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11.- PETIT-SAGUENAY

Dans le document LES TRENTE AÎNÉES DE NOS LOCALITÉS (Page 97-101)

— En présentant nos paroisse* par ordre d'âge il est surpre¬

nant que Petit-Saguenay soit si proche de nos plus anciennes, comme latorrièro, Les Iscoumins.

- La chose est tellement surprenante qu'elle m'a surpris moi- mime, bien que te vois assez fam l.er avec les origine* de cha¬

cune d'elles Je me suis mime fOué un mauvais tour en pla¬

çant d'abord, comme ça, de mémoire, uns vérifier, Petit-Sa- guonay après forestville PeM-Saguenay a commencé même avant les Escoumms, qui date de 1845. Il y avait des colons è la rivière PeM-Saguenay dès 1844 le Père Durocher les a visités le 7 octobre de cette ennée-lè; il mentionne "7 person¬

nes résidantes". — Cétait le commencement et si, comme è Fo¬

restville. qui commençait la même année, l'industrie n'a pas été stable au PeM-Seguenay, les établissements agricoles se sont maintenus sans interruption.

— Je remarque encore une fois que c'est un rapport de mis¬

sion qui nous renseigne sur I# début d’une colonie.

— le cas est fréquent en effet, les archives religieuses sont, dans notre région particulièrement, la source de documentation la plus riche et la plu* préose On ne saurait nen des origines de Petit-Saguenay jusqu'en 1848 sans les rapports des missions, données par les Pères Ob au en 1844, l'année suivante par l'ab¬

bé Antoine Racme (futur évêque de Sherbrooke), alors vicaire à la Malbaie, en 1846 et 1847 par l'abbé Lazare Marceau, mis¬

sionnaire des postes établis sur la Côte jusqu'è Portnevf.

- Où sa trouve exactement Petit-Sa gu enay 7 et d'où vient son nom ?

- Si on parle de ce qui forme la paroisse actuelle de Petit- Sagueney, il faut dire que son territo re comprend le canton

Dumas ef une partie du canton Sa rt Jean. 13 milles de front et 10 milles de profondeur, sur U rive sud du fjord Seguenay.

le village est à environ 6 milles de l'Anse-Saint-Jean a vol d'oi¬

seau, a 8 milles par vo-e d’eau et a plus de 10 milles par la rou¬

te de terre, la paisse es* traversée par la rivière Petit-Sa- guenay. qui lui donne son nom. Cette rivière tient elle même son nom de sa ressemblance avec le fjord Seguenay par les hautes murailles de montagnes qui enserrent sa vallée, la route qui mère de Grande-Saie A Semt-Smeon en suit le cours sur une distance de pluieurs m iles à partir du village de Pe- tit-Seguenay

- Sait-on comment a commencé cet établissement ?

- le début a été la construction d un moulin è scie par Fran- çois Guay, de la Malba* un fret# de Johnny Guay, le mar¬

chand b»en connu de Ch coutm qui a été le coryphée du car¬

naval de 1962 le moulin, qui étaïf situé près de l’embou¬

chure de la r.viére, était mal installe techniquement et Guay n’a pas pu en tirer du profit, il ta vendu avant la fin do l’année è William Price, qui l’a refait et organisé Sur un bon pied.

- Si ja ma rappelle bien, c'est à ce moulin du Potit-Sagwenay que bon nombre des employés du moulie de l’Anse-è-l’Eav, A Tedoustec. se sont transportés quand celui-ci a fermé, vars

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Vous vous rappelez b en le fa.î et I* date sont tels que vous dites. Seulement rappellerai è mon tour que le surin¬

tendant de l’Anse-è Itau. Charte Pentland. n'est pas venu de ce côté; il s'est installé au* Grandes Berger on ne s C’est David Price, le fils aîné de William, qui a été chargé de l’exploitation du Pelil-Saguenay.

- Ca moulin éteit-il considérable ?

- Comme capacité il était moins considérable que celui de Chicoutimi, mais Prxe en était propriétaire A titre personnel, tandis qu'il possédâ t celui de Chtcout-mi en société avec Peter Mcleod, el, probablement pour cette raison, il en fit le centre

de ses operations dans le Saguenay L'est de Petit-Saguenay qu’étaient datés les "pitons" qui servirent de monnaie cooran le à celte époque.

— Ahl je saisis la chance qui se présente pour faire expli¬

quer cetto histoire de "pitons”, dont il est souvent question quand on parle des premiers temps du Saguenay.

-• les "pitons'' étaient une monnaie de papier à peu près semblable a nos bolets de banque. Ils étaient payables au por¬

teur et signés par David Price Comme sur nos billets de ban¬

que, un montant était indiqué en toutes letties et souvent aus¬

si en chiffres II y en avait de Vingt chelms. Dix chelms. Sept chelins et «terni, Cinq chelms, de T rente sous. Qum/e sous. Dou¬

ze sous. S-x sous Chacun portait un numéro et était signé à la mam.

— Ist-ce qu'il y en eut beaucoup en circulation ?

— leur circulation éta t restreinte à la région du Saguenay et au bureau de Pnce a Québec, en conséquence, leur nombro ro pouvait pas s'élever é des millions, cependant il était considé¬

rable par rapport a la population, car .1 y avait très peu de mon- naie a part cela Seulement pour ceux qui portent Ij date de 1853, nous avons un numéro 6.619 dans la sér-o C. un 8.419 de la séné F. un 8,029 dans !a série O-, cela fa t près de 25,000 pour seulement trois des sep* premières lettres indiquant des séries, et rien ne permet de dire que nous avons les derniers numéros de chaque série

— l'emploi des "pitons " a-t-il duré longtemps ?

— Il a commencé en 1839. mais les plus anciens que nous a- vons et qui sont datés de Petit Saguenay sont de 1848. Nous savons qu'ils circulaient encore en 1881. Cela fait une pério¬

de de 42 ans - 33 ans au Saguenay - les journaux rapportent qu'en septembre 1881 "les ouvriers emp’oyés au chargement des navires pour M Price è Saint-Alexis de Grande-Baie sc mi¬

rent en grève" parce qu'ils éta-ent payés par des bons pour a- cheter aux magasins de Price Mais ces bons échangeables seu-

lement contre des marchand ses au magasin de la Compagnie n'étaient pas des vrais “pitons", qui eu* étaient payables au por¬

teur; on appelait ces bons-la des grimaces", la tradition les confond souvent avec les autres, qu'ils contribuent a discréditer.

— Encore une question, si vous U permettes, au sujet des

“pitons". Sait-on d'où vient ce isom-U ?

— Des gens ont dit. dans le temps, qu'il venait du mot an¬

glais Peter, et de U Damase Potvus a cru voir une altération du nom do Peter Mcleod. Cette dernière espl.cation est inad¬

missible, l'emploi du mot “piton date d'avant l'intervention de Peter Mcleod dans le Saguenay. et lui même ne se servait pas c'e cette monnaie, qui était émise par Prce et toute sigrée par David. Je crois qu’il n’y a pas l eu de vo-r de mystère dans l’origine de ce nom; le moi “piton" était depuis longtemps en usage dans le langage populaire pour désigner un jeton, un bon d'échange

— Je vous al éloigné du Pent-Saguenay.

— Pas tellement, le fait dos “pitons" lait partie intégrante do l'histoire de Pet.t-Saguenay

— Au début de notre entretien vous avex fait allusion A l'Ins¬

tabilité de l'industrie au Petit$aguenay.

Oui. l'importance de l'établissement de Pr.ce a été mê¬

me 1res éphémére. D apres le rapport du cure de Saint-Al¬

phonse, qui allait y donner la mission, cet établissement était presque abandonne dans l'hiver de 1857, 4 familles seu.ement y demeuraient, toutes occupées au s©m Ce iVable. Price avait IA une grande ferme, dont te gérant, A ce moment, était Michel Caron, celui qui a donné son nom A la Chute A Caron, mais ça marchait "en petit", comme on disait. Quatre ans plus tard, en 1861, la population résidante était de 28 personnes

— les gens s'adonnaient sans doute A la euhure.

— C'était le seul moyen d’y vivre. Price vendit sa ferme A un colon venu de la Malbaie. Tiburce Bergeron. qui la reven-

dit peu d'années après, en 1870, À Hippolyre Tremblay, qui é»ait aussi de la Malbaie. Le moulin de Price avait élé détruit par le feu cette année-IA et il ne restait plus qu'une famille, cel¬

le de Paul Gagné, a l’embouchure de la rivière le noyau se reconstitua lentement plus haut. U où se trouve le village ac¬

tuel. où deux famille» étaient déjA établies, celles de Job Trem¬

blay et de Charles Barmer, quand celle d'H.ppoiyte Tremblay vint les rejoindre. Peu après, deux autres arrivèrent : d’abord celle de Zoel Gagnon, ensuite celle de Charles Girard. Plus tard des petits moulins A soe furent construits dans les parages.

C’est ainsi qu'une ère nouvelle commença avec un caractère

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