3. PRÉSENTATION DE L’EXPERTISE ÉCOLOGIQUE
3.6. La faune
3.6.1. Les oiseaux
Résultats des inventaires
Lors des différents relevés de terrain, 52 espèces d’oiseaux ont été observées ou entendues. La richesse spécifique pour ce site est donc évaluée comme « bonne ».
Sur ces 52 espèces, trois sont nicheuses « certaines » dans l’aire d’étude : il s’agit de l’Hirondelle rustique pour laquelle un nid a été repéré au sein des bâtiments abandonnés du Mondelet, la Fauvette à tête noire et le Moineau domestique.
Cinq espèces sont définies comme nicheuses « probables » en raison de l’observation de couples dans un habitat favorable durant la reproduction : l’Alouette lulu, le Bruant jaune, l’Hypolaïs polyglotte, la Pie bavarde et la Pie-grièche écorcheur.
Les autres espèces recensées sont nicheuses « possibles » (aucun nid n’a été repéré, mais les habitats naturels du site sont favorables à la réalisation du cycle biologique des espèces) ou n’utilisent l’aire d’étude qu’en tant que territoire de chasse (notamment les rapaces).
52
11 5 8
40
22 17
2
157
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
Nombre d'espèces
Taxons recensés
Nom vernaculaire Nom latin
Alouette des champs Alauda arvensis Possible ~20 individus au sein des parcelles agricoles Alouette lulu Lullula arborea Probable ~7 individus chantant Bécasse des bois Scolopax rusticola Possible 1 individu observé Bergeronnette grise Motacilla alba Possible 3 individus aperçus
Bruant jaune Emberiza citrinella Probable 3 individus vus et entendus
Buse variable Buteo buteo Non 3 individus en vol au dessus de
la carrière
Canard colvert Anas platyrhynchos Non 1 couple s’envolant d’un fossé immergé
Chardonneret élégant Carduelis carduelis Possible >15 individus entendus
Chouette hulotte Strix aluco Possible >2 individus entendus
Corneille noire Corvus corone Possible 4 individus observés
Coucou gris Cuculus canorus Non 1 individu entendu au loin
Étourneau sansonnet Sturnus vulgaris Non
>20 individus sur un fil électrique et au niveau des
parcelles agricoles Faisan de Colchide Phasianus colchicus Possible 1 individu observé dans une haie
Faucon crécerelle Falco tinnunculus Non
Au moins 3 individus en chasse ou au repos sur les clôtures des
parcelles agricoles Fauvette à tête noire Sylvia atricapilla Certain
>30 individus entendus au niveau des zones
boisées
Geai des chênes Garrulus glandarius Possible ~4 individus
Grèbe huppé Podiceps cristatus Non 2 individus sur le lac de la carrière
Grimpereau des jardins Certhia brachydactyla Possible ~3 individus Grive draine Turdus viscivorus Possible ~3 individus entendus
Grive musicienne Turdus philomelos Possible ~2 individus
Héron cendré Ardea cinerea Non 1 individu
Hirondelle rustique Hirundo rustica Certain 1 couple et un nid
Huppe fasciée Upupa epops Possible ~2 individus
Hypolaïs polyglotte Hippolais polyglotta Probable > 5 individus en divers endroits de l’aire d’étude
Loriot d'Europe Oriolus oriolus Possible ~2 individus
Martinet noir Apus apus Non ~7 individus en vol au dessus
des terrains du projet
Martin-pêcheur d’Europe Alcedo atthis Non 1 individu
Merle noir Turdus merula Possible > 8 individus
Mésange à longue queue Aegithalos caudatus Possible > 15 individus
Mésange bleue Parus caeruleus Possible >20 individus
Mésange charbonnière Parus major Possible >20 individus
Mésange nonnette Parus palustris Possible ~5 individus
Milan noir Milvus migrans Non 1 individu en vol au dessus des
terrains du projet Moineau domestique Passer domesticus Certain Au moins 4 couples
Pic épeiche Dendrocopos major Possible 1 individu
Pic vert Picus viridis Possible 1 individu
Pie bavarde Pica pica Probable >4 individus
Pie-grièche écorcheur Lanius collurio Probable Au moins 2 couples
Pigeon ramier Columba palumbus Possible > 2 individus
Pinson des arbres Fringilla coelebs Possible >10 individus
Nom vernaculaire Nom latin
Statut de nidification
dans ou à proximité immédiate de l’aire d’étude
Quantification
Pipit des arbres Anthus trivialis Possible >5 individus Pouillot véloce Phylloscopus collybita Possible >20 individus Roitelet à triple bandeau Regulus ignicapillus Possible ~3 individus entendus
Rossignol philomèle Luscinia megarhynchos Possible Au moins 3 individus Rougegorge familier Erithacus rubecula Possible >6 individus
Rougequeue noir Phoenicurus ochruros Possible 3 individus observés
Serin cini Serinus serinus Possible ~4 individus
Sittelle torchepot Sitta europaea Possible Au moins 2 individus
Tarier pâtre Saxicola torquata Possible 1 individu
Tourterelle des bois Streptopelia turtur Non 1 individu
Tourterelle turque Streptopelia decaocto Non > 2 individus Troglodyte mignon Troglodytes troglodytes Possible >4 individus
Sur cette zone, 5 cortèges peuvent être définis en fonction des affinités écologiques des espèces et des milieux préférentiellement occupés :
Les espèces spécialistes des milieux boisés ont une affinité particulière pour les boisements plus ou moins denses et fermés (Chouette hulotte, Grimpereau des jardins, Sittelle torchepot…). L’essentiel des milieux boisés de ce secteur se retrouvent en dehors du périmètre exploitable de la future carrière.
Le cortège des espèces généralistes est défini à partir des espèces pouvant fréquenter autant des milieux forestiers clairs et des haies que des zones plus denses et fermées (Corneille noire, Fauvette à tête noire, Merle noir, Pinson des arbres…). Généralement, ces espèces fréquentent les milieux ouverts pour se nourrir et les milieux plus buissonnants pour la nidification. Elles ont été pour la plupart identifiées en lisière ou dans les clairières des étendues boisées qui composent l’aire d’étude.
37%
23%
17%
15%
8%
Espèces des milieux boisés
Espèces généralistes
Espèces des milieux anthropisés
Espèces des milieux agricoles
Espèces des milieux aquatiques
Les espèces des milieux ouverts sont séparées en 3 catégories :
les milieux anthropisés caractérisés par les bâtiments abandonnés du Mondelet (Bergeronnette grise, Hirondelle rustique, Moineau domestique…), les milieux agricoles, occupant la majeure partie des terrains projetés pour la carrière (Alouette lulu, Pie-grièche écorcheur, Tarier pâtre…),
les milieux aquatiques correspondant aux plans d’eau réaménagés et au ruisseau du Frontenat (Canard colvert, Héron cendré et Martin-pêcheur d’Europe…).
Évaluation des enjeux
L’évaluation des enjeux avifaunistiques est réalisée en prenant en compte les statuts réglementaires des espèces, les listes rouges nationale et européenne, les listes des espèces « déterminantes ZNIEFF » en Auvergne, les aires de répartition locale ainsi que les statuts de nidification des espèces.
L’analyse avifaunistique fait donc état de :
3 espèces nicheuses certaines dans l’emprise immédiate (et protégées nationalement) : la Fauvette à tête noire, l’Hirondelle rustique et le Moineau domestique ;
5 espèces nicheuses probables : l’Alouette lulu, le Bruant jaune, l’Hypolaïs polyglotte, la Pie bavarde et la Pie-grièche écorcheur ;
32 espèces nicheuses possibles dans l’aire d’étude immédiate (aucun nid n’a été repéré, mais les habitats naturels du site sont favorables à la réalisation du cycle biologique de la plupart des oiseaux recensés) ;
38 espèces concernées par l’article 3 de protection nationale dont l’Alouette lulu, le Martin-pêcheur d’Europe, le Milan noir et la Pie-grièche écorcheur qui sont également inscrits à l’annexe I de la Directive Oiseaux ;
le Grèbe huppé est inscrit comme rare et la Huppe fasciée comme en danger sur la liste rouge régionale des oiseaux nicheurs, or ces espèces ne nichent pas dans l’aire d’étude ;
parmi les 9 espèces potentiellement déterminantes ZNIEFF, seulement 3 répondent aux conditions pour l’être dans l’aire d’étude : la Huppe fasciée, le Martin-pêcheur d’Europe et la Pie-grièche écorcheur.
Il s’agit essentiellement d’espèces d’oiseaux qui ont été vues en vol au-dessus du site, posées sur les terrains, ou bien aperçues ou entendues aux alentours proches, notamment dans les haies, les zones boisées et les friches.
Les cinq espèces véritablement concernées par le projet de carrière (espèces nicheuses certaines ou probables sur les terrains mêmes) sont l’Alouette Lulu, le Bruant jaune, l’Hypolaïs polyglotte, l’Hirondelle rustique et la Pie-grièche écorcheur.
L’Alouette lulu affectionne les boisements ouverts, les clairières, les landes sablonneuses et les plantations de conifères. Ces habitats se retrouvent la plupart des cas au sein d’une mosaïque agricole où l’espèce peut se nourrir.
Les habitats naturels composant l’aire
propices à l’Alouette lulu notamment du fait de l’abondance du réseau de haies bordant les parcelles agricoles
l’aire d’étude, au moins trois individus ont été repérés (chant et contact visuel) au niveau des haies bordant les parcel agricoles au Sud de l’aire d’étude
permettent de conclure à la nidification probable de l’Alouette lulu
répartition en Auvergne, qui héberge une des plus grandes populations de
métropolitaine. La région a donc une importante responsabilité de conservation pour enrailler son déclin observé à l’échelle nationale.
Les enjeux sont caractérisés comme « sa présence en bordure immédia
Le Bruant jaune colonise de préférence les bocages pourvus de haies et de bosquets. La mosaïque d’habitat qui occupe l’aire d’étude est très propice à cette espèce puisqu’elle rassemble ses habitats de reproduction et d’alimentation. Dans l’aire d’étude, au moins trois individus ont été repérés (chant et contact visuel) au niveau des haies ceinturant le site dans sa partie Ouest.
L’occurrence régionale du Bruant jaune est forte en Auvergne où les pratiques agricoles lui sont favorables. En effet, les grandes étendues céréalières subissant une agriculture intensive
peu représentées dans la région.
des bastions de l’espèce qui subit un déclin prononcé à moyen et long terme au n national (source : vigie-nature).
Les enjeux locaux du Bruant jaune sont donc définis comme « raison de sa nidification probable au sein de l’aire d’étude.
L’Hypolaïs polyglotte affectionne les friches et les landes ensoleillées pourvus d’un important réseau de haies.
sa répartition ne semble pas uniforme et son occurrence est la plus forte dans l’Allier et dans la partie centrale du Puy
(source : faune-auvergne). Il est vulnérable à la destruction des zones buissonnantes ou enfrichées où il niche. Ainsi, les haies entourant le site du projet sont très importantes pour l’accomplissement du cycle de vie de l’Hypolaïs polyglotte.
L’espèce semble bien implantée d
plus de cinq individus ont été recensée dans l’aire d’étude.
Les enjeux locaux de l’Hypolaïs polyglotte sont donc caractérisés comme
« moyens » du fait de sa nidification probable dans l’aire d’étude.
affectionne les boisements ouverts, les clairières, les landes sablonneuses et les plantations de conifères. Ces habitats se retrouvent la plupart des cas au sein d’une mosaïque agricole où l’espèce peut se nourrir.
Les habitats naturels composant l’aire d’étude sont donc notamment du fait de l’abondance du réseau de haies bordant les parcelles agricoles. Dans l’aire d’étude, au moins trois individus ont été repérés (chant et contact visuel) au niveau des haies bordant les parcelles
agricoles au Sud de l’aire d’étude. Les observations régulières dans ce même secteur permettent de conclure à la nidification probable de l’Alouette lulu. Elle présente une large répartition en Auvergne, qui héberge une des plus grandes populations de
métropolitaine. La région a donc une importante responsabilité de conservation pour enrailler son déclin observé à l’échelle nationale.
Les enjeux sont caractérisés comme « moyens à forts » pour cette espèce du fait de immédiate des terrains du projet.
colonise de préférence les bocages pourvus de haies et de bosquets. La mosaïque d’habitat qui occupe l’aire d’étude est très propice à cette espèce puisqu’elle rassemble ses roduction et d’alimentation. Dans l’aire d’étude, au moins trois individus ont été repérés (chant et contact visuel) au niveau des haies ceinturant le site dans sa partie Ouest.
L’occurrence régionale du Bruant jaune est forte en Auvergne où agricoles lui sont favorables. En effet, les grandes
subissant une agriculture intensive sont peu représentées dans la région. L’Auvergne fait donc partie
des bastions de l’espèce qui subit un déclin prononcé à moyen et long terme au n nature).
Les enjeux locaux du Bruant jaune sont donc définis comme « raison de sa nidification probable au sein de l’aire d’étude.
affectionne les friches et les landes ensoleillées pourvus d’un important réseau de haies. En Auvergne, sa répartition ne semble pas uniforme et son occurrence est la plus forte dans l’Allier et dans la partie centrale du Puy-de-Dôme gne). Il est vulnérable à la destruction des zones buissonnantes ou enfrichées où il niche. Ainsi, les haies entourant le site du projet sont très importantes pour l’accomplissement du cycle de vie de l’Hypolaïs polyglotte.
L’espèce semble bien implantée dans le secteur du projet puisque plus de cinq individus ont été recensée dans l’aire d’étude.
Les enjeux locaux de l’Hypolaïs polyglotte sont donc caractérisés comme du fait de sa nidification probable dans l’aire d’étude.
Alouette lulu (SOE)
Hypolaïs polyglotte Bruant jaune
Les observations régulières dans ce même secteur Elle présente une large répartition en Auvergne, qui héberge une des plus grandes populations de France métropolitaine. La région a donc une importante responsabilité de conservation pour
» pour cette espèce du fait de
L’Hirondelle rustique fréquente préférentiellement les pâturages, les prairies, les bocages mais aussi les bords de plan d’eau. Elle a pour particularité de chasser et de s’abreuver en vol, ce qui la rend dépendante de zones dégagées pour s’alimenter. La nidification est réalisée en priorité dans des bâtiments ouverts pour permettre le va-et-vient des individus. Les bâtiments abandonnés au Mondelet sont donc très propices à la colonisation de l’Hirondelle rustique.
Plusieurs allers-retours d’adultes à l’intérieur de ces bâtisses y a permis la découverte d’un nid. La nidification de l’Hirondelle
rustique au sein de l’emprise du projet est donc certaine. Étant donné qu’il s’agit d’une espèce très sensible et en voie de raréfaction dans nos contrées, il convient de considérer ses enjeux locaux comme « moyens à forts ».
La Pie-grièche écorcheur affectionne les milieux ouverts et secs à végétation buissonneuse. La nidification est réalisée généralement à l’orée des bois et forêts ou dans les haies limitrophes à ces milieux ouverts. En Auvergne, elle se révèle être commune et ses populations semblent rester stables.
L’Allier semble notamment être le département où son occurrence est la plus forte.
Lors des inventaires naturalistes, au moins deux couples ont été observés au niveau des haies ceinturant les terrains du projet. Néanmoins, aucun indice tel que de la nourriture
dans le bec ou des phases de construction d’un nid n’a pu être décelé. Ainsi, le statut de nidification de la Pie-grièche écorcheur est évalué comme « probable ».
En plus d’être concernée par une protection nationale, la Pie-grièche écorcheur est également inscrite à l’annexe I de la Directive Oiseaux ce qui démontre sa sensibilité à l’échelle européenne. Ainsi, ses enjeux dans l’aire d’étude sont définis comme
« moyens à forts ».
Pour le Martin-pêcheur d’Europe, sa colonisation pérenne reste à prouver puisqu’il a été recensé à une seule reprise alors qu’il survolait l’ancien lac de la carrière : ses enjeux sont donc caractérisés comme faibles à moyens.
De même, le Milan noir utilise les terrains du projet que de manières occasionnelles, le plus souvent en phase de chasse. Ses enjeux locaux sont évalués comme « faibles à moyens »
La nidification avérée de la Fauvette à tête noire et du Moineau domestique a été identifiée en dehors de l’emprise du projet, respectivement au niveau du Bois de Malleret et aux abords des habitations de « la Baudre ». Les enjeux locaux pour ces espèces sont donc déterminés comme « faibles à moyens ».
Hirondelle rustique (SOE)
Pie-grièche écorcheur (SOE)
Points de contacts et habitats des espèces d’oiseaux à enjeux
Habitat de reproduction, de repos et de chasse des espèces forestières Habitats de chasse pour la plupart des espèces
Habitats de repos et de reproduction pour les espèces de milieux semi-ouverts
MN