• Aucun résultat trouvé

17.- MILLE-VACHES

Dans le document LES TRENTE AÎNÉES DE NOS LOCALITÉS (Page 145-151)

— J* pansa qu'an «bordant l'histoire de Saint-Paul du Nord, qui s'ast toujours appelé "Mille-Vaches”, la première question que tout lo monde sont la besoin da poser c'a»» t d'où viant ce curiaux non»

7

- Ce nom frappe en effet par son pittoresque et per son étrangeté II vient de France - comme les vaches d'ailleurs, mais per un autre bateau; ie veux dire : pat de la même ma¬

nière. — Il a été donné par on ne tait qui à une longue battu- re qui découvre è mer basse et qui est semée de oros cailloux noirétras qui. vus du large, rassemblant è un immense troupeau de vaches couchées. On la trouva sur las cartes è partir da 1681, il y a près da 300 ans. La nom da Mille-Vache* est en¬

tré officiellement dans F histoire le 15 de novembre 1653 par un ado royal qui concédait è Robert Giffard è titre do teigneu rie un domaine de trois lieues de front sur le fleuve Saint-lau- rent et quatre lieues de profondeur è l'endroit appelé Mille-Va- ches, en bas des 8ergeronnes.

— Il y a eu là une seigneurie I.

- Oui. la première concédée dans le territoire du Seguenay.

Elle a changé de maître plusieurs fois, mais elle a duré jusqu'è nos jours. Elle n'e jemais été mise en valeur. Cependant un poste de traite y a été établi vers 1670 par le Canadien Fran¬

çois Aubert de la Chesnaye •» a été plus ou moins maintenu pour la chasse au loup marin. On en tuait de 500 è 1200 par année. James McKenzie, qui visita le pos*e en 1808. rapporte qu’une fois, dans f« mois de novembre 1775, la marée en bais¬

sant avait laissé la ba*ture de la baie couverte de loups marins, è ce point que les employés du poste en avaient tué ou béton plus de 2000. McKenzie accuse la baie et la pointe de Mille- Vaches d'étre auss. fatale aux navires qu'aux loups marins, ce

qui est sans doute un peu exagéré. Il ajoute que celte baie produit assez de foin naturel pour nourrir mille vache*. Ce

♦ ait est vraisemblablement pour quelque chose dans la venue des colons.

— Est-ce que le poste existait encore quand les premiers co¬

lons sont arrivés ?

Ah! non. Il n'é'ait plus qu'un souvenir; il n'en restait au¬

cun vestige

— Oe quelle année datent les premiers établissements qui ont fait naître la localité actuelle ?

— Exactement de 1853 On en a fêté le centenaire en 1953 C'est un Tremblay qu> a été le premier pionnier établi lé ; Wil¬

liam Tremblay II a dû arriver au printemps; au mon de |an- ver il n’y avait personne sur les lieux, et au mois de septem¬

bre on faisait baptiser un en'ant. indice que la famille était ar¬

rivée depuis assez longtemps Marié S Henriette Turcotte, é La Malbaie, en 1831. William arrivait avec une famille d’au moins 9 enfants, fous élevés, l'aîné des girçons élail marié et c'est le baptême de son premier enfant, en septembre 1853, qui don¬

ne la preuve de la présence de cette famille é la ba»e de Mil- le Vaches le premier mer âge de l’endro.t a été celui de l’aî¬

née des filles de William T»emblay. en 1855.

- Qu'est-ce qui amena cette famille è se fixer lé ?

La terre. William Tremblay s'est installé comme cultiva¬

teur è la Pointe de Mille Vaches et son garçon David au Ctan Rouge, lé où est l'église actuelle: un de ses lointains cousins, Pierre Tremblay, vint l'y re<o«rtdre l'année suivante.

- Vous paraisses les conneitr*, ces premiers colons.

- Je pourrais les mentionner tous, avec leurs lieux d'origine, les noms de leurs femmes et de leurs enfants, et même, pour les cinq premiers, les dates de baptême et de mariage.

— Je vous prends au mol. Parlex-nout de cet première» fa- millet.

— J'ai mentionné celle de William Tremblay, la première de foutes. installée a la Pointe eu printemps de 1853. — La deuxiè¬

me, arrivée en 1854, est celle de Pierre Tremblay; parent de William, il venait de Semte-Agnès Sa femme s'appelait Adé- lina Pilote. Il s'est établi au Cran Rouge — La même année est arrivé et s'est placé au Cran Rouge François Desbiens, de La Maibaie. Mar te à Mathilde Tremblay, il faisait baptiser un enfant le 16 janvier 1855. - A l'automne de 1855 on trouve, installé a la rivière Eperien. Jean-Baptiste Girard, originaire de nie aux Coudres, marré à Suianne Harvey. - Ces quatre pre¬

miers colons éta ent des cultivateurs le cinquième, Dotithé Gagnon, marié è Sophie Fortin, était navigateur; il venait des Eboulements et avait demeuré quelque temps i Portneuf. Au mois de novembre 1855 le Père Arnaud bénissait le mariage de Mer.# Tremblay, fille de Williem. evec Johnny Girard, fils du pionnier Jean Baptiste, et il administrait deux baptêmes dans la maison de Dotithé Gagnon

— Vous nous faites assister à rétablissement d'une colonie.

— On pourrait continuer ainsi les années suivantes ce fui toute une invasion. Guetre ans après Tarrivée du premier co¬

lon on comptait autour de la be e de Mille-Vachet 21 familles établies, formant une population de 101 personnes dont 56 en¬

fants. Une note particulière c’est eue 8 des familles fondatri¬

ces éta ent des Tremblay Ure autre note est que cette colo¬

nie était fypquement agricole, la seule de la C6fe qui prenait ce caractère

— J'ajouterais uno autre note qu'on remarque : lo progrès ra¬

pide do la population à ses débuts.

— Ce mouvement a subi un ralenti, car le recensement de la dixième année n'indique qu'une famille de plus, pour une aug¬

mentation de 34 personnes, le petit cimetière du l.eu n'avait que deux “résidants" : un en'ant de dix mon et une femme de cent I II n'y avait pas d'école et la chapelle était peu aven-

cée. La culture ne l'était guère plus, car la dime de cette an- née-14 était de 3 minots I

— Il y avait une petite chapelle; aile était wm doute dédiée 4 Saint Paul.

— Elle ne l'était pas encore. Après ta première visite, le cu¬

ré Roger Boily, des Escoomms, qui était chargé de cette mis¬

sion. signala 4 l'évèque quelle contenait trois tableaux : l'As¬

somption. Saint Antoine et Conversion de Saint Paul, et il sug¬

gérait d'adopter un de ces tros sujets comme patron.- l'évèque choisit Saint-Paul.

— Une chapelle, fa veut dire une mission et fa attire ordi¬

nairement du monde ....

— C'est ce qui est arrivé 4 Saint-Paul de Mille-Vaches. En quatre ans le ncmbro des familles augmenta de 13 et la popu¬

lation de 81 personnes Oeux ans plut tard, en 1869. la cons¬

truction d’un important moulin 4 soe au Seuil-au-Moufon, dans le proche voisinage de la baie (4 2 m.lles de la chapelle), lit doubler la population et amena l'évèque a lu» donrer un prê¬

tre résidant, le prerrver curé lut l'abbé P<e»re Boily, frère du curé des Escoumins. Il y arriva le 28 do juin 1870. Son pre¬

mier soin fut d'agrandir la chape le et de l'aménager plus con¬

venablement.

— Aiiai débrouillard le jeune curé.

— Si j’entrais don» tes détails vous verriez qu'il l'était en ef¬

fet. et c'était nécessaire Avec cette population mixte de culti¬

vateurs et d'ouvrier», de famille» vivant de ta terre et de la mer et d’hommes seuls travaillant 4 deux milles de l'église et dépendant d'un patron qui demeurait aux Escoumms. il a "frap¬

pé des noeuds", comme disent nos gens. J'en citerai un cas.

Le patron du moulin 4 soe était ce John Berry dont il a été ques¬

tion dans l'affaire des crinolines - vous vous souvenez ... - Il s'avisa de décider lui-même que ses hommes ne paieraient qu'un demi-chelin (12 cents) par mois pour le soutien du curé, alors que partout ailleurs la redevance était de un chelin. Ce fut

une belle joute.le curé avait aussi oes bons moments.

Par exemple il avait l'Ame en (été quand il annonçait, au mois d'août de sa première année, la bénédiction d'une bello cloche qui avait coûté $46.00 et dont le prix avait été plus que cou¬

vert par les dons de la tournée Son presbytère, qu'il fit cons¬

truire ensuite, ne coûtait que $700 et lut payé par ses compa¬

triotes du comté de Cherlevoix.

— Avec un élément agricole et un élément industriel, la co¬

lonie de Mille-Vaches avait ce qu'il faut pour former une pa¬

roisse stable et prospère.

- le progrès était è peu près constant mais il était lent et avec des alternatives d'élan et de ralenti selon le rythme des chantiers Ceux-ci attiraient beaucoup de monde au détriment de la culture du sol. qui donne peu d'argent sonnant, (e mou¬

lin à scie éta.l réputé comme le modèle du genre, habituelle¬

ment il merchoi! |Our et nuit, mais les périodes de ralenti étaient ruineuses pour ces gens installés sur place. A part la popula¬

tion ouvrière du Saulf-au-Vouton. les gens étaient presque foui sur des terres i 51 femilles sur 57, et les terrains cultivés for¬

maient une moyenne de 30 acres par propriétaire, ce qui n'est pas mal pour le lieu et l'époque. Us avaient aussi la pèche, qui donnait surtout du hareng; on mentionne un rendement an¬

nuel de U0 quarts de hereng, 14 quarts de sardine, é part le saumon, qui était plus capr< eux mais qui comptait aussi pour quelque chose.

— Peut-on dire que dans tensemble la vie était bonne ? - Oui... Oui. Il faut cependant faire des réserves. Il faut touiours tenir compte des deux groupes. Chez les cultivateurs, que le climat ne favorisait pas et qui n'eva ent pas d'autre mar¬

ché que celui du petit village de Saulr-au-Mouton, il fallait comp¬

ter sur l'appoint des chantiers et celui de la mer pour connaî¬

tre l'aisance,- la vie était nécessairement laborieuse sans être trop pénible; en réalité elle était heureuse et elle avait un ca¬

chet de personnalité très marqué. Au point de vue moral les témoignages sont tous élogieux.

II» le sont moins au sutet de la population du village indus¬

triel. moins stable, plus disparate, portée à faire des abus dans les temps d'abondance et A se laisser déprimer dans les pério¬

des de pénurie. A 2 milles de l'église et pour la plupart pri¬

vés de voilures, ces gens éta.enr forcément moins bien servis au pomt de vue religieux. Malgré tout, sur un total de moins de

600

habitants on en compta * 250 inscrits dans la société de Tempérance et fidèles A leurs engagements. El si on en juge par un rapport comme celui-ci. la santé y régnait : dans un an. 60 baptêmes. 22 manages. 3 décès d’adultes et 2 d'en¬

fants.

- C as» vraiment pat mal On a fini par avoir des écoles, {e suppose.

- On fut longtemps sans e" avo<r. Pourtant ce n'étaient pas las enfants qui manqua enl.la première fut établie en 1871, 18 ans après l'arrivée de la première famille Elle a été pendant plusieurs années le seule de le parois* On a- vait tout de même une petite bibliothèque paroissiale qui ali¬

mentait plusieurs lecteurs, et on eut un sursaut qu. doubla le nombre décotes et d'écoliers.

- la localité do Mi Ile-Vaches n'a pas connu de malheurs ni de désastres qui ont fait époque.T

Non S« plus remarquable épreuve, è pert les ralentis dans le travail auxquels |’ei dé|A fa t allusion, ce fut la décré¬

pitude et l'insuffisance de la vieille chapelle, qui en est venue à faire eau de toutes parts et A menacer de s'écrouler A cha¬

que bourrasque de vent, ce qui n'est pas rare sur la côte. Ce fut tout un problème, qui a été crucial pendant plusieurs an- nées. On a commencé par le résoudre au moyen d'une répa- rat on générale qui a fait durer la vieille bétisse 15 ans enco¬

re, mais en 1899 elle se moura t dune seconde vieillesse et le curé obtint de construire une égfhe. Tannée suivante il fut au¬

torisé A la construire en perre. On prit la pierre sur rempla¬

cement même, le Cran Rouge, de sorte que la pierre ne fit que changer de forme. On n'a fa.t dabord que le gros oeuvre;

l'église n'a été paracnevée que 22 ans plus tard, en 1923.

— Si ce fut un problème,

cm nm

fut pet un déintrt ni un malheur, et ceux qui ont vu l'église de Saint-Paul de Millo-Ve- che* alias Saint-Paul du Nord ne diront sûrement pat que le réaliiation n'ett pat heureuse

le plus beau est qu'à partir de ce moment. c'est-à-dire pen¬

dant le» dernier» soixante an», la paroisse n'a eu qu'à psyer è

Dans le document LES TRENTE AÎNÉES DE NOS LOCALITÉS (Page 145-151)