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Organisation actuelle de l’enseignement: 1/ Situation depuis 1998:

Le texte officiel N° 98-253 du 17-08-98 dans son article 22 définit la faculté comme une unité d’enseignement et de recherche de l’université dans le domaine de la science et des connaissances. Elle est pluridisciplinaire mais peut-être, le cas échéant, créée autour d’une discipline dominante.

La faculté est dirigée par un doyen, administrée par un conseil de faculté et dotée d’un conseil scientifique. Le doyen de la faculté est chargé d’assurer la gestion et de prendre toute mesure concourant à l’organisation et au bon fonctionnement. Mais la nouvelle organisation ne favorise pas l’université algérienne. La situation de l’université se caractérise par un ensemble de dysfonctionnements les plus importants sont :

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- Le gonflement considérable des effectifs des étudiants d’où les difficultés de gestion (capacités d’accueils-encadrement pédagogique etc…) ce qui se traduit par un rendement plus faible.

Le système de formation rencontre des difficultés à générer une structure d’encadrement stable et équilibrée.La structure de l’encadrement du début des années 1970, marquée par une abondance relative du corps magistral, a subi d’importantes mutations dans sa composition.En effet, l’encadrement magistral (professeurs, et maîtres de conférences) est passé de 18% de l’encadrement total, pour l’année 71-72 à 14% pour l’année 2002-2003, soit une baisse de l’ordre de 22% pour la même période, l’encadrement en chargés de cours et maîtres assistants a augmenté de plus de 63% ; les raisons de cette situation sont :

1- Le remplacement des enseignants étrangers, (encadrement de type magistral) a été effectué par des assistants et des maîtres assistants.

2- L’incapacité du système de formation et de recherche a généré un corps enseignant de grade magistral équivalent à celui des années 1970.1

2-2/Nouveau Système d’enseignement LMD (2004):

L’université a donc traversé un long parcours depuis sa création. Son adaptation aux besoins de la société algérienne a donc été marquée par différentes réformes.

Le système d’enseignement vit une nouvelle réforme suite au décret exécutif n° :04-371 du 8 choual 1425 correspondants au 21 novembre 2004 portant création du diplôme de licence « nouveau régime».

Le nouveau système d’enseignement LMD qui signifie Licence Master Doctorat vise un enseignement ouvert, efficace qui permettra à l’université de s’intégrer au système international de l’enseignement supérieur. La réforme des enseignements, permettra de répondre aux grands défis de la

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mondialisation et de l’évolution rapide des sciences et de la technologie, ainsi qu’aux grandes mutations que connaît la société Algérienne.

La réforme demande une organisation,une gestion et un rendement des études ainsi qu’une nouvelle manière de concevoir les formations supérieures. Le cursus de formation s’organise de la façon suivante :

- Le premier cycle est la licence, qui se prépare en trois années ; - Le second cycle est le master, préparé en deux ans ;

- Le troisième cycle correspond au doctorat, préparé en trois ans.

La réforme permettra d’harmoniser la qualité de la formation universitaire, de l’améliorer; de proposer des parcours de formation diversifiés, de mettre en place un mode de gestion efficace de la recherche à l’université, de promouvoir l’autonomie des établissements sur le plan pédagogique.

Cette réforme se présente comme un défi, afin de prendre part dans les changements profonds que connaît la société, d’adopter l’enseignement aux besoins socio-économiques spécifiques du pays et son actualisation par rapport aux normes et standards internationaux de qualité.

Cependant, les critères d’orientation ne se basent pas sur des études de terrain pour permettre l’adaptation des enseignements. Car l’évaluation des processus d’enseignement, des disciplines est quasi-inexistante1, mais

aujourd’hui les problèmes d’application de cette réforme se suivent au niveau d’autres plans (pédagogiques surtout).

Aujourd’hui en matière de performance, l’université fait preuve d’inaptitude à se conformer aux normes pédagogiques internationales et selon O. Benbekhti : «les universités algériennes se situent au bas du tableau selon le classement mondial effectué par le site Ranking Web of Wold universités (l’université de Bab Ezzouar est 67 en Algérie et 7008eme au classement

1- Nabil BOUZID, les orientations de l’enseignement supérieur en Algérie ; spécificité ou

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mondial) il n’est pas assuré que le LMD et la mise en place de grandes écoles donnent plus d’opportunités à son ancrage dans la société »1.

La crise de la qualité affecte sérieusement l’université. La qualité de l’enseignement est défaillante face à la quantité.

Le système d’enseignement algérien étouffe sous le poids du nombre des étudiants augmentant chaque année.Cet accroissement rapide des effectifs crée aujourd’hui des besoins énormes.Selon une étude récente :70% des scientifique arabes préfèrent à la fin de la formation, l’exil vers l’Europe, les Etats-Unis et le canada ; 54% des étudiants arabes envoyés en formation à l’étranger ne reviennent pas dans leurs pays2.

Le nombre d’étudiants pour cette année 2009 – 2010 a atteint 1 164 137 étudiants (tous cycles confondus). L’encadrement est estimé à prés

de 35000 enseignants dont prés de 7000 sont de rang magistral. Le taux moyen d’encadrement est de l’ordre d’un enseignant pour 30 étudiants.

Les capacités d’accueil sont estimées à 1.2 million de places pédagogiques, (selon les chiffres avancés par le ministère).

- L’université doit accepter ces effectifs importants par rapport aux locaux et au nombre d’enseignants. Il s’agit de relever le défi du nombre.

- En terme de qualité, il y a d’énormes déficits : disciplines ou niveaux non couverts du fait du décalage entre besoin du pays et ressources universitaires selon Omar Benbekhiti : quatre contraintes majeures pèsent sur l’université: l’accroissement des effectifs, une limitation budgétaire qui n’est pas le résultat des restrictions d’allocations de ressources mais induites par le développement du secteur lui-même, la désincarnation des formations par des produits délétères, coûteux et longs, causant une tension insupportable sur le marché de l’emploi, l’inadaptation des structures avec une centralisation des pouvoirs provoquant inefficacité et pratiques dévoyées au sein de

1- Omar Benbekhti, l’université algérienne …. Terra incogmita el watan du 20/10/2009, p 3. 2 - Omar Benbekhiti, ibid.

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l’administration universitaire et une administration centrale et de rectorats très tatillons1.

Et selon H. Rouag : « La formation universitaire en Algérie continue à moins mettre en œuvre des dispositifs de formation axés sur des stratégies de compréhension favorisant l’activité de l’étudiant et son accès à l’autonomie… ». Et selon lui « … Il ne suffit pas en effet de réaménager les programmes, la durée des études et la nature des diplômes ou de construire de nouvelles infrastructures pour améliorer la formation s’il n’y a pas une prise en compte réelle et effective de la dimension pédagogique à travers ses acteurs».2

Pour M Mebbarki: «il se dégage de l’institution universitaire algérienne une idée d’immobilité, voir d’immobilisme la vouant à l’inertie, ce constat « vaut tant pour la pédagogie, pour l’organisation administrative, pour la recherche que pour la vie universitaire des enseignants et des étudiants».3

Malgré l’introduction du nouveau système LMD la formation demeure basée sur une pédagogie traditionnelle où« les actes d’enseigner et d’apprendre sont réduits à leur plus simple expression ».4

Il importe de mettre en œuvre une formation favorisant l’activité de l’étudiant et son accès à l’autonomie. On peut dire qu’aujourd’hui l’université Algérienne essaye de participer pleinement à cette phase de changement, mais elle reste encore loin de jouer le rôle premier dans l’effet de développement.

1- Omar Benbekhiti, dans l’université algérienne …. Terra incogmita dans el watan du 20/10/2009,

p 3, Ibid.

2- H. Rouag, Evaluation de la formation par les étudiants de fin de cycle à l’université de

Constantine, revue des sciences humaines N°22 Décembre 2004, université Mentouri de Constantine, p 72.

3 - M. Mebarki, sauver l’université, édition Dar El Gharb, Oran, 2003,p3. 4 - H. Rouaj, op. cit, p 72.

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3 - ORGANISATION DE LA RECHERCHE