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C) De la théorie à la pratique : comment j’ai observé mes espaces publics

2) Ces outils qui m’ont servi de base pour mon observation de terrain

Pour en revenir à l’observation de mes espaces publics je commencerai par aborder le rôle de mes grilles d’observations (cf dossier d’outils méthodologiques p4). En effet après avoir choisi mes espaces publics j’ai réalisé ces grilles contenant les grandes lignes directrices qui me permettraient d’analyser mes espaces sur le même modèle. Ainsi trois grilles ont été réalisées pour chaque espace public correspondant à trois moments différents de la journée (10h, 16h et 20h). J’ai tenté de choisir ces moments de la journée en m’adaptant au rythme espagnol, ce qui explique le lapse de temps plus importante entre le matin et l’après-midi. Les commerces étaient pour un grand nombre de mes terrains fermés entre 14h et 16h, voire parfois jusqu’à 17h. J’ai donc fixé l’heure d’observation de l’après-midi à 16h en pensant que cela serait plus intéressant. Si les commerces sont ouverts il y aura sans doute plus de monde et ainsi d’usages à observer. Cependant avec du recul je me rends compte que cela a pu biaiser dans une moindre mesure mes observations et qu’il y aurait sans doute eu un intérêt à observer ces espaces à 14h ou 15h de l’après-midi. Ce qui explique également l’heure un peu plus tardive du soir, 20h. Ça n’a cependant pas été un problème car certains des commerces étaient encore ouverts à cette heure-ci et mes espaces pour la plupart d’entre eux toujours animés. J’observais mes terrains en moyenne 3h par jour, 1h le matin, 1h l’après-midi et 1h le soir.

Pour en revenir aux grilles d’observations, les thématiques principales étaient le type d’espace (commerciales, plutôt de passages, plutôt d’activités sportives ou de repos…), les usagés présents, les types d’activités pratiquées et enfin la trajectoire des personnes dans une certaine mesure. Ces thématiques m’ont servi à créer des cartes que je présenterai dans ma prochaine sous-partie et qui sont donc la représentation visuelle de la présence des usagers au sein de mes espaces publics. Je n’ai volontairement pas représenté les usages sur ces cartes car j’en parle tout au long de mon analyse. Il aurait été selon moi trop compliqué de réaliser un comptage sur ce type de données et pas particulièrement nécessaire.

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En complément de ces grilles j’ai également tenu un carnet de bord où je notais mes premières impressions (une case avait été prévue à cet effet dans la grille mais elle était trop petite j’ai donc préféré le noter de façon manuscrite sur un carnet) et où je dessinais des croquis de mes places, sortes de brouillons des cartes qui m’ont permis de réaliser les cartes d’observations définitives que nous verrons dans la prochaine partie. Ces croquis m’aidaient à me repérer dans l’espace et à représenter des éléments de mes grilles comme les flux par exemple. Ses flux ont été réalisés de manière approximative sur mon carnet de bord. Ils ont consisté d’abord à repérer les passages de personnes les plus importants (en général 3 principaux flux, mais cela dépendait des espaces) puis à compter le nombre de personnes traversant la place en 1 min depuis telle direction. Ce comptage, réalisé sur certains espaces, était effectué trois fois afin d’en extraire une moyenne. C’est une façon chiffrée de se rendre compte de l’occupation de l’espace qui était complétée par la prise de photo (Documents 4 et 5 en Annexes). Trois photos étaient prises par jour avec le même point de vue de préférence pour refléter de manière évidente les différentes temporalités de mes espaces publics.

C’est grâce à ces observations et à ces outils que j’ai pu répondre à deux de mes hypothèses, celle concernant la présence touristique est vécue différemment dans les espaces publics du Raval et du Poblenou et la seconde selon laquelle les politiques de la ville, débutées dans les années 1980 et visant à positionner Barcelone sur la scène internationale, ont changé la morphologie de certains espaces publics modifiant également les usagers et les usages de mes espaces publics. Bien sûr des entretiens ont également été nécessaires afin que je puisse comparer mes observations aux différents discours. Ces derniers m’ont également permis d’approfondir les analyses de mes terrains.

Après l’usage de ces espaces était observée l’esthétique. Celle-ci était représentée par différents éléments comme l’immobilier urbain, les matériaux utilisés et le bâti qui entourait la zone. Ces observations n’ont pas été cartographiées, elles seront analysées dans ma prochaine sous-partie en même temps que mes cartes. J’ai appliqué une majorité des éléments physiques du quartier décrit par Kévin Lynch à l’observation de mes espaces publics car ils s’y prêtent, selon moi, très bien; « Les caractères physiques qui déterminent les quartiers sont les continuités de

certains thèmes dont les composantes sont d’une infinie variété : texture, espaces, forme, détails, symboles, types de constructions, affectation, types d’activités, habitants, degré

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d’entretien, topographie76 ». J’y ai donc rajouté l’immobilier urbain, visibles sur certaines des

photos qui seront présentées dans la prochaine partie.

Lors de ces observations j’ai également discuté avec des commerçants afin d’en savoir plus sur l’évolution des espaces, sur leur point de vue quant aux travaux réalisés, si ces derniers avaient changé quelque chose pour leur commerce. Ces entretiens étaient semi-directifs, je disposais de questions principales qui pouvaient au fil de la conversation être modifiées, laissant une certaine spontanéité à l’échange.

Enfin ma troisième hypothèse selon laquelle la participation citadine est utilisée pour atténuer voire résoudre les conflits d’usage entre les touristes et les habitants n’a pas demandé d’observations de terrain, ce sont plutôt les entretiens, principalement avec les chercheurs et les commerçants, qui m’ont permis de traiter l’hypothèse.