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Phase de conception /construction

Le processus de la recherche

1. Phases et étapes du processus de la recherche

1.1. Phase de conception /construction

La tentation d'une recherche «en aveugle», « pour voir », est régulière, récurrente. Sous le nom de sociographie sont désignés les travaux qui suggèrent de «décrire» les phénomènes sociaux observés tels qu'ils se «donnent» à voir ou à entendre. La sociologie lutte pour s'en distinguer et reprend la critique adressée à tous les «empirismes» et à tous les «réalismes», en affirmant : il n'y a pas de

Phase méthodologique

Définir la population et l'échantillon d'étude/ou le corpus d’étude

Choisir la stratégie de vérification et les instruments de collecte de l’information

Décrire le déroulement de la collecte des données

Présenter le plan d'analyse des données recueillies

Phase empirique et de traitement des données

Collecter les données.

Analyser les données collectées (ordonner, classer, comparer, mesurer la force du lien entre variables)

Interpréter /discuter les résultats (vérifier l'authenticité des résultats obtenus, les hypothèses, interroger les théories, en élaborer ...)

description qui n'engage de point de vue, étant entendu, comme le note Bachelard, que toute représentation est une construction.

Combessie écrit : «Expliciter les représentations, les questions, les hypothèses et leur articulation (problématique) est une des voies de l'objectivation dans la mesure où il devient alors possible de les prendre elles-mêmes pour objet d'analyse critique. Cette voie s'ouvre dès le début de la recherche et pendant tout son déroulement qui, nécessairement, les fait évoluer » (op. cit. : 9).

Concevoir, conceptualiser, construire et objectiver l'objet d'étude, c'est se référer à un processus, à une façon ordonnée de formuler les idées, de les organiser de manière documentée autour d'un sujet précis, pour l'expliciter et parvenir à une conception claire et opérationnelle de l'objet d'étude. Cela signifie que pour mener à bonne fin une recherche, il faut bien penser, bien réfléchir, bien identifier un problème précis, poser une question centrale (fortifiée par d'autres), imaginer les réponses appropriées (hypothèses) et en envisager la validité. Les étapes de cette phase de construction de l'objet sont à suivre et à respecter.

1.1.1. Choisir et formuler un problème de recherche

En s'appuyant sur les lectures (il ne s'agit pas encore de l'élaboration d'une revue de la littérature, mais de consultation d'ouvrages et travaux), sur des observations de terrain (il ne s'agit pas encore de réalisation systématique d'enquête), le chercheur formule un problème de recherche, c'est-à-dire développe et articule par un enchaînement d'arguments la traduction d'une préoccupation majeure, l'expression de « ce qui pose problème », de « ce qui fait problème », et qui mérite d'être étudié, élucidé.

1.1.2 Énoncer les questions, les objectifs, la position de thèse, les hypothèses, définir les variables avec leurs indicateurs.

Les questions de recherche sont bien entendu des énoncés interrogatifs qui reformulent et explicitent d'une certaine manière le problème identifié.

Les hypothèses sont des réponses anticipées à ces questions et elles doivent leur correspondre ainsi qu'au problème. Tout comme les objectifs. Ceux-ci sont nécessaires pour guider et opérationnaliser la recherche dans les activités précises à mener. La position de thèse est l'option ou l'orientation centrale que l'initiateur de l'étude cherche à défendre. Et tout le travail doit refléter cette position.

Ces différents points ont des rapports entre eux et avec le problème de recherche qui les marque. Ensemble, ils influent sur l'élaboration de la revue

découvrir des informations dont certaines suscitent une nécessaire réorientation (technique ou stratégique) de certains aspects du problème ou des questions et des hypothèses.

Certains chercheurs et enseignants de méthodologie insistent pour que l'énonciation des hypothèses de recherche survienne seulement après la revue de la littérature qui les aura fait mûrir et éclore. On est en droit de se demander si ces hypothèses sont partie intégrante de la revue en tant qu'éléments constitutifs ou font simplement suite à la revue et s'en distinguent. D'autres sont persuadés qu'on ne peut pas formuler un problème de recherche sans auparavant avoir fait la revue de la littérature. C'est peut-être une question d'écoles de méthodologie et de préférences. C’est à se demander s’il n’y a pas de confusion entre la recherche documentaire et la revue de la littérature en tant que telle.

D'autres encore rattachent les questions, les objectifs et les hypothèses à la méthodologie. Là aussi, c'est peut-être une question d'écoles et de préférences.

En tout cas, on peut parfaitement soutenir que pour concevoir et problématiser l'objet de la recherche, on a besoin à la fois de construire cet objet à partir de problème identifié, de questions et d'hypothèses qui l'explicitent davantage, et de l'approfondir encore à partir de tout ce qui a été écrit à son propos (revue de la littérature).

Ainsi, la construction/objectivation de l'objet d'étude passe par la spécification de la problématique et par la revue de la littérature. Elles en sont deux moments importants complémentaires. Il s'agit, à l'instar de l'architecte (qui bâtit tout dans sa tête et sur papier) d'élaborer toute la conception et la constitution théorique de l'objet d'étude avant d'aller sur le terrain et d’y revenir après être allé sur le terrain.

Ce processus demeure itératif.

Il y a en fait un va-et-vient constant entre la problématique et la revue de la littérature. L'accord est presque total sur ce point. Le désaccord vient de ce que certains auteurs ou chercheurs font de la problématique, un aspect de la revue de la littérature tandis que d'autres présentent la revue comme un aspect de la problématique. Une préférence est qu'on les sépare pour mieux apprécier et affirmer leur complémentarité dans l'établissement de l'objet d'étude. Et la spécification de la problématique doit venir en premier lieu, car c'est du problème clairement identifié et formulé et explicité par des questions précises et par des hypothèses que dépendent la sélection et l'orientation ajustées des écrits pertinents, théoriques et empiriques, pour la revue. Bien entendu, la rédaction de celle-ci peut conduire à retoucher à la problématique.

Une autre préoccupation est celle de la définition des variables. Il y a lieu de procéder à des définitions opérationnelles qui précisent les activités ou opérations nécessaires à leur mesure. Les définitions des variables avec leurs indicateurs sont comparables à des instructions qui font savoir comment les observations seront faites.

1.1.3. Faire la revue de la littérature

Le chercheur tente ici de montrer qu'il connaît bien les auteurs et les ouvrages qui ont, avant lui, d'une manière ou d'une autre, abordé le domaine et le sujet de recherche qui sont les siens. Il s'agit de passer en revue l'ensemble des écrits pertinents, c'est-à-dire ceux qui correspondent aux préoccupations majeures de cette recherche.

Autrement dit, les écrits sont intelligemment sélectionnés. Et assurer la pertinence d'une revue, c'est l'ajuster au problème, aux questions posées et aux informations accessibles.

La revue de la littérature est un texte ordonné, structuré qui fait l'état des lieux, l'état du niveau actuel des connaissances relatives au problème à l'étude, dans un espace cognitif, c'est-à-dire à l'intérieur des paramètres d'une discipline déterminée ou d'un domaine de connaissance. Une bonne revue cherche à faire le point des débats théoriques, voire épistémologiques ou méthodologiques qui traversent une discipline ou un ensemble de disciplines proches à propos d'un sujet (ou d'une question).

Le texte de la revue de la littérature qui n'est jamais constitué de simples résumés juxtaposés d'ouvrages lus peut être structuré de diverses manières. Par exemple un chercheur, pour montrer qu'il a une maîtrise de la littérature et d'un champ cognitif, peut présenter les différentes approches, les théories, les thèses défendues et les modèles théoriques en vigueur. Un autre pourra faire une recension des écrits en organisant l’agencement des idées sous des thèmes ou rubriques pour pouvoir dégager les théories qui serviront de cadre de référence à l'étude.

1.1.4. Élaborer un cadre de référence

En principe, le cadre de référence définit la perspective théorique particulière selon laquelle le problème de recherche sera abordé et traité, et place l'étude dans un contexte de signification.

Certains chercheurs présentent un cadre de référence juste après l'énoncé du problème et avant la revue des travaux. D'autres le placent après la revue.

Parfois, on a l'impression d'avoir deux revues juxtaposées tant la différence mais surtout les rapports qui unissent revue et cadre de référence ne sont pas clairs. Logiquement, le cadre de référence prolonge la revue, découle d'elle mais la déborde, et apporte des précisions sur la perspective particulière de l'étude, en affichant les théories et les auteurs dont se réclame l'orientation globale de l'étude qui y réfère ou s'y réfère.