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PARTIE II : une tentative d’organisation

6.2. Les martiens

6.2.3. Les petits hommes verts

Les martiens n’ont pas vraiment de raison d’être appelés « les petits hommes verts ». La couleur verte n’est en effet pas une caractéristique si développée dans la littérature martienne, et elle n’apparaît que tardivement. La première référence à une peau verte est sans doute la série de romans du Cycle de Mars, de Burroughs, où les martiens les plus effrayants sont des créatures monstrueuses, farouches guerriers, agressifs et barbares, adversaires récurrents du héros John Carter. La période de publication des onze romans de Burroughs, en plus de la nouveauté et de l’engouement, est suffisamment longue pour que les esprits soient marqués par ces martiens verts.

« Les martiens verts masculins mesurent environ 4,50 mètres et pèseraient, sur Terre, dans les 180 kilos. De couleur vert olive, leur corps totalement dépourvu de poils est très vaguement humanoïdes, puisque outre leur taille, ils disposent de six membres : deux jambes, deux bras, et une paire de membres intermédiaires pouvant servir de bras ou de jambes.

Les deux yeux sont indépendants et placés des deux côtés de la tête, un peu au-dessus du centre. Le globe en est très blanc, mais l'iris rouge sang. Ils saillent de telle façon que le martien vert peut les diriger pour regarder devant ou derrière ou les deux à la fois.

Les oreilles sont sous la forme de deux petites antennes d'environ deux centimètres de haut et en forme de coupe, qui se situent un peu au-dessus des yeux.

Le nez quant à lui se résume à deux fentes verticales au milieu du visage, entre la bouche et les oreilles.

Enfin la bouche est garnie de crocs impressionnants, et deux défenses jaillissent de la mâchoire inférieure et s'incurvent vers le haut jusqu'à une hauteur qui correspondrait à peu près à l'endroit où se situeraient des yeux humains.

Selon les mots de John Carter dans Une princesse de Mars, le tout forme une "immense et

terrifiante incarnation de la haine, de la vengeance et de la mort".1 »

1

Wikipedia, l’encyclopédie libre. Martiens verts. URL : http://fr.wikipedia.org/wiki/Martiens_verts, dernière consultation le 25 juillet 2011

C’est également à cette époque qu’apparaissent les illustrations de martiens dans les revues spécialisées, pulps ou comics. Or la couleur verte, sans doute à cause de son rapprochement avec un aspect reptilien, donc effrayant, a beaucoup de succès dans la colorisation des extraterrestres.

À partir des années 1950, lorsque se développe la science-fiction et les histoires de martiens en France, on trouve quelques « petits hommes verts », comme des humanoïdes à la

peau verte dans le roman Ceux de nulle part1 de Francis Carsac, ou des extraterrestres

découverts dans leur soucoupe écrasée, à la peau verdâtre et marbrée, dans le roman SOS

Soucoupes2, de B.R. Bruss, ou encore dans celui de Jimmy Guieu, L’Homme de l’espace3, où deux cadavres à peau verte et écaillée sont retrouvés dans leur soucoupe. Et les martiens de Fredric Brown4 sont bel et bien des petits hommes verts facétieux et irritants.

Une autre hypothèse intéressante est celle du surnaturel ou du merveilleux : la taille et la couleur verte supposées des martiens se rapproche de celles des êtres du Petit Peuple, farfadets, lutins, gnomes, etc. Dans la tradition des contes et légendes, le vert est une couleur féerique, et même est associée parfois aux fantômes et à l’au-delà. L’association entre la planète Mars et le pays des morts est d’ailleurs très importante dans le spiritisme et les

croyances à la mode au XIXème siècle : de nombreux textes des adeptes de Kardec, dont

Flammarion, font allusion à Mars comme le lieu où émigrent les âmes des défunts.

Sans entrer dans la polémique sur les nombreuses et mystérieuses observations de soucoupes volantes et d’extraterrestres, je me contenterais de citer deux épisodes particuliers présentant avec une certaine précision des apparitions de martiens.

En 1955, on peut lire les différentes interviews des protagonistes du cas de Kelly- Hopkinsville5, où une famille de paysans du Kentucky, raconte avoir été assaillie par des gnomes phosphorescents d’un mètre de haut, dotés de grandes oreilles pointues, d’yeux immenses et qui marchaient les bras levés au-dessus de la tête. La presse donne alors un large écho à cette « rencontre », et utilise abondamment l’expression « little green men », qui dès lors va souvent être utiliser pour caractériser les extraterrestres. Cette affaire a un certain

1

CARSAC, Francis. Ceux de nulle part. Paris : Hachette-Gallimard, coll. Le Rayon Fantastique, 1954

2

BRUSS, B.R. S.O.S. soucoupes. Paris : Fleuve noir, coll. Anticipation, 1954

3

GUIEU, Jimmy. L’homme de l’espace. Paris : Fleuve noir, coll. Anticipation, 1954

4

BROWN, Fredric, op.cit.

5

La rencontre de Kelly-Hopkinville. URL : http://rr0.org/science/crypto/ufo/enquete/dossier/Kelly-

retentissement à l’époque, et aujourd’hui encore elle reste très controversée, entre crédible ou canular.

C’est à cette époque que ressort dans la presse une affaire dont la célébrité ne cesse de croître : l’affaire de Roswell1, Nouveau-Mexique, où un extraterrestre aurait été retrouvé dans les débris d’un engin volant non identifié en 1947. Mais, étonnamment, cette créature humanoïde, si elle est de petite taille, a la peau de couleur grise. Petit à petit, cette couleur – plus réaliste ? –, va remplacer la couleur verte – plus visuelle –. Et nombreuses observations faites depuis continuent de valider la petite taille et la peau grise.

Ces histoires, et beaucoup d’autres, viennent alimenter l’ufologie et les recherches sur l’existence des extraterrestres, ainsi que l’idée des lecteurs et amateurs de science-fiction que des petits hommes verts, ou gris, viennent régulièrement rendre visite à leurs cousins terrestres.