tarso-tomies ne devront jamais être mises en
parallèle
avecles
méthodes précédentes dans la cure du
pied-bot
congéni¬tal ». Kirmisson se prononçait donc déjà contre
les
tarsec-tomies et ne rejetait pas la tarsoclasie parce qu'elle était
une méthode conservatrice.
Nous ne pouvons mieux faire, pour montrer l'impor¬
tance du traitement orthopédique du pied-bot, que
de
citer les conclusions de Forgues : « En France, dit-il,
Delore a fait école et nous nous rangeons parmi ses imi¬
tateurs. Redard figure au premier rang parmi ceux qui
ont su obtenir du redressement manuel ses meilleurs effets. Chez les Allemands, qui nous ontdevancés dans la
voie des opérations osseuses pour pied-bot, un mouve¬
ment intéressant s'est récemment accusé en faveur de
cette thérapeutique conservatrice. Nous avons consulté
les praticiens d'Allemagne qui font autorité en orthopé¬
die : de cet interview auquel ils se sont prêtés avec une
parfaite courtoisie, il résulte qu'avec des procédés méca¬
niques différents, ils s'accordent tous au même traitement orthopédique. C'est avant tout Julius Wolf qui, par main¬
tes publications, a démontré la valeur du replacement statique et réel et le stimulant trophique de la fonction
restaurée. C'est Hoffa qui nous écrit : « Je considère le
traitement du pied-bot congénital comme l'application
la plus favorabledu traitement orthopédique et j'ai réussi toujours à corriger, même chez les grandes personnes, la déformation par le redressement manuel et
l'ostéo-clasie ».
La tarsoclasie instrumentale avait fait faire un pas de plus au traitement orthopédique et les résultats publiés
par Redard (1)avaient encouragé les chirurgiens à suivre
cette voie. Aussi, les machines dites (arsoclastes se mul¬
tiplièrent et firent oublier les résultats déplorables de la
machine de Louvrier.
La méthode de redressement forcé au moyen de machi¬
nes avait été déjà proposée en 1889 par Velpeau. Elle per¬
mit de lutter, d'unefaçon efficace contre les grandes résis¬
tances ligamenteuses et osseuses. Bradford, Morton, Tré-Jat se servirent chacun d'un appareil spécial d'une très
grande puissance, et, en 1892, Redard décrit d'une façon précise la tarsoclasie instrumentale et préconise un appa¬
reil qui a eu son heure de vogue. Phelps lui-même, pour
remplacer son intervention sanglante ou pour la seconder,
invente une machine développant une grande force. Mais quelques-unes de ces machines mises entre les mains des
inexpérimentés furent d'une telle violence qu'on leur reprocha, à juste titre à ce moment là, d'agir en aveugles.
Aussi, on revint à des appareils plus simples et les tarso-clastes de Thomas et de Bradford,construitssur le modèle de la clé anglaise, donnèrent des résultats plus précis et
permirent de vaincre les résistances d'une façon plus sûre
et plus méthodique. Enfin au congrès de chirurgie de 1896, la plupart des chirurgiens optent pour la tarsoclasie
soit manuelle, soit instrumentale, unie quelquefois, il est vrai, à l'opération de Phelps.
Forgues (2) (de Montpellier), rapporteurde la question,
et que nous avons cité plus haut, insiste surtout sur la précocité du traitement. « Les obstacles à la réduction,
fait-il remarquer, résident chez l'enfant tout jeune, sur¬
tout dans la rétraction des parties molles. Plus les résis¬
tances seront rompues tôt, plus le chirurgien aura des
(1) Redard, Traité de chirurgie orthopédique, p. 689 à 700.
(2j Officielmédical, 1896,n. 8, p. 242,
— 27 —
chances de réussir ». Puis il indique sur quoi doit porter
le traitement. Lesmanœuvresde réductiondoivent, d'après l'auteur, se baser sur trois considérations : la notion
des
éléments dont se compose la difformité
totale du
pied-bot, la détermination du siège et du mode des
déviations
composant cette affection et la connaissance
des diffé¬
rentes résistances. Si ces trois points sont
analysés
sulfi-samment, on est à même de se livrer à des manipulations qui constituent le moyen de réduction le
plus simple du
pied-bot. Kirmisson complétant ces données
de Forgues,
conclut que si la méthode qui doit être uniquement em¬
ployée chez l'enfant est le redressement
méthodique,
ce procédé doit être employé aussi chez l'enfant ayantdéjà
marché et dans le pied-botinvétéré. Il emploie
volontiers
le redressement forcé sans chloroforme dans les cas moyens, lorsque le pied ne lui paraît pas trop dur,
dans
les cas qu'il appelle réductibles. Il consent encore pour
certains pieds-bots anciens à la tarsoclasie instrumentale,
mais alorsil préfère l'intervention sanglante, surtout l'opé¬
ration de Phelps.
Paul Berger adopte les mêmes conclusions et préconise toujours la ténotomie. Bœckel (de Strasbourg), adopte
pour le pied-bot osseux, jusqu'à l'âge de quatre ans, la
tarsoclasie instrumentale, mais il a eu des insuccès et
recourtplus tard dans les pieds massifs à l'astragalectomie préconisée par Gross. Broca donne des conclusions confor¬
mes à celle de Forgues. Redard insiste de nouveau sur l'abus des interventions chirurgicales et se fait l'ardent
défenseur de la tarsoclasie instrumentale. Nous voyons donc, par leurs conclusions, que la plupart des chirurgiens qui ont participé au dixième congrès sont partisans, dans unegrande majorité decas, dela tarsoclasie, soit manuelle,
soit instrumentale.
Enfin, de nos jours, Kœnig revient au redressement
manuel en plusieurs séances. Lorenz, de Vienne,
métho-disc le redressement forcé, décompose ses efforts suivant
les éléments de la difformité, perfectionne l'instrumenta¬
tion et montre les bons effets de cequ'il nomme le redres¬
sement modelantou tarsoplasie.
Heinecke obtientdes résultats excellents,publiés parE.
Graser, au moyen du simple redressement orthopédique.
Von Bungner relate les résultats de Volkmann à la clini¬
que de la Halle et insiste sur