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4. Portrait statistique des réseaux de distribution alimentaire au détail et de la chaîne

4.3 Performance financière

La Figure 3 illustre l’évolution des marges brutes et des bénéfices d’exploitation des supermarchés et des épiceries. La lecture de cette figure indique que les marges brutes des supermarchés et des épiceries situés au Québec se sont maintenues autour de 22 % au cours de la période de 1999 à 2012, à l’exception

33 des années 2005 à 2007, où elles ont été supérieures ou égales à 23 %. Si les marges brutes d’exploitation, soit la marge entre les revenus d’exploitation et le coût des marchandises vendues, sont restées plutôt stables au Canada (autour de 24 %) et au Québec (autour de 22 %), les bénéfices d’exploitation ont, quant à eux, fléchi de façon importante (Tableaux 8.1 et 9.1). Cette contraction s’est répercutée sur les marges bénéficiaires nettes, qui ont enregistré des baisses au cours des dernières années. Pour les épiciers québécois, la marge nette a atteint le niveau critique de 0,9 % en 2012. Pour les épiciers canadiens, la situation s’est également détériorée à partir de 2004. Ainsi, de 4,7 % en 2004, le bénéfice d’exploitation est passé à 1,6 % en 2012.

Figure 3 : Évolution des marges brutes et des bénéfices d’exploitation des supermarchés et autres épiceries, 1999-2012

Les Tableaux 5 et 6 détaillent la performance financière d’autres types de détaillants alimentaires au Canada et pour le Québec. Ces données montrent que les grandes surfaces (magasins de fournitures de tout genre – 452) obtiennent également une performance financière nettement supérieure à celle des supermarchés et des épiceries. Leur bénéfice d’exploitation était de 5,2 % en 2012 au Canada et de 5,5 % au Québec. Le scénario est le même pour les dépanneurs et les magasins d’alimentation spécialisés avec des bénéfices d’exploitation de 3,8 % et de 3,2 % au Canada et au Québec, respectivement.

34 Tableau 5.1 : Performances financières selon le type de détaillant1 au Canada, 1999-2012

CANADA 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Magasins d'alimentation [445] Supermarchés et autres épiceries (sauf les dépanneurs) [44511]

Nombre de magasins Dépanneurs [44512] et Magasins d'alimentation spécialisés [4452]

Nombre de magasins

2. Les détaillants en magasin (excluant les détaillants hors magasin) sont répartis entre les magasins à succursales et les magasins n'appartenant pas à une chaîne de succursales. Les magasins à succursales exploitent au moins quatre emplacements dans le même groupe industriel et sous la même appartenance juridique.

3. La marge bénéficiaire brute correspond à la différence entre le total des revenus d’exploitation et le coût des biens vendus. Le total des dépenses d’exploitation comprend toutes les dépenses, comme celles liées à la main-d’œuvre, à la location et au crédit-bail, à la publicité, à l’amortissement et à la dépréciation, aux frais de gestion, etc. Les dépenses liées aux intérêts sont exclues. Le bénéfice d’exploitation est calculé en soustrayant les dépenses d’exploitation totales et le coût des biens vendus des recettes d’exploitation.

35 Tableau 5.2 : Performances financières selon le type de détaillant au Canada, 1999-2012

CANADA 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Magasins de bière, de vin et de spiritueux [4453]

Nombre de magasins Magasins de fournitures de tout genre [452]

Nombre de magasins Magasins de produits de santé et de soins personnels [446]

Nombre de magasins Notes : 1. Parts en pourcentage des ventes au détail des aliments et boissons seulement.

Source : Statistique Canada; Compilations du CIRANO.

2. Les détaillants en magasin (excluant les détaillants hors magasin) sont répartis entre les magasins à succursales et les magasins n'appartenant pas à une chaîne de succursales. Les magasins à succursales exploitent au moins quatre emplacements dans le même groupe industriel et sous la même appartenance juridique.

3. La marge bénéficiaire brute correspond à la différence entre le total des revenus d’exploitation et le coût des biens vendus. Le total des dépenses d’exploitation comprend toutes les dépenses, comme celles liées à la main-d’œuvre, à la location et au crédit-bail, à la publicité, à l’amortissement et à la dépréciation, aux frais de gestion, etc. Les dépenses liées aux intérêts sont exclues. Le bénéfice d’exploitation est calculé en soustrayant les dépenses d’exploitation totales et le coût des biens vendus des recettes d’exploitation.

36 Tableau 6.1 : Performances financières selon le type de détaillant au Québec, 1999-2012

QUÉBEC 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Magasins d'alimentation [445]

Supermarchés et autres épiceries (sauf les dépanneurs) [44511]

Nombre de magasins Dépanneurs [44512] et Magasins d'alimentation spécialisés [4452]

Nombre de magasins

Notes : 1. Parts en pourcentage des ventes au détail des aliments et boissons seulement.

Source : Statistique Canada; Compilations du CIRANO.

2. Les détaillants en magasin (excluant les détaillants hors magasin) sont répartis entre les magasins à succursales et les magasins n'appartenant pas à une chaîne de succursales. Les magasins à succursales exploitent au moins quatre emplacements dans le même groupe industriel et sous la même appartenance juridique.

3. La marge bénéficiaire brute correspond à la différence entre le total des revenus d’exploitation et le coût des biens vendus. Le total des dépenses d’exploitation comprend toutes les dépenses, comme celles liées à la main-d’œuvre, à la location et au crédit-bail, à la publicité, à l’amortissement et à la dépréciation, aux frais de gestion, etc. Les dépenses liées aux intérêts sont exclues. Le bénéfice d’exploitation est calculé en soustrayant les dépenses d’exploitation totales et le coût des biens vendus des recettes d’exploitation.

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QUÉBEC 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Magasins de bière, de vin et de spiritueux [4453]

Nombre de magasins

Magasins de fournitures de tout genre [452]

Nombre de magasins Magasins de produits de santé et de soins personnels [446]

Nombre de magasins Notes : 1. Parts en pourcentage des ventes au détail des aliments et boissons seulement.

Source : Statistique Canada; Compilations du CIRANO.

2. Les détaillants en magasin (excluant les détaillants hors magasin) sont répartis entre les magasins à succursales et les magasins n'appartenant pas à une chaîne de succursales. Les magasins à succursales exploitent au moins quatre emplacements dans le même groupe industriel et sous la même appartenance juridique.

3. La marge bénéficiaire brute correspond à la différence entre le total des revenus d’exploitation et le coût des biens vendus. Le total des dépenses d’exploitation comprend toutes les dépenses, comme celles liées à la main-d’œuvre, à la location et au crédit-bail, à la publicité, à l’amortissement et à la dépréciation, aux frais de gestion, etc. Les dépenses liées aux intérêts sont exclues. Le bénéfice d’exploitation est calculé en soustrayant les dépenses d’exploitation totales et le coût des biens vendus des recettes d’exploitation.

Tableau 6.2 : Performances financières selon le type de détaillant au Québec, 1999-2012

38 Tableau 7.1 : Performances des magasins d’alimentation1 au Canada en 2012

2. Les détaillants en magasin (excluant les détaillants hors magasin) sont répartis entre les magasins à succursales et les magasins n'appartenant pas à une chaîne de succursales. Les magasins à succursales exploitent au moins quatre emplacements dans le même groupe industriel et sous la même appartenance juridique.

3. La marge bénéficiaire brute correspond à la différence entre le total des revenus d’exploitation et le coût des biens vendus. Le total des dépenses d’exploitation comprend toutes les dépenses, comme celles liées à la main-d’œuvre, à la location et au crédit-bail, à la publicité, à l’amortissement et à la dépréciation, aux frais de gestion, etc. Les dépenses liées aux intérêts sont exclues. Le bénéfice d’exploitation est calculé en soustrayant les dépenses d’exploitation totales et le coût des biens vendus des recettes d’exploitation.

39 Tableau 7.2 : Performances des magasins d’alimentation1 au Québec en 2012

Nombres

2. Les détaillants en magasin (excluant les détaillants hors magasin) sont répartis entre les magasins à succursales et les magasins n'appartenant pas à une chaîne de succursales. Les magasins à succursales exploitent au moins quatre emplacements dans le même groupe industriel et sous la même appartenance juridique.

3. La marge bénéficiaire brute correspond à la différence entre le total des revenus d’exploitation et le coût des biens vendus. Le total des dépenses d’exploitation comprend toutes les dépenses, comme celles liées à la main-d’œuvre, à la location et au crédit-bail, à la publicité, à l’amortissement et à la dépréciation, aux frais de gestion, etc. Les dépenses liées aux intérêts sont exclues. Le bénéfice d’exploitation est calculé en soustrayant les dépenses d’exploitation totales et le coût des biens vendus des recettes d’exploitation.

40 Un examen plus approfondi des performances financières des magasins d’alimentation (Tableaux 7.1 et 7.2) révèle que les profits globaux des magasins d’alimentation [445] proviennent principalement des magasins de bière, de vin et de spiritueux [4453]. Ainsi, pour le Canada, bien que les épiceries [4451]

représentent 77 % des ventes d’aliments et de boissons, elles n’accaparent que 20 % des bénéfices d’exploitation, soit 1,5 milliard de dollars sur les 7,5 milliards de dollars de profits générés en 2012. En comparaison, les magasins de boissons alcoolisées amassent 77 % des profits des magasins d’alimentation avec seulement 17 % des ventes totales.

Selon les enquêtes de Statistique Canada, cela expliquerait l’écart considérable entre les pourcentages de bénéfice d’exploitation qui ne sont que de 1,8 % pour les épiceries comparativement à 30,9 % pour les magasins de boissons alcoolisées en 2012. Autre observation, cet écart de rentabilité tient en partie de la marge brute qui est près du double, à 45 %, pour les magasins de boissons alcoolisées, mais aussi vraisemblablement amplifiée par l’écart plus faible dans les frais d’exploitation.

La situation est semblable au Québec (Tableau 7.2) puisque, avec 12 % des ventes totales d’aliments et de boissons, les magasins de bière, de vin et de spiritueux [4453] engrangent 78 % des profits. Il s’agit, au Québec, essentiellement de la SAQ.

Enfin, les performances financières des distributeurs-grossistes canadiens et québécois révèlent un portrait contrastant avec celui du commerce de détail (Tableau 8). En effet, les bénéfices d’exploitation du commerce de gros sont supérieurs à ceux du commerce de détail précédemment discuté. Notons également que bien que les marges brutes d’exploitation des grossistes alimentaires et de boissons soient plus faibles au Québec qu’au Canada, les bénéfices d’exploitation y sont généralement plus élevés. Ces derniers ont oscillé entre 2,7 % et 6,9 % au cours de la période de 2005 à 2012 au Québec, alors qu’ils étaient sous la barre du 1 % pour les supermarchés et les épiceries.

41 Tableau 8 : Performances financières des grossistes alimentaires et

de boissons au Canada et au Québec, 2005-2012

Le secteur des grossistes vit une période de consolidation au Canada et au Québec, le géant américain Sysco étant particulièrement actif. Contrairement au secteur du détail alimentaire, de nombreux joueurs indépendants de petite taille sont encore présents sur le marché. Une bonne partie de leur volume est dédiée aux HRI et représente des acquisitions potentielles pour les principaux grossistes (Sysco, Colabor et GFS). Par ailleurs, les divisions de gros des distributeurs-détaillants se sont concentrées sur l’approvisionnement des magasins de leurs bannières jusqu’à maintenant. Cette situation pourrait toutefois changer selon les mouvements des concurrents.

Faits saillants

L’analyse des données existantes situe la demande de biens et services alimentaires et de boissons au Québec à 39,9 milliards de dollars pour l’année 2013.

La demande de biens et services alimentaires et de boissons au Québec inclut les résultats des activités de l’industrie du commerce de détail (26,3 milliards de dollars) et ceux des services alimentaires en

hébergement, restauration et institutions (HRI, 13,5 milliards de dollars).

La demande québécoise exclusivement de biens alimentaires et de boissons est estimée à 21,3 milliards de dollars en 2013.

Le secteur de la distribution alimentaire emploie directement 153 766 personnes en 2013, ce qui représente 25 559 postes occupés au sein des grossistes et 128 207 postes au sein des distributeurs-détaillants.

2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011 2012

Marge brute d'exploitation (%)

Canada 15,0 17,3 18,2 17,9 15,7 17,2 16,0 15,6 Québec 11,9 15,0 15,4 15,2 13,6 11,2 11,8 12,6 Bénéfices d'exploitation (%)

Canada 3,8 4,2 4,7 5,3 2,8 3,8 3,6 3,1 Québec 4,0 4,5 5,3 6,9 4,7 2,7 4,3 3,9

Source : Statistique Canada (CANSIM 081-0005-0014); Compilations du CIRANO.

Note : La marge bénéficiaire brute correspond à la différence entre le total des revenus d’exploitation et le coût des biens vendus. Le total des dépenses d’exploitation comprend toutes les dépenses, comme celles liées à la main-d’œuvre, à la location et au crédit-bail, à la publicité, à l’amortissement et à la dépréciation, aux frais de gestion, etc. Les dépenses liées aux intérêts sont exclues. Le bénéfice d’exploitation est calculé en soustrayant les dépenses d’exploitation totales et le coût des biens vendus des recettes d’exploitation.

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En 2012 (dernières données existantes), la distribution alimentaire a contribué au PIB québécois à hauteur de 6,3 milliards de dollars, dont 3,0 milliards de dollars en provenance du commerce de gros et 3,3 milliards de dollars du commerce de détail.

En 2014 au Canada, le chiffre d’affaires de Loblaw atteignait 45 milliards de dollars, les ventes de Sobeys, 21,6 milliards de dollars et celles de Metro totalisaient 11,9 milliards de dollars.

Au cours de la période 1999-2013, la part globale des magasins d’alimentation est passée de 87,8 % à 80,6 %. Ce sont les magasins à grande surface (marchandises diverses) qui en ont bénéficié en doublant leur part du marché canadien pour atteindre 14,4 % des ventes au détail d’aliments et de boissons en 2013, comparativement à une part de 7,6 % en 1999.

Le coefficient de concentration des trois plus importants joueurs canadiens (CR3) demeure toutefois important avec 50 % des parts de marché au Canada et 55 % au Québec (69 % en excluant les boissons alcoolisées).

Depuis une dizaine d’années, les marges se sont détériorées globalement pour les supermarchés et les épiceries. Pour les épiciers québécois, la marge bénéficiaire nette a atteint le niveau critique de 0,9 % en 2012. Pour les épiciers canadiens, la situation s’est également détériorée à partir de 2004. Ainsi, de 4,7 % en 2004, le bénéfice d’exploitation est passé à 1,6 % en 2012.

Les autres détaillants, notamment les grandes surfaces (magasins de fournitures de tout genre – 452), obtiennent une meilleure performance financière que les supermarchés et les épiceries avec un bénéfice d’exploitation de 5,2 % en 2012 au Canada et de 5,5 % au Québec.

Similairement, les dépanneurs et les magasins d’alimentation spécialisés obtiennent de meilleurs bénéfices d’exploitation que les supermarchés et les épiceries avec 3,8 % et 3,2 % au Canada et au Québec, respectivement.

Les bénéfices d’exploitation du commerce de gros sont supérieurs à ceux du commerce de détail, soit de 3,9 % au Québec et de 3,1 % au Canada, en 2012.

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5. Revue de la littérature sur les types d’ententes