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Classe 4 Considérations secondaires

Tableau 1 : Classes obtenues par rapport aux questionnements principaux

On voit dans ce découpage en 4 classes que les intérêts ainsi que les limites du journal n’apparaissent pas comme tel, en tant que classes éponymes. On les retrouve répandus à travers les diverses classes. Attachons-nous à présent à présenter chacune des classes. A

37 l’intérieur de chacune, les éléments sont présentés par ordre décroissant de fréquence. Par exemple, les éléments ayant été évoqués par quatre des cinq personnes interrogées apparaissent en premier, viennent ensuite ceux qui n’ont été évoqués que par trois personnes, etc. Nous précisons bien que les propositions à suivre présentées sous formes d’affirmations n’émanent aucunement de nous-même mais des avis collectés exclusivement.

Classe 1 : Place dans l’institution. Cette classe expose une impression globale d’une place trouvée au sein de l’institution. Cette impression s’appuie beaucoup, en guise de justification, sur l’inscription factuelle de l’atelier dans le planning ainsi que sur une comparaison avec les autres ateliers proposés à l’HDJ. Un autre élément qui justifie cette place est l’évocation spontanée, avant que soit posée la troisième question, de la suite du journal, après notre départ.

Il émane donc de cette classe l’idée d’une certaine considération, d’un respect de cet atelier aussi bien de la part des soignants que des soignés (selon les dires des soignants), mais force est de reconnaitre que ce respect est équivoque. Certains affirment cette considération tandis que d’autres la mettent en doute ou bien expriment l’inverse. A ce stade nous avons jugé bon de procéder à une évaluation individualisée des appréciations de chacune des personnes interrogées en nous basant sur des propositions verbatim de leurs entretiens qui nous paraissent les plus représentatives de leur pensée. Nous nommons cette évaluation « pondération ». Celle-ci est consultable en annexes. Cette pondération faite sur les cinq personnes conduit à : une appréciation négative, une intermédiaire, deux positives et une très positive.

Le journal a trouvé une place à Cajeunet mais l’accueil dont il a bénéficié est loin d’être unanime. En l’état actuel des choses, dès lors qu’il entretient encore des résistances ou

38 des réserves, nous pouvons affirmer qu’il n’a pas trouvé sa place auprès de l’ensemble de l’institution, quand bien même ces résistances ou réserves ne seraient que minoritaires.

Classe 2 : Journal et psychothérapie institutionnelle. Nous parlions de l’équivocité de la considération portée au journal, il en est de même pour sa capacité à créer du lien. Il s’agit là d’un écart entre théorie et pratique. Le journal est considéré par les personnes interrogées d’une part comme promoteur de liens et ce à plusieurs nivaux : entre les personnes constituant l’institution, entre les ateliers, entre les patients/journalistes eux-mêmes, du fait d’une dynamique de travail instaurée dans l’atelier. En ce sens, du fait des liens qu’il crée, le journal, l’atelier aussi bien que l’objet journal, semblent constituer un outil potentiellement thérapeutique sur : les personnes en soins, les soignants et plus largement l’institution dans son ensemble. L’apport thérapeutique pour les patients/journalistes et les soignants vient d’une narcissisation de ceux-ci qui opère de façons différentes pour les uns et les autres. Le patient est reconnu comme journaliste et comme sujet. Le lien intrapsychique résultant de l’élaboration qui opère lors de la réalisation des articles ou autres productions participe aussi d’une autre manière au processus thérapeutique. Quant aux soignants, ceux-ci sont valorisés par une mise en avant de leur travail. Cette mise en avant a lieu lorsqu’on parle dans le journal des sorties ou bien plus spécifiquement des ateliers thérapeutiques dont les soignants s’occupent.

Cette mise en avant fait d’autant plus sens que le journal circule dans l’institution. Le fait que le journal soit tourné vers l’extérieur de l’HDJ a été relevé par bon nombre de personnes interrogées pour notre recherche, tout comme l’interview du directeur de l’hôpital (dont nous parlerons plus loin) qui a suscité beaucoup d’intérêt. Il nous faut apporter une précision au sujet de la circulation du journal au-delà des murs de l’HDJ. A l’heure où nous écrivons ces lignes, le journal est resté essentiellement propre à l’HDJ. Sa seule circulation en dehors de cette structure était envers l’hôpital de nuit ainsi que quatre autres personnes

39 travaillant à l’hôpital dans divers services. Il s’agit d’un choix, certes discutable, que nous avons fait lors de la mise en place de l’atelier. Nous pensions à l’époque qu’il serait peut-être plus approprié pour un lancement d’atelier de se construire des repères et une identité qui seraient liés quasi exclusivement à l’HDJ. Nous pensions à ce moment-là qu’il était donc préférable au moins pour un certain temps de rester centrer sur la structure et de ne pas s’exporter. Nous avons revu notre position depuis et avons d’autant pris mesure de la nécessité de s’exporter depuis la série des entretiens menés pour cette recherche. Ainsi, la prochaine parution, celle du cinquième numéro, sera-t-elle diffusée dans l’ensemble de l’hôpital.

Ces bienfaits du journal comme générateur de liens ne fait pas l’unanimité, à l’instar de la première classe présentée. Ainsi, d’autres avis contrebalancent les propos précédents. C’est justement de lien que manque de faire le journal, selon ces avis. Le journal est également perçu comme fonctionnant en autarcie, centré exclusivement sur les patients/journalistes de l’atelier. Un groupe et un fonctionnement trop fermé qui ne permet pas assez l’échange aussi bien avec les autres personnes en soins de l’HDJ, qu’avec les autres ateliers ou bien la vie de l’HDJ, comme les repas par exemple. Encore a contrario, d’autres personnes trouvent cet atelier riche et vaste, en ce sens qu’il peut accueillir toutes sortes de patients, que les moyens d’expression dans ce journal sont multiples et qu’il met en liens divers ateliers. On arrive donc à ce paradoxe d’un journal qui crée du lien et qui divise, ou du moins qui ne fait pas l’unanimité. D’autre part, l’attribut « thérapeutique » est lui-même aussi remis en cause par un autre avis pour lequel le journal relève plus de l’occupationnel, posant ainsi la question de l’objectif du journal et surtout de la clarté de cet objectif pour l’équipe.

Plus proprement à l’institution à présent, ce journal a une action sur celle-ci en ce qu’il participe à l’animer, au sens de la rendre vivante. Il est également un outil pertinent pour changer certains rapports et représentations, notamment entre soignants et soignés ou bien à

40 une autre échelle de l’intra envers l’extra hospitalier, par la communication et la promotion des actions menées à l’HDJ.

Enfin, le journal peut servir dans le transfert et aide à constituer une constellation transférentielle.

Classe 3 : Le journal indissociable de l’atelier. Cette classe comprend tout ce qui est

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