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L’apport des SIC

Consciente d’opérer notre recherche dans un cadre pluridisciplinaire, il nous a semblé important de rappeler notre ancrage premier dans le champ des Sciences de l’Information et de la Communication. Notre objectif d’analyser des informations et des interactions communicationnelles véhiculées par un support technique est bien inscrit dans le cadre d’études d’objets communicationnels.

Se faisant, nous serons amené à mobiliser la « communication » à la fois comme une méthode conceptuelle (une théorie) pour analyser des processus d’usages (analyse des discours de « soi », description de communications interpersonnelles,…) et comme l’objet d’observation en soi (une pratique, comme celle des «blogueurs»

prenant la «communication» comme un thème opératoire de leur production : cela pourra être un débat interactif par exemple).

Pour débuter, revenons sur un concept de base de l’épistémologie des Sciences Sociales : le dépassement des concepts pré-scientifiques, le concept même de

«blogs» nous apparaissant comme pré-concept.

Si le mot blog trouve son origine dans les carnets de bords de la marine anglaise72, se définissant comme un journal de bord intime et professionnel mono-rédacteur, le concept actuel est lui directement issu du monde Internet. Comme tel, ce concept requiert un travail de déconstruction puis de reconstruction. Si nous ajoutons que notre objet dans toute sa globalité mobilise à la fois les champs économique, politique, communicationnel, sociologique, mais aussi épistémologique ou sémiologique, nous sommes alors en présence d’un objet que nous qualifierons de complexe.

D’où la nécessité de développer la notion d’objet en SIC, sa complexité, son approche systémique et communicationnelle

De nombreux travaux en SIC existent et questionnent l’intérêt, les usages d’un objet SIC : que ce soit la télévision et ses publics73, la presse et le sport74, la radio et une typologie de ses émissions75… L’appropriation de la technique par les usagers, notamment dans le cas des blogs, interroge, comme de nombreux travaux en SIC, l’usage des médias informatisés76 et tente de comprendre les interrelations existant entre le technique, le sémiotique et les usages dans ces médias informatisés. «Tout dispositif technique postule en effet une anticipation de son appropriation, de même que toute réappropriation est en quelque sorte une «réécriture» de l’objet, mais cela ne se fait qu’en fonction d’un contexte déterminé», ainsi la priorité est donnée à l’observation en situation.

Les différentes approches de la notion d’usage en SIC en travaillant la notion d’appropriation donnent des éclairages quant aux

72 "L'étymologie d'un mot révèle parfois des détours inattendus sur le long chemin de ses usages à travers le temps. "Blog" a un de ces longs destins cahoteux, dont la tangente numérique date d'une dizaine d'années" écrit assez joliment Eric Nunès, qui raconte :"A sa genèse, il ne s'agissait que d'une simple pièce de bois ("log" en anglais). Les premiers marins jetaient un rondin par-dessus bord, à la poupe de leur bateau. En comptant le temps écoulé pour qu'il s'éloigne, ils estimaient ainsi la vitesse du navire." Les vitesses sont soigneusement notées sur un carnet de bord, baptisé journal de logs.

"Le terme "log" s'écarte ainsi de son sens originel et commence sa seconde vie : il désigne dès lors les carnets de bord des capitaines aux longs cours. Au début du XXe siècle, les hommes partent à la conquête du ciel, et "log" gagne les airs sous la forme des journaux de bord des pilotes de l'aviation".

Voilà comment un simple morceau de bois jeté à la mer est devenu un carnet de bord utilisé par sur les commandants de navires comme par les pilotes du Concorde, puis, en étant associé à une toile d'araignée, a donné naissance au mot "blog".

73 Les publics de télévision face aux événements internationaux : une analyse des téléspectateurs au travers de leurs courriers, Aurélie Aubert, Doctorante, Université Paris III, 2006

74 La presse et le sport à l'époque de la Guerre Froide, MILLIE André-Jeff, Thèse en SIC, Université Paris III (2007)

75 Eléments pour une typologie des émissions radiophoniques interactives: genres, indicateurs pragmadiscursifs et réception, BECQUERET Nicolas, Thèse en SIC, Université Paris III (2005)

76SOUCHIER, E., JEANNERET, Y., LE MAREC J., « Lire, écrire, récrire, objets, signes et pratiques des médias informatisés », bibliothèque Centre Pompidou (2003)

différentes stratégies identitaires mises en place par les blogueurs qu’ils soient créateurs du blog ou simples commentateurs

Si, de plus, nous voulons analyser les pratiques issues d’un média informatisé, nous allons devoir observer de près l’objet blog et les relations établies entre les sujets et l’objet en situation, notre volonté étant d’étudier les rencontres, les interactions entre l’objet et les pratiques.

L’approche interactionniste nous permettra de placer notre étude à un niveau micro social aider à adopter les méthodes d’observation adéquates pour étudier notre objet en situation

En replaçant le cadre général de notre travail : l’exploration du phénomène blogs dans son champ initial, celui de l’écriture intime, nous questionnons alors les pratiques de récit de soi dans l’espace public d’Internet. La notion d’intimité méritera d’être plus largement questionnée dans notre troisième partie sur les stratégies identitaires. D’ «une société de l’extime» comme la qualifie Tisseron, de «l’exposition de soi sur Internet : un souci d’être au-delà du paraître»

(JAUREGUIBERRY, 2008), à l’injonction à la visibilité qui caractérise notre société

«médiatique», en passant par le dévoilement de l’intimité, et «la publicisation» de la sphère privée, les notions d’intime, et de domaine privé semblent être en pleine mutation. Que penser alors de ce vocable «journal intime» qui fait office de définition pour ces journaux en ligne sur Internet ?

Ces notions d’intime, de visible, de dévoilement, de sphère privée vont être hautement questionnables tout au long de notre travail de modélisation des pratiques de blogging

La présence d’un objet communicationnel complexe, qui nécessite une étude exploratoire de ses usages et de sa forme interactionnelle, le tout dans un espace aux frontières floues entre sphère privée et sphère publique, constitue les axes qui permettent d’emblée d’inscrire notre travail dans le champ des SIC.

Notre approche complexe et systémique des phénomènes communicationnels impliquera de compléter notre champ de recherche par l’apport théorique d’autres champs tels que la sociologie des usages avec des auteurs comme JEANNERET, LE

COADIC, PROULX, MAREC, CHEVALIER, LATOUR,…, la philosophie politique (ARENDT, HABERMAS), la philosophie existentialiste (SENNET, PASQUIER,MEHL, …)

et le courant intimiste77 (MAINE DE BIRAN, BACHELARD, ILLOUZ, FOUCAULT, BOTWIN,…). Pour finir avec l’inscription de notre recherche à un niveau « méso » placé au cœur du conflit entre les déterminismes macro-sociaux et les actions micro-sociologiques où l’individu, ni entièrement libre puisque soumis à des carcans sociaux qui le façonnent, ni totalement passif en tant qu’usager soumis à un déterminisme technique qui façonnerait les interactions sociales.

Penser les usages

Les usages des TIC (Technologies de l'Information et de la Communication) ont fait l'objet de plusieurs recherches et approches sociologiques. On peut citer à titre d'exemple la théorie de l'appropriation (CHAMBAT, PROULX), la socio-politique des usages (VITALIS, VEDEL), les différents modèles de représentations sociales (JODELET,MAREC, MOSCOVICI, CHEVALIER), etc… Ainsi le concept d'usage connaît une pluralité d'acceptions et renvoie à un continuum de définitions. Pour Pierre Chambat, l'ambivalence qui entoure cette notion tient au fait qu'elle est utilisée à la fois pour "repérer, décrire, et analyser des comportements et des représentations relatifs à un ensemble flou : les NTIC" (CHAMBAT, 1994).

Pour Philippe Breton et Serge Proulx, l'usage renvoie à un ensemble de définitions allant de "l'adoption" à "l'appropriation" en passant par "l'utilisation" (BRETON ET

PROULX, 2002). Si l'adoption est étudiée par la sociologie de la diffusion et de la consommation, elle peut être considérée comme la première étape de l'usage, en amont de l'appropriation, et se résume souvent à l'achat et la consommation, dans notre cas achat d’un ordinateur et consommation du réseau Internet. L'utilisation, qui revoie au simple emploi d'une technique dans une situation de face-à-face avec l'outil, serait plutôt étudiée par les cognitivistes et les ergonomes. Quant à l'appropriation de la technique, elle est essentiellement traitée par les sociologues des usages.

Elle exige, selon Proulx et Breton, la réunion de trois conditions sociales.

77 Il n'existerait pas selon GIRE dans l'histoire de la philosophie occidentale de discours développé sur l'intimité ; ce sujet a été abandonné à la littérature dans ses genres multiples, à savoir la poésie, le roman, la confession, la correspondance… alors que reste à penser la réalité profonde de l'intime par-delà les mises en scène des problèmes de l'intimité.

Pour s'approprier un objet technique, l'individu doit en effet démontrer un minimum de maîtrise technique et cognitive de cet outil. Cette maîtrise devra s'incorporer de manière créatrice à ses pratiques courantes.

Par ailleurs, l'appropriation doit pouvoir donner lieu à des possibilités de détournements, de réinventions, voire de contributions directes des usagers à la conception des innovations techniques.

Ce concept outil d’appropriation va nous permettre de comprendre comment les individus ont su développer les conditions nécessaires d’une appropriation rapide de l’outil blog. De fait, la réunion des trois conditions sociales est propice à l’appropriation rapide des blogs : une prise en main aisée de l’outil, une autre forme de pratiquer l’expression personnelle et enfin une possibilité de co-construction de nouveaux usages de l’outil comme la pratique collective ou l’initiation au débat.

Selon Yves-François Le Coadic, nous serions passé d’un paradigme orienté documentaliste à un paradigme orienté usager ; ce dernier se voit alors occuper une position centrale. Ainsi il semble nécessaire de déterminer les besoins d’information de l’usager.

Il part du postulat que «un système, des services, des produits d’information vont répondre aux besoins d’information d’usages multiples et variés, qui vont faire de l’information qu’ils obtiennent des usages multiformes».

Si ce nouveau paradigme soulève des problèmes au niveau du «non-usage78 » (le nombre de blogs non mis à jour régulièrement est plus important que le nombre de blogs totaux et combien se ferment chaque jour faute de contributeurs et/ou de lecteurs) et de «l’usabilité» qui consiste à mettre à disposition un document dès lors qu’il est prêt à l’usage, pour Le Coadic, l'usabilité permet de mesurer jusqu'à quel point un système d'information par exemple est prêt à l'usage.

Cette notion est considérée comme capitale à côté de celles d'utilité et d'efficacité.

Selon cet auteur "le manque d'usabilité de l'information et des systèmes d'information a sans doute sa part de responsabilité dans le non-usage" (LE COADIC, 2004). Au contraire dans les blogs, c’est peut être la forte usabilité de l’outil qui a contribué au développement croissant de son usage.

78 Les études sur les technologies semblent en effet très focalisées sur les questions d'usage et d'usagers, oubliant souvent la problématique du non-usage. Malgré son importance ce dernier a été peu étudié par les chercheurs en sciences de l'information et de la communication. Pourtant, il doit être considéré, selon nous, comme un phénomène à ne pas sous-estimer.(BOUDOKHANE 2006)

Concernant la notion de «non usage», il serait intéressant de comprendre les raisons des internautes qui ne bloguent pas.

De fait, il existe une catégorie de personnes, familières de l’informatique et des réseaux qui pratiquent le mail, le commerce en ligne et la recherche d’informations mais qui a laissé de côté le blog. Feirouz Boudokhane tente d’expliquer ce phénomène par un manque d'intérêt et par une absence de besoin. Elle précise toutefois, «qu’il est important de pouvoir différencier le non-besoin basé sur une réelle justification, le non-besoin comme une défense et l'absence de besoin par manque de connaissances et de savoir-faire79». Comme le notent Bertier et Sohrabi80, la connaissance est en effet un facteur qui joue un rôle fondamental pour l'acceptation et l'appropriation d'une technologie. La notion de besoin mériterait ici un approfondissement théorique. Notons simplement qu’une première distinction pourra s’opérer entre le besoin technique auquel fait référence Boudokhane et le besoin symbolique décrit par Weber dans sa sociologie comparative des

«justifications» et des «légitimations», où il montre le rôle actif de ce besoin symbolique qui, en tout «ordre social», se satisfait dans le mythe, la théologie, la métaphysique ou l'utopie en orientant les «rationalisations du monde» qui permettent à chaque groupe d'aménager, par le truchement de ses intellectuels, de ses clercs ou de ses prophètes, une représentation vivable de sa condition sociale au sein d'«un cosmos doté de sens».

D’autre part, dès lors que nous nous intéressons à la nature de certaines formes sociales issues d’une communication médiatée par une TIC, ici Internet, nous prétendons entrer dans le champ de la sociologie. Pourtant «La sociologie des usages ne constitue pas une sous-discipline de la sociologie… Elle désigne plutôt une préoccupation… pour un type de problèmes qui se situe au croisement de trois disciplines : la sociologie de la technique, la sociologie de la communication et celle des modes de vie»81. Si la notion d’usage réintroduit la place du sujet dans l’appropriation et l’utilisation d’objets techniques, elle opère alors une dichotomie entre l’offre (condition de distribution du bien technique) et la demande (conditions

79 Extrait de l’article : Comprendre le non-usage technique : réflexions théorique en ligne à l’adresse http://w3.u-grenoble3.fr/les_enjeux/2006/Boudokhane/index.php

80 BERTIER, M., CHESHMEH SOHRABI, M., "Usages des cours en ligne par les chercheurs et les enseignants chercheurs : cas du bassin Grenoblois", In Colloque TICE Méditerranée : L'humain dans l'enseignement en ligne, Nice les 26 et 27 Novembre 2004

81 PERRIAULT, J., « La logique de l’usage, essai sur les machines à communiquer », Flammarion, (1989)

d’appropriation du bien par l’usager) excluant dans ce cas là toute possibilité à l’usage de participer à la production d’une partie de ces dispositifs. Trop longtemps associée à un pôle récepteur opposé à un pôle concepteur, aux logiques sociales opposées aux logiques technicistes, la notion d’usage a trouvé les moyens de sortir de ce dilemme en se rapprochant d’une problématique des médiations en contribuant à éclairer la notion de «pratiques situées». Comme l’ethnométhodologie et les sciences de l’information et de la communication, la sociologie des usages a cherché à décrire les pratiques en situation naturelle, par le biais de questionnaires, d’entretiens, d’observations ou d’enregistrements vidéo (BEAUVISAGE, 2004). La multiplication des observations a alors permis de constater que l’usage débouche souvent sur des productions (objets, événements, rencontres,…). La catégorie de l’usage pourrait donc se poser comme révélateur de ces productions, circulations que la focalisation sur les TIC ne rendrait pas visible.

Là où les usages peuvent nous aider dans la compréhension du phénomène blog, c’est qu’ils semblent offrir l’intérêt d’associer d’emblée, dans l’objet d’analyse des comportements (fréquence de blogging, pratique de lecture,…), des discours (billets, commentaires), des objets (photos, vidéos,…). Joëlle Le Marec82 fait l’hypothèse suivante sur l’usage : «l’usage est une dimension plastique, ouverte et complexe qui peut intégrer au moins trois dimensions fondamentales : les projets, les contextes, les techniques, les trois s’appuyant largement sur les représentations sociales».

Les sociologues de l'usage insistent d’ailleurs sur le rôle des représentations dans la formation des pratiques. Les représentations ne reposent pas sur une base dépourvue de tout contenu : les médias, l'entourage, les discours critiques peuvent alimenter ces représentations de manière positive ou négative. Jean-Claude Abric définit la représentation comme "un ensemble organisé d'opinions, d'attitudes, de croyances et d'informations se référant à un objet ou une situation" (JODELET, 1989). Pour Serge Moscovici (1988), une représentation est avant tout sociale ; elle est aussi mentale, cognitive et elle a une dimension pratique dans le cadre où elle précède l'action. Les représentations sont considérées comme un vecteur de nos actions dans la mesure où elles "nous guident dans la façon de nommer et définir les différents aspects de notre réalité de tous les jours, dans la façon de les interpréter, statuer sur eux et, le cas

82 Extrait d’un article : « L’usage et ses modèles : quelques réflexions méthodologiques », Spirale, n°

28, (2001), p. 105-122.

échéant, prendre une position à leur égard et la défendre"83. «Forme de pensée d'une TIC et affecter ses choix quand à l'usage ou non de celle-ci. Par ailleurs, les expériences de l'individu, c'est-à-dire l'utilisation de techniques proches (pages personnels, chat, forum,…), peuvent aussi influencer ses perceptions face à une technologie donnée. Ses expériences antérieures peuvent l'amener à accepter un autre dispositif du même registre. Les attitudes dépendent généralement des croyances de la personne à propos d'une technologie. Si les croyances associent l'objet technique à un attribut favorable, comme c’est le cas pour les blogs (liberté d’expression, simplicité d’utilisation, interactivité, …), l'attitude sera positive.

La sociologie des usages des TIC a su intégrer une histoire matérielle et sociale des techniques (création de l’objet, de son design et de son sens) qui fait sortir d’une pure logique de l’offre. Elle a mis en relief l’écart entre usages prescrits et usages effectifs, en empruntant à une certaine sociologie du quotidien (rapports familiaux, classes d’âge, pratiques culturelles, crise des institutions, etc .) les méthodes et les hypothèses du courant d’analyse de «l’autonomie sociale». Nous pourrions alors nous demander s’il existe, pour les blogs, un usage prescrit, et si oui comment les usages effectifs, c’est-à-dire les différentes pratiques de blogging, se sont déployés ? (voir notre troisième partie sur les stratégies identitaires).

Dans le continuum qui va de la conception de l’innovation à l’expérimentation, puis à l’adoption et la banalisation, nous pouvons remarquer que le jeu des acteurs ne procède pas de façon linéaire. Si des innovations ne trouvent jamais preneurs (site d’enchères groupées), ou sous une forme absolument non prévue par leurs concepteurs85 alors même que ceux-ci d’une part forment une première strate

83 JODELET, D., « Les représentations sociales », Paris, PUF, (1989)

84 CHEVALIER, Y., « Do you speak television ? » Echanges, (2006), p.31

85 Les utilisateurs ont toujours une marge de détournement de l’innovation proposée par les concepteurs. Ex.: un site d’enchère comme E-Bay pour développer une activité commerciale amateur.

Le fait qu’une innovation soit détournée de son usage initial est aussi un signe d’appropriation. Le problème pour les concepteurs est qu’il est difficile d’anticiper sur ces détournements et donc de se représenter l’usage futur probable d’un projet. C’est par une analyse structurée des usages, qu’il semble possible de réduire la marge d’incertitude liée à ces détournements.

d’usagers de l’innovation technique86, d’autre part se forge toujours une représentation a priori des usages futurs87. Il serait alors intéressant de pouvoir ici interroger un dirigeant de plate-forme de blog pour connaître la ou les forme(s) initialement prévue(s) pour l’usage de l’outil blog et quelles étaient alors les représentations de ces concepteurs quant aux futures pratiques des usagers. Nous avons à ce sujet interrogé un webmaster du site Regionsjob qui a participé à la mise en place d’une plate-forme de blog sur le site88, ici l’intérêt se porte à la fois sur l’étude des usages (observations des pratiques pour améliorer le service, que font-ils ?) mais aussi des individus eux-mêmes (qui sont-font-ils ?). D’autres ont pu le concevoir et l’envisager à la base comme un média d’information et d’échange.

Certaines motivations d’ordre personnel (frustration, mimétisme, passion, conviction, pour se souvenir,…) semblent parfois porter atteinte à la crédibilité du blog en général, le blog devenant alors le «déversoir» de sentiments décousus. Selon un modèle orienté vecteur, l’initiateur aurait pu avoir créé une route où chacun poursuit son chemin selon son mode de transport adopté et sa destination visée.

A noter cependant que l’usage est ainsi bien autre chose que l’utilisation, que l’on respecte ou dont on détourne le mode d’emploi. L’usage ne fait pas l’usager, comme peuvent en témoigner les différents niveaux de compétences d’un individu devant un

A noter cependant que l’usage est ainsi bien autre chose que l’utilisation, que l’on respecte ou dont on détourne le mode d’emploi. L’usage ne fait pas l’usager, comme peuvent en témoigner les différents niveaux de compétences d’un individu devant un