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Il nous paraît indéniable que pour offrir un cadre de réflexion, un soutien et des supervisions, les institutions devraient mettre en place et organiser des structures

permettant un tel soutien. Nous nous permettons de faire un lien avec l’étude de

Koekkoek et al. (2009) ; les auteurs proposent des guidelines de soins dans le but

d’éviter que les professionnels se sentent perdus avec ce type de patients. La

cohérence d’équipe est évoquée par James & Cowman (2007). Dans cette étude, les

infirmières elles-mêmes ont indiqué que les protocoles standards étaient une

ressource.

5.3.2 L’alliance thérapeutique

L’essentiel de la théorie sur l’alliance de Bordin (1979) réside dans la collaboration

entre le patient et le thérapeute. Il s’agit d’un processus d’alliance interactif. Gaston

insiste sur le fait que l’alliance soit une condition essentielle à l’efficacité d’une

intervention thérapeutique (1990, cité par Corbière et al., 2006).

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Nous pouvons à présent faire des liens avec nos résultats. Dans l’étude de Langley &

Klopper (2005), cliniciens et patients, tous avaient identifié la confiance comme

essentielle pour établir et maintenir une alliance thérapeutique, soulignant que sans la

confiance toute intervention avait peu de chance de réussir. Dans la théorie sur

l’alliance thérapeutique, l’élément de la confiance a également été soutenu par

Beutler (2000, cité par Corbière et al., 2006). Il affirme que lorsque la confiance est

établie, elle permet un changement thérapeutique plus élevé. Langley & Klopper

(2005) ont lié la confiance au concept de l’espoir. Une fois la confiance établie le

patient commence à croire que le clinicien peut l’aider et ceci est une base pour le

contrat thérapeutique.

Afin d’établir une relation de partenariat, deux études (Fallon, 2003, Langley &

Klopper, 2005) ont mis en évidence la nécessité de connaître le patient, que ce soit par

l’anamnèse complète, par la connaissance de ses forces et de ses stratégies de coping

ou par le réseau de soutien qu’il possède. Cela nous paraît intéressant comme point de

départ pour parvenir à une négociation. Bordin (1979) ajoute que pour qu’une alliance

thérapeutique se crée, le patient et le thérapeute doivent collaborer et s’accorder sur

les buts de la relation, les tâches à accomplir et les liens à établir. L’étude de Fallon

(2003) soutient cet aspect : les patients ont exprimé qu’ils se sentaient inclus dans les

soins et dans le processus décisionnel lorsque les objectifs étaient négociés avec eux.

Ils ont ajouté le besoin d’avoir une explication sur le rôle des soignants qu'ils

côtoyaient et sur les buts de leurs relations.

Dans une autre recherche (Langley & Klopper, 2005), quelques patients ont insisté sur

le fait que les conditions du contrat doivent être négociées. Un aspect intéressant a

été de trouver, dans la même étude, l’avis des patients et des cliniciens ; ces derniers

ont aussi prôné l’utilisation d’un contrat pour renforcer un partenariat et la

responsabilité du patient. Mehran (2006), traitant du concept de l’alliance

thérapeutique, conforte cette idée en nommant la nécessité d’établir un contrat

thérapeutique clair entre le patient et le thérapeute, ceci pour définir le rôle de chacun

et les objectifs de la thérapie. Mehran évoque aussi les aptitudes du clinicien

essentielles pour travailler avec des patients borderline : « une bonne écoute, la

sincérité, l’acceptation du patient, l’absence de jugement et enfin, un sens de

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l’humour » (p.145). Il a été intéressant d’observer que dans la recherche de Langley &

Klopper (2005), ce sont les patients qui ont nommé diverses compétences attendues

du professionnel. Celui-ci devrait posséder des qualités de disponibilité, d’accessibilité,

de compréhension et d’écoute. Les compétences de base d’une communication

thérapeutique ont été nommées par ces mêmes patients : prendre soin, d’une façon

proche, avec un intérêt et une préoccupation, juste être là. Dans l’étude de Fallon

(2003), les patients ont évoqué d’autres qualités telles que l’honnêteté, le respect, la

flexibilité et l’empathie. Cottraux (2011) évoque l’empathie, mais, dans sa théorie, il

cite également d’autres attitudes du thérapeute : la chaleur, la considération positive

inconditionnelle et l’authenticité. Celles-ci ont un impact positif dans la relation au

patient.

L’importance de l’authenticité et de l’empathie a été évoquée dans l’ouvrage de

Morasz (2004). Plusieurs études ont abordé la thématique de l’empathie des cliniciens

dans leur recherche. Selon McGrath & Dowling (2012), comprendre davantage la

complexité du BPD permet un plus haut degré d’empathie. Les auteurs encouragent

donc la formation. Ils ont constaté que les infirmières de leur étude ont montré un

faible niveau d’empathie avec les patients atteints de BPD. Il est intéressant de relever

leur hypothèse selon laquelle cela peut être un mécanisme de défense. Une

particularité évoquée par Bodner et al. (2011) ainsi que par Commons Treloar & Lewis

(2008) est que les femmes sont plus empathiques que les hommes. Commons Treloar

& Lewis (2008) sont allés plus loin dans leur réflexion. Ils ont nommé une stratégie

pour contrer cela : présenter des cas cliniques de sexe masculin lors de formations.

5.3.3 La thérapie comportementale dialectique

Bien que la TCD soit principalement destinée à des thérapeutes spécialisés en

psychothérapie, des éléments sont transférables aux soins infirmiers. En effet, deux

études confirment cet aspect : Hazelton et al. (2006) et Commons Treloar (2009). La

première a proposé une formation sur la TCD à une population d’infirmières en

psychiatrie et la seconde à différents cliniciens, dont 72% d’infirmières. De plus, les

infirmières, de l’étude de James & Cowman (2007), ont nommé cette approche comme

une ressource pour une meilleure prise en charge des patients atteints d’un BPD.

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