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Perspectives et pistes d’action

11 Synthèse

11.5 Perspectives et pistes d’action

Au vu des constats établis dans la partie analyse de ma recherche, je pense que certaines actions pourraient être mises en place ou envisagées pour prévenir le burnout.

Sensibilisation et prévention

Ce travail de recherche a permis d’établir des constats inquiétants. La situation dans les services sociaux des CMS valaisans est alarmante et une grande partie des AS interrogés ne se sentent pas confortables dans leur pratique quotidienne.

Les constats qui ressortent de ce travail sont pourtant très tabous et même si chaque professionnel en a conscience, les non-dits prennent une trop grande place.

Je pense que l’une des pistes d’action possible serait de sensibiliser les assistants sociaux ainsi que les membres de la direction à cette problématique et leur exposer l’état des choses à l’heure actuelle. Une prise de conscience est nécessaire avant tout pour envisager des changements concrets.

De plus, en sensibilisant les assistants sociaux à l’épuisement professionnel et aux risques auxquels ils sont exposés au quotidien, cela leur permettrait de détecter plus facilement les premiers symptômes de l’épuisement et de pouvoir ainsi anticiper. Ils pourraient également, en réagissant plus rapidement, se protéger à temps et éviter ainsi d’être emporté dans le processus d’épuisement professionnel.

De plus, en termes de prévention, des cours pourraient être dispensés aux professionnels afin que ceux-ci apprennent à se protéger, mais pour qu’ils soient également informés des moyens d’aide auxquels ils peuvent avoir recours en cas de besoin.

La santé des travailleurs s’en porterait mieux et la problématique ne serait plus aussi taboue qu’elle peut l’être à l’heure actuelle.

Réorganisation des services

La charge de travail, au même titre que la reconnaissance, ressort comme l’une des dimensions à risque principale. Les AS sont surchargés, ils ne savent plus où donner de la tête et la pression qu’ils subissent au quotidien devient ingérable.

Certains ont des propos très clairs : à ce rythme-là, ils ne savent pas combien de temps ils tiendront. Ce travail expose l’évolution qu’a subi le travail social ces dernières années : le changement de contexte, les nouveaux publics, les nouvelles problématiques, les changements de lois, l’augmentation des exigences,… Tous ces points changent littéralement la pratique des AS.

Même si les assistants administratifs sont de plus en plus présents dans les services sociaux afin de soulager les AS de la charge qui leur pèse, cela ne semble pas être un réel soulagement. En effet, certains admettent qu’aucune procédure claire n’est établie, ils ne savent pas ce qu’ils peuvent déléguer ou non, parfois les papiers font des allers retours innombrables entre les AS et les assistants administratifs,… Rien n’est clair et la charge de travail, au lieu d’être diminuée, s’en retrouve presque augmentée. Cette situation est représentative de la situation dans les CMS de ville.

Le travail social doit être repensé, mais surtout l’organisation des services revue. On a voulu intégrer les administratifs aux services sans pour autant délimiter clairement leur cahier des charges.

Je pense que des procédures devraient être établies, ainsi l’AS serait véritablement déchargé et pourrait consacrer une plus grande partie de son temps à l’accompagnement et au soutien des bénéficiaires.

Amélioration de la communication interne

L’un des points qui ressort fortement des propos de certains AS, c’est le manque de soutien et de proximité de la hiérarchie.

Je pense que ce paramètre est essentiel à l’épanouissement du professionnel et à l’accomplissement d’un travail de qualité.

Comme le précise Catherine Vasey dans son ouvrage, ce paramètre est souvent absent, il a de lourdes conséquences, et pourtant il est simple à mettre en place.

Ne faudrait-il donc pas sensibiliser la hiérarchie à la problématique de l’épuisement professionnel en mettant l’accent sur l’importance qu’a la reconnaissance sur l’état de santé du travailleur ? Ainsi, la communication employés-hiérarchie rétablie et la reconnaissance se créant, les professionnels seraient exposés à un risque moindre. Ils se sentiraient ainsi soutenus et leur pratique ne pourrait qu’être améliorée.

Soutien et confiance aux assistants sociaux

La relation d’aide demande une énorme énergie aux professionnels dans leur quotidien. Ils doivent en permanence garder la tête haute face à des situations difficiles, des personnes démunies et désespérées. Les bénéficiaires racontent leur problème, expliquent à quel point leur situation est dramatique, demandent de l’aide et l’AS se doit de prendre sur lui pour rester professionnel.

Si l’AS n’a aucun moyen d’évacuer cette accumulation d’émotions et de problème qu’il prend sur lui, il en arrivera à être surchargé émotionnellement. À force d’accumuler, il arrivera un moment où il explosera et ce sont souvent les proches de l’AS, dans la vie privée, qui sont les victimes de cette explosion.

Afin que cela n’ait pas lieu, il me parait essentiel que des séances de supervision soient mises en place ou du moins soient accessibles aux AS en ressentant le besoin.

De plus, les AS pourraient avoir une personne de référence au sein de l’équipe à qui ils pourraient se confier et ainsi se décharger.

Je remarque que les AS parlent de l’importance de la présence de leurs collègues au quotidien. Effectivement, ces derniers sont là pour écouter, aider et soutenir le professionnel au quotidien. Cependant, de par mon expérience personnelle, même si parfois j’aimerai parler de certaines choses, j’ai conscience que mes collègues ont aussi leurs problèmes, qu’ils sont débordés et qu’ils ne sont pas forcément disponibles pile au moment où j’aimerai pouvoir leur parler.

Si effectivement l’équipe représente un soutien, chaque AS a néanmoins sa charge de travail et de problèmes à gérer, et il est parfois difficile pour l’AS de se permettre de se décharger sur un collègue. C’est pourquoi je pense que des séances de supervision ou un référent seraient une solution nécessaire au confort des AS.

Si ces pistes d’action pouvaient améliorer la situation, je pense qu’en tout premier lieu il faudrait qu’une étude approfondie, effectuée avec de réels moyens, soit faite auprès des services sociaux valaisans.

En effet, si ma recherche permet de pointer du doigt certains disfonctionnements et de visualiser certains dangers, l’échantillon sur lequel elle se base est toutefois minime et ne peut être réellement représentative de la situation valaisanne.

Une recherche plus conséquente devrait être réalisée afin de pouvoir s’appuyer sur une étude fiable et ainsi pouvoir développer certaines pistes d’action concrètes.

Toutefois, je pense tout de même pouvoir mettre en lumière ce travail auprès de différents professionnels ne serait-ce qu’en faisant circuler cette recherche. Une sensibilisation des potentielles victimes serait peut-être le premier pas vers un environnement de travail plus épanouissant.

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