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Le parler des Jeunes et le Langage SMS

1-le parler des jeunes :

Le parler jeune est très à la mode, chaque génération apporte de nouveaux mots et crée de façons de dire modernes. Ce langage que les jeunes ont choisi prend plusieurs appellations que nous pouvons les trouver dans le monde entier :le parler des jeunes, le parler populaire, le parler des cités …etc .Il a connu son vrai développement sous l’impact de la mondialisation et aussi le progrès scientifique des moyens de communication : l’Internet, les réseaux sociaux…

Les mœurs, les différentes variétés langagières, les diversités géographiques et sociales : toutes ces choses font et défont les mots et les expressions d’actualité, et il serait plus juste de parler des langages des jeunes, et non du langage des jeunes. Un autre point à prendre en compte est également le support utilisé : un mot parlé ne sera pas forcément utilisé sur un forum, ou pourra être transformé pour son usage par texto, ou à l’écrit dans un autre contexte.

Il se manifeste par l’utilisation des termes et des expressions spécifiques à eux, qui finissent par prendre une place dans une langue ; les dictionnaires, les chansons…qui selon T.BULOT « il ne s’agit qu’un dialecte socio-générationnel1 » qui peut devenir une langue.

Le parler jeune n’est pas une langue officielle, il y a des structures et un lexique qui caractérisent ce parler. Les locuteurs forment cette «langue» par quelques modes de formations comme la troncation et l’emprunt. Un autre système de création des mots : le verlan, se trouve chez les populations jeunes aujourd’hui et est devenu une marque

1

BULOT T, «Les parlers jeunes et la mémoire sociolinguistiques questionnements sur l’urbanité langagière »Université de Rennes 2 (France ) Credilif . (EA Erellif 3207).

Chapitre II Le parler des jeunes et le langage SMS

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d’identité pour la jeunesse en révolte ou en passe de marginalisation. Mots issus de langue étrangère (arabe, anglais par exemple), détournements... ils n'ont pas tous la même signification selon les âges et les régions

Les adolescents ont développé un langage qui leur est propre et qui présente l’avantage de les rendre incompréhensibles par les adultes, ils utilisent des mots mutilés, écriture phonétique, vocabulaire appauvri, mais il existe une autre caractéristique dominante du parler jeune: c’est l’usage quasi systématique de l’exagération. Tout devient emphatique, démesuré.

Le langage des jeunes est, comme toutes les tendances, soumis à une obsolescence programmée. Aujourd’hui, il y a d'autres de nouvelles expressions plus ou moins créatives. Nous pouvons dire aussi qu'il y a des variétés qui sont nées au sein des communautés jeunes, le langage SMS entre autres, celui-ci se démarque par le fait qu'il est utilisé presque exclusivement sur des supports numériques et qui résulte d'un jeu de déformation du langage normatif.

2-Le langage SMS :

Chaque siècle a son propre langage, au passé, il y eu le verlan, au présent, nous avons le langage SMS le langage de rue et d'autres néologismes parfois capilotractés.

"Le SMS de l’anglais « short message système» système de message de transmission de messages écrits introduits en 1991 avec le standard GSM de téléphonie mobile .Acronyme SMS désigne aussi, en

totum pro porte, un message particulier transporté par ce système".2

A la langue orale s’est rajoutée pus récemment une langue écrite, elle aussi très cryptée, le langage « texto » que les jeunes utilisent à un âge de plus en plus précoce, pour communiquer par SMS sur leur téléphone portable ou sur leurs ordinateurs. Une écriture qui transcrit phonétiquement leur langue parlée en mutilant la syntaxe et l’orthographe, ce qui la rend encore plus incompréhensible aux non-initiés.

Les jeunes culturellement les plus favorisés feraient preuve d’une grande mobilité intellectuelle jonglant avec ces outils et passant avec ses agilités d’un registre de langue à l’autre, en fonction de leurs interlocuteurs.

3-Les procédés utilisés en langage SMS : 1. Sur le plan phonique :

1-1- Les néographies :

Les néographies sont les mots dont la graphie s’écarte de la norme orthographique d’une langue, ces derniers se composent en :

1-1-1-Les graphies phonétisantes:

Elles consistent à remplacer un graphème complexe par leur version phonétique, elles ont deux formes :

2

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27 Réductions graphiques :

Elle correspond à un « abrègement en caractère, soit [à une]

sélection de graphies supposées plus proche du phonétisme.» (J. ANIS

2002 :45)

Elle subdivise de leur tour en quartes sous catégories :

Substitution d’un graphème par un autre plus proche phonétiquement, prenant comme exemple : ki→qui / S→ z …

La chute des mutogrammes finaux (l’omission d’une lettre muette), par exemple : salu→ salut

La réduction des digrammes et des trigrammes : prenant comme exemple :

Beau→bo / aller →allé

La réduction avec compactage (compresser) : par exemple : jswi→ je suis

Réduction avec variantes phonétiques :

Elle consiste à reprendre des procédés déjà cités en y ajoutant des variations dues à la langue parlée, prenant comme exemple :

Je suis→ chui, je sais→ chai …

1-1-2-Les squelettes consonantiques :

Nous considérons comme squelettes consonantiques les mots dont les voyelles ont été supprimées, réduisant ainsi la forme a une succession

de consonnes principales du mot. Pour J.Anis c’est simplement des abréviations.

Prenant comme exemple :

Tjs→toujours , lngtmps→longtemps

1-1-3-Les syllabogrammes et technique de rébus : Les syllabogrammes :

Selon Marty les syllabogrammes consistent à obtenir des effets sonores à partir du nom des lettres.c’est à dire remplacer un graphème par une lettre de l’alphabet. Le principe consiste en une représentation sonore des mots uni-syllabiques par un graphème ayant le même effet phonétique. En voici quelques exemples :

C→c’est , G→J’ai

Le rébus à transfert :

Considéré comme l’utilisation « de séquences mêlant chiffres,

lettres et signes divers, qui doivent être interprétés à l’aide de leur valeur dénominative. » (FAIRON. C, KLEIN. J.R et PAUMIER. S, 2006

:32).

Cette technique « révèle, outre la correspondance entre les lettres, les chiffres et les sons, une transgression de l’orthographe et un plaisir évident à jouer avec la langue. » (J .ANIS 2004).Comme pour :

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1-1-4-Les logogrammes et paralogrammes (ou sigles) : Les logogrammes :

On parle de logogramme (signe-mot) quand un mot entier est transcrit a l’aide d’un ou de plusieurs chiffres :

8 → nuit , 12 →midi

Les paralogrammes :

Ce procédé appartient à J. ANIS, il évoque les sigles et les acronymes qui sont différentes l’une de l’autre.

-Le sigle : se prononce comme s’il s’agissait d’un mot normal à l’aide de majuscules, c’est une abréviation dont les éléments sont prononcés lettre par lettre comme pour BD →sigle de bande dessinée, BP →sigle de boite postale.

-Un acronyme : se prononce sur un même ton, comme un seul mot. Le cas de :LoL : qui représente un acronyme de l’expression anglaise

≪laughing out loud≫, Il s’agit d’une interjection destinée à marquer le rire et l’amusement de son utilisateur.

1-1-5-Les étirements graphiques :

Selon J. ANIS l’étirement graphique est « un procédé expressif

reposant sur la répétitiondes lettres pour attirer l’attention .Il est conçue

pour qu’une transcription orale ne soit possible 3»

3

Il se fait pour marquer et passer une émotion, un sentiment, une joie ou une tristesse, comme par exemple : tooop → top, ouiiiiiiii→oui.

2-Sur le plan morpho-lexical : 2-1-La troncation ou abrègement :

La troncation c’est la réduction, ce procédé consiste à supprimer une u plusieurs syllabes d’un mot, il est très fréquent dans des petites annonces, les télégrammes ou en entreprise .Elle a deux phénomènes :

a-L’apocope : c’est« la suppression d’un phonème ou d’une syllabe à la fin d’un mot4», comme dans fac (ulté), télé (vision).

b-L’aphérèse : c’est lorsque on supprime le début d’un mot, prenant comme exemple : ciné (ma), auto (bus).

2-2-L’anglicisme :

La langue anglaise représente une puissance mondiale dans tous les domaines, surtout la technologie y compris l’internet dont la langue commune représente un grand avantage pour communiquer

« L’anglais a un statut de langue technologique et aide à se comprendre

dans un contexte plurilingue.5» come dans les exemples :

Hi→ Bonjour, thanks → merci

4BRIN-HENRY, COURRIER, LEDERLÉ et MASY. 2004 :6.

5

GRIMM-GOBAT G., « Les SMSistes réinventent la langue française », en ligne : http://www.largeur.com/print Art.asp ?art ID=1045

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31 2-3- Les onomatopées :

Les onomatopées ou les interjections sont une création de mot par imitation phonétique de l’être ou de la chose désignés. L’onomatopée est habituellement employé dans l’univers de la BD et se basait sur l’écriture, le dessin et le bruitage, ce dernier est énormément important étant décrit par les interjections, il reflète l’effet sonore existant réellement. Ils sont utilisés pour refléter les états d’âme, des sons ou des bruits : « des rires →HAHAHAHAH ou pour symboliser un rire, des cris→ Aïe- AAAAHH, des cris d’animaux →Miaou –Coucou-». Quant aux interjections ils sont habituels comme pfffff, grrrrr, hmmm, etc.

3-Autres procédés : 3-1-La ponctuation :

La ponctuation a une grande utilité dans la réalisation des SMS.

Les signe de ponctuation qui peut être point , point d’interrogation , point d’exclamation , ou autres permettent de faire une pause entre les mots , les phrases .de traduire de fortes émotions , comme par exemple : comment ??????.

3-2-La majuscule :

Une majuscule est employée pour communiquer le début d’une phrase après un point, un point d’interrogation, un point d’exclamation ou les points de suspension. On se sert des lettres majuscules pour remplacer des syllabes ou même plusieurs mots (ex : mère→ mR, intéressante→inTrSante, j’ai→ G

3-3-Les émoticônes :

Les émoticônes appelés aussi « souriards, smileys en anglais, binettes ou pictogrammes » sont de petits visages expressifs qui se composent à l’aide du clavier mobile afin de décrire les émotions ressentis par le scripteur, comme dans le cas :je suis content ☺.

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