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Répartition du verbe vouloir selon le sujet de l’action

IV. 5 ‘‘Le peuple veut’’ stratégie de l’écriture journalistique

L’expression ‘‘Le peuple veut’’ fait partie de notre discours quotidien. C’est l’ère de

l’expression ‘‘Le peuple veut’’ qui frappe fort. Une expression relative au printemps arabe qui a secoué le pouvoir ou le système en place par le vouloir du peuple acteur du changement. Elle est devenue une référence à toute revendication. Nous voyons cette expression passer de son cadre ou de sa nature politique pour aller alimenter et enter d’autres domaines en gardant son principe qui est le fait d’accéder à une situation meilleure. On dit dans le langage sportif : on ne change

pas une équipe qui gagne et nous dirions aussi : on ne change pas une expression qui convainc.

Elle est devenue la devise de tout texte revendicatif pacifique que ce soit dans les manifestations (discours oral) ou dans les textes écrits (discours journalistique…). L’expression désigne un appel solennel et pacifique destiné aux autorités pour le changement d’une situation jugée dramatique et déplorable. Celui qui l’énonce ou l’encode ou qui la perçoit c'est-à-dire la décode connait et atteste très bien sa signification. Il suffit tout simplement de changer un

comportement. Cette expression définit l’appel du peuple source de tout pouvoir. Elle est synonyme de la prise d’une décision et de la conscience. Essayons dans une lecture réelle et pratique de (re) constituer ou de (re)construire une signification à partir des textes journalistiques qui englobent les caricatures et les articles journalistiques. Cette expression a vite fait partie du discours journalistique. De par sa fréquence et son impact politique (printemps arabe) nous avons attesté sa circulation. Nous pensons que cette expression pourrait offrir aux journalistes une voix. Elle devient une marque de choix dans leur discours. Elle a donc circulé tel un virus dans tous les domaines de par sa pesée et son impact.

L’expression ‘‘le peuple veut’’ a eu son impact sur le domaine social. Le sujet, à savoir

habitants d’un quartier, participe au changement sans le recours à la violence. Les revendications sont un droit constitutionnel. Cette expression se veut surtout servile aux multiples

revendications populaires pacifiques. Face à la bureaucratie soulevée, elle devient une forme démocratique directe de communiquer avec les autorités. En outre, et encore, elle demeure une stratégie plus constitutionnelle dans la mesure où le sujet de l’action est le peuple. Elle remplace les demandes d’audience aux longues attentes lorsqu’on veut changer une situation et dénoncer les promesses non tenues. C’est ce qui est visible dans les exemples suivants.

Elkhabar, 4 mars 2011

Les manifestants engagent cette expression en envahissant la rue pour exprimer leur mécontentement du vécu au moyen d’une marche. Cette expression se convertit du domaine politique au domaine social. Les demandes, les requêtes, la patience, les promesses des autorités n’ont pas abouti! La rue est donc le seul moyen d’être écoutée sans intermédiaire. Nous citons l’article نارهو يف ةيبلا نيع ةيدلبب تارمخملا قلغ ديري بعشلا. (en français, le peuple veut la fermeture des bars à Ain lbia) Elkhabar, 2011.06.13 يدامأح دمحم

La dépêche de la Kabylie, 28 mars 2011

Les revendications peuvent aller plus loin en demandant même le jugement des autorités qui constatent le mal sans réagir. Une stratégie de dire à une autorité que celui qui l’a installée est capable de la destituer.

Ennahar, jeudi 22 décembre 2011

Cette expression qui a embarqué dans le domaine du sport est devenue une stratégie de d’exigence. On dit qu’en Algérie, il y a 40000000 d’experts de foot. On revendique le choix du speakeur, de l’entraineur et on exige des résultats. Cette expression est là pour y parvenir. La circulation de cette expression dans le domaine du sport est plus visible dans l’article journalistique suivant: يجارد ظيفأح35…ديري بعشلا (Echorouk 12 mars 2011). Parmi les activations essentielles de cette expression, la principale est son usage comme forme d’exigence. Les téléspectateurs sont devenus exigeants à un tel point qu’on évoque le choix du speakeur. Les speakeurs du match de foot séduisent les spectateurs de par la prestation représentée dans le style ménagé et leur culture générale. La transmission d’un match est un tout composé et même une industrie. Elle est conditionnée non seulement par le jeu mais aussi par le je. Nous entendons par le jeu la qualité des joueurs, la prestation sur le terrain, la réalisation, l’image (HD)... Quant au ‘‘je’’ c’est la voix du commentateur. On pourrait apprécier un match de faible prestation mais fort bien commenté. On dit dans le sport que le foot fait partie du spectacle et que le meilleur joueur sur le terrain est le speakeur. Son absence provoque le bruitage. On rapproche la valeur d’un match à un speakeur c’est pourquoi qu’on s’interroge souvent sur le speakeur du match et on se renseigne sur la chaine sur laquelle tel ou tel journaliste commente. De même, on invite un ami à voir le match de par le speakeur qui exerce dans la chaine Bein sport et non l’autre sur la chaine terrestre. Aujourd’hui, avec la nouvelle génération, celle du social media et avec l’émergence des chaines privées spécialisées, les téléspectateurs, notamment les jeunes, ont leur club et aussi leur speakeur, option audio, préférés. Beaucoup de speakeurs commentateurs sportifs sont sollicités par rapport aux autres, pourquoi ? Avec la panoplie de chaines télévisées, le foot n’est pas seulement la qualité de l’image, à savoir le HD, de la pelouse, des joueurs sur le terrain mais aussi la qualité du speakeur. Alors quelle langue utilise-t-il pour séduire et convaincre ? Comment leur voix et leur langue s’adaptent-elles à la mondialisation ? Pourquoi on opte pour tel speakeur et non pas pour à un autre ? Commenter un match est-il un art ? Le public est

devenu trop exigeant c’est pourquoi le commentateur manipule sa propre stratégie. En effet, il offre un vaste champ de confort et de plaisir lorsqu’il engage sa propre culture sportive, sa mémoire, des mécanismes aux bons moments : information, suspens, anecdote, digression, enthousiasme, cris, déontologie, objectivité, impartialité. Nous signalons même des conmpétitions de meilleure imitation d’un commentateur sportif. Derradji Hafid, commentateur algérien exerçant dans la chaine Qatari Bein Sport est sollicité par les téléspectateurs algériens et même arabes. Il a comme stratégie les relations argumentatives. Il commence par le résultat puis lance les arguments qui y mènent. Ajoutons à cela les cris et les interjections.

Passons aux formes d‘exigence des résultats. Nous citons la déception اي ديسجتلا ديري بعشلا شتيزوليلأح

ةردهلا نم انهرك , (en français, le peuple veut la concrétisation, Halilozitch. C’est fini les dires) Ennahar 03juillet 2011. Cette expression devient un moyen pour réaliser un besoin. بعشلا

ديري راصتأنلا .. اي الارنج

23.03.2011 . elchorouk (en français, Le peuple veut la victoire, Général.) tel est l’appel lancé parmi les supporteurs algériens pour protester contre les mauvais résultats de l’équipe nationale après la démission de l’ancien entraineur Halilozitch.

Une forme de réaction face à la déception lors de la coupe d’Afrique 2014 face à la mauvaise prestation et aux résultats nuls. Le peuple (téléspectateurs) veut une révolution dans l’effectif… Le caricaturiste Ayoub transmet le message dans lequel il exprime le mécontentement des téléspectateurs qui attendent une coupe d’Afrique !

La scène a pour décors la défaite de l’équipe nationale. Cette expression s’active pour exprimer un sentiment de mécontentement. Elle remplace toutes les expressions de violence (insultes, jets de pierres, feux d’artifices, chansons hostiles, actes de vandalisme…). Cette expression devient une stratégie pour s’adresser à une autorité et de régler les différends en tenant en compte du respect de l’autre tout comme les supporteurs du real de Madrid, à titre d’exemple, qui lèvent les mouchoirs blancs en signe de mécontentements de la situation de leur équipe. Néanmoins, nous signalons son activation comme instrument de pression allons jusqu’à imposer un programme à une soirée musicale. Selon le journal ELKHABAR36 (06-07-2011), un public a scandé ‘‘le peuple veut cheb Bilal’’ dans une soirée à Sidi Belabbes (Algérie) en gênant une présentation d’un groupe Ballet traditionnel en scandant .''اللب باشلا ديريبعشلا'' (en français , le peuple veut cheb Bilal, écrit Elkhabar, 06-07-2011 عيبروب .ال :نارهو.

Elchorouk, lundi 10 octobre 2011.

Au nom de la raison d’exister, cette formule est considérée comme un stimulant servant à optimiser toute revendication. Le choix est motivé par l’activation de deux syntagmes, à savoir

peuple et veut de par leurs particularités et leurs parcours revendicatifs soulevés ci-haut

remontant au printemps arabe. L’expression ‘‘le peuple veut’’ implique que l’on acquiert un certain nombre de prérogatives d’ordre juridique, exercitif et promissif. Néanmoins elle pourrait connaitre une modification dans sa formule ; on dit en chimie tout changement des données dans une formule chimique entraine un changement des résultats, et c’est le cas aussi pour la formule étudiée ci-haut. En effet, l’absence d’un de ces deux syntagmes tout en gardant la même formule serait négativement interprétée ou instrumentalisée. Certains s’emparent de cette devise et misent sur elle pour faire passer leur discours. Nous avons constaté que le sujet de l’action, à savoir ‘‘peuple’’, pourrait être substitué par la première personne du pluriel ‘‘nous’’ renvoyant à

d’autres sujets de l’action et cela

augure une nouvelle stratégie

discursive. Une question se pose :

comment le locuteur arrive-t-il à

concilier entre la formule initiale dont le sujet et le prédicat sont peuple et veut et le discours des politiciens mu par les intérêts?