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5 Cadre théorique

5.2 L’épuisement professionnel

5.2.8 Différentes causes

Au départ, le phénomène du burnout a été observé dans la sphère professionnelle, il semble donc logique que certains facteurs en lien avec le travail et l’organisation de l’entreprise jouent un rôle important sur la santé des employés.

Cependant les critères provoquant le burnout ne dépendent pas seulement du cadre de travail : comme le précise Boudoukha dans son ouvrage, deux personnes travaillant au même endroit, ayant les mêmes compétences et les mêmes tâches à accomplir, ne présenteront pas forcément toutes les deux un burnout. L’auteur rappelle alors qu’il est essentiel de considérer les variables inters et intra-individuelles.

Boudoukha, développe deux catégories de causes du burnout :

48 Cf. annexes

Les variables professionnelles et organisationnelles

L’auteur précise qu’il est difficile de s’intéresser au fonctionnement de la hiérarchie, du style de management ou encore à la structure de l’institution car les entreprises sont réticentes à l’idée de s’exprimer sur le lien entre mode de management et santé des employés.

L’intérêt se porte donc sur les variables directes de l’activité : certains facteurs amènent à un état d’épuisement comme la charge de travail (nombre de dossiers, responsabilité,…) ainsi que le rythme (horaires).

Le conflit de rôle est également une variable pouvant mener au burnout. En effet, lorsque, pour effectuer une mission, les informations reçues sont contradictoires ou inadéquates, il en résulte un véritable conflit intérieur.

Enfin, Boudoukha note que certaines études démontrent que le support social est d’une importance capitale pour ne pas subir l’épuisement professionnel. Un manque de soutien social de la part de la hiérarchie, mais aussi de la part des collègues, va augmenter la vulnérabilité de la personne face au burnout.

Les variables inter et intra-individuelles

Selon Boudoukha, les facteurs interindividuels sont ceux qui entrent en lien avec la victimisation vécue sur le lieu de travail : agressions, conflits avec les usagers, brimades de la part des collègues, harcèlement… Ces paramètres contribuent au développement d’un burnout.

Au niveau intra-individuel, certains traits de la personnalité des personnes peuvent avoir un effet sur le développement d’un burnout.

Ces caractéristiques individuelles agissent sur la capacité à faire face à certains évènements, à des exigences,… En effet, selon l’éducation, le caractère ou encore l’expérience personnelle, chaque professionnel aura une réaction spécifique.

Malgré la différence existante entre chaque individu, certains paramètres conditionnent davantage un épuisement.

Les dimensions à risque

Il existe des facteurs qui représentent des risques de burnout pour le professionnel.

Catherine Vasey reprend les six dimensions à risque que Christina Maslach a observé dans ses études. En effet, selon Maslach, ces six dimensions représentent les conditions à un épuisement professionnel :

1. La charge de travail

La surcharge de travail peut avoir de lourdes conséquences. Il est important d’être attentif au nombre de tâches à accomplir, au temps imparti et à l’énergie mobilisée pour le faire.

2. Le contrôle

S’il est trop présent, il constitue une condition qui amène au burn out. En effet, il est essentiel d’avoir une certaine liberté sur la manière dont on organise son travail.

3. La reconnaissance

Il peut y avoir plusieurs types de reconnaissance : financière (salaire adéquat) et sociale (retour positif). Cette dernière est souvent mal ou peu utilisée dans le milieu professionnel, elle est pourtant simple à mettre en place.

4. La communauté

Les collègues sont un facteur de protection contre le burn out. En effet, ils permettent de digérer certaines émotions, ils sont présents pour fournir de l’aide et ils peuvent amener un climat de travail agréable. Malheureusement, ils peuvent dans certains cas faire l’effet inverse et amener à l’épuisement en rajoutant de la pression et du stress sur la personne sujette.

5. La justice et le respect

L’intégrité de l’institution et le sentiment d’équité entre les collaborateurs est une condition essentielle à la protection du travailleur.

6. Les valeurs

Idéalement, les valeurs de l’entreprise devraient correspondre à celles de l’employé. Si ça n’est pas le cas, il est important que les valeurs individuelles n’entrent pas en conflit avec les valeurs professionnelles, car cela conditionne l’épuisement.49

Profils à risque

Peters et Mesters citent que Freudenberger a été le premier à identifier le phénomène du burnout. Ce dernier aurait alors distingué trois types de comportements à risques :

 Il décrit tout d’abord le profil du travailleur dévoué et zélé, qui accepte toujours plus de tâches jusqu’à ne plus pouvoir gérer.

 Le deuxième serait un peu le « drogué du travail » (workaholic) qui surinvestit sa profession mais qui a une vie privée totalement insatisfaisante.

Enfin le troisième profil type serait celui de « l’employé autoritaire » qui pense que personne

ne lui arrive à la cheville, que personne n’aura la même efficacité que lui dans la réalisation des tâches.

Quant à Friedman et Rosenman, ils décrivent trois typologies de personnalité :

« Le type A vit dans l’urgence et est productif. Il ne s’octroie aucun répit. Il mène plusieurs tâches de front et éprouve des difficultés à s’arrêter et à savourer le temps qui passe. Ce sont des « durs à cuire », rompus à l’effort et rongés par la culpabilité lorsqu’ils se permettent de souffler. Ils vivent dans un climat permanent de compétition : ils se méfient des collègues qui sont des rivaux potentiels. Ils vivent dans la hantise d’être talonnés et dépassés par les jeunes loups qui leur mordillent le bas du pantalon. Le risque de développer des problèmes cardiovasculaires est plus important dans ce sous-groupe que dans la moyenne de la population. »50

Ils citent ensuite le type B ressemblant au type A mais tout de même un peu plus détendu, moins combatif.

49

VASEY Catherine, Burn-out : le détecter et le prévenir, Editions Jouvence, 2009, P.42 à 48

Enfin le type C serait un peu tout l’inverse du type A : il intériorise toute la tension nerveuse. Il accumule, prend sur lui, c’est un « faux calme ». Quand la pression sera trop grande et qu’il sera à bout, alors la décompensation se fera sous forme de dépression.

5.2.9 Les symptômes

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