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12.1 Positionnement professionnel

Au début de ma recherche, je savais que je voulais m’intéresser à l’épuisement professionnel, mais je ne savais pas quelle approche mettre en place, sur quel terrain et auprès de quels professionnels. Tout était flou pour moi.

J’ai eu la chance d’avoir des contacts avec certaines personnes qui m’ont donné des pistes intéressantes et des idées à creuser. De plus, les nombreuses discussions que j’ai pu avoir avec ma directrice de travail de Bachelor, Mme Favre, m’ont permis d’ouvrir mon champ de vision sur cette problématique et de creuser davantage certains points.

Je n’avais pas une grande motivation au début de cette recherche car je ne savais pas réellement où me diriger et j’avais du mal à m’y retrouver. De plus, le fait qu’il restait beaucoup de temps avant le dépôt du travail ne m’a pas aidée.

La motivation est vite revenue lorsque mon cadre théorique s’est affiné, les objectifs ont été posés et ma question de recherche redéfinie.

La partie empirique, que cela soit lors de la distribution du questionnaire à la journée des AS ou par le biais des différents entretiens, a été très enrichissante pour moi. Premièrement parce que j’ai pu être en contact avec des personnes et non plus seulement avec des ouvrages et un ordinateur. Deuxièmement, j’ai appris beaucoup choses et ça a été très instructif.

Durant cette partie de recherche sur le terrain, j’ai rencontré des professionnels travaillant dans les mêmes institutions que moi et eu des contacts avec certains responsables. Cela est positif et m’a permis d’élargir mon réseau professionnel.

Travaillant actuellement au CMS de Sierre, cette recherche me permet de réaliser que certains dangers sont présents au quotidien sur mon lieu de travail. Je pourrais ainsi être sensibilisée à cette problématique et être plus réactive en cas de symptômes d’épuisement. Cela me permettra également de remarquer plus facilement si certains de mes collègues sont en danger.

Le thème de l’épuisement professionnel m’a toujours intéressée car j’ai travaillé dans certains endroits où les conditions étaient difficiles. Je n’avais toutefois pas conscience de la complexité de ce phénomène, de l’ampleur qu’il peut prendre mais surtout du fait qu’il soit encore si tabou et caché dans notre société.

12.2 Positionnement personnel

Si je devais faire le point sur toute cette période de « TB », je dirais que j’ai traversé différentes étapes. Il m’est arrivé d’être motivée, passionnée par ce sujet et totalement plongée dans mon travail. Il m’est également arrivé de ne plus pouvoir m’investir dans ce travail, d’avoir envie d’abandonner ou de me dire que je n’aurais pas dû choisir ce thème.

Je dirais que la réalisation d’un travail de Bachelor c’est un bout de vie et comme toutes choses dans la vie : il y a des hauts et des bas. Des moments où tout va bien nous parait faisable et des moments où l’on remet tout en question et où on aimerait tout quitter.

Cependant si je devais retenir une chose de ce travail, je retiendrais la manière dont j’ai dû me dépasser. Le dépassement de soi, que cela soit au niveau de l’implication, de l’investissement personnel, de l’énergie ou encore de la patience. Je pense que j’ai développé certaines compétences dont je n’avais encore pas ou peu conscience jusqu’à maintenant.

Ayant terminé ce travail en gérant ma vie privée, professionnelle et estudiantine, je dois avouer que les limites ont été parfois plus que repoussées. Après une journée de travail au CMS, il n’était pas toujours facile d’avancer ma recherche le soir. Pourtant cela a aussi été bénéfique dans le sens où j’étais plongée toute la journée dans le milieu sur lequel se penche ma recherche. En ayant vécu les choses de l’intérieur, je n’ai pu que mieux les comprendre.

Enfin, comme tout dans la vie, malgré les moments difficiles, on en ressort toujours grandi et plus fort et on oublie très vite les mauvais moments pour ne garder que les bons souvenirs. Je garde donc à l’esprit l’enrichissement personnel et professionnel que ce travail m’a fourni.

12.3 Conclusion

Pour conclure ce travail, je dirais que j’ai parcouru beaucoup de chemin depuis le début. Le chemin a parfois été sinueux, j’ai parfois du changer de direction ou réinterroger mon but, mais au final je suis allée de l’avant.

Ma rencontre avec Ghislaine Glassey au début de ma recherche m’a permis de parler avec elle de ma problématique. Elle m’a ainsi exposé son expérience personnelle et cet échange m’a amené à entrevoir de nouveaux paramètres et de rediriger mon travail.

Malgré les changements de direction, le thème de l’épuisement professionnel me tenait à cœur et il est toujours resté au centre. J’avais déjà certaines connaissances de ce concept, mais à la fin de ce travail je peux dire que j’ai réellement découvert en profondeur cette problématique.

Au terme de ce travail, j’ai bien conscience que la situation au niveau de l’épuisement professionnel chez les assistants sociaux valaisans ne va pas changer du jour au lendemain. Cependant, je pense que ce travail permettra à beaucoup de personnes de prendre conscience de cette problématique, de ses enjeux et de ses conséquences. Ainsi, le danger étalé au grand jour permettrait une remise en question de certains acteurs et un recensement du travail quotidien des professionnels.

La partie empirique de ce travail m’a permis d’aller à la rencontre des AS du terrain m’expliquant tour à tour leur pratique professionnelle au quotidien. Par le biais de questions indirectes, j’ai pu mettre le doigt sur des inconforts ou mal-être que ressentent certains dans leur travail. J’ai également pu ressortir des points positifs représentant des forces et des moyens de protections dans la pratique des AS.

J’ai perçu de la révolte et un besoin de changement que certains réclament sans pour autant être entendus. A l’inverse, j’ai également pu rencontrer des AS totalement épanouis dans leur service ne désirant en aucun cas y changer quoi que ce soit.

Les professionnels du terrain m’ont permis de confirmer certains concepts théoriques à travers leurs propos, leurs expériences ou leurs opinions. Ils m’ont permis de mettre en lumière des dysfonctionnements, des incohérences, des difficultés mais aussi des moments gratifiants, des joies et des plaisirs qu’ils vivent au quotidien.

Concernant les entretiens, j’ai eu contact avec des AS très ouverts et disponibles. Tous ont répondu à mes questions avec beaucoup de sincérité. Cependant, ma crainte était de pouvoir trouver le juste milieu entre la question trop précise et la question trop floue. Au terme de ce travail, je relève que les questionnaires, anonymes, ont permis aux AS de se livrer plus facilement mais moins précisément, alors que les entretiens ont permis de détailler le discours mais ont peut-être empêché les AS de se livrer totalement.

Avec du recul, je ne suis pas sure d’avoir assez approfondi le sujet. En effet, j’aurais peut-être dû poser des questions un peu plus orientées sur l’épuisement ou alors j’aurais pu aussi m’adresser à des personnes ayant déjà vécu un burnout.

J’ai toutefois conscience que le temps et les moyens à disposition n’auraient pas permis de m’étendre au point que j’aurais aimé.

Je pense que cette recherche va me permettre de briser la glace et de faire prendre conscience de certains problèmes à différents professionnels.

Reste à savoir désormais si un concept aussi complexe que le burnout pourra, dans le futur, être détecté facilement ?

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