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PARTIE DU XIXE SIECLE

Dans le document Td corrigé Introduction - TEL (thèses pdf (Page 156-200)

L’homosexualité va être effectivement perçue au cours du XIXe siècle comme une nuisance occasionnant des désordres publics variés. Elle devient progressivement un comportement particulier pour des réformateurs sociaux.

Cette évolution doit d’abord être replacée dans le cadre de l’évolution de la réflexion sur la morale sexuelle. Michel Foucault dans le premier tome de son Histoire de la sexualité, La volonté de savoir et plus globalement dans ses travaux a démontré que depuis la fin du XVIIIe siècle, une fermentation discursive a cours sur le sexe ; dès la littérature pamphlétaire que l’on voit fleurir à partir de la Révolution française, elle est perceptible. A partir du XVIIIe siècle, la population est envisagée comme problème économique et politique. Au cœur de ce problème il y a le sexe : comment chacun fait usage de sa sexualité ? Il y a une explosion discursive sur le sexe et notamment sur les sexualités parallèles. Il faut replacer la définition progressive de l’homosexualité dans ce contexte. Le siècle des Lumières avait vu la naissance d’une réflexion sur les problèmes de la population : vers 1750 le vocable population remplaçait le vocable peuplement. La naissance officielle de l’Etat civil pendant la Révolution française va constituer le premier moyen de contrôle de la population. Ensuite le recensement se mettra en place : le premier recensement français a lieu en 1801. Il faut faire intervenir la notion foucaldienne de bio pouvoir, c'est-à-dire une multiplicité de rapport de force, en fait les instances diverses chargées de produire des analyses sur la population et le sexe. Robert Muchembled indique que l’érotisme des Lumières était caractérisé par le refus d’une sexualité trop contrôlée, une plus grande importance du Moi et un modèle par rapport au plaisir qui est divergent suivant que l’on est dans les classes urbaines montantes, le peuple ou l’aristocratie.

Parallèlement, il note que l’on assistait à un développement de la pornographie.

Enfin, on pouvait voir apparaître l’idée d’un contrôle des plaisirs, d’une économie sexuelle. La période qui débute en 1800 est qualifiée de victorienne.

Robert Muchembled qualifie ainsi cette période, qui dépasse largement le règne de la reine Victoria et l’Angleterre, Il s’agirait plutôt d’une époque où les normes pèsent sur l’ensemble des populations anglaises et françaises.292 C’est dans ce sens que nous utilisons ce terme. La caractéristique de cette période est une bourgeoisie triomphante. Cette conception victorienne des plaisirs est basée sur une retenue et une modération du corps, un contrôle de la sexualité notamment par le biais de la religion médicale, une répression du corps et une proscription de la nudité.293Dans ce cadre il faut replacer la réflexion sur la famille. Il est également nécessaire de mentionner l’influence de l’industrialisation et de la révolution industrielle sur l’évolution des structures familiales avec des modalités diverses suivant le type d’industrialisation. La pensée française sur la famille est importante dans la France du XIXe siècle. Pour les penseurs libéraux allant de Germaine de Staël à Tocqueville, la famille est, par excellence, la communauté naturelle. Elle est la clef du bonheur individuel et du bien public. Elle est aussi le gage d’une séparation stricte entre public et privé et de ce fait, elle est susceptible de garantir les libertés individuelles et les intérêts privés. Les traditionalistes veulent restaurer la famille et on assiste dès la Restauration à une ascension du familialisme. Il faut replacer ceci dans le contexte politique propre à 1815 avec ce que René Rémond nomme l’ultracisme.294 On critique le relâchement des mœurs et la perversion des rôles sexuels. Ainsi on supprime le divorce en 1816. Louis De Bonald (1754-1840) fut une des figures marquantes des ultras légitimistes sous la Restauration. Bonald pense que le pouvoir vient de Dieu et il est hostile à toutes les conquêtes et nouveautés de la Révolution. L’individu doit être subordonné au corps social et donc le thème familial est un des thèmes majeurs de cette pensée ultraciste. L’importance accordée à la cellule familiale sera un des pivots de cette pensée de la conservation politique et sociale.295 Louis de Bonald fut également l’agent d’une moralisation de l’aristocratie. Le divorce est mauvais, souligne t-il.

Il reconnaît le droit à la passion et il est demandé souvent par les femmes, il affaiblit en outre l’autorité paternelle. Frédéric Le Play (1806-1882) appartient aussi à la tradition contre-révolutionnaire mais il se réclame du positivisme

292 R. MUCHEMBLED, L’orgasme et l’Occident, Paris, 2005, p. 219

293 R. MUCHEMBLED, L’orgasme et l’Occident, Paris, 2005, p. 163-230

294 R. REMOND, Les droites en France, Paris, 1982, p. 47-71

295 R REMOND, op. cit., p. 59

d’Auguste Comte. Sa pensée est à la fois conservatrice et paternaliste. Frédéric Le Play veut revigorer la société civile par le bonheur des familles.296 Il s’élève contre le laisser faire. Il attribue la misère « aux faux dogmes de 1789 ».297 Le mal a été apporté par l’oubli de la morale. Il prône le retour de la famille souche qui est marquée par la cohabitation de plusieurs générations et la perpétuation des valeurs morales. Dans ce modèle de famille un seul fils succède au père et fait fructifier le patrimoine. Les penseurs socialistes, notamment saint-simoniens ainsi que les socialistes d’inspiration chrétienne et les communistes, dont la doctrine place l’économie avant la politique, soutiennent que l’industrialisation est facteur de progrès social. Ils se prononcent pour une évolution de l’institution familiale, mais le mariage monogame reste la base de la famille. Un courant traditionaliste parmi les socialistes regroupant notamment les socialistes chrétiens de l’Atelier, Buchez, Proudhon soutenaient l’inégalité irréductible des sexes, fondée sur la nature et donc la nécessaire soumission de la femme.298 Proudhon aura d’ailleurs des discours particulièrement offensifs envers les relations homosexuelles. Cette redécouverte de la famille est majeure pour les discours et les attitudes vis-à-vis de l’homosexualité. Enfin, on assiste, et dès la Révolution française, à la naissance d’une préoccupation vis-à-vis des célibataires. Des mesures fiscales et militaires visent à défavoriser le célibat. Certains essaient d’imaginer des solutions pour remédier à ce phénomène. Pierre Paul Alexandre Bouchotte (1754-1821) qui fut député de l’Aube en 1789 pense que l’indissolubilité du mariage pousse au célibat. Il encourage à considérer le mariage comme un contrat civil. Guillaume Poncet de la Grave (1725-1800), dans ses considérations sur le célibat, s’en prend au célibat des prêtres. Il dénonce ceux qui se complaisent dans un voluptueux célibat. Il n’envisage l’état de célibataire que volontaire qu’il juge engendré par une paresse de l’âme.299Plus globalement le XIXe siècle met en marge célibataires et solitaires et les institutions de célibataires reposeront sur la discipline militaire ou ecclésiastique. On observe une surveillance panoptique destinée à empêcher toute communication

296 voir P. ARIES G. DUBY, Histoire de la vie privée. 4, De la Révolution à la Grande guerre, Paris, 1999, p.

87

297 Voir A. GUESLIN, L’invention de l’économie sociale, Paris, 1987, p. 75-78

298 Voir P. ARIES G. DUBY, Histoire de la vie privée4, De la Révolution à la Grande guerre, Paris, 1999, la famille triomphante, p. 81-88

299 J.C. BOLOGNE, Histoire du célibat et des célibataires, Paris, 2004, p. 199

horizontale génératrice de perversion.300Nous constaterons combien vis-à-vis des prisons la hantise des relations homosexuelles entre prisonniers occupera bien des esprits au cours de l’époque que nous étudions et comment certains se proposeront d’y apporter des solutions.

On peut aussi observer une préoccupation croissante sur les maux de la ville et sur les fléaux sociaux en particulier. Ce contexte est aussi important pour analyser les rapports de l’homosexualité à la société française au cours de la période étudiée. Cette préoccupation ressortira de certaines sources à notre disposition : notamment certains rapports de directeurs de prison qui font état du fait que les détenus venant de la ville sont plus corrompus que ceux issus de la campagne. C’est à Paris que deux groupes sociaux apparaissent et vont devenir emblématiques des dysfonctionnements de la ville : les prostituées et les homosexuels.301La notion de classes dangereuses va apparaître. Elle sera liée au caractère pathogène de la ville et à la présence des différents fléaux sociaux. Les classes dangereuses sont les classes pauvres des villes qui vivent dans la misère. Elles sont perçues comme voisinant avec divers fléaux sociaux. Cette population pauvre des villes est censée vivre en marge de la morale.

Ce souci des dysfonctionnements sociaux de la grande ville est assez important.

Nous observerons que des facteurs comme la prostitution, les maladies vénériennes, le vol et plus globalement le fait que l’on perçoive certaines couches de la population urbaine comme immorales et dangereuses ne sont pas des idées isolées au cours de notre période. Notons que les rapports des policiers vers la fin de l’Ancien régime laissent paraître aussi ce souci. Cette inquiétude apparaîtra aussi dans les lettres de certains habitants de Paris auxquelles nous avons pu avoir accès dans les séries DA 230 des archives de la police. Louis Chevalier dans son ouvrage : Classes laborieuses classes dangereuses à Paris dans la première partie du XIXe siècle indique combien la prolifération des classes dangereuses s’avérait être l’une des grandes préoccupations de tous, une angoisse sociale. Le crime prend une place particulière dans les préoccupations quotidiennes des gens. Certaines grandes affaires ont des résonances particulières notamment les crimes de Lacenaire. Enfin un média comme La

300 P. ARIES G. DUBY, Histoire de la vie privée T4, op. cit. p. 265-266

301 M SIBALIS, « Les espaces des homosexuels dans le Paris avant Haussmann » in La modernité avant Haussmann, Paris, 2001, p. 231

Gazette des tribunaux contribue à entretenir la psychose du crime. La criminalité est en hausse dans Paris dans la première moitié du XIXe siècle. On a l’impression d’une ville malade. L’importance du thème criminel se vérifie aussi à travers l’action du docteur Parent Duchatelet (1790-1836.) Ce dernier siégea au Conseil de salubrité et il s’intéressa particulièrement au phénomène de la prostitution qui devint emblématique des conséquences matérielles et morales de l’expansion urbaine. Le crime devient la conséquence de la pathologie urbaine et on mêle les aspects moraux et biologiques. « On pense que les classes dangereuses possèdent leurs propres caractéristiques, des traits qui les rendent différents des gens honnêtes. »302 Cette préoccupation vis-à-vis du phénomène de la criminalité est importante à souligner avant de rentrer plus spécifiquement dans les rapports et les perceptions de la société française vis-à-vis de l’homosexualité. Elle constitue un contexte global sur lequel va se développer la vision de l’homosexualité. La présence de l’homosexualité dans la ville va participer de cette peur des désordres occasionnés par la vie urbaine. De plus le lien qui est fait entre classes dangereuses et classes laborieuses, est aussi un facteur global à souligner lorsque nous aborderons l’analyse qui est faite de certains milieux homosexuels, notamment l’analyse du milieu homosexuel par des hommes comme le policier Louis Canler (1797-1865). Donc, les principaux traits qui constituent le contexte social global sont une morale victorienne qui s’impose et une préoccupation particulière des fléaux sociaux occasionnés par la ville et une survalorisation de la famille.

A partir de ce contexte global, l’homosexualité est de plus en plus définie comme un facteur particulier et elle sera liée aux fléaux sociaux. Il semblerait que pour certains réformateurs sociaux, aucun qualificatif ne paraisse assez fort pour définir cette perversion abominable. Parallèlement, on pourrait trouver plus de retenue et même parfois une forme de compréhension ou de mise en scène chez certains écrivains. Le contexte global de la ville expliquerait le lien entre l’homosexualité et les fléaux sociaux. Cependant cette définition de l’homosexualité comme perversion par excellence pourrait être replacée dans le contexte de la redéfinition de la virilité telle que la définit André Rauch.303Car ce qui semble préoccuper particulièrement est l’homosexualité masculine qui déroge

302 H. DE BALZAC, Le code des gens honnêtes, Paris, 1854, p.

303 voir A RAUCH, Crise de l’identité masculine 1789-1814, Paris, 2000, passim

à la masculinité. Le pervers était celui qui autrefois dérangeait l’ordre naturel du monde.304Or, l’homosexuel dérange l’ordre qui veut qu’un homme soit défini à travers un comportement que l’homosexuel enfreint. La perversion n’existe que comme un arrachement de l’être à l’ordre de la nature.305 Donc en fait la cause directe de cette préoccupation vis-à-vis de l’homosexualité serait certainement la ville, car l’homosexualité intentionnelle s’observe dans le cadre urbain. La cause profonde est bien cette redéfinition de la virilité. Elle puiserait également dans l’évolution de la notion de perversion dans la société occidentale. Cependant la pensée de la décadence intervient aussi. Elle a émergé au XVIIIe siècle et se développe au cours du XIXe siècle. A cette époque va apparaître progressivement l’obsession de la décadence.306 L’association entre décadence et homosexualité fut souvent réalisée.

Pour examiner ce rapport de l’homosexualité à la société française dans la première moitié du XIXe siècle et en prenant appui sur cette hypothèse, nous allons examiner dans un premier temps la vision de l’homosexuel masculin de la Révolution à la première partie du XIXe siècle à travers les libelles et pamphlets révolutionnaires, les représentations de certains réformateurs sociaux et les images véhiculées dans la littérature et dans quelques écrits licencieux et les perceptions plus usuelles de l’homosexualité à travers les dénonciations ou lettres du voisinage et des exemples de réactions spontanées. Nous traiterons dans un second temps de l’assimilation de l’homosexualité aux fléaux sociaux de la ville notamment à travers son assimilation au crime et vagabondage et la hantise de son expansion. Enfin nous aborderons les raisons plus profondes de ces évolutions dans un troisième temps à travers la redéfinition de la masculinité et ce, dès la Révolution et l’image du pervers qui draine des représentations plus anciennes dans les sociétés occidentales.

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HOMOSEXUEL MASCULIN

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ORDRE SOCIAL

304 E ROUDINESCO, Op. Cit., p. 12

305 E. ROUDINESCO, Op. Cit., p. 14

161

Pour comprendre les représentations de l’homosexualité, il nous faut examiner trois types de perceptions. Ces perceptions font intervenir la culture des élites et la culture populaire : les libelles et pamphlets révolutionnaires, le point de vue de certains réformateurs sociaux, l’écriture littéraire mais aussi les perceptions plus usuelles que l’on peut cerner dans les archives de police. Ces dernières contiennent des courriers de dénonciation. Il est commode dans un premier temps de séparer la Révolution et la première moitié du XIXe siècle. Au-delà de cette division, il faudra examiner la question : peut-on observer une unité, une continuité entre les perceptions à l’époque révolutionnaire et celles qui ont cours à la période postérieure ? L’image de l’homosexualité, certes évoluerait mais ne pourrait-on pas discerner une forme de continuité logique dans ces perceptions ?

A/ LIBELLES ET PAMPHLETS RÉVOLUTIONNAIRES

Les libelles et pamphlets sont originaux car ils véhiculent des images sur l’homosexualité que l’on retrouvera plus tard. Ils définissent l’image de ce que doit être un homme et ce qu’il ne doit pas être et ceci nous renverra aux ressorts plus profonds de ce type de discours. Les cotes Enfer de la Bibliothèque nationale de France contiennent ces textes datant de l’époque révolutionnaire. Ces écrits explosent et apparaissent avec les évènements révolutionnaires et ils constituent des réactions à ces mêmes évènements. Ils se situent dans ce temps précis.

Nous en avons identifié une vingtaine, correspondant à ce type de littérature.

Dans une contribution parue dans Le Magazine littéraire Patrick Wald Lasowski soulignait combien la langue érotique sous la Révolution est prospère et comment elle affirme une virilité révolutionnaire ; comment elle marque une volonté de régénérescence,307 comment dans ce cadre-ci, l’homosexualité est abordée ? Quatre thèmes se dégagent de l ‘examen de ces pamphlets : usage politique de la sexualité et de l’homosexualité en particulier. L’homosexualité est ainsi décrite comme un plaisir antinaturel que l’on oppose au plaisir sain et comme un plaisir purement hédoniste et égoïste. Enfin l’homosexualité est vue comme facteur de désordre.

L’usage politique de la sexualité vise à déconsidérer ses adversaires et à les accuser de dépravation. Plusieurs de ces pamphlets font une analogie entre les anciennes élites : noblesse et clergé et la dépravation sexuelle dans laquelle l’homosexualité est incluse. Les prétendues orgies sexuelles de ces élites sont dénoncées : et ceci s’avère être la marque de leur dégénérescence. Le fait de flétrir le clergé à travers l’accusation d’homosexualité a plusieurs causes. Celles-ci tiennent autant à la perception de l’homosexualité qu’à la position du clergé. Le clergé est constitué d’hommes célibataires en raison de l’obligation du célibat des prêtres. Ce sont des hommes qui vivent entre eux.

307 P. WALD LASOWSKI, « Les fouteries chantantes de la Révolution », Magazine littéraire n° 426, décembre 2003, p. 35-38

Nous avons observé que dès la Révolution une préoccupation se fait jour à l’encontre des célibataires. Certains s’en prirent au célibat des prêtres.308 Ces attaques à l’égard du clergé sont à mettre dans ce que René Rémond nomme un premier type d’anticléricaux. Ces anticléricaux reprennent la morale chrétienne qu’ils transforment en morale naturelle. C’est au nom de celle-ci qu’ils attaquent les clercs. Ils reprochent à ces derniers de ne pas observer les préceptes qu’ils sont chargés de professer. Ainsi on prête au membre du clergé un comportement immoral. Les religieux falsifieraient la vérité et pratiqueraient la duplicité et l’hypocrisie et on attaque particulièrement les jésuites.309 Ces libelles contre les prêtres pourraient correspondre à ce type d’anticléricalisme. Cette montée de l’anticléricalisme est due au fait que le clergé est l’un des deux ordres anciennement privilégiés. Cet anticléricalisme sera exacerbé par les évènements qui accompagneront la Constitution civile du clergé en 1790 et qui peut expliquer ces liens entre clergé et homosexualité. Le pape Pie VI (1717-1799) condamnera à la suite de cette réforme, les principes de la Révolution française en mars 1791.

Ce contexte politique global permet de situer ces libelles contre les mœurs du clergé. Les libelles qui attaquent le clergé vont tous dans le sens de la dénonciation des mœurs corrompues des clercs. : Le Bordel apostolique institué par Pie VI date de 1790, il brocarde les mœurs prétendument libres du clergé et il est à replacer dans le contexte des tensions religieuses à la suite du vote de la Constitution civile du clergé. Il conte les prétendues mœurs pédérastes du clergé et fait passer le clergé français pour un repaire de pédérastes.310 « Il ne serait point question de fouterie naturelle ; Qu’on n’y occuperait ses forces et son temps, qu’à soulager les ardeurs de la bougrerie, de la pédérastie et de la bardacherie, que pour interdire toute jouissance toute manipulation des cons, des tétons, les femmes, les filles seraient exclues de ce lieu de délices »311 Le clerc est présenté dans ce libelle comme adepte d’un comportement qui viole les principes de la morale, que ces hommes devraient faire respecter.

L’homosexualité est assimilée à l’inutilité sociale car les clercs sont célibataires.

308 J.C. BOLOGNE, op. cit., p. 199

309 R REMOND, L’anticléricalisme en France de 1815 à nos jours, Paris, 1992, p. 27-29

310 voir Le bordel apostolique instauré par Pie VI pape, en faveur du clergé de France,1790, BNF ENFER-602, p. 8

311 Le bordel apostolique, op. cit., p. 9

Ce sont aussi des hommes qui ne sont pas astreints au travail et ils vivraient du travail d’autrui, ce qui expliquerait ces représentations.312 Par opposition, la

Ce sont aussi des hommes qui ne sont pas astreints au travail et ils vivraient du travail d’autrui, ce qui expliquerait ces représentations.312 Par opposition, la

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