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La grande majorité des médecins interrogés (14/16, 88 %) pense qu’une aide extérieure pourrait être bénéfique à ce type de prise en charge, la plupart tout en restant « le chef d’orchestre ». (11/16, 69 %)

- « Absolument. Vous savez moi c’est comme ça que je conçois le rôle de

la médecine ambulatoire, hein. C’est-à-dire d’être au plus proche des gens, pour, cibler les pathologies, pouvoir les prendre en charge. Mais le gros problème, là où je vous l’ai dit, il y a le souci de cette médecine

ambulatoire, c’est que … voilà, on est souvent seuls, avec un problème et un patient et euh, toutes les portes sont fermées. » (M6), « Alors les associations oui c’est vrai, ça les motive bien. » (M12), « Oui il en faut ne serait ce qu’au niveau psychologique » (M14)

Tandis que certains trouvent que ce serait utile mais ne veulent pas être le chef d’orchestre. (5/16, 31%)

- « Moi je ne veux pas être le chef d’orchestre. Je peux appuyer à l’aide

d’examens biologiques de dire, vous voyez c’est bien. Mais je ne veux pas être le chef d’orchestre. » (M2), « je ne suis pas le chef d’orchestre. Moi je suis plutôt dans l’orchestre. C’est-à-dire que pour moi le chef d’orchestre c’est plutôt le service d’addicto et moi je suis, je reste en contact. » (M10), « mais je ne veux pas être le chef d’orchestre » (M11)

Deux d’entres eux sont plus réticents à utiliser une aide extérieure.

- « Je l’ai eu fait avec des patients. … Mais, je ne pense pas que cela se soit

plus mal ou mieux passé que pour d’autres qui ont été pris en charge quasiment exclusivement en service d’unité d’addictologie. » (M3), « Il y a les réseaux là … On a du mal à travailler avec eux quand même. On sait pas trop bien où on en est, faudrait qu’on prenne du temps, ça oui ça boufferait du temps. … si vous êtes obligés de retrouver les gens du réseau en disant : bon qu’est ce qu’il s’est passé là… on est vraiment sur des choses difficiles, ils vont dire des choses à un endroit… Il ne faut pas deux lieux thérapeutiques, c’est compliqué. » (M9)

Parmi les aides extérieures les plus fréquemment citées par les médecins interrogés on retrouve bien sûr l’addictologue/service d’addictologie (11/16, 69%), ainsi que les psychologues/psychiatres (6/16, 38%) et les réseaux/groupes de paroles (PORTIA, le CSAPA, l’ANPAA, les alcooliques anonymes) (6/16, 38%). Suivent ensuite la prise en charge sociale, la famille, les soins de suite et la famille.

- « Psychologue, famille, et puis les soins de suite, des groupes de paroles,

les réseaux … Tout le monde, tout ce qui peut l’aider, ses amis, sa famille, les structures » (M1), « Des aides du type centre d’addictologie et des consultations pour le complément, sur la prise en charge sociale » (M8), « Psychologue, addictologue, psychiatre, famille » (M11), « des associations , des points écoute jeunes, des structures d’accueil … les services d’addictologie, les CMP … C’est une prise en charge globale, l’assistante sociale en fait partie … à la limite parfois, même le pôle emploi peut nous aider » (M16)

En ce qui concerne plus précisément les réseaux (structures permettant une meilleure collaboration entre les différents acteurs intervenants dans la prise en charge chez le patient malade d’alcool (équipes hospitalières, médecins libéraux, paramédicaux, assistantes sociales, psychologues/psychiatres, groupes de paroles) et offrant ainsi une prise en charge multidisciplinaire.), la moitié des médecins interrogés ne les connaissent pas (8/16).

- « La seule association que je connaisse mais ce n’est pas pour le sevrage

alcoolique, c’est pour la toxicomanie … Je n’ai jamais été en contact avec eux. Les patients ne m’en ont pas parlé et je n’ai jamais été

« démarché » entre guillemets pour les connaître » (M3), « Non. Pas du tout au courant. Mais visiblement les patients ne m’en parlent pas non plus donc je ne sais pas s’ils sont au courant » (M14)

Mais l’immense majorité y aurait recours s’ils les connaissaient.

- « Oui, bien sûr. Oui, tout ce qui peut aller au bénéfice du patient, je suis

preneur. » (M3), « si tu as un réseau qui n’est pas lié à l’hôpital, pourquoi pas, ça peut être bénéfique. Il n’y a pas de raison de ne pas les utiliser. » (M4), « je pense qu’il faut que le patient adhère à un tout quoi, c’est en même temps les consultations médicales, et en même temps le suivi derrière » (M7), « Oui, oui bien sûr, si le patient l’accepte. En plus de la médecine générale bien sûr oui. » (M8), « j’aurais recours à des aides extérieures si c’était plus facile d’accès. Si ça simplifie les contacts et les accès du patient à telle ou telle structure ou tel praticien ou tel psychologue, ben moi je pense que ce serait bénéfique pour lui quoi. Donc si ça simplifie la prise en charge, moi je les utiliserais » (M13), « Ça pourrait peut être plus aider à ouvrir les gens alors qu’ils parlent rarement à des personnes extérieures » (M14)

Deux médecins (13%) sont restés très réticents vis-à-vis de ce type d’aide.

- « Non, je ne connais pas … C’est pas de ma génération ça… je connais

pas et les groupes de machins, les trucs … ben j’ai un service d’addictologie qui est à l‘entrée de l’hôpital. On est à Sète, je vois des gens de Sète donc bon. » (M2), « Non, ça sert à rien. Enfin sur mon

expérience, non, ça m’a jamais aidé et ça n’a jamais aidé le patient » (M15)

En ce qui concerne les 8 médecins qui connaissent ces réseaux, la plupart ne les utilisent pas ou plus (5/8, 63%). Les raisons évoquées sont : une difficulté d’accès, un problème de temps, ou bien simplement ils envoient leur patient au service d’addictologie qui se charge de proposer aux patients un réseau et d’organiser le suivi.

- « Je ne les utilise pas parce que je n’y ai pas accès et que quand je les

envoie à l’hôpital, c’est l’hôpital qui organise le suivi. » (M1), « On a du mal à travailler avec eux quand même. … ça oui ça boufferait du temps. » (M9), « Mais ça je ne fais pas trop. Parce qu’on a la chance ici d’avoir une structure qui est facile d’accès, qui est facile à joindre et qui ne donne pas des rendez vous à 6 mois. … Les seules associations que j’utilise et dont j’ai des retours c’est celles des toxico » (M10), « je les connais très peu et je les utilise très peu. … ça sert à rien. quand quelqu’un est pris en charge par ce réseau moi je n’ai plus mon utilité … le réseau s’occupe de la partie maladie alcoolique et moi je m’occupe de la partie somatique pure et dure » (M15)

La manière dont ils les ont connus est variable, soit par la pratique (via des confrères ou autres corps de métier), soit par l’intermédiaire de laboratoires, soit pendant leur formation.

- « Je les ai connus par la pratique » (M1), « merci les labo. Vous savez on

a souvent tendance à taper sur l’ambulance, mais merci les labos parce que c’est pas l’institution qui vous invitera hein pour éclairer un peu

votre ignorance et puis vous aider un peu à gérer le quotidien. Euh, c’est grâce au labo moi que j’ai pu rencontrer un addictologue qui nous a fait tout un topo et qui nous a donné un peu les adresses » (M6), « je les ai connus au cours de mon travail en tant qu’interne » (M11), « il y a quelques années le conseil général éditait une espèce de plaquette sur laquelle il y avait tout ce qui était les réseaux » (M16)

Parmi les médecins qui les utilisent ou les ont utilisés, le retour des patients en terme de satisfaction est mitigé, trois sont plutôt positifs, deux sont plutôt négatifs et un médecin parle de retours variables et émet l’hypothèse que les seuls retours qu’ils ont la plupart du temps ce sont les retours positifs car les retours négatifs sont difficiles à objectiver.

- « J’ai un retour satisfaisant de ce type de réseau par mes patients. »

(M1), « Ecoutez, je n’ai que de très bons retours … il y a vraiment une écoute qui est importante » (M6), « le retour des patients est peu satisfaisant. » (M11), « rechutent moins souvent quand ils sont dans ce milieu. (M12), « ça sert à rien. … ça n’a jamais aidé le patient » (M15), « Extrêmement variable … c’est difficile des fois d’avoir des retours quand ça va mal. … Quand ça va bien, on a de bons retours » (M16)

Malgré tout, tous les médecins ayant connaissance de ces réseaux les conseilleraient à leurs confrères.

- « Je les conseillerais à mes confrères parce que c’est satisfaisant, ils sont

présents et que c’est des professionnels. » (M1), « Je les conseillerai à mes confrères car ce sont les seuls. … je pense que toute aide est

bénéfique dans ce type de prise en charge. Plus il y a d’acteurs et meilleures sont les chances de réussite » (M11)

5.

Vécu de la prise en charge du sevrage alcoolique par le médecin généraliste

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