et non pas de "science exacte" (comme dans la traduction de Merleau-Ponty).

présumée vraie, mais définie pour nous comme accès à la vérité" (P.P., p. XI). La perception est de fait le point de départ de tout processus de connaissance. Elle est la voie d'accès à la vérité. Chercher l'essence de la perception, c'est chercher ce qu'elle est avant toute thématisation, avant toute réflexion portant sur la perception. La perception nous permet de décrire le réel tel qu'il est en lui-même indépendamment des observateurs.

"Le monde phénoménologique, c'est, non pas de l'être pur mais le sens qui transparaît à l'interaction de mes expériences et à l'interaction de mes expériences et de celles d'autrui, par l'engrenage des unes sur les autres, il est donc inséparable de la subjectivité et de l'intersubjectivité qui fond leur unité par la reprise de mes expériences passées dans mes expériences présentes, de l'expérience d'autrui dans la mienne. Pour la première fois, la méditation du philosophe est assez consciente pour ne pas réaliser dans le monde et avant elle ses propres résultats. Le philosophe essaye de penser le monde, autrui et soi-même, et de concevoir leurs rapports. Mais l'Ego méditant, le "spectateur impartial", ne rejoignent pas une rationalité déjà donnée, ils "s'établissent par une initiative qui n'a pas de garantie dans l'être et dont le droit repose entièrement sur le pouvoir effectif qu'elle nous donne d'assumer notre histoire. Le monde phénoménologique n'est pas l'explication d'un être préalable, mais la fondation de l'être, la philosophie n'est pas le reflet d'une vérité préalable, mais comme l'art, la réalisation d'une vérité" (P.P., p. XV, souligné par nous).

Le seul Logos qui préexiste, c'est le monde même, la tâche de la philosophie est de replacer dans l'existence, de la manifester. "La vraie philosophie est de rapprendre à voir le

monde, et en ce sens une histoire racontée peut signifier le monde avec autant de "profondeur" qu'un traité de philosophie. Nous prenons en mains notre sort, nous devenons responsables de notre histoire par la réflexion, mais aussi bien par une décision où nous engageons notre vie, et dans les deux cas il s'agit d'un acte violent qui se vérifie en s'exerçant. La phénoménologie, comme révélation du monde, repose sur elle- même ou encore se fonde elle-même. Toutefois les connaissances s'appuient sur un "soi" des postulats et finalement sur notre communication avec le monde comme premier établissement de la rationalité. (...) La phénoménologie a pour tâche de révéler le mystère ou de l'histoire à l'état naissant" (P.P., p. XVI).

De la phénoménologie husserlienne, Merleau-Ponty conserve spécialement l'aspect descriptif de la méthode. "Le réel est à décrire". Aux yeux de Merleau-Ponty, la phénoménologie reste essentiellement une méthode descriptive. Il revient également de Husserl l'attitude transcendantale comme la seule attitude philosophiquement valable. Mais le chemin parcouru pour arriver à l'attitude transcendantale est très long chez Husserl et très court chez Merleau-Ponty (pour qui on est presque d’emblée dans l'attitude transcendantale).

Alors que Husserl a mis beaucoup de temps à s'expliquer sur la réduction phénoménologique, Merleau-Ponty constate qu'il y a là un détour, voire une impossibilité de la réduction complète.

Dire que la réduction complète est impossible, c'est en même temps nier le pouvoir suprême que Husserl reconnaît à l'ego transcendantal (ou ego constituant). C'est

presqu'automatiquement exclure toute idée solpsiste et rendre possible le dialogue entre les ego transcendantaux. Husserl, on le sait, parle aussi de l'intersubjectivité transcendantale comme garante de la vérité et de l'objectivité (cf. Méditations cartésiennes). Comme il a mis l'accent sur l'interjectivité transcendantale que vers la fin de sa vie, tout nous laisse penser qu'il en a parlé pour répondre aux objections des autres philosophes et il est très probable que Merleau-Ponty, lecteur des derniers écrits de Husserl, s'est attaqué à ce que le philosophe (Husserl) aurait pu dire dès ses premiers écrits.

Dans la recherche du sens de l'héritage husserlien chez Merleau-Ponty, nous pouvons également parler du problème capital en phénoménologie: la conscience. Alors que Husserl s'est efforcé de montrer et de confirmer la conscience comme référence ultime, comme ce sans quoi rien ne nous est possible, Merleau-Ponty quant à lui se propose d'abandonner la conscience comme référence ultime. Merleau-Ponty réhabilite le corps (chair) et admet sa primauté ontologique sur la conscience.

Pour moi, mon corps est, la référence ultime. Mon corps, c'est mon "corps vécu", mon "corps conscient", mon "corps propre", c'est-à-dire le Leib (20) (chair), et non pas le körper (corps matériel).

Je vois parce que mon corps est lui-même visible et voyant à la fois. C'est en tant que mon corps est spatialisable et temporalisable que j'ai la conscience intuitive du temps et de l'espace. C'est en tant que mon corps est au monde, ou encore mieux qu'il est une partie du monde que je prends conscience d'être au monde. C'est mon "corps propre" qui perçoit, et non pas ma conscience.

Merleau-Ponty attire notre attention sur le fait que nous ne pouvons plus parler de la conscience comme d'une entité indépendante et séparable du corps.

(20) Le corps propre, c'est le Leib (la chair, le corps conscient) et non pas le köper (matérialité du corps). "Bien que dans le mot, körper et Leib, corps et chair, soient numériquement, en fait, un seul et même étant, leurs sens sont définitivement hétérogènes et rien ne peut venir à celui- ci par celui-là) (cf. Origine de la géométrie, p. 98, Introduction de Jacques Derrida).

Nous n'avons jamais affaire à la "conscience non liée à un corps individuel", ni au "corps chose matérielle", mais nous avons dans tous les cas: un "corps vécu" ou "corps propre" à partir duquel on rend compte aussi bien de la conscience que du corps. "Corps vécu" c’est la structure de base.

Rappelons ici également la remarque de Merleau-Ponty sur le concept husserlien de constitution du monde (et d'autres). Il se propose de parler d’institution plutôt que de constitution, et reconnaît au sujet un rôle instituant plutôt que constituant. "Merleau-Ponty entendait par institution ces événements d'une expérience qui la dotent de dimensions durables par rapport auxquelles toute une série d'autres expériences auront sens, formeront une suite pensable ou une histoire - ou encore les événements qui déposent en moi un sens, non pas à titre de survivance ou de résidu, mais comme appel à une suite, exigence d'avenir" (R.C., p. 61).

Merleau-Ponty semble soupçonner la notion husserlienne de "constitution" d'être quasi statique, et c'est dans cet esprit qu'il propose de parler d'"institution", notion qui renferme l'aspect dynamique dans la donation de sens. Nous ne partageons pas l'avis de Merleau-Ponty sur la "constitution", parce que Husserl reconnaît à chaque homme, élevé au niveau de l'Ego transcendantal, le pouvoir de constituer - et les différences constitutions du monde s'affrontent et se confrontent pour aboutir à l'objectivité du monde. Il y a déjà chez Husserl cette ouverture vers l'avenir, vers les autres initiatives, vers d'autres possibilités de constitutions.

En guise de conclusion, nous partageons entièrement la thèse de Marc Richir selon laquelle "le sens de Merleau-

Pontien de la phénoménologie n'est, à rigoureusement parler, ni husserlien, ni heideggerien, mais nouveau, d'une nouveauté propre à ébranler ces jugements chargés de sous-entendus rejetant la phénoménologie au magasin de ces antiquités délaissées par un supposé vrai mouvement de l'actualité ou de l'histoire". (Marc RICHIR, Le sens de la phénoménologie dans "le visible et l'invisible", in "Esprit", n° 6, 1982, p. 125).

La question du sens de la phénoménologie chez Merleau- Ponty est primordiale et stratégique pour celui qui cherche à dévoiler le sens (ou l'idée) de la philosophie dans les écrits de ce dernier. Nous y reviendrons de temps à temps au cours de cette étude qui se propose entre autres de saisir le sens de la philosophie chez Merleau-Ponty. Un sens de la philosophie qui apparaîtra dans le cadre d'une philosophie "transcendantale" comme première phase de la réflexion philosophique. Nous y reviendrons ultérieurement.

Partant de son principe selon lequel "la phénoménologie n'est accessible qu'à une méthode phénoménologique", Merleau-Ponty s'efforce d'appliquer sa méthode phénoménologique dans le cadre de son approche de la perception. Sa démarche consiste d'abord à décrire "les préjugés classiques" relatifs à la perception, à dénoncer les erreurs de ces préjugés et à trouver sa propre vie.

La première partie de son livre, Phénoménologie de la perception, est consacrée au "corps" (objet de la physiologie, de la psychologie, de l'espace, du langage, etc.). Ce qui est visé dans ses analyses (pp. 79-232), c'est le corps vécu (ou le corps propre, le corps humain et naturel), c'est-à-dire le corps dont nous avons l'expérience avant toute connaissance anatomique,

physiologique, psychologique et autre. Le corps vécu, c'est le corps mien pris comme un tout m'appartenant à cent pour cent. C'est par le biais de mon corps que je suis d'emblée au monde. Merleau-Ponty s'est efforcé de rendre manifeste la différence entre le corps que les sciences prennent pour objet et le corps vécu qui n'est jamais objet.

Dans son approche phénoménologique, Merleau-Ponty présente brièvement les connaissances scientifiques de son temps sur le corps humain et montre les implications de ces connaissances du corps sur le problème de la perception. Une nouvelle théorie du corps apporte presque automatiquement des modifications dans les théories traditionnelles de la perception.

Autrement dit, à une nouvelle théorie du corps correspondrait une nouvelle théorie de la perception. L'empirisme et l'intellectualisme sont remis en question et une nouvelle voie se réclamant au-delà de ces courants historiquement (classiquement) antagonistes voit le jour dans la phénoménologie.

La deuxième partie, consacrée au "Monde perçu", poursuit la même démarche résidant d'abord dans la description fidèle des théories précédentes sur le "Sentir", l'"Espace", la "chose et le monde naturel", "Autrui et le monde humain", etc., puis à la dénonciation de leurs failles et, enfin, à l'ouverture des nouvelles perspectives (cf. P.P., pp. 233-419).

Dans la troisième partie, "l'Etre-pour-soi et l’Etre-au- monde", où sont abordés des problèmes relatifs au "Cogito" à la "Temporalité" et à la "Liberté", Merleau-Ponty s'attaque aux

considérations métaphysiques. Sa démarche reste la même que dans les deux premières parties (P.P., pp. 421-520).

Ce qui peut soulever des questions fondamentales sur la méthode philosophique de Merleau-Ponty, méthode se voulant phénoménologique, c'est sa relation avec la phénoménologie husserlienne. D'une façon générale, la phénoménologie se définit, chez Husserl, comme l’Etude scientifique de la conscience et des essences. La conscience est ce sans quoi on ne peut rien faire d'autre, c'est-à-dire qu'elle est ce à partir de quoi tout rend sens. "Toute conscience est conscience de quelque chose", toute conscience est relationnelle (intentionnelle).

Mais comme je l'ai remarqué précédemment, le point de départ chez Merleau-Ponty n'est pas dans la phénoménologie de la perception, la conscience, mais le "corps vécu" ou le "corps propre". C'est par "mon corps vécu" que s'établit mon rapport au monde. Mon corps vécu est ma première donnée immédiate et peut-être "unique", sans laquelle rien n'a de sens pour moi. Il y a une primauté ontologique du corps vécu sur tout ce que l'homme peut connaître, concevoir, ou signifier. Le corps vécu est au rang de ce qu'on peut désigner par "conscience sauvage ou irréfléchie". Nous consacrerons le chapitre suivant (chap III) aux analyses du "corps vécu" chez Merleau-Ponty. Les autres théories du corps en phénoménologie peuvent être décrites si et seulement si elles sont susceptibles de nous éclairer sur celle de Merleau-Ponty. Les analyses du corps nous permettront de départager le "corps vécu" et la "conscience" dans le processus de la connaissance chez Merleau-Ponty. Ce qui sépare à la première vue et fondamentalement Merleau-Ponty et Husserl, c'est le fait que

Husserl parle de la conscience comme étant séparable du corps, c'est-à-dire comme étant un dépassement du "corps propre" ou encore mieux, comme une instance devant laquelle tout est objet, y compris le "corps propre".

En revanche, Merleau-Ponty considère le "corps vécu" ou "corps propre" comme une structure primitive à partir de laquelle toutes les autres structures sont possibles, c'est-à-dire que tout est objet devant mon "corps vécu". L'homme existe en tant que "corps vécu", et son existence est toujours "une existence incarnée". Le sujet n'est "conscience pure", mais un "existant", un "corps vécu".

Dans l'optique de Husserl, la phénoménologie est considérée comme la méthode, et non pas comme l'une des méthodes de la philosophie. Comme la valeur d'une science se mesure à sa méthode, Husserl se propose de doter la philosophie d'une méthode valable. La nouvelle méthode philosophique part de la conscience non psychologique, structure devant laquelle tout est objet et peut-être appréhendé objectivement.

La conscience est une donnée ontologiquement première et en tant que telle, elle est le fondement de l'être véritable, au sens où l'homme peut parler de l'être (pour lui).

Le seul être dont l'homme puisse parler objectivement est celui qui apparaît devant la conscience et qui porte un sens ou qui reçoit un sens par la conscience. La conscience est première, elle précède tout ce qui a un sens. Elle est intentionnelle, c'est- à-dire elle est une ouverture au monde, et elle est vouée au monde. C'est par le mouvement réflexif de la conscience sur elle-même que se réalise la reconnaissance de la conscience comme donnée première à partir de laquelle tout s'explique et

tout prend sens. La phénoménologie recommande à chaque philosophie de remonter la filière jusqu'à l'intuition qu'a la conscience d'elle même, ontologiquement première et ontiquement voilée par le poids de notre passé (éducation, culture, expériences vitales, etc.). Le premier volet de la phénoménologie vise la purification totale du sujet, dont l'étape ultime est la subjectivité transcendantale. Le second volet de la phénoménologie est dirigé vers l'objet à décrire pour dégager son essence. Le premier volet est lié au second par ce que Husserl nomme l'intentionnalité (toute conscience est conscience de quelque chose, tout sujet est sujet de quelque chose qui est l'objet, c'est-à-dire qu'il n'y a pas de sujet sans objet et pas d'objet sans sujet).

La phénoménologie élabore une théorie de la connaissance basée sur les expériences et le langage, conçus comme sources de toute connaissance. Elle dénonce les problèmes du langage comme étant à l'origine des mécompréhensions en philosophie. La vraie méthode philosophique doit, en principe, commencer par une analyse du langage afin d'éviter des faux problèmes relevant des significations historiques des concepts.

La phénoménologie se propose d'être une méthode directe, saisie immédiate et directe de l'essence de la chose dans ses origines pré-scientifiques. Vers la fin de sa vie, Husserl parle de la Lebensweilt, du monde de la vie ou monde vécu: "Revenir aux choses mêmes, c'est revenir à ce monde avant la connaissance dont la connaissance parle toujours, ..."(21) (cf. P.P., p. III).

(21) "Ce mouvement est absolument distinct du retour idéaliste à la conscience et l'exigence d'une description pure exclut aussi bien le procédé de l'analyse réflexive que celui de l'explication scientifique.

On peut se poser quelques questions sur la citation de Merleau-Ponty: 1) à quelles conditions ce retour aux choses d'avant la connaissance est-il possible?

2) A quel genre de connaissance est-il susceptible de conduire? Ces deux questions sont capitales pour la compréhension de la phénoménologie en général, c'est-à-dire tant celle de Husserl que celle de Merleau-Ponty.

La phénoménologie se propose de saisir directement les intuitions originaires ou intuitions des essences en mettant entre parenthèses les connaissances disponibles sur tel ou tel autre problème étudié. Mais est-il possible de mener la recherche scientifique dans une absence complète de présupposés (préjugés)? Le sujet ne reste-t-il pas toujours enraciné dans son corps et dans sa culture? Merleau-Ponty a eu raison d'insister sur l'impossibilité de rejeter complètement l'expérience première et naïve, et les préjugés sur l'enracinement du sujet dans un corps et dans sa culture. Mais comme Husserl, Merleau-Ponty parle de la méthode de la saisie directe des essences, du contact naïf avec le monde et les

Descartes et surtout Kant ont délié le sujet ou la conscience en faisant voir que je saurais saisir aucune chose comme existante si d'abord je ne m'éprouvais existant dans l'acte de la saisir, ils ont fait paraître la conscience, l'absolue certitude de moi pour moi, comme la condition sans laquelle il n'y a aurait rien du tout et l'acte de liaison n'est rien sans le spectacle du monde qu'il lie, l'unité de la conscience, chez Kant, est exactement contemporaine de l'unité du monde, et chez Descartes le doute méthodique ne nous fait rien perdre puisque le

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