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parcs, la densité varie d'un facteur 1 à 100 à l'échelle du parcellaire suivant l'âge des

CIRAD-Forêt / Programme Agroforesterie

les 2 parcs, la densité varie d'un facteur 1 à 100 à l'échelle du parcellaire suivant l'âge des

exploitants, Je nombre d'années d'exploitation mais aussi le sexe et le mode d'exploitation du sol, ce qui démontre le déterminisme des facteurs humains et d'aménagement sur de tels parcs construits ;

. L'espèce, particulièrement sensible à l'orientation solaire et opportuniste, est capable de modifier

sensiblement l'architecture de son houppier, asymétrique lorsqu'il n'est pas soumis à émondage

ou l'est très peu ;

. La variabilité individuelle des feuilles et fruits est très forte sans que les différences conduisent à définir des écotypes.

-L'étude de la dynamique et le suivi phénologique de F aidherbia albida a permis dè dégager les points suivants :

. Les arbres de Dossi, vieillissant, sont en plus mauvais état sanitaire qu'à Watinoma. Loranthus sp. et Ficus étrangleurs les affectent en plus grand nombre (10 %) qu' à Watinoma. L'émondage

qui peut engendrer des plaies et des chancres a globalement des effets favorables : élimination des branches parasitées blessées, réduction de bris de houppier, rejuvénilisation ;

. La mortalité qui est également plus élevée à Dossi n'est pas le seul fait de la sénescence des

arbres ou des intempéries (vents) ; l'élimination d'arbres adultes sains et de nombreux baliveaux montre un désintérêt grandissant pour l'espèce et confirme la régression du parcs ;

. La régénération du faidherbia se présente majoritairement sous forme de rejets, régulièrement soumis à rabattage, incorporant des semis et des drageons. Le drageonnement est un mode fréquemment observé à Dossi où les faidherbias ont des enracinements à la fois pivotants et

superficiels très étendus. La régénération sexuée qu'il est délicat de déterminer et de quantifier est vraisemblablement faible ou pour le moins très localisée sur les sites les plus fumés mettant en reliefle rôle de diffusion du bétail (et de l'homme qui redistribue le fumier) .

. Mais les animaux ont un effet de prédation beaucoup plus important que celui de dispersion éliminant par broyage et digestion plus de 90 % des semences. Les insectes spermatophages font également beaucoup de dégâts éliminant en moyenne 50 % de la capacité germinative des graines .

. Aux aléas climatiques et contraintes de site, s'ajoutent les effets de l'aménagement des sols sur le devenir des semis : sarclages et labours en éliminant la plupart, le bilan apparaissant à nouveau plus favorable à Watinoma .

. L'accroissement annuel moyen sur le rayon des faidherbias est deux fois plus élevé à Watinoma qu'à Dossi. Le fait parait résulter d'une plus longue période de croissance en saison sèche prolongée de quelques mois en saison des pluies que du fait de l'émondage de fin de saison sèche (fréquent et intense à Watinoma, très modéré à Dossi) .

. La croissance initiale des faidherbias est toujours très vigoureuse s'agissant de rejets.. portés par des pivots racinaires massifs ayant assuré leur accès à l'eau profonde du sol. L'âge de ces pivots a été estimé à 20 à 30 ans pour la plupart. Leur ominprésence confirme la dominance du mode de régénération de l'espèce : par sélection d'un rejet sur les cépées les plus vigoureuses (sur les plus dégradées, les rejets dégênèrent) .

. L'évaluation de l'âge de faidherbias adultes sur carottes de bois a été confirmée à Watinoma par enquêtes. Elle montre que les arbres y sont plutôt jeunes, ayant en moyenne 1 8 à 25 ans, contre 35 à 45 ans à Dossi. Sur ce dernier parc, l'âge des plus gros arbres, chancreux, n'a pu être estimé. Mais ceux-ci auraient au plus 100 ans, conférant à l'espèce une longévité plutôt médiocre ;

. Le suivi phénologique de l'espèce différencie assez bien les parcs de Dossi et de Watinoma principalement en raison du facteur émondage qui perturbe la feuillaison comme la floraison et la fructification. La feuillaison peut être prolongée au cours de la saison des pluies au point de former un continuum avec la refeuillaison de la saison suivante. Elle est également plus intense contribuant donc à expliquer le gain de croissance observé sur les arbres de Watinoma. La dimension de l'arbre (circonférence) exerce également des effets sur l'étendue et l'intensité de la feuillaison. Le facteur site parait avoir les effets les moins marqués, les arbres de bas de versant étant généralement les plus feuillés. L'émondage exerce les effets les plus marqués sur la floraison et la fructification, phases qui peuvent pratiquement disparaître. A Watinoma, l'émondage hypothèque la production fruitière. A l'inverse, Dossi qui compte les arbres les plus gros et les moins émondés apparaît comme le parc aux conditions les plus favorables à la production de fruits.

- Pour ce qui est du fonctionnement des interfaces arbre-sol-culture et arbre-bétail :

. Les principales améliorations induites par l'arbre sur les sols concernent leurs caractéristiques organiques au niveau des horizons 0-5 cm et 5-1 5 cm, et, plus rarement jusqu'à 15-35 cm. Les écarts sont très nets sur les sites les plus secs (+ de 50 % en C et N sur hauts de versants). Les teneurs varient cependant en fonction de l'importance de la fumure déposée par l'homme ou le bétail. Ce dernier est à l'origine de quantités de fumier plus élevées sous l'arbre qu'en dehors du houppier. Il est par conséquent difficile de dissocier l'effet faidherbia de l'effet du fumier( bien que

le fumier constitue une biomasse moindre que celle des litières de l'arbre) .

. Les améliorations chimiques sont inégalement réalisées : K échangeable P assimilable sous le houppier des arbres des bas de versants de Watinoma et P à Dossi sur les sites également les plus humides. Le calcium est la principale base échangeable à la teneur influencée par l'arbre sur hauts de versant à Watinoma et sur vertisols à Dossi .

. Le pH est peu influencé par l'arbre ; par contre la teneur en eau superficielle est significativement améliorée par l'arbre sur le site le plus sec en début et fin de saison des pluies (sans effet en milieu de saison). L'arbre parait enfin avoir un effet sensible sur la teneur en éléments fins du sol (effet brise-vent ; composés argile-humiques plus importants sous l'arbre) .

. De la même façon, le faidherbia exerce des effets améliorateurs sur le nombre, le poids et le rendement en épis, grains et tiges du sorgho et du maïs, cultures les plus fréquemment àssociées à l'espèce : + 100 à + 170 % de grains de sorgho sous faidherbia, sur bas et hauts de versant à Watinoma. L'effet varie selon l'éloignement à l'arbre avec généralement un pic en limite de houppier et des améliorations particulièrement élevées sur les sites les plus secs et à proximité des plus grands arbres. Le poids des tiges, de sorgho notamment, varie très peu sous et en .dehors des petits faidherbias sur bas de versant à Watinoma .

. A Dossi où la fertilité des sols est naturellement bien meilleure qu'à Watinoma et où le caractère unitaire du parc à faidherbia et sa densité tendant à écréter les différences ( effet parc), les écarts entre zones sous et hors faidherbia sont faibles voire non significatives. Pour la plupart des variables, nombre et poids, en grains et tiges de sorgho, peu de différences sont observables entre les zones, sous houppier des grands et des petits faidherbias .

. Le facteur site a des effets peu différenciés sur le rendement du sorgho, du moins à Dossi, et pour les grains. Par contre, pour les tiges, le poids est significativement amélioré sous les faidherbias des sols bruns eutrophes du centre du parc, sols fertiles. Il en va de même du maïs .

. Le facteur orientation cardinale n'a, quant à lui, aucun effet significatif sur les variables contribuant au rendement du sorgho, à Dossi comme à Watinoma, pour le sorgho comme pour le maïs (très fortes hérogénéités occultant une possible différence entre les zones sous le vent et au vent) .

. L'émondage à Watinoma est appliqué en moyenne 2 fois par arbre et par saison avec une intensité forte à très forte sur plus de 50 % de l'effectif alors qu'il en touche moins du quart à Dossi une fois par saison et en intensité faible (houppier prélevé à moins de 25 % de son volume). Malgré ce régime, les arbres de Watinoma rejettent vigoureusement en tête. La production feuillée à l'émondage total, bien corrélée à la surface du houppier varie de 5 à 40 kg de MS/arbre selon

sa dimension. En additionnant la masse des rameaux chlorophylliens consommés par le bétail, le disponible fourrager ne dépasse pas 50 à 100 kg de MS/an arbre adulte émondé, à Watinoma .

. La digestibilité des gousses est 2 à 3 fois supérieure à celle des feuilles mais la production des fruits est beaucoup plus aléatoire principalement à cause de l'émondage : en moyenne 2 à 3 kg MS à Watinoma contre 22 à Dossi (avec un maximum à 157 kg), la variabilité étant à Dossi principalement liée aux facteurs génétique et environnementaux (saison, site) .

est par contre très faible quelque soit le facteur étudié. Cependant, la matière azotée totale apparaît plus élevée en début de saison sèche quand les contraintes fourragères sont peu importantes. L'émondage par la production de nouvelles feuilles en fin de saison sèche relève la teneur en MAT.

. Les teneurs en éléments minéraux des feuilles, fruits et rameaux chlorophylliens, bien que non négligeables, ne peuvent suffire à pallier durablement les seuils de carence alimentaire du bétail, notamment en phosphore, zinc et cuivre .

. Le bois, sous-produit de l'émondage des faidherbias, représente à Watinoma chaque année, plusieurs dizaines de tonne de combustible, soit un complément en combustible important pour les éleveurs peuls qui en sont les principaux bénéficiaires (100 à 200 kg/MS/arbre totalement émondé).

7 - Valorisation des acquis

L'étude sur Faidherbia albida fait l'objet d'une thèse à finaliser en 1 996. Les résultats ont été diffusés à travers plusieurs publications et communications faites à des séminaires internationaux. (Cf bibliographie).

Ce sont en particulier les contributions à

- un ouvrage collectif sur les "Parcs à faidherbia" (Cahiers Scientifiques du CIRAD-Forêt, 1996) ;

- un atelier international sur "Faidherbia a/bida dans les zones semi-arides de l'Afrique de l'Ouest", tenu à Niamey en 1991, ICRAF/ICRISAT ;

- un symposium international sur les "Parcs agroforestiers des zones semi-arides d'Afrique de l'Ouest", tenu à Ouagadougou, ICRAF/CILSS/LTC/IRBET, 1993.

Les résultats sur les haies vives ont également donné lieu à des publications et à des communications assorties de formations, notamment

- par le cours régional sur la "Recherche agroforestière pour le développement", ICRAF/SALW A,

Dakar, 1 993.

- lors d'un séminaire sur la "Physiologie des arbres et arbustes en zones arides et semi-arides" tenu

à Nancy ( 1 991) ;

- par la rédaction d'un ouvrage scientifique collectif prévu pour 1 997-98 ;

- des enseignements ponctuellement donnés à l'IDR (Institut de Développement Rural) en

agroforesterie ;

- des consultations pour la FAO en agroforesterie / conservation de l'eau et du sol au Cap Vert (1992).

- des appuis ou conseils méthodologiques donnés à divers projets de R/D travaillant sur les haies vives.

Enfin, en ce qui concerne l'étude en cours sur les Capparidaceae ligneuses, une publication est prévue (agroforesterie/ethnobotanique) accompagnée d'un rapport final d'activités (1997).