• Aucun résultat trouvé

2. Problématique de l’étude et hypothèses de recherche déduites

3.4. Matériel et méthode

Les moyens techniques ainsi que la méthode déployés pour l’expérimentation ont visé l’optimisation du réalisme de la situation expérimentale, en référence à la situation de contrôle actuellement existante en salle de contrôle. Ces précautions font suite aux prérequis déterminés et détaillés précédemment (Cf. Chapitre 3, 1.1). Elles visent la

mise en place d’une situation expérimentale écologiquement valide, ont notamment été concentrées sur trois composantes de la situation expérimentale : la position expérimentale, la séquence de traic aérien, et la consigne de l’expérimentation.

3.4.1. La position expérimentale

La position expérimentale mise en place pour l’expérimentation constitue un simulateur de contrôle. Le simulateur de contrôle en question est composé de quatre parties (Cf. Figure 32), chacune étant censée reléter une partie de la position de contrôle de centre de contrôle En-Route (Bisseret, 1995 ; cf. Chapitre 1, 1.1.6).

Figure 32. La position de contrôle expérimentale

• La première partie de la position est l’écran radar sur laquelle la situation de traic aérien à superviser a été projetée. Cet écran LCD de 30 pouces avait pour arrière-plan le secteur sur lequel la séquence de traic se déroulait (délimitations du secteur et routes de traic le traversant). L’interface de l’écran radar de la position expérimentale respecte l’ensemble des couleurs graphiques de l’image radar introduite dans les centres de contrôle En-Route (gris, blanc et noir). Les avions de la séquence de traic aérien étaient représentés sous forme de plots radars associés à six formes géométriques illustrant les dernières positions géographiques des avions.

• Durant l’expérimentation, les participants ont utilisé une souris comme moyen d’interaction sur l’image radar (ajustements des réglages de l’image radar et afichage de fonctions comme les vecteurs vitesse notamment).

• Le simulateur de contrôle utilisé lors de l’expérimentation a intégré également un système d’impression des strips papiers. Ainsi, cinq minutes (au lieu de dix minutes en opérationnel) avant l’entrée d’un avion sur le secteur supervisé par le participant, le strip associé a été imprimé. Pour permettre de répartir l’ensemble des strips papier en fonction de l’évolution de la séquence de traic supervisée, un tableau de strips

116

La gestion de la charge mentale des contrôleurs aériens En-Route en situation nominale

identique à celui utilisé en position a été intégré à la position expérimentale. Une fois qu’un avion quittait le secteur contrôlé, le strip associé a été jeté dans une « poubelle à strips » située sur le côté du tableau de strips.

• Pour permettre les communications entre le participant et les pilotes des avions de la séquence de traic un système de fréquence radio, ainsi qu’une position de pseudo-pilote ont été associés au simulateur de contrôle (Cf. Figure 33). La position de pseudo-pilote utilisée est un outil développé par la DGAC, pôle PII appelé IIPP (IHM Innovante pour Pseudo Pilote), permettant à une seule personne, experte du pilotage, de réaliser l’ensemble des communications (en respectant les règles de la phraséologie) pour les avions de la séquence de traic supervisée par le participant. Pour optimiser le réalisme de la situation, un système de déformation vocale permettant l’allocation d’une voix (transformation de la fréquence vocale de la personne jouant le rôle de pilote) à chacun des avions de la séquence de traic a été intégré à la plateforme. • Enin pour optimiser le réalisme associé à la situation expérimentale de contrôle, la plateforme expérimentale a été complétée par un pseudo-contrôleur organique chargé de faire passer au contrôleur radariste les strips papier après leur impression et de les annoter (soulignage de certaines données du strip) comme cela se fait en opérationnel. A la différence de la situation réelle, le pseudo-contrôleur organique n’a effectué aucune tâche de détection de conlits (en entrée et en sortie du secteur) ain de laisser la gestion complète (de la détection à la résolution) des situations conlictuelles de la séquence de traic de l’expérimentation au participant jouant le rôle de contrôleur radariste.

Figure 33. Les différentes parties de la plateforme expérimentale 3.4.2. La séquence de traic aérien

La séquence de traic aérien utilisée pour l’expérimentation a été réalisée à partir d’enregistrements de traic réel. Le traic en question s’écoule sur le secteur nommé « T » (Cf. Figure 34), portion de l’espace aérien supervisé par le CCR Sud-Ouest, et prend place entre 6h50 et 7h35. En opérationnel, ce créneau horaire est associé à une charge de traic plutôt élevée. Au total 53 avions composent la séquence de traic aérien.

Figure 34. Le secteur T choisi pour l’expérimentation

La séquence de traic utilisée lors de l’expérimentation a été générée par un expert du traic aérien par le biais d’ajustements du traic aérien existant (décalage des heures d’arrivée des avions, modiication de niveaux de vols par exemple). Les ajustements effectués respectent les règles et les procédures appliquées en opérationnel dans cette portion de l’espace aérien.

Les modiications du traic initial ont notamment permis d’intégrer deux particularités à la séquence de traic expérimentale (Cf. Figure 35). Tout d’abord, le nombre d’avions simultanément présents sur l’image radar a été rendu quasi-constant (14 avions, +/- 2 avions). Au contraire, au cours de la séquence de traic aérien, la présence de conlits varie, ce qui détermine deux types de situations de traic à superviser par les participants : les phases sans conlit et les phases avec conlit(s). La séquence de traic aérien comprend au total 16 situations conlictuelles, impliquant 27 avions.

Figure 35. Evolution du nombre d’avions potentiellement impliqués dans les situations conlictuelles inclues dans la séquence de traic aérien de l’expérimentation

La présence de situations conlictuelles est ici utilisée comme un indicateur de complexité du traic à gérer par les participants (Averty et al., 2004).

118

La gestion de la charge mentale des contrôleurs aériens En-Route en situation nominale

3.4.3. La consigne communiquée aux participants

La consigne donnée aux participants avant qu’ils n’exécutent la tâche de contrôle expérimentale était la plus simple possible (Cf. Chapitre 3, 1.1.1). En effet, avant que la séquence de traic ne soit lancée, il a été demandé aux participants de gérer la séquence de traic, s’écoulant sur le secteur T, de la même façon qu’ils le feraient en situation réelle de contrôle.