• Aucun résultat trouvé

Nous présentons dans cette partie une retranscription exacte de nos notes post-atelier à propos de Salvador. Nous laissons exceptionnellement de côté le « nous » de convention qui convient à ce mémoire afin d’éviter toute confusion avec un « nous » qui pourrait se rapporter au groupe.

#2 (04/02) : Salvador nécessite une contenance quasi permanente.

#3 (11/02) : Salvador est plus calme, a moins besoin de moi (ma contenance).

#4 (18/02) : Salvador ne tient pas en place. Est sorti brièvement à plusieurs reprises malgré mes incitations à rester avec le groupe. Que faire avec des patients instables ?

L’atelier est-il contenant ? Me vient la question du désir du soignant à accepter de tels patients qui mettent le cadre à mal. Mais si on leur refuse l’accès, qui les acceptera ? Vers

115 #6 (04/03) : Salvador peut se poser davantage. La forme graphique semble plus appropriée pour s’exprimer. Sa forme écrite est complètement désorganisée. Les mots sont écrits comme ils viennent, sans lien, comme il peut les attraper au passage en fonction de ce que je lui dis oralement.

#7 (11/03) : Salvador instable, ne peut pas se saisir des consignes. Recommence à

poser des mots bruts de forme, sans liens. Très difficile à capter au niveau de l’attention (écoute). Je note en revanche pour la première fois un signe explicite que j’apparente à une

prise en considération de moi et du cadre par un « excusez-moi », en sortant de la salle pour

tousser (il est malade). Cela contraste avec les sorties de l’avant-dernière séance, où le cadre

avait été transgressé.

#8 (18/03) : Aucune production aujourd’hui. Instable.

#9 (25/03) : Un patient/journaliste a le souci d’inclure davantage Salvador dans les décisions groupales, car il trouvait que Salvador ne donnait pas assez son avis.

#10 (08/04) : Salvador est parti de l’atelier quand il a demandé s’il pouvait ouvrir la

porte. L’atelier ne semble pas très opportun pour lui, il a beaucoup de mal avec le cadre et de

plus en plus de mal à être créatif.

#11 (15/04) : Salvador s’est finalement réinscrit spontanément dans l’atelier, ce qui

me parait une bonne chose, même s’il met le groupe à mal par moments par son aspect bruyant. Lorsque ce matin, avant l’atelier, je lui demande quel est son programme de la

matinée, il me répond « le journal ». En début d’atelier, le voyant de loin se diriger vers

l’atelier collage [l’atelier auquel il participait avant que n’existe l’atelier journal], il vient finalement avec nous. Le journal semble lui être autant bénéfique (plaisir de l’expression et

peut-être de l’être-ensemble, l’appartenance à un groupe) que pénible (trouver quoi écrire,

116 de lui-même (ce qui n’était pas garanti !). En fin d’atelier il reste un moment tandis que je range alors que tout le monde est parti. Il reste seulement. Je lui fais un retour positif sur la séance d’aujourd’hui et le félicite d’avoir pu rester jusqu’au bout. Quand nous parlons de la cigarette, sa remarque « on peut sortir mais il faut demander » indique la prise en compte de mon point de vue et de mes remarques précédentes. En ce sens, je crois noter une relative évolution, même si par ailleurs la mise en train est toujours aussi laborieuse de même que

l’est l’attention soutenue. Salvador me bouffe pas mal d’énergie.

#12 (22/04) : Un peu moins de mal à rester avec le groupe. Peut-être même plus dans

l’écoute aujourd’hui, bien qu’il ne peut pas entendre quand je lui demande de parler moins

fort pour ne pas déconcentrer ceux qui rédigent. Salvador a pu prendre autrui en considération lors de la mise en commun. A la lecture de son texte il a fait un aparté pour

nous préciser ce que signifiait un terme anglais qu’il avait utilisé. Il a pu être dans l’écoute

par la suite lors des textes des autres et a même distribué les tours de parole ! Il est sorti

aujourd’hui une fois pour fumer une cigarette.

#13 (29/04) : Salvador a pu investir un dessin pendant toute la séance sans éparpillement.

#14 (05/05) : Plus réceptif. Il me demande maintenant si je peux lui accorder 5 minutes pour fumer une cigarette, ce qui est positif et inattendu.

# 15 (13/05) : Eparpillé. Sorti deux ou trois fois, peu investi aujourd’hui.

#16 (27/05) : [première séance avec Marguerite] Salvador n’est pas sorti une seule

fois et n’a pas spécialement manifesté l’envie de le faire. Il est le seul à avoir marqué une

117 #17 (03/06) : Salvador est parti à 5 minutes de la fin juste avant la musique. Il me faudra reposer le cadre avec lui en off.

#19 (17/06) : Plus posé, plus dans l’écoute et non-fuyant.

#20 (24/06) : Salvador en début de séance était placé de telle sorte qu’il ne voyait pas

le tableau sur lequel nous écrivions les idées de questions pour l’interview du directeur. Il s’est déplacé de lui-même dans le canapé situé face au tableau pour mieux y voir et ainsi être

dans ce qui ce passait, avec quelques interventions spontanées. Salvador n’est pas sorti et n’a

pas montré de signes d’impatience. Marguerite nous fait remarquer que depuis qu’elle assiste au journal elle ne l’a jamais vu sortir pendant l’atelier. Cela fait donc 5 semaines

consécutives que Salvador peut réellement être dans le groupe et dans notre temporalité.

#21 (01/07) : L’un des patients/journalistes a fait un retour oral à Salvador sur

l’interview du directeur. Salvador n’y a pas prêté plus d’attention que cela.

#22 (22/07) : Peu dispersé. Nous avons un court échange post-séance, je lui demande

comment il se sent dans l’atelier. Salvador me dit se sentir mieux, plus à l’aise, plus calme. Je

118

Projet de l’atelier journal

Documents relatifs