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Stratégie de construction

3.4. La phase de déconstruction :

La plus courte dans le temps, dont l’efficacité environnementale dépendra du savoir faire des entreprises de déconstruction, de leur cahier des charges, du management de l’opération (clarté des documents techniques de conception du bâtiment), ainsi que des choix de conception et de rénovation (facilité de démontage des équipements et matériaux, recyclage…)

Notons un élément remarquable, que nous nous gardons de critiquer : les phases de conception, et dans une moindre mesure de déconstruction, sont soumises à des réglementations nombreuses et évolutives.

En revanche la phase d’exploitation est beaucoup moins cadrée, si ce n’est par les obligations sanitaires ou de sécurité sur les systèmes de chauffage à combustible.

Stratégie de construction durable 4. L’éco-conception :

L’analyse des impacts environnementaux de systèmes tels que des produits, des procédés ou encore des services n’a qu’une portée limitée si les points forts et les points faibles mis en avant ne sont pas répercutés sur le processus de conception. Depuis la prise de conscience d’un écosystème fini en terme de disponibilité des ressources et fragile face aux activités anthropiques, la composante environnementale fait désormais partie intégrante du processus de conception. Les démarches de conception en vue du recyclage et la volonté de préservation de l’environnement ont donné lieu à la naissance de l’éco-conception. Cette dernière présente à l’heure actuelle différents outils d’implémentation qu’ils soient à vocation d’évaluation ou de choix stratégiques. L’ACV, cataloguée parmi ces outils, présente cependant certaines limites qui restreignent sa portée selon la phase de conception ciblée.

Néanmoins, différents travaux ont montré sa réelle utilité notamment lors de la construction d’outils d’éco-conception.

L’éco-conception est une approche centrée produit, procédé ou service. Elle se traduit par le fait de concevoir ces derniers tout en respectant les principes du développement durable.

Elle consiste à prendre en compte les aspects environnementaux dans la conception, renforce en effet le dialogue entre architecture et ingénierie.

L’éco-conception, consistant à prendre en compte les aspects environnementaux dans la conception, renforce en effet le dialogue entre architecture et ingénierie. [Peuportier, 2008]

Pour ce faire, l’ensemble des impacts environnementaux identifiés au long du cycle de vie est intégré au processus de conception, au même titre que la faisabilité technique, les attentes client ou encore la maîtrise des coûts, l’objectif majeur étant de réduire ces impacts tout en évitant les transferts de pollution. C’est une démarche préventive qui se caractérise par une approche globale avec la prise en compte de tout le cycle de vie du produit (depuis l’extraction de matières premières jusqu’à son élimination en fin de vie) et de tous les critères environnementaux (consommations de matières premières, d’eau et d’énergie, rejets dans l’eau et dans l’air, production de déchets...). Cette approche peut être illustrée par l’exclusion de substances toxiques, la dématérialisation, l’amélioration des performances d’utilisation notamment par l’optimisation de la consommation énergétique, l’augmentation de la durée de vie des produits, la substitution de matériaux traditionnels au profit de matériaux recyclables, réutilisables ou biodégradables.

Les actions d’éco-conception consistent à optimiser les solutions techniques, industrielles ou logistiques, de manière à réduire les impacts environnementaux et à conserver la qualité du produit. C’est une démarche multicritères et multi-étapes :

Multicritères : tous les impacts environnementaux du produit sont pris en compte (ex d’impact: pollution de l’air, de l’eau, production de déchets...).

Multi-étapes : les impacts cités ci-dessus sont

Stratégie de construction durable 4.1.Penser global

L’éco-conception s’agit de regarder la biosphère dans sa globalité, le contrôle de la pérennité de l’environnement et sa destruction par les humains, les catastrophes naturelles, les bâtiments, les activités et les industries comme des ensembles d’interactions environnementales, et de prendre les mesures curatives appropriées pour assurer la stabilité écologique mondiale.

La conception environnementale doit aller au-delà des systèmes d’évaluation conventionnels, qui sont des indices utiles pour comparer le caractère écologique de la conception des bâtiments, mais qui ne sont pas efficaces en tant qu’outils de conception. Ils ne sont pas assez complets dans l’approche des questions de conception environnementale aux niveaux local, régional et mondial.

La conception écologique en est encore à ses balbutiements. La construction ou la ville totalement verte n’existe pas encore. Nous avons besoin de beaucoup plus de travail théorique, de recherche technique et d’invention, d’études environnementales avant de pouvoir bénéficier d’un environnement construit vraiment vert. [YEANG , 2009]

4.2.Les principes de l’éco-conception : 4.2.1. La pensée cycle de vie

Ce principe, qui est au cœur de la démarche d’éco-conception, consiste à prendre en compte toutes les étapes du cycle de vie et tous les impacts environnementaux (approche multicritères), et surtout à éviter les déplacements d’une étape vers l’autre ou d’un écosystème à l’autre. On utilise pour cela une analyse du cycle de vie, qui permet d’analyser l’ensemble des impacts d’un produit pour toutes les étapes du cycle de vie, depuis l’extraction des matières premières, en passant par la fabrication, l’utilisation, le transport et jusqu’à l’élimination.

4.2.2. Le processus d’éco-conception

Définition de la norme [ISO 2002] : « intégrer l’environnement à toutes les phases (et le plus en amont possible) du développement d’un produit (au même titre que les autres critères : qualité/coût/délai, sécurité, santé, etc.) »

4.2.3. Stratégies d’éco-conception

Choix de matériaux peu impactant

Choix de matériaux renouvelables

Amélioration des procédés de production

Réduction de la quantité de matériaux utilisée (dématérialisation)

Diminuer l’impact en phase d’utilisation

L’allongement de la durée d’utilisation du produit, par exemple en améliorant la solidité

La prévention de la pollution

Diminuer la consommation des ressources naturelles

Diminuer la consommation d’énergie et l’utilisation d’énergies renouvelables

Réduction des déchets en réduisant la taille et le poids du produit et des emballages, en utilisant des matériaux recyclables et recyclés, en reprenant les produits usagés...

Inciter l’utilisateur à améliorer ses pratiques (informer des acheteurs pour qu’ils utilisent mieux le produit au moyen par exemple d’une notice d’utilisation)

Stratégie de construction durable

Permettre l’optimisation de la collecte (ex. : bouteilles d’eau compactables)

Assurer des filières de recyclage

Permettre un désassemblage facilité Mais il y a quelques erreurs à éviter comme:

lister des matériaux ou substances que l’on exclurait sans avoir évalué leur impact environnemental

la focalisation sur une seule étape du cycle de vie

la focalisation sur la réduction d’impacts minoritaires au détriment des processus ayant un impact plus important.

4.2.4. Coopération et partenariat

L’éco-conception rassemble plusieurs disciplines : technique, organisationnelle, commerciale, etc. De nombreux acteurs sont impliqués tout au long du cycle de vie, c’est pourquoi les dialogues internes et externes et les partenariats sont cruciaux.

Le retour d’expérience est important pour les éco-concepteurs. Cela nourrit une base de données informative et cela leur permet d’apprendre de leurs erreurs des conceptions précédentes suivant une démarche d’amélioration continue. Dans le même esprit, ils doivent se tenir au courant des avancées scientifiques et technologiques.