3. Données DÉclarÉes en 2015
3.1. Mise sur le marché
3.1.2. Piles et accumulateurs portables
1 295 millions de piles et accumulateurs portables
ont été mis sur le marché en 2015 (+ 3 % par rapport à 2014) pour un total de31 564 tonnes
(+ 0,8 % par rapport à 2014)soit 19 piles et accumulateurs par habitant
ÉVOLUTION DU NOMBRE D’UNITES DE PA PORTABLES
Les PA portables mis sur le marché en 2015 sont majoritairement des piles alcalines (64 %) et des piles bouton (22 %). Par rapport à 2014, le nombre d’unités mis sur le marché a augmenté de 3 %. Les piles alcalines ont progressé de 2 % et les piles boutons de 13 %. Par ailleurs, le nombre d’accumulateurs lithium et NiMH, natures de PA minoritaires représentant chacune 5 % des PA portables mis sur le marché en nombre d’unités, est resté stable pour les accumulateurs NiMH et a augmenté de 3 % entre 2014 et 2015 pour les accumulateurs lithium. Après une chute significative en 2014 (-57 %), la technologie zinc-air a progressé de 8 % cette année, du fait de l’essor du marché des audioprothèses12 (estimé à + 9 % en 2015 contre 5,8 % en moyenne par an depuis 2009), mais représente toujours une part infime des PA portables mis sur le marché.
Les piles (par définition non rechargeables) représentent 89 % du nombre de piles et accumulateurs mis sur le marché (1 157 millions). Depuis 2009, la répartition entre les quantités de piles et les accumulateurs rechargeables mis sur le marché français varie assez peu d’une année sur l’autre.
Figure 4 : Évolution des mises sur le marché de piles et accumulateurs portables en millions d'unité par nature
La légende est donnée dans le même ordre que l’apparition des données (du haut vers le bas).
ÉVOLUTION DES TONNAGES DE PA PORTABLES MIS SUR LE MARCHE
Les 31 564 tonnes de PA portables mises sur le marché en 2015 représentent 14 % du tonnage total de PA mis sur le marché.
Par rapport à 2014, le tonnage de PA portables mis sur le marché est resté stable à + 0,8 %.
12 Xerfi, La distribution d’articles médicaux et orthopédiques, p. 24, 2016.
1 078
1 210 1 232 1 259 1 294
1 260 1 295
0 200 400 600 800 1000 1200 1400
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Millions d'unités
Année
Piles Salines Piles Alcalines Piles Lithium Piles bouton Piles zinc-air
Accumulateurs lithium Accumulateurs nickel-métal-hydrure
Accumulateurs nickel-cadmium Accumulateurs au plomb Autres piles et accumulateurs
En cohérence avec la répartition des unités mises sur le marché, les piles alcalines sont majoritaires (64 %) mais ont une progression faible de l’ordre de 3 %. Les accumulateurs lithium représentent la seconde principale nature de PA en termes de tonnage (18 %). La quantité de piles salines (qui représentent 3 % des unités mises sur le marché) a baissé de 12 % en unités mais a augmenté de 7 % en tonnages, dénotant une hausse du poids unitaire des piles, qui s’explique par le fait que les fabricants concentrent la matière contenue dans les piles.
Les piles bouton sont en forte progression (+ 30 % en tonnage) mais ne représentent que 2 % du tonnage total du fait de leur faible poids unitaire (2 g en moyenne). Alors que la plupart des autres natures accusent une baisse de tonnage de 5 à 30 %, les piles salines (+ 7 %), les piles alcalines (+ 3 %) et les accumulateurs lithium (+ 2 %) progressent également.
Figure 5 : Évolution des tonnages de piles et accumulateurs portables mis sur le marché par nature La légende est donnée dans le même ordre que l’apparition des données (du haut vers le bas).
ÉVOLUTIONS PAR NATURE DE PILES ET ACCUMULATEURS
Plus spécifiquement, selon la nature de piles et accumulateurs, les observations suivantes peuvent être faites :
Entre 2014 et 2015, les tonnages mis sur le marché d’accumulateurs NiCd diminuent (- 20 % en tonnage) en cohérence avec la diminution attendue en lien avec la réglementation en vigueur (Directive 2006/66/CE) qui limite l’utilisation de cadmium dans les accumulateurs. Ces batteries sont progressivement remplacées par les accumulateurs NiMH ou Li-ion.
Entre 2014 et 2015, une légère augmentation des accumulateurs Li-ion mis sur le marché est observée (3 % en nombre d’unités et 1,5 % en tonnage). Cette variation s’explique notamment par l’augmentation continue des ventes de smartphones entre 2014 et 2015 (+ 13 %)13 et la demande en d’autres appareils électroniques mobiles. Les accumulateurs lithium représentent une part importante du tonnage des PA portables (+ 18 %). A noter cependant que depuis le 1er janvier 2014, les batteries utilisées dans les vélos à assistance électrique (majoritairement Li-ion) sont considérées comme industrielles et non plus portables.
Après une hausse du nombre d’unités mises sur le marché pendant 2 ans, la part de marché des piles salines est de nouveau en baisse : - 12 % par rapport à 2014. En revanche, le tonnage des piles salines a augmenté de 7 %, à l’instar des piles alcalines et piles bouton, dû à une plus grande concentration de matière dans les piles, réalisée par les fabricants.
13 Source : Le marché des piles et batteries, Xerfi, 2016 29 922
32 914 33 450 33 380 33 106
31 317 31 564
0 5 000 10 000 15 000 20 000 25 000 30 000 35 000
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Tonnes
Année
Piles Salines
Piles Alcalines
Piles Lithium
Piles bouton
Piles zinc-air
Accumulateurs lithium
Accumulateurs nickel-métal-hydrure
Accumulateurs nickel-cadmium
Accumulateurs au plomb
Autres piles et accumulateurs
Utilisée dans de nombreux objets du quotidien (radios, réveils, lampes, lecteurs MP3…), cette nature de piles reste privilégiée par le grand public du fait de son faible coût ainsi que des offres promotionnelles réalisées par les enseignes, notamment au moment de Noël. Les piles bouton dites « piles spéciales », contenues dans les détecteurs de fumée, balances culinaires, bracelets connectés augmentent de 10,9 % en volume14.
Globalement, dans les équipements électriques et électroniques portables, la tendance serait au remplacement des piles par des accumulateurs rechargeables (pouvant être intégrés à l’appareil), communément appelés « batterie ». Cependant, on observe en 2015 une hausse de la part des piles dans les tonnages de PA portables mis sur le marché. En effet, le remplacement des piles alcalines et salines par des accumulateurs, communément appelés « piles rechargeables », s’effectue difficilement du fait du prix d’achat dissuasif des accumulateurs et du chargeur, malgré un amortissement rapide de l’investissement. L’autre frein observé est l’inefficacité de certains chargeurs « low cost » suscitant le mécontentement des consommateurs et entrainant alors le retour vers des piles non rechargeables. Par ailleurs, pour des utilisations à faible consommation d’énergie (télécommandes, horloge, certains jouets), les piles à usage unique sont préférées par les consommateurs. Les accumulateurs possédant une capacité plus élevée sont particulièrement adaptés pour des appareils forts consommateurs d’énergie, pouvant remplacer jusqu’à 100 piles alcalines, selon les experts.
Selon l’étude de GfK, les piles (dites « jetables ») représentent 74,1 % des ventes en valeur en 2015, quand les piles rechargeables en représentent seulement 11,5 % et les piles bouton 8,8 %. Néanmoins, il est à noter que ces segments sont respectivement en progression de 2 %, 1 %, et enfin 13,8 % pour les piles bouton. Les piles (incluant principalement les piles alcalines) sont soutenues par l’arrivée sur le marché de la pile Eco-Advanced d’Energizer, la première pile fabriquée à partir de 4 % de piles recyclées et qui dure 80 % plus longtemps. La société espère que sa pile sera composée à 40 % d’ingrédients recyclés d’ici 2025. Duracell propose également sa gamme Plus Power qui augmente la puissance de la pile de 40 à 50 %.
Tableau 5 : Chiffres-clés du marché de piles issues de LSA Magazine LE MARCHE DES PILES EN 2015
Chiffre d’affaires total des piles : 465 millions d’euros (+ 2,8 %) Chiffre d’affaires total des piles non
rechargeables : 401 millions d’euros (+ 3,4 %) Nombre d’unités vendues : 475 millions (+ 1,5 %)
Part de marché des marques de
distributeurs : 28,1 % (contre 30,1 % en 2014)
Focus sur le graphène
Le graphène est une structure chimique composée de graphite. Il s’agit d’un feuillet constitué d’une seule couche d’atomes de carbone, un million de fois plus fin qu’un cheveu humain.
Depuis sa découverte en 2014 par l’Université de Manchester et le Prix Nobel de physique reçu en 2010, le graphène fait l’objet de toutes les attentions dans le monde de la chimie et des sciences car ses applications seraient multiples : automobile, santé, électronique, etc. En 2016, la R&D investie représenterait plusieurs centaines de millions de dollars.
14 Les batteries reprennent du tonus, in LSA, N°2049, 21 avril 2016, p.60.
Pour quelles raisons ce matériau « miracle » suscite-t-il un tel intérêt ?
Sa forte densité énergétique associée à une batterie, allongerait l’autonomie des smartphones sans nécessité de charge pendant plusieurs jours. Dans le domaine automobile, cette densité ainsi que sa légèreté augmenteraient les performances des véhicules électriques, tout en diminuant la consommation de carburant et les émissions en résultant. Le graphène est à la fois transparent, flexible et plus solide que l’acier, une propriété intéressante que l’on retrouve dans les actuels équipements sportifs en fibre de carbone. Il est également excellent conducteur, avec des performances supérieures au cuivre ou à l’or, ce qui le rend particulièrement intéressant pour le secteur de l’électronique, mais aussi du stockage d’énergie (panneaux solaires) et des batteries.
Le graphite étant une forme cristallisée du carbone, un des matériaux les plus abondants au monde, les possibilités du graphène semblent infinies. Néanmoins, plusieurs dizaines d’années seraient nécessaires pour que la production à échelle industrielle de ce matériau soit possible : jusqu’en 2026, il est probable que cette technologie reste au stade du prototype. Il est estimé qu’il faut environ une centaine d’euros pour obtenir un centimètre carré de graphène. Par ailleurs, la non-toxicité du graphène pour l’homme reste à confirmer par le monde scientifique.
Source : Etude Deloitte TMT Predictions 2016
REPARTITION PAR STATUT DE PRODUCTEUR
Figure 6 : Répartition des tonnages de piles et accumulateurs
portables mis sur le marché par statut de producteur
Aucune usine de fabrication de PA portables n’est installée en France.
Cependant, une part des tonnages de PA portables est déclaré sur le Registre sous le statut « fabricant » (2 % en 2015 contre 1 % en 2014), du fait de certains producteurs utilisant ce statut à tort. Ces chiffres ne reflètent donc pas la zone de production des PA.
Par ailleurs, 29 % des tonnages mis sur le marché ont été déclarés importés de pays d’Europe et 69 % de pays hors d’Europe. Ces données sont néanmoins peu fiables pour connaître le lieu exact de fabrication des PA vendus en France : les PA fabriqués en Asie peuvent transiter en Europe avant d’être importés en France et des erreurs de déclarations ne sont pas impossibles. Cependant, les données déclarées en 2015 reflètent la zone de fabrication des PA, avec une part importante provenant d’Asie du Sud-Est notamment (Singapour, Philippines), d’Amérique du Sud, des États-Unis et le reste de l’Union Européenne (Belgique, Allemagne, Europe de l’est).
La carte des producteurs français de piles et accumulateurs est disponible en annexe 7.4.1.
68,6%
28,8%
2,4%
0,1% Importateur
Introducteur
Fabricant
Vendeur à distance depuis l'étranger Total mis sur le marché : 31 564 tonnes
ÉVOLUTION DE LA PART DE MARCHE DES ECO-ORGANISMES
En 2015, les éco-organismes agréés, COREPILE et SCRELEC, couvrent 99,9 % des tonnages de piles et accumulateurs portables mis sur le marché.
Figure 7 : Évolution des parts de mises sur le marché des producteurs de PA portables
Depuis 2009, on constate une diminution de la part des tonnages déclarés par des producteurs en système individuel non approuvé grâce aux efforts de contrôle et de communication de l’ADEME, des éco-organismes et du Ministère. Cette infime part restante représente 6 producteurs mettant sur le marché de faibles quantités, qui devront, en 2016, soit adhérer à un éco-organisme, soit faire approuver leur système individuel. A noter qu’en 2015 aucun producteur n’a de système individuel agréé en place, Mobivia ayant adhéré à un éco-organisme. Parallèlement, le nombre d’adhésions aux éco-organismes connaît une forte progression entre 2009 et 2015, passant de 487 à 1 153 adhérents ayant déclaré en 2015, grâce aux efforts de prospection de producteurs réalisés par les éco-organismes, notamment auprès des producteurs d’équipements électriques et électroniques incorporant des piles et accumulateurs.
Tableau 6 : Evolution du nombre d’adhérents aux éco-organismes depuis 2009
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Nombre de producteurs de PA portables
enregistrés au Registre
788 873 971 1 046 1 010 1 059 1 292
Nombre de producteurs enregistrés adhérents à un éco-organisme
487 705 885 976 990 1 048 1 153
% du nombre de producteurs adhérents aux éco-organismes
62 % 81 % 91 % 93 % 98 % 99 % 99 %
En annexe 7.5.1 figure les tableaux de données correspondant et en annexe 7.4.2 des informations complémentaires sur les adhérents des éco-organismes.
64,6% 62,9% 65,6% 66,0% 65,5% 65,7% 67,1%
28,2% 30,7% 32,3% 34,0% 34,5% 34,3% 32,9%
7,2% 6,4% 2,1% 0,04% 0,03% 0,004% 0,01%
0%
20%
40%
60%
80%
100%
2009 2010 2011 2012 2013 2014 2015
Corepile Screlec Systèmes individuels non approuvés