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M ESURES ET STRUCTURES D ’ ANALYSE EN ANALYSE SPATIALE

C.3.2 C ONDITIONS D ’ APPLICATION

Le contrôle intra-base ne porte pas sur l’ensemble des objets des bases. Il concerne uniquement les objets dont les spécifications peuvent être vérifiées sans

Analyse Spatiale Connaissances Outils BD1 BD2 •••• •••• •••• •••• •••• •••• BD1 •••• •••• BD2 •••• •••• Extraction d’objets géométriques Caractérisation Enrichissement repose sur utilise

l’utilisation d’un autre jeu de données. Il est ainsi possible de vérifier que la longueur de la base d’une patte d’oie est suffisamment grande pour justifier sa représentation détaillée dans la base (une patte d’oie pourrait être représentée par un carrefour simple ponctuel lorsque sa base est inférieure à une longueur fixée par les spécifications). Par contre, la position de cette patte d’oie ne peut pas être contrôlée. De même, il n’est pas possible de savoir s’il y a eu une confusion avec un autre objet. En d’autres termes, on ne peut vérifier à ce stade que certaines contraintes de cohérence logique18 portant sur la géométrie et les attributs (domaine de valeurs)

mais pas les paramètres de qualité relatifs à l’exactitude de position, l’exactitude sémantique et l’exhaustivité.

Les contraintes que l’on vérifie à ce niveau sont donc à mettre en relation avec la notion de contrainte d’intégrité. Une contrainte d’intégrité est une condition sous forme de prédicat qui doit être vérifiée dans une base de données [Laurini et Millert- Raffort 1993]. Elle est le moyen de vérifier la cohérence des données. Dans le cadre des bases de données spatiales, on peut définir des contraintes d’intégrité spatiales. Celles-ci touchent la géométrie et la topologie [Laurini et Millert-Raffort 1993, Cockroft 1997, Borges et al. 2002]. On peut par exemple imposer que le réseau de routes soit connexe, ou que la superficie minimale d’un bâtiment soit supérieure à 50m² ou encore, qu’une route n’intersecte aucun autre objet dans la base. Ces règles correspondent à des contraintes de cohérence logique (du point de vue des standards de qualité) mais peuvent se traduire par des contraintes d’intégrité. Le langage OCL d’UML peut être envisagé pour exprimer certaines contraintes [Friis-Christensen 2003]. Quelques auteurs ont également proposé des interfaces graphiques pour les saisir [Ubeda 1997, Cockroft 2004] (figure 53).

Figure 53. Interfaces destinées à la saisie de contraintes d’intégrité spatiales. (Source : [Cockroft 2004] et [Ubeda 1997]).

Néanmoins, les SGBD actuels ne permettent pas d’exprimer des contraintes d’intégrité spatiales [Borges et al. 2002], alors que l’écriture de certaines contraintes ne peut pas se résumer à des formulations déclaratives comme le propose SQL (au

18 La cohérence logique (composante de la qualité) désigne le « degré de cohérence interne des données selon les règles de modélisation et les règles inhérentes à la spécification de produit du jeu de données » [David et Fasquel 1997].

moyen de la clause ASSERT). De ce fait, aujourd’hui, les contrôles de cohérence sont rarement mis en œuvre à partir de contraintes d’intégrité. Ils sont généralement entrepris à l’issue de la saisie des bases, en exploitant les outils proposés par les SIG. Bien souvent, ces contrôles se limitent à la vérification des contraintes topologiques [Ubeda 1997]. Les tests de cohérence menés sont donc assez sommaires. C’est ce qui motive la réalisation du contrôle intra-base.

Il est important de noter que nous nous attachons ici à vérifier des contraintes sur les objets de la base sans être assuré qu’il existe une correspondance exacte avec le monde réel. En effet, les règles de saisie formulées dans les spécifications concernent les objets du monde réel mais rarement ceux de la base. De ce fait, il est parfois nécessaire de reformuler les règles pour les rendre applicables aux objets des bases. Par ailleurs, si les données semblent respecter leurs spécifications, on peut seulement faire l’hypothèse qu’elles reflètent correctement le monde réel mais on ne peut pas le certifier (cf. B.2.3.2.).

Illustrons ces propos en reprenant l’exemple des pattes d’oie. Il se peut que les spécifications indiquent qu’un objet patte d’oie est saisi dans la BD, s’il existe un terre- plein central sur le terrain et que la base de ce terre-plein a une longueur supérieure à 20m. Les spécifications peuvent par ailleurs imposer que ce soit les axes des tronçons constitutifs de la patte d’oie qui soient représentés dans la BD. Dans un tel cas, il existera un décalage entre le phénomène du monde réel et sa représentation dans la BD (figure 54). Une patte d’oie dont la base mesure 26m dans la BD peut correspondre à une entité sur le terrain de base égale à 21m par exemple, puisqu’il est nécessaire de soustraire la largeur d’une bande de circulation de part et d’autre du terre-plein. De plus, la présence d’un terre-plein central ne peut pas être vérifiée. On peut seulement faire l’hypothèse qu’il existe. Après la mise en correspondance des données, on pourra peut-être confirmer cette hypothèse en exploitant la représentation des objets homologues de l’autre base.

Figure 54. Le contrôle de la cohérence est mené sur les objets des bases en exploitant des connaissances qui portent sur les objets du monde réel.

Dans ce cas-ci, le décalage existant entre les objets du monde réel et ceux de la base peut être pris en compte car les spécifications sont disponibles et il est possible de fixer plus ou moins précisément la longueur à soustraire de la base des pattes d’oie. On peut en effet se référer aux normes du ministère de l’équipement pour déterminer la largeur des chaussées [Setra 1998]. Mais si les spécifications sont

Superposition Monde réel 21m BDG 26m Spécification : sélection si présence d’un terre-plein central et longueur de la base > 20m. Saisie de l’axe des chaussées.

Données : saisie selon l’axe

des chaussées Décalage entre l’entité du monde réel et l’objet stocké dans la BDG

inexistantes, ce décalage ne peut pas être pris en compte. L’avis d’un expert du domaine s’impose dans ce cas.