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Les ordinateurs et les data center sont devenus

indispensables dans les établissements et qu’ils pèsent sur la facture énergétique.

Ce parc d’équipement devrait voir la part de ses émissions de GES liées à son simple fonctionnement doubler d’ici 2040.

Certes, 70 % de l’empreinte carbone du numérique provient de la fabrication mais les 30 % restants sont issus de l’utilisation. Pour réduire cette part, il est indis-pensable d’informer et de former le personnel à un net-toyage régulier des messageries et une suppression des logiciels inutiles. Il est aussi facile d’augmenter la durée de vie du matériel et de programmer des mises en veille et arrêts des unités centrales et périphériques. Enfin un consomètre (indicateur de consommation instantané) s’avère aussi un excellent indicateur pédagogique.

Les ordinateurs et les data center sont devenus

indispensables et pèsent sur la facture énergétique.

Le GIE Arnault Tzanck dispose de plus de 450 ordi-nateurs dont la consommation est estimée à 500 watts.

Après consultation avec le personnel médical, le logiciel de mise en veille forcée a été activé sur tous les postes hormis dans trois services critiques : la réanimation, les urgences et les soins intensifs. Ce simple logiciel a permis à l’établissement d’économiser 60 % de la demande, soit 63 000 kilowatts sur l’année ou 9 000 euros.

Le CHU de Toulouse s’est penché sur la gestion de son service informatique externalisé depuis plusieurs années. « Ce fournisseur qui est une émanation du CHU a fait le choix d’un data center écologiquement vertueux. La chaleur émise par les serveurs est récupé-rée pour le chauffage des bureaux administratifs. Un système de refroidissement des serveurs à moindre coût énergétique a également été mis en place », explique Carima Mokrefi, directrice adjointe, en charge du développement durable.

En matière de sobriété numérique, Rudy Chouvel, directeur adjoint du Centre Hospitalier de Mou-lins-Yzeure (03), a instauré le « vendretri » dans le cadre d’une politique RSE. « Portées par la direction des systèmes d’information, les actions d’épuration des volumes stockés sur les serveurs, en particulier de mes-sageries, ont rencontré un large écho dans les équipes. En effet, si ce thème est encore peu exploré dans les établisse-ments de santé, l’hygiène numérique relève pourtant du développement durable dans la mesure où chaque email lu et stocké consomme un volume d’énergie qui, multiplié par le nombre, s’avère substantiel. » Désormais, au CH de Moulins-Yzeure, chaque vendredi, c’est « vendre-tri » : une journée dédiée à la suppression des mails.

DES TONDEUSES SUR PATTES…

Anecdotique ? Pas sûr. Original et vertueux ? Cer-tain ! Depuis quelques années, le concept de l’écopâ-turage est décliné par des hôpitaux en France qui font appel à des tondeuses écologiques, des moutons, des brebis…, pour l’entretien de leurs espaces verts. Tout

Le concept de l’écopâturage est décliné par des hôpitaux en France qui font appel à des tondeuses écologiques.

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laisse à penser que cette bonne pratique n’est pas un effet de mode mais une réelle solution pour faire des économies sur l’entretien des espaces verts, favoriser la biodiversité par la préservation de certaines espèces, apporter incontestablement un aspect ludique voire thérapeutique, et in fine, baisser les émissions de CO2 de l’établissement.

Le projet d’écopâturage, sur les 3 400 m2 de prai-rie autour de la Clinique Belharra de Bayonne (64), a été instauré en juillet 2021. « Nous avons ainsi investi 7 000 euros pour les bâtiments et les fournitures. À cela s’ajoutent 2 000 euros par an de contrat pour la location des brebis. Ces frais sont à comparer avec les 6 000 euros annuels destinés à la tonte de nos espaces verts. Ainsi dès la deuxième année, les investissements seront rentabilisés. En plus de cette attractivité financière, nous devrions enregistrer une réduction des nuisances sonores, ainsi qu’une baisse de nos émissions de CO2, grâce à l’abandon de la tonte mécanique, mais aussi parce qu’une prairie pâturée stocke plus de carbone qu’un espace fauché », raconte Patrick Ferrandis responsable de la qualité et référent RSE.

Depuis fin 2017, l’Institut Universitaire du Cancer de Toulouse-Oncopole (31) héberge et nourrit quatre

brebis castillonnaises qui se substituent aux habi-tuels moyens mécaniques, bruyants et polluants, pour assurer la tonte des pelouses. « Cette initiative entre dans notre démarche environnementale et écores-ponsable, au même titre que les trois ruches installées sur le toit ou le jardin bien-être. Notre mission est aussi d’être attentifs à l’environnement », déclare Jean-Marc Perez, directeur général adjoint de l’IUCT-O.

La Polyclinique du Beaujolais à Arnas (69) s’inté-resse également à l’écopâturage pour le vaste champ mitoyen avec le parking et accueille cinq chèvres du Massif Central, réputées pour leur aptitude à brouter.

« Les bénéfices de cette “location” sont diverses : limiter notre empreinte carbone, diminuer le coût d’entretien de notre parcelle, et améliorer la qualité de la tonte du champ. Sans oublier que nos chèvres sont agréables à regarder et que nombre de nos visiteurs passent leur dire bonjour », déclare la directrice de la polyclinique.

Cette « caprithérapie » coûte 250 euros de moins par an que l’option mécanique.

L’équipe du Centre Lillois de Rééducation Pro-fessionnelle (59) accueille un troupeau de moutons solognots. Autant de produits phytosanitaires deve-nus inutiles, et d’économie d’énergie. « Progressi-vement, nous avons vu que les moutons avaient aussi un effet thérapeutique très positif sur les personnes que nous accueillons, en situation de handicaps psychiques et d’autisme, et qui suivent chez nous un programme de réadaptation professionnelle. En phase de crise ou de décompensation, aller faire le tour de la parcelle où paissent les moutons, les calme », remarque Laurent Chatagnon, alors directeur adjoint de ce centre.

Avec son petit coin de paradis peuplé de moutons et d’abeilles, le centre est devenu un véritable acteur du quartier.

La réglementation concernant l’énergie est aujourd’hui mature en France. Au cœur de l’indica-teur 3.6-04 du nouveau manuel de certification de la HAS et de la mesure 14 du Ségur de la santé, la réduc-tion de la consommaréduc-tion d’énergie et l’augmentaréduc-tion des énergies renouvelables sont des priorités. L’heure est résolument à l’action. Minus

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es dépenses sont non seu-lement massives mais également très hétéro-gènes : entre 90 000 et 1,5 million de produits différents, rien que dans la catégorie du dispositif médical. Les achats médicaux sont caractérisés par une forte présence de plastique, souvent à usage unique. De plus, les flux physiques liés aux transports de médicaments sont extrêmement nombreux et complexes à gérer pour le secteur hospitalier. D’après le LEEM, le nombre de signalements pour ruptures ou tensions d’approvisionnement de médicaments a décuplé, et ce particulièrement pour les produits anti-cancéreux, les médicaments du système nerveux et les anti-infectieux, sous forme injectable en majeure par-tie. L’Europe est en situation de forte dépendance par rapport aux États-Unis et à la Chine, dont le marché

médical est en forte croissance. Pas vrai-ment possible donc, d’« acheter local »,

pour de nombreuses substances mé-dicamenteuses. Elles ont au contraire d’immenses distances à parcourir, ce qui a pour autre désavantage d’augmen-ter massivement le risque d’aléas.

Quantités énormes, flux incessants et transports de longue distance, l’approvision-nement du secteur hospitalier est donc voué à une forte dépendance aux énergies fossiles !

D’autant que les produits et dispositifs médicaux ne constituent qu’une partie de la masse totale des achats.

Ceux liés à l’hôtellerie d’un établissement de santé constituent le deuxième poste le plus important en termes d’émissions de carbone : la gestion de l’alimen-tation et des denrées périssables, l’entretien du linge…

Enfin, les hôpitaux sont de petites villes dans la ville. En plus de leur activité spécifique de santé, ils