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16.- SEPT-ILES

Dans le document LES TRENTE AÎNÉES DE NOS LOCALITÉS (Page 137-145)

- J'avoue que j'ai été surprit quand voua avoi annoncé que.

par ordre d'âge, le four do Sept-lloe venait ai tôt. Ça vient de naître, la vide de Sept-lle* I

la ville vient de naître; on aurait pu a'en tenir â ce fait et n'en pas faire mention dans cette série daoerçul historiques de nos localités présentées par ordre d'ige; mais on a des rai¬

sons de penser à l'ancien village de SepMles qui, lui, n'est pat levne.

- Vout faites donc dater Sept-tles d'il y a plus de cent ans ? - Oui, en considérant les développements récents plutôt eonv me une étape nouvelle dans son histoire que comme un com¬

mencement - Cette maniéré de voir peut être discutée, mais elle n'est pas hérétique et elle nom permet de placer SepMles parmi les aînées dans la famille de nos localités actuelles

- J'admets volontiers ce point do vue. Je croit d'ailleurs qu'il est question de Sept-lfet depuis beaucoup plus quo con»

ans. Vous mentionnei dans un article do votre revue SAGUl- NAYINSIA, que son nom est aussi ancien quo celui du Sague- nay.

- En effet. Jacques Cartier a visité ce lieu en prenant connais¬

sance do la côte du Royaume du Segueney dans l’été de 1535;

il en a fait la description et il fui a donné le nom qu’il porte depuis ce moment 'i, c'cst-*<iire depuis 428 ans. On voit le nom de SepMles sur la première carte de notre pays, qui date de 1536

- C'est respectable I.Y a-t-il eu lâ, comme dans le reste du Seguenay, des postes de traite des fourrures et do mission?

- les Indiens de Sept Iles, d'une tribu montagnaise qu’on

appe a<t les Oumamî8ek, on» commencé par venir à Tadoussac pour la traite des fourrures et c'est & qu’on a commencé à les évangéliser Vers 1650, !e danger de rencontrer les Iroquois en maraude les retenait chez eu*, ils réclamèrent la visite des missionnaires et des trafiquants. Le premier missionnaire qui les visita est le Père Jean Dequen, le découvreur du lac Saint- Jean. Il s'y rendit en 1650 et y fonda l'année suivante la mis¬

sion de l’Ange-Gardien.

Le poste de traite a été établi vers le même temps. En 1658 il était concédé au S*eur de Maure; cinq ans plus fard A Charles Aubert de la Chesnaye, è partir de 1674 «I a été com¬

pris dan» les Postes du Poi et eupto té de différentes façons

— Ce poste a-f-il été maintenu tout le temps ?

A peu près tout le temps II a subi, comme le» autres, et peut être un peu plu» que les autre» è cause de sa position, le» contre-coups des événement» politiques, militaires, commer¬

ciaux. Louis Jolliet et ses associés y organisèrent une entrepri¬

se de pèche et de traite en 1679; son installation fut brûlée par les Anglais en 1692. le poste a été pendant certaines pério¬

de» délaissé comme résidence au bénéfice de celui de la rivière Motsie. mai» on finissait par y revenir. Au printemps de 1744, on y commença la construction d’une chapelle, qui ne fut pas achevée; l’établissement fut de nouveau pillé et ravagé par un vaisseau de guerre anglais en 1746 et les employés furent faits prisonniers. Dans son rapport sur les Postes du Roi en 1750 le Père Coquerf mentionne comme principale opération è Sept- Iles la chasse au loup marin, qu donnait de 30 è 35 barils d'hui¬

le; il dit que les pe leter es y étaient moins abondantes qu'au poste de Chicout-mi mais qu'elles étaient plus belles Après la conquête du Canada la position du poste devint plus stable, bien qu'il ait changé de main plus eurs fois. Les derniers proprié¬

taires ont été la Compagnie du Nord-Ouest è partir de 1802, cel¬

le de Goudie & lambson de 1822 è 1831. et ensuite celle de la Baie d'Hudson, qui l'a fe^ré en 1859. Las Pères Obier», en charge des missions de la Côte, ont commencé la construction d’une chapelle ndienne permanente en 1847.

— Franchement, .oui connaisses Ihittoir# d* Sept-lles com- me celle de Chicoutimi.

— "Comme" dons le sers de en plus ce celle de Chicou- fini, mais pa* dans le sens de aussi bien Jen ai fait une élu¬

de spéciale pour rafraîchir les connaissances que l'avais et ac¬

quérir celles qui me manquaient.. .. - Vous avez parlé de Chicoutimi : savez vous qu'il y a des ch<outirmens b en connus

qui ont part active dans l'hisro>re de Sept-lles ?

— Je serais bien aise d’en connaître.

— le premier fondateur de Ctvcootimi. Pete» Mclecd, en est un. Il était né a Chicoutimi ma s il a été élevé en partie è Sept- lles, où son père a été comm.s. c'est lé que lro>s do ses freros Norman, Edmund et Johnny, se sont noyés en allant au secours d'un vaisseau en perdition.- le père lui-méme est revenu s'ins¬

taller ici sur des boites propretés à Shipshaw, où il a fini ses jours

Il y a aussi Tom Ross, né à Ch.coutimi sur le domaine de son père maintenant compris dans es limites a Arv.de, mené é Meg- g t Mcleod. qu* demeurait en face, sur l'autre rive de la rivière Soguenay, il a été comm.s au poste de Métabetchouen et en¬

suite * celui de Sept-lles Et de même plus tard son fils Geor¬

ge Morroe Ross, natif de Chicoutimi - A|Ourd'hut let gens de Chicoutimi re sont pas rares à Sept-lles

— Quand le village de Sept-lles a-t-il commencé ?

— Il a commence vers 1851. peu apres la construction do la chapelle des Oblats : petite église de 35 pieds sur 25. mise sous le patronage de Saint Joseph, qui est enco'e celui de la première église de la ville actuelle Quelques familles cane diennes-frennaises vinrent s'installer dans le voisinage de cette église, pratiquant la pèche pendant l'été et la chasse pendant l'hiver, la chapelle était réservée aux Indiens, qui venaieni séjourner quelques semâmes durant l'été; après leur départ les blancs avaient la permission de s’en servir en retour des répa¬

rations qu'ils y ava ent faites et de la construction d'une sa¬

cristie.

— Quelle pêche faisait-on à Sept-lles ?

— D'abord, au printemps. pendant le moi* de mai et la pre¬

mière moitié de jum, on péchait le hareng dans la baie mémo.

- Vous savez que la baie de Sep*-Iles est magnifique : grande, estez pour loger a (aise toute la flotte britannique, a eau pro¬

fonde et b en abritée par la chaîne des Iles qui en ferment pres¬

que Centrée, elle offre des avantages e>ceptionnels — On fai¬

sait ensuite la pèche de la morue autour et au large des îles.

— On n'y fanai* pas de culture ?

Absolument pas. Une belle pleine tout unie entoure la baie et présentait à l'oeil des champs magnifiques, mais le sol est de sable très pauvre, quasi improductif; il n’y pousse que du petit bois.

— Dans ces conditions-lé, les gens devaient être pauvret.

— Ils l’étaient en effet. Ils se procuraient le nécessaire par la pèche et la chasse, qui leur fournissaient la nourriture et as¬

sez de poison et de pelleterie * vendre pour acheter leurs vê¬

tements et leur outillage le vie état dure et frugale, mais on la supportait sans se pla.ndre en temps ordma re

— les communications se faisaient évidemment toutes par mer.

— Uniquement par mer II n’y avait qu’un seul chemin pas¬

sable pour des voitures entre la petite localité de Sept-lles et celle de Mou*, distantes de 15 mtlles. cela permettait d'avoir quelques chevaux et des voitures roulantes pour fa re ce tra¬

jet par terre l'été; l'hiver on ne pouve.t voyager qu'en raquet¬

te ou en cométic. le cométrc est un traîneau long et léger, è lisses de bois, tiré per un attelage de chiens. - Les voyages d'hiver étaient très durs; ils éta ent aggravés par les longues distantes et les espaces inhabités

— l'hUtoire de le circulation par mer doit être riche d'aven¬

ture*.

— Elle en est remplie Je pense que la proportion des hom-

mes victimes de le mer est considérable; car le navigation dans ces parages est particulièrement dangereuse à cause des brouil¬

lards fréquents, des vents de tempère, des rochers et des bancs de sable qui caractérisent la Côte. La baie de Sept-Iles est un bon refuge, mais son entrée est difficile, parce que dangereu¬

se dans la brume.

— Il a dû se produire des naufrages.

— l’histoire en a enregis'ré quelques uns. Par exemple ce¬

lui du vaisseau du Roi le Corossel en 1693, sur la côte de file qui a gardé son nom : Mie Corossel le plus sensationnel a été, je crois, cokii de Saint-Ole#, en novembre 1900. le Saint- Olaf était un navire côt.er qui. de pu s quelques années, fanait le service entre Québec et les localités de la Côte Nord jusqu'au détroit de Belle Isle. Construit 18 ans auparavant, il était en acier et mesureit ISO pieds de longueur. Il était commandu par le capitaine Philippe-Thomas lemaitre. ier*.eu d'or-gin*, a- lors 4gé de 55 ans. capitaine depuis l'ôge de 20 ans. marin ha- bito et expérimenté, connaissant très he« la Cô«e D'un poste à (autre, le Saint-Olef avait quitté Mois-e à la fin de l'après-mi¬

di, sa dirigeant apparemment tou» Cro't vers la nv«re Sain'e- Marguerlte sans arrêter a Sepf-lles. car un épais brouillard en¬

veloppait les côtes et la mer et un vent très violent mettait la mer en furie. Il a péri sans donner d alarme, en pleine nuit.

On n'en a trouvé que des débet près dune des îles de l'entrée Des U hommes de l’équipage et des 7 passagers on ne trouva que le cadavre d'une personne; on a pu l'identifier. Parmi les naufragés se trouvait un Chxou'imien d'origine. lou*s Ga¬

gnon, de 43 ans. Un hasard providentiel empêcha qu’il y en eût un autre de chez nous le ieune abbé Abraham Villeneu ve, alors missionnaire sur la Côte avec principale résidence é Sept-lles. Il était descendu du bateau à un poste pour saluer un confrère isolé et il n’é*ail pas retourné a bord - Vous sa¬

vez que cet abbé Villeneuve a été le premier curé de Péribon- ka et ensuite de Sam’e-Cro1*.

— Est-ce que Sepf-lles serai» un des pires endroits de le Cô¬

te sous le rapport des neufreges ?

— Oh! non. La Pointe des Mpnts a connu beaucoup plus de naufrages. Portneuf et Mille-Vaches aussi. Quand on sait qu'un endroit est dange-eu* on Tévite ou ben on prend les précau¬

tions en conséquence. Je ma plais i citer cette observation d'un Salomon de chez nous. qui me disait en parlant d'un es¬

calier au vieux couvent du Bon-Pasteur; "Il était tellement dan¬

gereux qu'on n'a jamais eu d'ace .dent". Dans le cas du Saint- Olef, ceux qui s’y conna sseien* ont pensé que. se voyant inca¬

pable de tenir contre la mer démontée, le capitaine a essayé d'entrer dans la baie de Sep’-lles et il a touché terre en cher¬

chant la passe, qui es» assez étroite

— Aujourd'hui cette bai# est fréquenté#.

— Très fréquentée On a des raisons d'y aller que ne pré¬

sentait pas le village d'autrefois.

— Petit village qui ne comptait que quelques maisons.?

— .... Qui était devenu un village imposent I Erigé en municipalité en 1895. il eve.t un curé résidant, une belle égli¬

se paroissiale construite en 1898. il avait possédé la résidante du Vicaire apostolique du Golfe Samt-leurent. possédait une exploitation de bois de pulpe depuis 1908 et comptai une po¬

pulation stable de plus de 1500 habitant» au moment où s'o- morcèrent les développements actuels

— C'est l'exploitation des mines de fer d'en arriére, au lac Knob et au lac Brûlé, qui a amené ces développements.

— Exactement, l'existence de ce» mines était connue dopu*s longtemps On s'en rendait compte, il y i plus de cent ans, par la quantité extraordinaire de poussière de fer mélée au sa¬

blé qui formait dés bancs immense» à l'embouchure des riviè¬

res de cette partie de la Côte, spécie emeni les rivières Moisie et Natashquan. Ce minerai en poudre, qu’on eppeloit "sable magnétique", a même été exploité pendant plusieurs années par une compegn.e. C'est un missionnaire oblet de la résidence de Betsiemifs, le Père Louis Babel, qui. au cours de ses mis¬

sions chez les Naskapis de l’intérieur, en 1866 et les années sui-

vantes, a découvert la localisation des gisements de fer et qui en a le premier signalé l'importance.

- C'est du nouveau fa.

- Oui et non. Les gouvernants ont été mis au courant par les missionnaires eux-mêmes et par d'autres, mais la chose a tombé dans le silence et l'oubli, l'attention a été réveillée une qua¬

rantaine d’années plus lard et un pro.et de chemin de fer de Québec * Sept-lles a été lancé, le tracé en a été fait en 1910 et les frais de construction ont été minutieusement étudiés, mais le soleil s'est couché de nouveau sur les possibilités de déve¬

loppements de ce côté II a fallu attendre le» Américains pour redécouvrir loi mines et faire entrer leur exploitation dans le domaine des réalisation*

- la début de ce» réalisation» data bien maintenant d'un#

vingtaine d'année» .... T

- De près de 25 ans. Céit, ,e crois, en 1949 que la com¬

pagnie Iron Or# a obtenu le* concessions des domaines miniers.

Sept-lles a été choisi comme port d'expédition du minerai, et pour l'y amener on a commencé le construction d'un chemin de fer de 350 milles, qui e été terminé le 13 février 1954.

Scpt-Hos a vu s'établir toute une population nouvelle qui a débordé scs codres et qu. *'est incorporée en ville le 14 mars 1951, ville qui a été proclamée dté en 1959 EMe compte main¬

tenant une population qui atte.nl 17,000 hab tant» et forme trois paroisses dont une de largue anglaise. Je l'ai visitée en 1960 et j'en ai rapporté urc très bonne impression, qui devrait être meilleure encore aujourd'hui, car le p'an d urbanisme et les or¬

ganisations de toutes sortes, y apportent des améliorations rapi¬

dement conduites. - La suite, ces» l'avenir.

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