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Fig. 4.2: Sch´ema de superposition des pixels. Dans le cas g´en´eral, la transformation entre l’image courante et l’image de r´ef´erence consiste en une translation et une rotation.

2. On d´etermine alors la transformation qui assure la correspondance entre les deux images. Cette transformation est recherch´ee sous forme d’une translation et d’une rotation, ce qui fait trois param`etres `a d´eterminer (les deux directions de la translation plus l’angle de rotation).

3. On peut alors calculer sur l’image de r´ef´erence la position du centre des pixels de l’image courante. Dans le cas g´en´eral, le d´ecalage entre les deux images ne met pas en jeu un nombre entier de pixel, tel que cela est illustr´e figure 4.2. Il est donc n´ecessaire de d´efinir sur l’image courante des pixels virtuels correspondant aux pixels de l’image de r´ef´erence. Le flux Φvir d’un pixel virtuel ´etant d´efini comme :Φvir =P

ipiΦcour i , o`u la somme se fait sur tous les pixels qui chevauchent le pixel virtuel, pi´etant la fraction du pixel i en commun avec le pixel virtuel et Φcour

i le flux dans le pixel i.

La pr´ecision avec laquelle sont d´etermin´ees les positions des ´etoiles lors de la premi`ere ´etape est de l’ordre du dixi`eme de pixel. La transformation entre les deux images ´etant cal-cul´ee `a l’aide de plusieurs centaines d’´etoiles, l’erreur statistique est n´egligeable et l’erreur de recalage est domin´ee par les distortions locales qui peuvent apparaˆıtre sur les images. Dans les r´egions les plus d´efavorables cette erreur ne d´epasse pas 0, 100 (un tiers de pixel). Dans la section 4.5, consacr´ee `a la stabilisation de seeing, il est expliqu´e que l’analyse des donn´ees se fait sur la base de super-pixels de 7× 7 pixels, aussi les incertitudes sont-elles tout `a fait n´egligeables.

4. Application de la m´ethode des pixels aux donn´ees

POINT-AGAPE 86

4.4 Alignement photom´etrique

L’objectif de l’alignement photom´etrique est d’intercalibrer les images afin de ne plus ˆetre sensible aux variations du temps de pose, de l’absorption et du fond de ciel. L’aligne-ment consiste `a choisir une image de r´ef´erence sur laquelle les autres images sont calibr´ees. L’image de r´ef´erence est choisie pour avoir un bon rapport signal sur bruit, c’est `a dire un long temps de pose et un faible fond de ciel (voir section 5.1.5).

L’approche adopt´ee pour l’alignement est d´ecrite dans [Ansari et al. 1997]. Elle consiste `a comparer le flux pixel `a pixel des images. Afin de ne pas ˆetre sensible aux variations de seeing, l’alignement n’est pas directement effectu´e sur les images elles-mˆemes mais sur leurs m´edians. Le m´edian d’une image est calcul´e en prenant pour chaque pixel la valeur m´ediane du flux sur un pav´e grand par rapport au seeing, centr´e sur le pixel. Le flux m´edian d’un pixel est ainsi d´ecorr´el´e du seeing. Dans le cas de l’analyse des donn´ees POINT-AGAPE, on utilise un pav´e de 41× 41 pixels, ce qui fait 13, 500 × 13, 500. Au bruit de photons pr`es, la relation entre le flux d’un mˆeme pixel sur l’image de r´ef´erence et sur l’image courante (comme pour l’alignement g´eom´etrique, on appelle “image courante” l’image que l’on cherche `a aligner) peut ˆetre mod´elis´ee par deux param`etres, not´es a et b :

e

Φpixref = a eΦpixcour+ b (4.1) o`u le symbole e signifie qu’il s’agit du m´edian, eΦpixref est le flux de r´ef´erence, eΦpix

cour le flux courant, a le rapport des absorptions des deux images pond´er´ees par les temps de pose et b la diff´erence des fonds de ciel. La moyenne et la variance de la distribution du flux dans les pixels s’´ecrivent respectivement :

< eΦref cour > = 1 Npix Npix X i=1 e Φiref cour σ2ref cour = 1 Npix Npix X i=1  e Φiref cour− < eΦref cour >2

Les deux images donc sont statistiquement li´ees par les relations : σref2 = a2 σcour2

< eφref > = a < eΦcour > +b

Le calcul de a et b est effectu´e par pav´es de 500× 500 pixels, rendant ainsi totalement n´egligeable les fluctuations statistiques dues au bruit de photons.

Le flux align´e s’´ecrit :

87 4.5 La stabilisation de seeing Le bruit de photons sur Φal s’´ecrit alors :

σγ = ra

g al− b)

o`u g est la gain, c’est `a dire le nombre de photons par ADU.

4.5 La stabilisation de seeing

Le probl`eme du seeing peut ˆetre r´esum´e ainsi : une source ponctuelle est observ´ee sur les images comme ayant une certaine ´etendue caract´eris´ee par le seeing. Les variations du seeing d’une image `a l’autre produisent pour un pixel donn´e des variations du flux issu de la source, entraˆınant une dispersion sur la courbe de lumi`ere. Il est n´ecessaire d’introduire dans la chaine de traitement une ´etape visant `a corriger cette dispersion. Dans la suite, on commence par d´efinir math´ematiquement le seeing ainsi que la fraction de seeing moyenne. Ces d´efinitions permettent ensuite d’exposer la m´ethode.

4.5.1 D´efinition de la fraction de seeing d’une source ponctuelle

La transmission de la lumi`ere `a travers l’atmosph`ere et l’optique du t´elescope entraine un ´etalement du flux lumineux. Cet ´etalement peut ˆetre mod´elis´e par un produit de convo-lution. Supposons un astre ´emettant un flux tel que Φ(x, y) soit le flux avant la travers´ee de l’atmosph`ere. Le flux Φ0(x, y) observ´e (c’est `a dire apr`es la travers´ee de l’atmosph`ere et du t´elescope) s’´ecrit :

Φ0(x, y) = Z Z

dX dY Φ(X, Y ) ωPSF(X − x, Y − y) (4.2) o`u ωPSFest la r´eponse impulsionnelle du syst`eme atmosph`ere–t´elescope (PSF signifie “Point Spread Fonction”). ωPSF pr´esente g´en´eralement (du moins en premi`ere approximation) une sym´etrie de r´evolution. On appelle alors seeing la largeur `a mi-hauteur de la fonction ωPSF. Habituellement ωPSF peut ˆetre, avec une assez bonne approximation, consid´er´ee comme gaussienne2. Dans ce cas la relation entre l’´ecart type σ et le seeing est : seeing = 2, 355× σ. Les ´etoiles (`a part ´evidemment le soleil) sont suffisamment ´eloign´ees pour ˆetre consid´er´ees parfaitement ponctuelles. Le profil observ´e des ´etoiles `a travers l’instrument est donc di-rectement donn´e par ωPSF:

eq (4.2) Φ(x, y) = δ(x, y)

)

=⇒ Φ0(x, y) = ωPSF(x, y)

2. [Alard et al. 1995] affine ce mod`ele en consid´erant ωPSFcomme une somme de gaussiennes de largeurs diff´erentes.

4. Application de la m´ethode des pixels aux donn´ees

POINT-AGAPE 88

Le flux d’une ´etoile n’est donc pas recueilli par un seul pixel mais se r´epartit sur plusieurs. Le pixel le plus brillant, celui dans lequel se trouve le centre de l’´etoile, est appel´e “pixel central”. On d´efinit la fraction de seeing fsee comme la fraction du flux d’une ´

etoile qui est recueillie par le pixel central. Cette fraction d´epend de ωPSF et de la position (X, Y ) de l’´etoile dans le pixel. En pla¸cant l’origine des coordonn´ees au centre du pixel central et en prenant le cas d’un pixel carr´e (ce qui est toujours le cas dans la pratique) de largeur l, la fraction de seeing s’exprime comme suit :

fsee(X, Y ) = Z l/2 −l/2 dx Z l/2 −l/2 dy ωPSF(x− X, y − Y ) (4.3) Lorsque l’´etoile peut se trouver a priori n’importe o`u dans le pixel, la moyenne < fsee > de la fraction de seeing s’´ecrit :

< fsee >= 1 l2 Z l/2 −l/2 dX Z l/2 −l/2 dY fsee(X, Y ) Dans l’hypoth`ese o`u ωPSF est une gaussienne `a sym´etrie circulaire :

ωPSF = 1 2π σ2 exp  −x 2+ y2 2 σ2  < fsee > d´epend uniquement du rapport r = seeingl :

< fseeing > = 2, 773× r2 π "Z 1/2 −1/2 Z 1/2 −1/2 dx dy exp −2, 773 × r2(x− y)2 #2 (4.4) La figure 4.3 illustre < fsee > pour r compris entre 0 et 10. Dans le cas des donn´ees POINT-AGAPE, la largeur des pixels ´etant de l = 0, 3300 et le seeing variant typiquement entre 100

et 300, le rapport r = seeingl varie entre 0,1 et 0,33, ce qui implique que la fraction de seeing moyenne varie entre 0,02 et 0,09. Autrement dit, mˆeme avec le seeing le plus favorable (i.e : 100), la fraction de flux d’une ´etoile parvenant en moyenne dans le pixel central est inf´erieure `a 10%.

Le probl`eme du seeing a deux origines :

– d’une part la fraction de seeing r´eelle (qui d´epend de la position de l’´etoile dans le pixel) est distribu´ee dans un intervalle assez large autour la fraction de seeing moyenne.

– d’autre part une petite variation de seeing entraˆıne des variations importantes des fraction de seeing r´eelles et moyennes, et pas dans les mˆemes proportions. Par exemple, pour une variation de seeing ´equivalente `a la largeur d’un pixel (soit : ∆seeing = 0, 3300, ce qui correspond `a δr = 1), ce qui est tr`es courant dans les donn´ees, la fraction de seeing moyenne varie du simple au double.

89 4.5 La stabilisation de seeing

r

< f

see

>

0 0.1 0.2 0.3 0.4 0.5 0.6 0.7 0.8 0.9 1 10-1 1 10

Fig. 4.3: Fraction moyenne de seeing < fsee > d’un pixel en fonction du rapport r = l seeing

(o`u l est la largeur du pixel). Les donn´ees POINT-AGAPE se trouvent dans le r´egime : 0, 1 . r . 0, 33 d´elimit´e par les deux traits verticaux.

4.5.2 Premi`ere ´etape de la m´ethode parisienne de stabilisation

de seeing : utilisation de super-pixels

Pour une variation de seeing ∆seeing, la variation relative du flux moyen dans un pixel est donn´ee par :

∆ < fsee >

< fsee > (4.5) La premi`ere ´etape de la stabilisation de seeing consiste `a diminuer cette dispersion. Pour cela, pour un pixel donn´e, on ne consid`ere pas directement le flux dans le pixel mais le flux dans un super-pixel de N×N pixels3 centr´e sur celui-ci, ainsi que cela est illustr´e figure 4.4. En reprenant la relation (4.4) pour un super-pixel de largeur L = N× l, l’expression de la fraction de seeing moyenne d’un super-pixel devient (pour ωPSF gaussienne) :

< fsee > = 2, 773× r2 π "Z N/2 −N/2 Z 1/2 −1/2 dx dy exp −2, 773 × r2(x− y)2 #2 (4.6) La figure 4.5 illustre < fsee > et le rapport F = <fsee1 >d<fsee>

dr pour 0, 1 < r < 0, 35 (r´egime des donn´ees POINT-AGAPE) et pour diff´erentes valeurs de N . Cette figure montre, comme on peut s’y attendre, que plus le super-pixel est grand, plus < fsee > est grand et plus

3. Afin de ne pas avoir `a manipuler des fractions de pixels, on consid`ere uniquement dans la suite les cas o`u N est impair. Le flux dans un super-pixel est alors simplement la somme des flux dans les N2pixels du super-pixel.

4. Application de la m´ethode des pixels aux donn´ees

POINT-AGAPE 90

pixels