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Personnel de recherche-développement

3. Recherche-développement en Afrique

3.1 Personnel de recherche-développement

Les talents que recèlent le système éducatif et les secteurs scientifiques et techniques constituent le fondement d’un programme de recherche-développement solide, capable d’apporter une contribution importante au développement et à la croissance économique d’un pays. Le tableau suivant présente certains chiffres concernant les ressources humaines consacrées à la recherche-développement dans le monde qui montrent le retard pris par l’Afrique dans la mise en place d’une économie à forte intensité de R-D retard dont sa croissance économique se ressent.

Tableau 1: Les chercheurs dans le monde, 2002 Régions /catégories Chercheurs

(en milliers)

Pourcentage de l’effectif total des chercheurs dans le monde

Chercheurs par million

d’habitants

Dépenses intérieures brutes de R-D (DIRD) par chercheur (en milliers de dollars É.-U.)

Monde 5521,4 100,0 894,0 150,3

Pays développés 3911,1 70,8 3272,7 165,1

Pays en développement 1607,2 29,1 374,3 114,3

Amérique du Nord 1368,5 24,8 4279,5 224,5

Amérique latine et Caraïbes

138,4 2,5 261,2 156,5

Europe 1843,4 33,4 2318,8 122,7

Afrique 60,9 1,1 73,2 76,2

Afrique subsaharienne 30,9 0,6 48,0 113,9

États arabes d’Afrique 30,9 0,5 159,4 40,9

Asie 2034,0 36,8 554,6 128,5

Océanie 76,2 1,4 2396,5 114,4

Pays d’Afrique

Afrique du Sud 8,7 0,2 192,0 357,6

Source: Institut de statistique de l’UNESCO, décembre 2004

Ainsi qu’il ressort du tableau ci-dessus, c’est l’Afrique qui compte l’effectif de R-D le plus faible, avec 1,1% du total, derrière l’Amérique latine et les Caraïbes et l’Océanie (2,5% et 1,4%

respectivement). L’effectif de l’Afrique du Sud (0,2% du total mondial) représente le tiers de l’effectif de l’Afrique subsaharienne (0,6%), et celui des États arabes d’Afrique s’établit à 0,5%.

Si l’on prend le nombre de chercheurs par million d’habitants, on note que c’est encore en Afrique que ce nombre est le plus faible. (Pour plus de détails, voir le graphique ci-après).

Graphique 3: Nombre de chercheurs pour un million d’habitants par grande région/sous -région, 2002

Chercheurs pour un million d’habitants par grande région/sous-région, 2002

4279,5

Source: Institut de statistique de l’UNESCO, décembre 2004

Comme le montre le tableau 2 ci-dessous, il existe une corrélation positive entre le faible nombre de chercheurs par million d’habitants et la production scientifique africaine des 10 dernières années. La part de l’Afrique dans la production scientifique mondiale est restée inchangée, (1,4% en 1990 et en 2000), alors que d’autres continents, comme l’Amérique latine et les Caraïbes et l’Océanie, ont enregistré une augmentation significative, leur part passant respectivement de 1,7% à 3,2% et de 2,8% à 3,3 % entre 1990 et 2000.

Tableau 2: Production scientifique mondiale et part mondiale des dépenses de R-D en 1990 et en 2000

Part mondiale des publications Part mondiale des dépenses de R-D Région

Graphique 4: Répartition de l’effectif mondial de chercheurs par région, 2002

L’Asie, l’Europe et l’Amérique du Nord comptent 95% de l’effectif mondial de chercheurs, l’Amérique latine et les Caraïbes, l’Océanie et l’Afrique se partageant les 5% restants.

Tableau 3: Personnel de R-D dans certains pays africains

Pays Année Effectif total Chercheurs Techniciens

Afrique du Sud 2004 29 696 17 915 5 176

Source: Institut de statistique de l’UNESCO, décembre 2004

Le Nigéria, l’Afrique du Sud, la République démocratique du Congo, le Soudan, la Tunisie et le Maroc comptent un personnel de R-D nombreux. Les chiffres paraissent exceptionnels dans le cas de la République démocratique du Congo qui, pour une population de 58 millions d’habitants (2004), compte un effectif de 33 478 personnes, ce qui est proportionnellement beaucoup plus qu’au Nigéria, qui compte un effectif de 66 574 personnes pour une population de 139,8 millions d’habitants (2004).

S’agissant de la répartition du personnel de R-D par sexe, les femmes représentent un peu plus du quart de l’effectif mondial. Dans 40% des 103 pays pour lesquels on dispose de données, elles représentent moins du tiers de l’effectif; seulement 17% de ces pays ont réalisé la parité hommes- femmes et, parmi les autres, quelques- uns seulement comptent plus de femmes que d’hommes dans la recherche. En Afrique, on estime qu’environ 31% des cherche urs sont des femmes10.

3.2 Dépenses de R-D

Les dépenses de R-D et l’intensité de l’effort de R-D sont deux des indicateurs clés utilisés pour le suivi des ressources consacrées à la science et à la technologie dans le monde. Un indicateur plus significatif consiste à mesurer les dépenses de R-D en pourcentage du produit intérieur brut (PIB). Les gouvernements ont de plus en plus souvent recours à des données internationales de référence pour définir leurs politiques scientifiques et décider de l’allocation des ressources. Dans ce contexte, le tableau et les graphiques ci-après montrent le pourcentage du produit intérieur brut (PIB) consacré aux activités de R-D. Cet indicateur mesure l’intensité de l’effort R-D d’un pays en comparant les dépenses de R-D au volume de l’économie nationale.

Les données concernant les différentes régions du monde qui sont présentées dans le tableau ci-après montrent l’évolution des dépenses de R-D au cours des dix dernières années. La part de l’Afrique a diminué, passant de 1,3 % en 1990 à 0,8 % en 2000.

10 UNESCO (2006) . Women in science: under-represented and under-measured. Bulletin de l’ISU sur les statistiques de la science et de la technologie, No.3, novembre 2006. Paris: UNESCO

Graphique 5: Répartition des dépenses mondiales de R-D par région, 1990, Graphique 6 Répartition des dépenses mondiales de R-D par région, 2000

L’Afr ique, l’Amérique latine et les Caraïbes ainsi que l’Océanie ont enregistré des niveaux de dépenses beaucoup plus faibles. Les dépenses de R-D en Afrique ont diminué au cours de la première moitié de la dernière décennie avant d’augmenter à nouveau régulièrement au cours de la deuxième moitié jusqu’en 2000. Le ratio d’intensité de la R-D a également chuté, passant de 1,3%

à 0,8% du PIB. L’Afrique du Sud a été à l’origine de 62% du montant estimatif total des dépenses de l’Afrique en 2000, avec 0,8% de son PIB affecté à la R-D, ce qui a contribué considérablement aux fluctuations des chiffres régionaux au cours de la décennie.

Graphique 7: Dépenses intérieures brutes de R-D en % du PIB, 2002

D I R D e n % d u P I B

Ce qui frappe dans la répartition des DIRD par région présentée dans le graphique ci-dessus, c’est que la part des États arabes d’Afrique n’a été que de 0,2% et celle du continent dans son ensemble de 0,3 %.

Le graphique ci-dessus montre également la faible intensité de l’effort de R-D du continent africain. Toutefois, comme l’indique dans le tableau ci-après des progrès ont été faits dans quelques pays tels que l’Afrique du Sud, le Botswana, le Maroc, Maurice, le Mozambique, la République démocratique du Congo, les Seychelles et la Tunisie dont les dépenses de R-D ont dépassé le moyen de 0,3 pour cent du PIB. Ces pays atteignent tous le chiffre minimum de 0,4 – 0,5 pour cent du PIB consacré à la R-D, fixé comme objectif lors de la Conférence des Ministres pour chaque pays africain, à l’exception du Bostwana et de Maurice, dont les dépenses sont légèrement inférieures à 0,4%. La Tunisie, qui consacre 1,03% de son PIB à la R-D, constitue une exception.

Lors de la deuxième Conférence des Ministres chargés de l’application de la science et de la technologie au développement en Afrique (CASTAFRICA II), tenue du 6 au 15 juillet 1987, il avait été convenu que pour 1995, les pays africains devraient consacrer 1% de leur PIB à la R-D.

Toutefois, jusqu’à récemment, de nombreux pays n’avaient pas pu atteindre cet objectif. Celui-ci a été réaffirmé lors du huitième Sommet des chefs d’État de l’Union africaine, organisé en janvier 2007 à Addis Abeba, dont les débats ont porté essentiellement sur la science, la technologie, et le développement durable. Lors de cette réunion, les chefs d’État africains ont décidé que les dépenses de R-D atteindraient un pour cent du PIB d’ici à 2010. Jusqu’à présent, seule la Tunisie, qui a investi 1,03 % de son PIB dans la R-D, a atteint cet objectif, comme le montre le tableau ci-après:

Tableau 4: Dépenses intérieures brutes de R-D (DIRD) pour divers pays d’Afrique

Pays Année DIRD (en milliers

Source: ISU, UNESCO 2007 *chiffres partiels

L’intensité de l’effort de R-D en Afrique, où se trouvent 34 des 49 pays les moins avancés du monde11, est en général inférieure à 0,3%, sauf en Tunisie (1,03%) et en Afrique du Sud, au Maroc, au Mozambique, en RDC, aux Seychelles, au Botswana et à Maurice (0,87%, 0,75%, 0,52%, 0,40%, 0,39% et 0,38% respectivement). On constate que certains de ces pays investissent plus que d’autres dans la R-D, notamment la République démocratique du Congo avec 0,52% de son du PIB de 2004 (4,4 milliards de dollars) et Maurice avec 0,38% de son PIB de 2004 (6,1 milliards de dollars) même si la population de Maurice (1,2 millions d’habitants en 2004) est inférieure à celle de la RDC (58 millions d’habitants en 2004)12.

Graphique 8: Dépenses intérieures brutes de RD par chercheur par grande région/sous -région

(DIRD) Dépenses intérieures brutes de R-D par chercheur par grande région/sous-région (en milliers de dollars)

224.5

La comparaison du pouvoir d’achat entre les régions donne une image différente des dépens es de R-D par rapport au PIB, ce qui soulève des questions importantes concernant l’efficacité des systèmes de R-D en termes de salaires, de conditions de travail et d’accès aux équipements, aux laboratoires etc. Comparés à ceux des d’autres pays en développement, les systèmes de R-D du continent africain sont les moins avancés.

Le graphique ci-dessus fait ressortir un point encore plus important, à savoir que les dépenses de l’Afrique par chercheur sont les plus faibles, soit 76 200 dollars des États-Unis, contre 114 300 dollars des États-Unis en moyenne pour les pays en développement et 113 900 dollars des

11 Economist Intelligence Unit (fev 2007). Sub Saharan Africa regional overview – Main Report. Londres. Economist Intelligence Unit Ltd.

12 Economist Intelligence Unit (fev 2005). Sub Saharan Africa regional overview – Main Report. Londres The Economist Intelligence Unit Ltd.

États-Unis en Afrique saharienne. Toutefois, ce chiffre relativement élevé pour l’Afrique sub-saharienne s’explique par le nombre peu important de chercheurs. Selon les chiffres de l’ISU, la région compte à peine 1,1% de l’effectif total de chercheurs et est à l’origine de 0,3% des DIRD dans le monde. L’Afrique du Sud représente à elle seule 90% de ces dépenses.

Le graphique ci-après renseigne sur l’origine des investissements consacrés à la R-D dans certains pays en indiquant le pourcentage provenant du secteur privé, du secteur public, des établissements d’enseignement supérieur, des organisations à but non lucratif ou de l’étranger.

Graphique 9: DIRD par source de financement pour divers pays, 2005

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

Afrique du Sud

Tunisie Maroc Ouganda Burkina Faso

RD Congo Sénégal Ethiopie Madagascar

Secteur privé Secteur public

Établissements d’enseignement supérieur Organisations à but non lucratif Ressources externes

Quels secteurs bénéficient des investissements les plus importants?

Les ressources financières sont-elles concentrées dans le secteur privé ou le secteur public?

Qu’en est- il du financement de la recherche dans les établissements d’enseignement supérieur ? Les graphiques 9 ci-dessus et 10 ci-après montrent comment les investissements sont répartis et dépensés par secteur clé : secteur privé, secteur public, établissements d’enseignement supérieur ou organisations privées à but non lucratif. Dans certains pays, tels que le Burkina Faso, la République démocratique du Congo et le Sénégal, les activités de R-D sont essentiellement financées par les pouvoirs publics. Dans d’autres pays comme l’Afrique du Sud, la Tunisie, le Maroc et l’Ouganda, ces activités sont financées et exécutées par un large éventail de secteurs. Le secteur privé est actif en Afrique du Sud, en Tunisie et au Maroc, où les dépenses de R-D sont un peu plus élevées que dans les autres pays. Le fait que ce secteur est à l’origine de près de la moitié de ces dépenses en Afrique du Sud montre combien sa contribution est importante pour dynamiser la R-D.

Le tableau ci-après indique les DIRD par secteur d’exécution dans divers pays d’Afrique:

0%

10%

20%

30%

40%

50%

60%

70%

80%

90%

100%

South Africa Botswana Sudan Tunisia Uganda

Burkina Faso D R Congo Seychelles Ethiopia Senegal

Madagascar

Secteur privé Secteur public

Etablissements d'enseignement supérieur Organisations à but non lucratif

Graphique 10: Dépenses intérieures brutes de R-D par secteur d'exécution dans divers pays, 2005

Il ressort clairement des données figurant dans le présent document que les dépenses mondiales de R-D ont augmenté entre 1996 et 2005. La plupart des pays africains consacrent moins de 1% de leur PIB à la R-D, avec certaines exceptions notables, dont la Tunisie, qui a augmenté de façon significative ses investissements dans ce domaine au cours des 10 dernières années. Il est toutefois indispensable de recueillir et d’analyser des statistiques de qualité concernant la R-D, en particulier pour l’Afrique, afin d’appuyer par des données probantes l’élaboration des politiques aux niveaux national et régional.

Comme l’indique le graphique ci-dessus, dans de nombreux pays, ce sont les pouvoirs publics qui exécutent la majorité des programmes de R-D. On constate que le secteur privé contribue pour une part non négligeable au financement et à l’exécution des activités de R-D en Afrique du Sud, tandis que pour Madagascar, les données montrent que les établissements d’enseignement supérieur en sont la principale source de financement et le seul secteur d’exécution.

3.3 Production en recherche -développpement

Les statistiques figurant ci-dessus ne sont pas suffisantes pour procéder à une évaluation pertinente de l’efficacité et de l’impact des systèmes scientifiques et technologiques nationaux.

Les résultats (la production) de la R-D sont des connaissances ou des compétences nouvelles, des avancées scientifiques, des découvertes ou des invent ions, des produits et des services nouveaux ou considérablement améliorés, des méthodes scientifiques ou techniques innovantes, etc. Les indicateurs bibliométriques et ceux relatifs aux brevets permettent d’étudier l’impact de la production en R-D. La méthode privilégiée pour mesurer ou évaluer les résultats de la recherche fondamentale est celle des indicateurs bibliométriques. La recherche fondamentale reste principalement l’apanage des universités et autres établissements d’enseignement supérieur.

Les méthodes d’évaluation de la R-D industrielle sont essentiellement fondées sur l’analyse des statistiques du commerce des produits de haute technologie et des brevets dont ils font l’objet et, au niveau global, sur la balance des paiements technologiques des pays13.

Les indicateurs bibliométriques ont pour objet de mesurer la quantité et l’impact des publications scientifiques, afin de rendre compte de la production totale de la recherche scientifique, et se fondent sur la comptabilisation de ces publications et sur les citations dont elles font l’objet. Les indicateurs bibliographiques, avec les indicateurs relatifs aux brevets, sont les plus couramment utilisés pour rendre compte de la «production» en R-D.

Le tableau suivant indique comment les publicatio ns scientifiques et les dépenses de R-D se répartissent entre les principales régions du monde:

Graphique 11: Répartition des publications scientifiques et des dépenses de R-D par région en 1990 et en 2000

13UNESCO (2005). Comment les indicateurs bibliométriques nous renseignent-ils sur la production scientifique mondiale ? Bulletin de l’ISU sur les statistiques de la science et de la technologie, numéro 2, septembre 2005, Institut de statistique de l’UNESCO.

On peut se faire une idée de la situation de la science dans le monde en comparant les dépenses de R-D et la production scientifique, comme dans les graphiques ci-dessus. L’Amérique du Nord a connu un déclin relatif dans un cas comme dans l’autre en 1990 et en 2000. L’Asie a enregistré une forte augmentation de ses dépenses de R-D et du volume de ses publications.

L’Océanie et l’Amérique latine ont vu le volume de leurs publications augmenter, tandis que leurs dépenses de R-D se sont maintenues à un niveau constant. En Europe, le volume des publications a également augmenté mais les dépenses de R-D ont diminué. L’Afrique, dont les dépenses de R-D étaient déjà faibles par rapport au reste du monde, a enregistré une baisse alarmante à cet égard, tandis que le volume de ses publications est resté constant durant la période considérée.

En ce qui concerne la collaboration internationale dans le domaine de la science et de la technologie, il ressort d’une étude récente de l’ UNESCO que cette collaboration s’est renforcée au cours des 20 dernières années, comme le montre notamment l’augmentation du nombre d’articles cosignés par des auteurs de pays différents. Le pourcentage d’articles écrits par des auteurs de pays différents a plus que triplé entre 1981 et 2000, passant de 5,7 % à 18, 4 %. Le pourcentage de publications cosignées par des auteurs de pays développés et de pays en développement a lui aussi plus que triplé, passant de 6 % à 20,4 % entre 1981 et 2000, et celui des articles publiés en collaboration dans les pays en développement a doublé, passant de 15,1 % à 30, 8 %.

Sur un total de 107 637 articles publiés en collaboration par des auteurs de pays différents en 2000, 74 % étaient le fruit d’une collaboration entre des scientifiques de pays développés (collaboration «Nord-Nord»), 24,5 % entre des auteurs de pays développés et de pays en développement (collaboration «Nord-Sud»), et seulement 1,6 % entre des scientifiques de pays en développement (collaboration «Sud-Sud»). Sur l’ensemble des articles publiés dans les pays en développement, 28,9 % l’avaient été en collaboration avec des auteurs de pays développés (collaboration «Sud-Nord»), contre 1,9 % avec des scientifiques d’autres pays en développement (collaboration «Sud-Sud»). La collaboration «Sud-Nord» représente par conséquent 93,7 % de l’ensemble de la collaboration impliquant des auteurs des pays en développement. D’autre part, les pays développés collaborent essentiellement entre eux: en 2000, 75,1 % des articles parus étaient le fruit d’une collaboration «Nord-Nord» contre 80,9 % en 198114.

Par conséquent, sur la base des liens de coopération «Sud-Sud» et «Nord-Sud» qui existent déjà entre les chercheurs, il convient d’instaurer un véritable partenariat international plus structuré par le biais d’initiatives régionales.

4. Statistiques relatives aux brevets en tant qu’indicateurs de la recherche -développement

Selon les pays et les offices internationaux des brevets, ces statistiques peuvent concerner le nombre des brevets déposés ou effectivement délivrés. La part mondiale des brevets d’origine africaine est très faible. Selon l’Institut de statistique de l’UNESCO, en 1997, l’Afrique subsaharienne a déposé 0,2 % du nombre total de brevets enregistrés auprès de l’Office européen des brevets, et 0,1 % de ceux enregistrés auprès de l’Office des brevets et des marques des

14 Ibid.

États-Unis (United States Patents and Trademarks Office - USPTO)15.

En outre, la question de la protection des brevets mérite de retenir l’attention. L’objet du système des brevets est d’encourager l’innovation en accordant à l’inventeur un monopole d’une durée limitée sur son invention. Ce système a sans nul doute contribué à l’apparition de nouvelles technologies et de nouveaux marchés dans les pays développés en stimulant la recherche-développement. Toutefois, parce qu’il interdit à des tiers d’utiliser une invention protégée par un brevet, il peut aussi faire obstacle à l’innovation, en particulier dans les pays en développement, qui n’ont souvent pas les moyens de payer les droits de licence. Par exemple, le Gouvernement sud-africain entendait, dans le cadre de la lutte contre le VIH, octroyer des licences obligatoires pour les traitements antirétroviraux nécessaires. Plusieurs compagnies pharmaceutiques ont assigné l’Afrique du Sud en justice pour violation des obligations que lui impose l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC)16.

On affirme souvent que le système des brevets a contribué à l’écart technologique entre les pays industrialisés et les pays en développement parce qu’il fait obstacle au transfert de technologie et empêche donc les pays en développement d’avoir accès aux nouvelles technologies17. En revanche, d’aucuns font valoir que le manque de protection des droits de propriété intellectuelle empêche les entreprises d’investir dans les pays en développement18. Des organisations internationales telles que l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), l’Office européen des brevets (OEB) et l’Organisation mondiale du commerce (OMC) ont reconnu que le système des brevets pouvait avoir des effets préjudiciables pour les pays en développement et s’emploient à faire en sorte que ceux-ci puissent y trouver leur compte. L’OMC a par exemple créé un bureau de l’utilisation stratégique de la propriété intellectuelle au service du développement et l’OEB cherche des moyens de protéger les connaissances traditionnelles et les ressources génétiques des pays en développement19. L’article 66.2 de l’Accord sur les aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC) impose aux pays développés membres de l’OMPI d’offrir des incitations aux entreprises et institutions sur leur territoire afin de promouvoir et d’encourager le transfert de technologie vers les pays membres les moins avancés.

Enfin, les offices des brevets du monde entier encouragent l’utilisation des informations relatives aux brevets afin de faciliter le transfert de connaissances à tous les niveaux20.

5. Conclusions

Les indicateurs de la science, de la technologie et de l’innovation sont essentiels pour

Les indicateurs de la science, de la technologie et de l’innovation sont essentiels pour

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