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3. L’étude réalisée : L’évaluation de la charge mentale de contrôleurs aériens

3.4. La phase préliminaire de formation

Une phase de formation, d’une durée s’étendant entre 30 et 45 minutes, a précédé la réalisation de la tâche expérimentale. Le contenu de la formation est centré sur l’utilisation de la plateforme de contrôle et peut être dissocié en trois phases successives.

● La première d’entre elles porte sur la présentation de l’interface et des différentes composantes et fonctionnalités qu’elle contient.

● La deuxième partie de la formation est une phase de familiarisation à l’utilisation du stylet (tâche de pointage) et à l’indirection (manipulation des menus et fonctions de l’interface).

● Enin, la dernière phase de la formation est une simulation de la tâche expérimentale d’une quinzaine de minutes (sans les communications avec les pilotes). Cela a notamment permis aux contrôleurs de déterminer l’ensemble des actions à inclure dans le cadre du renseignement du système informatisé au cours d’une tâche de contrôle, et de déinir une organisation entre tâche de contrôle et renseignement du système à mettre en application au cours de la tâche expérimentale.

3.5. Matériel et méthode

Les moyens techniques mis en place dans le cadre de cette expérimentation ont visé la représentation d’une situation de contrôle réaliste d’un point de vue métier (nature du traic géré, règles et procédures respectées) intégrant un système informatisé à renseigner par le contrôleur aérien au cours de son activité de contrôle.

Une telle caractéristique illustre les pistes d’évolutions proposées notamment dans le cadre du projet 4-Flight (Cf. Chapitre 1, 1.3.2).

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La gestion de la charge mentale des contrôleurs aériens en fonction de leur niveau d’apprentissage

3.5.1. La position expérimentale

La plateforme utilisée lors de cette expérimentation (Cf. igure 71), identique à la plateforme de référence de l’étude précédente, est composée de deux parties principales: ● La partie haute est un écran de 30 pouces où s’afiche l’image radar. Dans cette représentation graphique de la situation de traic, quatre informations principales sont présentées : l’horloge, des listes de vols, les avions du traic représentés par un plot radar associé à une étiquette radar à partir de laquelle des menus et boîtes fonctions sont accessibles (afichés à la demande du contrôleur pour renseigner le système informatisé).

● La partie basse de la plateforme est l’interface d’interaction. Elle est composée de deux zones : La première est la zone de saisie permettant d’agir (déplacer le pointeur, réaliser une saisie) sur les objets de l’image radar en indirection par le biais du stylet. La seconde zone permet d’accéder aux réglages de l’image radar (zoom, déplacement de la position du secteur, afichage des balises radar) et à l’afichage d’informations complémentaires (réglage des vecteurs vitesse par exemple).

Figure 71. La position expérimentale composée d’une interface tout électronique et dans laquelle un eye-tracker a été intégré

Pour assurer la mise en place d’un environnement de contrôle « réaliste » d’un point de vue métier, la plateforme de contrôle a été complétée par une position de pseudo-pilote (la position IIPP, utilisée lors des études précédentes).

3.5.2. La séquence de traic aérien

La séquence de traic utilisée lors de l’expérimentation est identique à celle utilisée pour la première expérimentation de cette recherche (Cf. Chapitre 4, 3.4.2). Rappelons que cette séquence de 45 minutes, construite par un expert du traic

aérien à partir d’enregistrements de traic réel, se déroule sur le Secteur T et a pour principales caractéristiques d’avoir un niveau quasi-constant d’avions simultanément présents dans le secteur, et des phases de conlits clairement identiiées.

3.5.3. La consigne communiquée aux participants

Avant de débuter la tâche de contrôle de traic aérien, la seule consigne donnée aux participants a été de leur demander de superviser la séquence de traic comme il le ferait en position de contrôle (en termes de respect de règles et procédures et de modes opératoires employés). Il leur a également été indiqué le fait que la tâche de contrôle est à traiter de façon prioritaire (superviser et assurer la sécurité d’écoulement du traic) par rapport à la tâche de renseignement du système informatisé.

3.6. Appareillage de la position expérimentale

Pour permettre l’enregistrement des données permettant d’évaluer le niveau de charge mentale, la position expérimentale a été principalement équipée par un eye-tracker, Tobii X-120, qui a été positionné sous l’écran radar. L’utilisation de l’eye-tracker a respecté les prérequis méthodologiques initialement déinis (Cf. Chapitre 3, 2.2.1) et appliqués dans les études précédentes. Les données de traic et du système informatisé ont là aussi été enregistrées par le biais de l’éditeur de traic Rejeu (Cf. Chapitre 3, 2.1.3).

3.7. Procédure de l’expérimentation

Les passations, toutes encadrées par le même expérimentateur, ont été réalisées individuellement dans la salle de contrôle du CCR (Centre de Contrôle en-Route) Sud-Ouest. La luminosité de la salle a été maintenue constante pour répondre aux besoins relatifs à l’utilisation d’un eye-tracker (Cf. Chapitre 3, 2.2.1). Avant l’installation du participant à la plateforme expérimentale de contrôle, un questionnaire a été rempli pour récolter ses données personnelles (âge, sexe, expérience) et les objectifs de l’étude lui ont été présentés. L’installation du participant à la position expérimentale a ensuite suivi, en assurant le respect des besoins relatifs à l’évaluation effectuée (Cf. Chapitre 3, 2.2.4). Une phase préalable de présentation globale de l’interface (origine et historique) et de réponses aux éventuelles questions posées par le participant a été par la suite réalisée. La formation relative à l’utilisation de la plateforme de contrôle a ensuite eu lieu.

Avant que l’expérimentation ne débute, la phase de calibration de l’eye-tracker Tobii X-120 a été réalisée. La tâche expérimentale de 45 minutes a été exécutée par la suite. Au terme de la simulation de contrôle, un débrieing a été réalisé avec le participant, phase durant laquelle le participant a pu détailler son retour d’expérience relatif à l’utilisation de la plateforme et à d’éventuelles incompréhensions de mode de fonctionnement de l’interface. Cet échange a également permis au participant de compléter un questionnaire dans lequel igurait une évaluation du niveau de charge mentale ressentie au cours de la tâche de contrôle.

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4. Analyse des données effectuée

L’analyse des données de cette étude est principalement orientée sur les données oculaires, alors que les études précédentes ont associé aux analyses des données oculaires, des analyses dites complémentaires.

Ce choix est justiié par la nature des hypothèses de recherche évaluées dans le cadre de cette étude. En effet, l’étude vise à déterminer dans quelle mesure le niveau de