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CHAPITRE 4 Résultats

4.5. La perception des enseignantes

En plus de vérifier les effets de l’implantation des routines de littératie sur l’émergence de la lecture et de l’écriture chez les enfants d’éducation préscolaire 5 ans, cette étude cherchait également, de façon exploratoire, à décrire la perception des enseignantes participantes au regard de l’implantation du programme expérimenté. Un questionnaire autodéclaré a donc été remis aux enseignantes du GE afin de recueillir des informations relatives à leur perception à la suite de l’implantation d’une adaptation des « 5 au quotidien ». Les données recueillies par le biais de ce questionnaire autodéclaré quant à la perception des

12,181 20,489 10,875 16,078 0 5 10 15 20 25 30 Prétest Post-test

enseignantes à la suite de l’implantation de routines de littératie sont consignées dans le tableau 10.

Tableau 10 : Données relatives à la perception des enseignantes du GE au post-test

Énoncé Code de la

participante Réponse

Est-ce que votre participation au projet a changé quelque chose dans votre pratique pédagogique ? Si oui, quoi ?

Enseignante 1 L’assiduité dans ma pratique, c’est vraiment payant ! Enseignante 2

J’ai beaucoup aimé les activités supervisées que je vais intégrer à ma routine d’une autre façon que lors des routines littéraires, car trop bruyantes. Peut-être lors des jeux libres dans le coin écriture ? À voir…

Enseignante 3

J’ai adoré avoir 4 amis en sous-groupe une fois par semaine. Ils ont progressé. (Le travail en sous-groupe de façon régulière.)

Avez-vous remarqué, à la suite de votre participation à ce projet, des changements chez les enfants de votre classe par rapport aux années passées ? Si oui, lesquels ?

Enseignante 1

Absolument, je les ai accompagnés de façon plus régulière et intensive. Ils ont donc « profité » beaucoup plus rapidement.

Enseignante 2

Oui, car les activités proposées avaient une belle progression et le fait d’être plus constante aide les élèves à s’améliorer. Bref, je crois qu’ils sont un peu meilleurs que les autres années.

Enseignante 3 En conscience phonologique, ils sont très bons. Je crois que les routines les ont beaucoup aidés.

Envisagez-vous de continuer à utiliser les routines de littératie ? Si oui, comment ?

Enseignante 1

Oui, les routines font déjà partie de ma pratique depuis plusieurs années ! Il y aura quelques changements dans ma façon de faire.

Enseignante 2

Oui, mais moins intense : une série sur 2 semaines (ou dans les jeux libres ou collectivement), car ça m’a empêchée de faire plein de belles activités spontanées ou projets. Je me sentais envahie par ce projet au point que je n’avais plus beaucoup d’intérêt. Bref, ça ressemblait beaucoup à des ateliers obligatoires… donc je n’ai pas fait beaucoup de mes ateliers. Enseignante 3 Oui, mais 3 fois par semaine et non 5.

Avez-vous des suggestions ou des commentaires à faire à la suite de votre participation à ce projet ?

Enseignante 1 Non, ça a été fort agréable !

Enseignante 2

Si les résultats aux tests sont meilleurs en fin d’année, je crois sincèrement que c’est dû uniquement aux activités d’analyse de mots et aux travaux d’écriture. Peu importe la façon dont on amènera ces activités, les élèves s’amélioreront. Le fait de faire ça sous forme de routines littéraires n’est qu’un moyen de gestion de ces activités.

Enseignante 3 Diminuer la fréquence des routines. J’ai aimé l’idée des blocs Lego pour les phonèmes.

À la première question qui cherchait à documenter les changements dans les pratiques pédagogiques des enseignantes, ces dernières ont mentionné que l’assiduité dans la mise en place des activités ainsi que la possibilité de travailler avec des sous-groupes d’enfants semblaient bénéfiques. L’enseignante 2 a toutefois souligné la possibilité d’intégrer les routines qui nécessitent l’accompagnement de l’adule à d’autres moments dans la journée.

En ce qui a trait à la deuxième question « Avez-vous remarqué, à la suite de votre participation à ce projet, des changements chez les enfants de votre classe par rapport aux années passées ? Si oui, lesquels ? », les trois enseignantes ont rapporté qu’elles ont perçu une amélioration quant au développement de certaines habiletés en comparaison avec les cohortes des années précédentes. L’enseignante 3 a affirmé que les enfants étaient meilleurs en conscience phonologique, alors que les deux autres enseignantes n’ont pas ciblé de composante en particulier. L’accompagnement rigoureux et la progression des activités proposées dans le programme de routines de littératie expliqueraient, selon elles, la progression plus marquée des enfants de leur classe. L’affirmation de l’enseignante 3 selon laquelle elle a observé une amélioration au plan de la conscience phonologique va de pair avec les résultats quantitatifs qui semblent montrer que les enfants du GE ont davantage performé que ceux du GT à l’épreuve de comptage syllabique. Aussi, la progression des scores des enfants du GE étaient significativement plus élevés que celle des enfants du GT à la tâche d’écriture provisoire qui sollicitait la mobilisation des habiletés relatives à la conscience phonologique et à la connaissance des lettres.

La troisième question qui s’intéressait à la poursuite de l’application des routines de littératie a révélé l’intérêt des enseignantes pour cette pratique pédagogique. En effet, celles- ci ont mentionné qu’elles continueraient de faire des routines de littératie dans le futur. Néanmoins, les enseignantes 2 et 3 ont exprimé leur intention de diminuer la fréquence des activités.

Enfin, à la quatrième question qui visait à recueillir les commentaires des enseignantes quant à l’expérience qu’elles ont vécue en lien avec l’implantation du programme de routines de littératie, les éléments relevés étaient généralement positifs. Effectivement, selon

l’enseignante 2, les activités réalisées dans le cadre des routines « Travaux d’écriture » et « Analyse de mots » seraient à l’origine de la progression des enfants. Tel qu’elle l’a mentionné, les routines de littératie représentaient seulement un moyen de gestion des activités. Selon elle, ce n’était pas la structure du programme qui favorisait la progression des enfants, mais plutôt les activités que ceux-ci ont vécues dans le cadre des routines de littératie. Les propos de l’enseignante 2 semblent cohérents avec les résultats quantitatifs puisque des différences statistiquement significatives ont été observées pour les tâches d’écriture provisoire et de comptage syllabique. Or, les routines « Travaux d’écriture » et « Analyse de mots » qu’elle a jugées susceptibles d’être la cause de la progression des enfants visaient le développement de la connaissance des lettres, de la conscience phonologique et de la découverte principe alphabétique.

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