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1.3. Méthodologie qualitative pour répondre à la recherche ... 150 2.1. Origine de la recherche ... 156 2.2. Focus group pour affiner notre objet de recherche ... 158 2.3. Méthodologie pour répondre à l’objet de recherche : le contexte de l’agroalimentaire

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2.3.1. Les entretiens d’experts pour sélectionner un terrain de recherche pertinent ... 164 2.3.2. La méthode Delphi ou « la méthode des jugements d’experts »... 164 2.3.3. La sélection des experts issus de l’industrie agroalimentaire ... 166 2.4. Les enjeux de l’innovation - Spécificité de l’industrie agroalimentaire ... 171 2.4.1. Des innovations tirées par les consommateurs / le marché ... 173 2.4.2. Des innovations poussées par la technologie ... 180 2.4.3. Des innovations issues de l’agriculture – résumé des tendances ... 184 2.5. Etude de cas multi-cas – choix du terrain de recherche ... 186 3.1. La collecte de données ... 188 3.2. Le guide d’entretien ... 189 3.3. La liste des entretiens ... 191 3.4. Les données secondaires ... 193 3.5. L’analyse des données et le codage ... 194 3.6. La validité de la recherche ... 196 4.1. Cas Alpha : Une PME spécialisée dans les ingrédients et épices ... 197 4.2. Cas Beta : Une PME spécialisée dans les jus de fruits et nectars ... 198 4.3. Cas Gamma : Une PME spécialisée dans les chocolats hauts-de-gamme ... 198 4.4. Cas Delta : Une GE spécialisée dans la transformation, préparation et distribution de produits à base de viande ... 199 4.5. Cas Epsilon : Une GE spécialisée dans la confiserie de chocolat, les boissons et

« Il s’agit rarement d’une déduction logique simple mais plutôt d’un processus

d’essais/erreurs qui se prolonge jusqu’à l’obtention d’un design complet, cohérent, et jugé réalisable » (Royer et Zarlowski, 1999, p.147).

’objectif de ce troisième chapitre de notre thèse est d’exposer d’une manière plus détaillée et transparente notre méthodologie de recherche. Cette méthodologie repose sur une démarche qualitative en plusieurs étapes. Ce chapitre se structure en trois parties que nous détaillons ci-après.

En première partie, nous élaborons le design de la recherche, qui est selon Royer dans Thiétart (2007, p294) « l’architecture de la recherche dans son ensemble ». Il s’agit d’exposer nos choix épistémologiques et notre mode de raisonnement, en lien avec notre objet d’étude. Dans notre cas, nous rappelons que notre objectif s'inscrit essentiellement dans une visée compréhensive car le phénomène à étudier est complexe et décrit comme nouveau, à explorer, à l’instar de Dumez (2013). En effet, nous souhaitons apporter des éléments de réponses afin de mieux comprendre le rôle de la fonction Achats dans le processus d’innovation ainsi que les facteurs influents associés.

La deuxième partie est allouée à la présentation d’une manière transparente des méthodes utilisées, c’est-à-dire la formulation de la stratégie d’accès aux données empiriques. Nous avons procédé en trois temps. Tout d’abord, nous avons organisé un « focus group » afin de préciser notre objet de recherche et le terrain, puis nous avons organisé des entretiens d’experts pour préciser les entreprises à sélectionner et affiner les guides d’entretien.

Après avoir défini et justifié la démarche qualitative et plus particulièrement les études de cas, nous présentons le périmètre de la recherche et les critères de sélection retenus pour choisir les études de cas multiples cibles. Puis le protocole de recherche est présenté en définissant les techniques de recueil des données. En effet, nous décrivons le type de données, les principales sources de données qui ont étayées notre démarche de recherche.

Enfin, nous introduisons les cinq études de cas, puis nous précisons la méthode d’analyse de données utilisée lors des étapes de la recherche. En conclusion, nous faisons la synthèse du design de notre recherche.

Figure 35. Démarche générale de la recherche (Elaboration personnelle) •Exploratoire

•un « focus group » de 6 acteurs d’industries variées

Etape 1

Exploratoire 7 entretiens individuels d’acteurs-experts de l’IAA

Etape 2

5 études de cas dans l'IAA

26 entretiens semi- directifs

Thème de recherche principal

Contribution de la fonction Achats dans le processus d’innovation

Questions de recherche

Q1. Quels facteurs expliquent et influencent la contribution de la fonction Achats dans le processus d’innovation ?

Q2. Quels sont les rôles des acheteurs lors du processus d’innovation ? Q3. Quelle est la nature de la contribution des services Achats dans le processus d’innovation ?

Stratégie de recherche

Recherche exploratoire par entretiens d’experts et études de cas Boucle d’abduction de nature compréhensive

Paradigme scientifique Interprétativisme Sélection des données

PME et grandes entreprises de l’industrie agroalimentaire où le service Achats existe

Méthodes de recueil des données Données primaires :

Étape 1 : - Etude de cas exploratoire. Un focus groupe de 6 experts multi- secteurs

Étape 2 : - Etude de cas exploratoire. Entretiens semi-directifs de 7 experts du secteur agroalimentaire

Étape 3 : Entretiens semi-directifs de 23 acteurs terrain

Données secondaires : Visites de sites de production et documentations internes aux entreprises, études internes, invitations à des portes-ouvertes, documentations officielles accessibles depuis le site des entreprises.

Analyse des données Codage avec Nvivo Codage thématique

1. Positionnement épistémologique et mode de raisonnement

Dans cette partie, nous définissons les notions d’épistémologie, mode de raisonnement et la démarche méthodologique, puis nous présentons schématiquement des principaux cadres épistémologiques contemporains. Nous exposons ensuite nos choix épistémologiques et notre mode de raisonnement, en lien avec notre objet d’étude, et nous les justifions.

1.1. Les paradigmes épistémologiques

Il ne peut y avoir de recherche sans spécification du positionnement du chercheur à l’égard de son objet de recherche (Perret et Séville, 2007), c’est à dire son positionnement épistémologique. « La réflexion épistémologique s’impose à tout chercheur soucieux

d’effectuer une recherche sérieuse car elle permet d’asseoir la validité et la légitimité d’une recherche. » (Perret et Séville, 2007, p.13).

Ce positionnement doit permettre au chercheur d’expliciter de manière transparente son approche de la recherche, et la qualité des connaissances apportées. Un questionnement épistémologique sert à « clarifier la conception de la connaissance sur laquelle le travail de

recherche et la valeur attendue des connaissances seront élaborés » (Gavard-Perret et al.

2008).

L’épistémologie, selon Piaget (1967), est « l’étude de la constitution des connaissances

valables. ». Afin de vérifier la validité de cette connaissance, il convient alors de se poser les

questions suivantes :

-Qu’est-ce que la connaissance ?

-Comment se constitue la connaissance (Comment est-elle élaborée ?) - Méthodologie

-Quelle est sa valeur ? (Qu’est-ce qu’une connaissance valable ?) – Fiabilité et mode de justification

Pour le philosophe Kuhn (1962), la notion de paradigme scientifique est définie comme un ensemble de valeurs, techniques ou croyances partagées par une communauté scientifique.

Trois éléments se retrouvent dans la notion de paradigme :

–élément ontologique : question de la nature de la réalité, de ce qui peut être connu ; –élément épistémologique : type de relation entre le chercheur et ce qui peut être connu ; –élément méthodologique : modalités d’acquisition de la connaissance, itinéraire de recherche.

C’est pourquoi, il est impossible voire dangereux pour toute validité ou crédibilité scientifique selon Avenier (2011) d’exposer sa méthodologie sans épistémologie (« méthodologie sans

épistémologie n’est que ruine de la réflexion ! »)

En France, les trois grands paradigmes scientifiques communément cités sont : le positivisme, l’interprétativisme et le constructivisme. (Girod-Séville, M., et Perret, V. 1999). « Chacun des

paradigmes répond à la question de la scientificité des connaissances » (Perret et Séville,

2007, p.25). Ils sont synthétisés dans le tableau 9.

Positivisme Interprétativisme Constructivisme

Nature de la réalité (ontologie)

La réalité est une donnée objective indépendante des sujets qui l’observent

La réalité est perçue/interprétée par des

sujets connaissants

La réalité est une :

• Construction de sujets connaissants qui expérimentent le monde • Co-construction de sujets en interactions Relation chercheur/ objet de recherche (Épistémologie) Indépendance : le chercheur n’agit pas

sur la réalité observée

Empathie : le chercheur interprète ce

que les acteurs disent ou font qui, eux- mêmes interprètent l’objet de la

recherche

Interaction : le chercheur co-construit des interprétations et/ou des projets avec les acteurs

Projet de connaissance

Décrire, expliquer,

confirmer Comprendre Construire

Processus de construction des connaissances Fondé sur la découverte de régularités et de causalités

Fondé sur la compréhension empathique des représentations d’acteurs

Fondé sur la conception d’un phénomène/projet

Tableau 11. Les trois paradigmes de recherche d’après Giordano (2003) adapté de Girod-Séville, M., et Perret, V. (1999).

Selon Thiétart (2007), l’objectif du chercheur interprétatif est de développer une compréhension de la réalité. « Le développement d’un tel type de connaissances passe

notamment par la compréhension des intentions et des motivations des individus participant à la création de leur réalité sociale et du contexte de cette construction, compréhension qui, seule, permet d’assigner un sens à leurs comportements » (Schwandt, 1994) dans (Thiétart,

2007). L’interprétativisme va permettre de rendre l’objet accessible grâce à cette compréhension des discours des acteurs.

Dans le paradigme interprétativiste, les critères de validité sont le caractère idiographique des recherches et la compréhension empathique développée par le chercheur (Perret et Séville, 2007). Les interactions avec des cas / sujets étudiés sont nombreuses, en profondeur et font l’objet d’allers retours en effet miroir.

Figure 37. Construction de l’objet de la recherche dans l’approche interprétative (Thiétart, 2007).

L’usage d'une méthode de recherche est souvent la conséquence d'un choix épistémologique. Le positionnement épistémologique de notre recherche a été orienté par notre objet d’étude à l’instar de la démarche que nous avons suivie pour répondre aux questions de recherche.

Nous rappelons que notre objet de recherche est de nature compréhensive, nos questions de recherche s’attachent à comprendre la nature du ou des rôles de la fonction Achats dans le

processus d’innovation et d’interpréter l’influence de facteurs intra-organisationnels et inter- organisationnels (trouver la nature des facteurs). Ainsi, ce travail s’inscrit dans une

perspective interprétativiste car cette posture semble la mieux adaptée à la nature de l’objet de recherche que nous proposons d’étudier.

Enfin, l’interprétativisme est un positionnement subjectif et dépendant du sujet qui l’observe mais dont l’objectivité peut être assurée à travers la triangulation des données. Ce que nous avons tenté de mettre en œuvre pour ajouter de la robustesse aux résultats.