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Au chapitre 2, section 5, on a choisi ∆min ≈ 0.03, h ≈ 0.04 et ∆t = 104. A paramètres égaux(16), les résultats sont les mêmes qu’en maillage régulier (cf. chapitre 2, section 6) : l’erreur maximum autorisée sur la vitesse, fixée à e= 103

et conditionnant le raffinement en maillage adaptatif, est inférieure à l’erreur de convergence en maillage régulier. Quant à ∆max = 1/8, déraffiner encore plus

induirait des problèmes de débit en écoulement de Poiseuille (chapitre 5).(17)

3.2 Gain en temps de calcul en IBM localement régulier

Le gain de temps processeur par rapport au maillage régulier dépend de deux facteurs liés : la vitesse du fluide et le rapport de confinement. En relaxation dans un fluide au repos (chapitre 4), le tampon optimal autour de la membrane (cha-pitre 2, section 5) occupe un volume très faible par rapport au canal et il n’y a pas d’écoulement par défaut. Le dé-raffinement s’opère donc massivement dès que la relaxation ralentit (chapitre 2, section 6). Le ralentissement dès le début explique donc l’économie de mailles et le gain en temps de calcul. A contrario, dans une relaxation sous écoulement (cf. chapitre 5), l’écoulement non perturbé force le raffinement même loin de la capsule. Il est donc impératif d’utiliser des fonctions de désintérêt (appelées aussi fonctions d’écrasement) pour garantir un gain significatif en mailles et en temps de calcul.

4 Conclusion du chapitre

Le présent chapitre a justifié, analysé et approfondi les choix méthodologiques et paramétriques effectués au chapitre 2 dans le cadre de la méthode IBM.

Concernant le filtre :

1. Il doit être le même dans les deux sens (dispersion volumique des forces et interpolation des vitesses) pour assurer la conservation d’énergie ;

2. Les filtres comme le filtre δBL (Beyer and Leveque, 1992) sont plus précis que les filtres strictement positifs sur l’intérieur de leur support comme le filtre "en cosinus" δcos (Peskin, 1977) : l’ordre de précision globale (ie. dans l’étude de convergence) est respectivement 2 et 1 ;

3. Les filtres comme le filtre "en cosinus" δcos (Peskin, 1977) dégradent même certaines formes stationnaires de la capsule, aplatissant par exemple son "para-chute" arrière (Hu et al., 2013) sous écoulement de Poiseuille en canal droit ;

4. Le seul avantage de δcos est son seuil de stabilité deux fois plus grand, mais en 3D son temps de calcul processeur à précision égale reste 8 à 10 fois plus élevé ;

5. Tout filtre 3D construit via l’habituelle formule à variables séparées (1.18) (dont δBL), interpole à l’ordre 1 et dégrade donc la précision locale à l’ordre 1 ;

6. Quelques pistes ont été proposées pour trouver des filtres plus performants : filtres 1D interpolant à l’ordre 3, généralisation en 3D de la recherche de filtre de Beyer and Leveque (1992) et retrait de la condition (1.18) (cf. annexe D).

La méthode de correction de volume adoptée est celle par déplacement mi-nium par multiplicateurs de Lagrange. On approche le maillage P2par le maillage P1à une itération supplémentaire et on ne tient compte que des termes d’ordres 0 et 1 dans le développement limité du volume corrigé selon le déplacement correc-tif δc. C’est de loin la méthode la plus simple et ses résultats sont très satisfaisants. Concernant la méthode "IBM régulier", les pas spatiaux eulérien ∆ ≈ 0.03 et lagrangien h ≈ 0.04, ainsi que le pas de temps ∆t = 104, représentent un bon compromis entre précision, stabilité et temps de calcul des simulations au vu des ressources disponibles et des besoins en précision.

Concernant la méthode "IBM localement régulier", les paramètres et les résul-tats sont les mêmes qu’en maillage régulier (∆min ≈ 0.03). Les fonctions d’intérêt sont essentielles quand la vitesse du fluide est très faible. Sous écoulement forcé, les fonctions de désintérêt/écrasement garantissent le gain de temps de calcul et la condition∆max=0.125 garantit une estimation correcte du débit.

Relaxation de capsules dans un fluide au repos

On présente et modélise les résultats d’une simulation 3D de relaxation d’une capsule pré-déformée en ellipsoïde placée au centre d’un canal à section carrée rempli de fluide initialement au repos.

1 Présentation du problème

On considère une capsule à cœur liquide et à membrane mince que nous mo-délisons par une surface hyper-élastique isotrope à module de cisaillement sur-facique Gs, module de dilatation de surface Ks et dépourvue de résistance à la flexion et de viscosité de membrane. La configuration de référence de la capsule est une sphère de rayon a0. La membrane est pré-déformée en un ellipsoïde de demi-grand axe a > a0 le long de l’axe longitudinal Ox du canal, autour duquel l’ellipsoïde est invariant par rotation, et de demi-petits axes

q

a30/a dans les di-rections perpendiculaires (cf. Figure 1.1). La capsule pré-déformée est placée au centre O d’un canal rigide à section transversale carrée qui modélise un canal mi-crofluidique. Le canal a une longueur L et une demi-largeur l. Il est rempli d’un fluide Newtonien de masse volumique ρ et de viscosité µ, mêmes propriétés que le fluide du cœur de la capsule, ce qui exclut les effets de flottabilité.

Étant pré-déformée, la capsule débute sa relaxation avec une énergie élastique initiale stockée dans sa membrane, Em0 = Em(t =0). Une fois relâchée, la mem-brane se relaxe en mettant le fluide externe en mouvement. La vitesse caractéris-tique V, induite par les déformations de la capsule, a une échelle de l’ordre de E0

m/ µa2

0. Trois paramètres peuvent a priori influencer les mouvements et défor-mations de la capsule durant sa relaxation : (i) le rapport de confinement a0/l,

(ii) le nombre capillaire Ca = µV/Gs, rapport entre les forces visqueuses et les forces élastiques, et (iii) le nombre de Reynolds Re = ρVl/µ, rapport des forces inertielles sur les forces visqueuses. L’étude montre plus loin que la relaxation de capsule est en fait fonction de seulement deux paramètres : le rapport de confine-ment a0/l et le rapport Re/Ca = ρGsl/µ2, appelé nombre de Laplace et noté La. Les paramètres pilotant la relaxation sont donc uniquement fonction des proprié-tés du fluide externe, de l’élasticité de la capsule et des longueurs caractéristiques du problème, et sont ainsi indépendants de l’échelle de vitesse induite V.

Toutes les variables utilisées par la suite de ce chapitre sont adimensionnelles : les équations de Navier-Stokes sont issues d’un adimensionnement des longueurs par l, des temps par T= l/V et des forces par ρV2l2; l’équation adimensionnelle d’équilibre de la membrane est obtenue en adimensionnant les longueurs par a0 et les forces par Gsa0.

Figure 1.1 – Représentation 3D de la configuration initiale : une capsule sphérique de rayon a0 est pré-déformée en un ellipsoïde de révolution allongé de demi-grand axe a et de demi-petits axes

q a3

0/a, puis relâchée dans un canal à section transversale carrée de longueur L et de demi-largeur l. La capsule et le reste du canal sont remplis de fluides de masse volumique ρ et de viscosité µ. Le demi-grand axe est selon l’axe longitudinal Ox du canal et les demi-petits axes sont dans des directions perpendiculaires à cet axe.

2 Résultats des simulations tridimensionnelles de

relaxa-tion de capsule dans un fluide au repos.

Nous présentons les résultats des simulations 3D de relaxation de capsule confinées dans un canal à section transversale carrée. Nous étudions d’abord en détail l’évolution de la forme de la capsule et l’écoulement fluide correspondant, induit durant la relaxation dans le cas de référence, lorsque le nombre de Laplace

est La = 10 (Ca = 0.05, Re = 0.5) et le confinement est a0/l = 0.5, choisi comme cas de référence. Nous étudions ensuite l’influence des paramètres clé pilotant la relaxation de la capsule.

2.1 Évolution temporelle de la forme de la capsule et vitesse induite